Les premiers parachutistes allemands
Page 1 sur 1
Les premiers parachutistes allemands
Les premiers parachutistes allemands
Septembre 1935 au ministère de l'Air à Berlin. Le lieutenant-colonel Jacoby, commandant le régiment General-Göring, se tient au garde-à-vous devant celui qui a donné son nom à l'unité. Il boit comme du petit-lait les propos que lui tient son interlocuteur. Schématiquement, il ne s'agit ni plus ni moins que de transformer son régiment pour en faire la première unité parachutiste de l'armée allemande. Dans un premier temps, décision est prise d'instruire les hommes d'un seul bataillon aux techniques du "saut d'avion". Le major Bruno Bräuer, un vétéran de la Grande Guerre d'origine berlinoise, portant sportivement la quarantaine, prend le commandement de la nouvelle formation baptisée 4' bataillon d'infanterie du régiment General-Göring. Le bataillon est composé de trois compagnies de combat et d'une compagnie d'appui rassemblant mortiers et mitrailleuses. Détail intéressant, une compagnie de spécialistes du génie fut d'emblée intégrée à l'unité en cours de formation.
Mais, dans l'Allemagne nazie comme dans tous les pays s'intéressant à l'utilisation du parachutisme en tant qu'outil militaire, un débat doctrinal ne tarda pas à naître entre les généraux du Reich : fallait-il utiliser les unités parachutistes comme des unités d'infanterie aéroportée ou comme des unités de forces spéciales, en les structurant en petits commandos mobiles, autonomes et surarmés ? Alors que l'armée de terre défendait le concept des petits détachements de saboteurs semant le désordre en arrière des lignes, la Luftwaffe ne concevait les parachutistes que comme une infanterie aéroportée. Jusqu'en 1938, les deux conceptions cohabitèrent, les deux armées ayant chacune leur bataillon aéroporté. Mais en 1938, le général Kurt Student créa la 7è Fliegerdivision, qui fit pencher la balance en faveur des tenants de l'infanterie parachutiste.
Lors de l'invasion de la Belgique, en 1940, les hommes de Student administrèrent une preuve évidente de l'importance qu'allait prendre l'arme aéroportée dans la guerre moderne : éberlués, les états-majors européens échappant pour quelque temps encore au joug nazi assistèrent impuissants à l'anéantissement du fort d'Eben-Emael par une poignée d'hommes audacieux et résolus. Les forces mécanisées allemandes étaient alors engagées dans une course à la mer : il leur fallait se saisir au plus vite du port d'Anvers. Pour atteindre cet objectif, il était auparavant indispensable de franchir le canal Albert, donc de saisir les ponts qui l'enjambaient dans la région de Maastricht, avant que les sapeurs belges ne les fassent sauter. Facile à dire, plus difficile à réaliser : le canal Albert est une coupure de trente mètres de large dont les rives sont des murailles verticales de quarante mètres de haut. Et les ponts le franchissant étaient sous le feu des canons du fort d'Eben-Emael, forteresse de béton et d'acier réputée inexpugnable. Prendre le fort constitua dès lors la clé du succès de la manœuvre.
L'opération semblait bel et bien irréalisable. Ou du moins l'aurait été si les Allemands n'avaient compté dans leur arsenal deux armes novatrices : le planeur et la charge creuse. Les aéronefs amenèrent les sapeurs de la section au lieutenant Witzig directement sur les tourelles d'artillerie. L'effet de surprise permit de gagner quelques précieuses minutes : dans un premier temps, seules quatre mitrailleuses de défense antiaérienne ouvrirent le feu. Voyant cela, un pilote de planeur piqua directement sur l'une de ces armes, permettant aux parachutistes de la prendre à partie et fauchant une deuxième mitrailleuse avec l'aile de son appareil. Quant aux charges creuses, elles réduisirent très rapidement au silence les casemates blindées. Ce fut du reste plus facile qu'il n'y paraissait de prime abord : certaines tourelles étaient factices. En moins d'un quart d'heure, une soixantaine de parachutistes s'étaient rendus maîtres d'une forteresse défendue par un millier de combattants.
Simultanément, trois autres groupes d'assaut reçurent pour missions de s'emparer des ponts situés près des bourgades de Vroenhoven, Veldwezelt et Canne. Les deux premiers furent pris intacts, le troisième sauta. Les ponts situés dans la ville de Maastricht furent également détruits. Peu importait : les chars allemands furent à peine ralentis par ces quelques destructions. Sans perdre de temps, ils entamèrent la course-poursuite qui devait les amener à la mer du Nord.
Alors que le succès de l'invasion de la Belgique permit de confirmer l'intérêt de l'infanterie aéroportée selon la doctrine défendue par la Luftwaffe, le besoin en unités spéciales ne disparut pas pour autant. Au contraire, la généralisation du conflit allait favoriser leur éclosion rapide.
Septembre 1935 au ministère de l'Air à Berlin. Le lieutenant-colonel Jacoby, commandant le régiment General-Göring, se tient au garde-à-vous devant celui qui a donné son nom à l'unité. Il boit comme du petit-lait les propos que lui tient son interlocuteur. Schématiquement, il ne s'agit ni plus ni moins que de transformer son régiment pour en faire la première unité parachutiste de l'armée allemande. Dans un premier temps, décision est prise d'instruire les hommes d'un seul bataillon aux techniques du "saut d'avion". Le major Bruno Bräuer, un vétéran de la Grande Guerre d'origine berlinoise, portant sportivement la quarantaine, prend le commandement de la nouvelle formation baptisée 4' bataillon d'infanterie du régiment General-Göring. Le bataillon est composé de trois compagnies de combat et d'une compagnie d'appui rassemblant mortiers et mitrailleuses. Détail intéressant, une compagnie de spécialistes du génie fut d'emblée intégrée à l'unité en cours de formation.
Mais, dans l'Allemagne nazie comme dans tous les pays s'intéressant à l'utilisation du parachutisme en tant qu'outil militaire, un débat doctrinal ne tarda pas à naître entre les généraux du Reich : fallait-il utiliser les unités parachutistes comme des unités d'infanterie aéroportée ou comme des unités de forces spéciales, en les structurant en petits commandos mobiles, autonomes et surarmés ? Alors que l'armée de terre défendait le concept des petits détachements de saboteurs semant le désordre en arrière des lignes, la Luