Le lieutenant-colonel Rollet et le village de Cumières
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Le lieutenant-colonel Rollet et le village de Cumières
Le régiment de marche est à Verdun. Le 20 août il attaque au tristement
célèbre bois de Cumières. Par une sorte de coquetterie, les légionnaires ont abandonné leurs chants, graves ou mélancoliques pour sacrifier à la mode du jour. Ils entonnent... " la Madelon ".
A la tête du Régiment, vient d'arriver le " père" Rollet " toujours vêtu de sa veste de toile kaki, et, prétendent les " anciens" -ceux qui, entre eux persistent à l'appeler " capitaine espadrilles" -toujours sans chemise...
Il est revenu à la Légion et, pour une fois, le R.M.L.E. aura de la chance.
En deux heures de temps, le bois de Cumières, le boyau des Forges, positions réputées inexpugnables -les Français s'y usent les dents depuis presque un an -sont occupés.
Mais Rollet ne s'arrête pas : -Puisque nous sommes dans un bon jour,
dit-il, continuons.
Aussitôt sans prendre le temps de souffler, il établit le plan d'une seconde opération. Rien moins que l'occupation d'un ouvrage extrêmement défendu : l'ouvrage 265, sur la" côte de l'Oie".
De fait, à partir du bois de Cumières, l'ouvrage paraît moins redoutable.
Ayant appris le succès initial, les généraux Pétain et Pershing sont arrivés. Sous leurs yeux, s'élance le 1er bataillon, En une heure, l'ouvrage est conquis.
Pendant ce temps, le 2ème bataillon -commandant Waddel -s'empare de la côté de l'Oie.
Dans la journée, la Légion a conquis un front. La citation de l'adjudant-chef Mader fut signée de la main même du maréchal Pétain :
" Sous-officier d'une bravoure et d'une énergie remarquables. Chef de section hors ligne, véritable entraîneur d'hommes, Toujours en tête de sa troupe, s'est admirablement conduit au cours des combats du 17 au
21 avril 1917 : par d'heureuses dispositions et par le tir précis de ses fusils mitrailleurs, a assuré avec sa section la capture d'une batterie ennemie, mettant en fuite une compagnie d"infanterie qui la soutenait, " de plus de deux kilomètres, dans un secteur où s'épuisaient des unités d'élite. Elle à fait 680 prisonniers, dont 20 officiers.
Le 1er bataillon sera cité à l'ordre de l'armée pour son exploit.
Le lendemain, c'est le 3ème bataillon -commandant Giudicelli, l'homme qui " gueulait " -qui assure les positions.
Le 4 septembre, la Légion est relevée : à son bilan, outre les prisonniers, elle inscrit : 4 canons de 105, 1 canon de 38, 10 canons de 77 et 13
mitrailleuses.
A interroger les prisonniers, on apprendra qu'elle a eu affaire à 4 régiments d'élite allemands : les 20ème, 24ème, 221ème et 223ème.
Elle peut aller au repos.
Repos relatif d'ailleurs, puisque consacré à la préparation de la prise d'armes qui marquera la remise de la Légion d'honneur à son drapeau
avec cette flatteuse citation : " Merveilleux régiment qu'animent la haine de l'ennemi et l'esprit de sacrifice le plus élevé.
" En Artois, le 9 mai 1915, sous les ordres du lieutenant-colonel Cot, s'est élancé à l'assaut des Ouvrages Blancs, enfonçant d'un seul coup toutes les organisations ennemies, enlevant la côte 140 poussant jusqu'à Carency-en-Souchez.
" En Champagne, le 25 septembre 1915, sous les ordres du colonel Lecomte-Denis, puis du commandant Rozet, a conquis l'ouvrage de
Wagram au nord de Souain.
" Le 28 septembre, sous les ordres du lieutenant-colonel Cot a triomphé d'une organisation puissante et, poussant jusqu'aux tranchées et aux bois de la ferme de Navarin, les a enlevés.
" Dans la Somme, le 4 juillet 1916, sous les ordres du colonel Cot, après avoir franchi un glacis de 800 mètres, fauché par les mitrailleuses a conquis à la baïonnette Belloy-en-Santerre et l'a gardé malgré un bombardement intense et contre les effor1s violents et répétés de l'ennemi.
" En Champagne, devant les monts de Moronvilliers, le 17 avril 1917, sous les ordres du lieutenant-colonel Duriez, puis du commandant Deville, s'est élancé à l'attaque contre un ennemi résolu, trois fois supérieur en nombre. Par un combat corps à corps, ininterrompu pendant cinq jours et cinq nuits, s'est emparé des tranchées du Golfe et a contribué à faire évacuer le village d'Auberive par l'ennemi en le prenant à revers.
" A Verdun, le 20 août 1917, sous les ordres du lieutenant-colonel Rollet, a enlevé le village de Cumières et son bois, avec une telle fougue
qu'il a dépassé l'objectif final qui lui était assigné.
S'est ensuite rendu maître de la côte de l'Oie et de Régnéville. "
Cette citation fut décernée le 27 septembre 1917.
célèbre bois de Cumières. Par une sorte de coquetterie, les légionnaires ont abandonné leurs chants, graves ou mélancoliques pour sacrifier à la mode du jour. Ils entonnent... " la Madelon ".
A la tête du Régiment, vient d'arriver le " père" Rollet " toujours vêtu de sa veste de toile kaki, et, prétendent les " anciens" -ceux qui, entre eux persistent à l'appeler " capitaine espadrilles" -toujours sans chemise...
Il est revenu à la Légion et, pour une fois, le R.M.L.E. aura de la chance.
En deux heures de temps, le bois de Cumières, le boyau des Forges, positions réputées inexpugnables -les Français s'y usent les dents depuis presque un an -sont occupés.
Mais Rollet ne s'arrête pas : -Puisque nous sommes dans un bon jour,
dit-il, continuons.
Aussitôt sans prendre le temps de souffler, il établit le plan d'une seconde opération. Rien moins que l'occupation d'un ouvrage extrêmement défendu : l'ouvrage 265, sur la" côte de l'Oie".
De fait, à partir du bois de Cumières, l'ouvrage paraît moins redoutable.
Ayant appris le succès initial, les généraux Pétain et Pershing sont arrivés. Sous leurs yeux, s'élance le 1er bataillon, En une heure, l'ouvrage est conquis.
Pendant ce temps, le 2ème bataillon -commandant Waddel -s'empare de la côté de l'Oie.
Dans la journée, la Légion a conquis un front. La citation de l'adjudant-chef Mader fut signée de la main même du maréchal Pétain :
" Sous-officier d'une bravoure et d'une énergie remarquables. Chef de section hors ligne, véritable entraîneur d'hommes, Toujours en tête de sa troupe, s'est admirablement conduit au cours des combats du 17 au
21 avril 1917 : par d'heureuses dispositions et par le tir précis de ses fusils mitrailleurs, a assuré avec sa section la capture d'une batterie ennemie, mettant en fuite une compagnie d"infanterie qui la soutenait, " de plus de deux kilomètres, dans un secteur où s'épuisaient des unités d'élite. Elle à fait 680 prisonniers, dont 20 officiers.
Le 1er bataillon sera cité à l'ordre de l'armée pour son exploit.
Le lendemain, c'est le 3ème bataillon -commandant Giudicelli, l'homme qui " gueulait " -qui assure les positions.
Le 4 septembre, la Légion est relevée : à son bilan, outre les prisonniers, elle inscrit : 4 canons de 105, 1 canon de 38, 10 canons de 77 et 13
mitrailleuses.
A interroger les prisonniers, on apprendra qu'elle a eu affaire à 4 régiments d'élite allemands : les 20ème, 24ème, 221ème et 223ème.
Elle peut aller au repos.
Repos relatif d'ailleurs, puisque consacré à la préparation de la prise d'armes qui marquera la remise de la Légion d'honneur à son drapeau
avec cette flatteuse citation : " Merveilleux régiment qu'animent la haine de l'ennemi et l'esprit de sacrifice le plus élevé.
" En Artois, le 9 mai 1915, sous les ordres du lieutenant-colonel Cot, s'est élancé à l'assaut des Ouvrages Blancs, enfonçant d'un seul coup toutes les organisations ennemies, enlevant la côte 140 poussant jusqu'à Carency-en-Souchez.
" En Champagne, le 25 septembre 1915, sous les ordres du colonel Lecomte-Denis, puis du commandant Rozet, a conquis l'ouvrage de
Wagram au nord de Souain.
" Le 28 septembre, sous les ordres du lieutenant-colonel Cot a triomphé d'une organisation puissante et, poussant jusqu'aux tranchées et aux bois de la ferme de Navarin, les a enlevés.
" Dans la Somme, le 4 juillet 1916, sous les ordres du colonel Cot, après avoir franchi un glacis de 800 mètres, fauché par les mitrailleuses a conquis à la baïonnette Belloy-en-Santerre et l'a gardé malgré un bombardement intense et contre les effor1s violents et répétés de l'ennemi.
" En Champagne, devant les monts de Moronvilliers, le 17 avril 1917, sous les ordres du lieutenant-colonel Duriez, puis du commandant Deville, s'est élancé à l'attaque contre un ennemi résolu, trois fois supérieur en nombre. Par un combat corps à corps, ininterrompu pendant cinq jours et cinq nuits, s'est emparé des tranchées du Golfe et a contribué à faire évacuer le village d'Auberive par l'ennemi en le prenant à revers.
" A Verdun, le 20 août 1917, sous les ordres du lieutenant-colonel Rollet, a enlevé le village de Cumières et son bois, avec une telle fougue
qu'il a dépassé l'objectif final qui lui était assigné.
S'est ensuite rendu maître de la côte de l'Oie et de Régnéville. "
Cette citation fut décernée le 27 septembre 1917.
Re: Le lieutenant-colonel Rollet et le village de Cumières
Quand Rollet les regarde, du mur de leur baraquement, leur dos se redresse et leurs bras s'affermissent. Il leur a donné la pureté de cœur, et la fierté de servir.
Le légionnaire Arthur Nicolet qui fut son secrétaire le dépeignait ainsi :
"Rollet, l'homme aux cent batailles, aux balafres sarcastiques, à la croix de guerre longue comme une épée, couverte d'une forêt de palmes et de mille et une nuits d'étoiles, le héros des plus pures légendes, le premier légionnaire de France, ce guerrier prestigieux de la grande épopée, ce vert capitaine de la Renaissance égaré par miracle dans cette fade époque platement barbare, ce soudard magnanime qui aimait le vin, le poivre, le piment et les femmes…"
Le légionnaire Arthur Nicolet qui fut son secrétaire le dépeignait ainsi :
"Rollet, l'homme aux cent batailles, aux balafres sarcastiques, à la croix de guerre longue comme une épée, couverte d'une forêt de palmes et de mille et une nuits d'étoiles, le héros des plus pures légendes, le premier légionnaire de France, ce guerrier prestigieux de la grande épopée, ce vert capitaine de la Renaissance égaré par miracle dans cette fade époque platement barbare, ce soudard magnanime qui aimait le vin, le poivre, le piment et les femmes…"
Re: Le lieutenant-colonel Rollet et le village de Cumières
Poete le légionnaire Nicolet
merci Daniel
merci Daniel
Invité- Invité
olivier- Admin
- Localisation : 34
Messages : 3867
Date d'inscription : 10/11/2009
Age : 58
Re: Le lieutenant-colonel Rollet et le village de Cumières
Merci Daniel,
Merci a vous tous.
Merci a vous tous.
Invité- Invité
Re: Le lieutenant-colonel Rollet et le village de Cumières
Il n'est pas inutile de rappeler qui fût Paul Frédéric ROLLET. Un exemple pour les légionnaires mais aussi pour les officiers dans leurs rapports avec ces mêmes légionnaires.
Avez vous notez dans Képi Blanc, le retour du général commandant la Légion sur les photos des groupes de ceux qui quittent l'Institution. Qu'il soit remercier de l'intérêt qu'ils porte à ce symbole fort que ses deux prédécesseurs avaient purement et simplement ignoré!
ROBERT
Avez vous notez dans Képi Blanc, le retour du général commandant la Légion sur les photos des groupes de ceux qui quittent l'Institution. Qu'il soit remercier de l'intérêt qu'ils porte à ce symbole fort que ses deux prédécesseurs avaient purement et simplement ignoré!
ROBERT
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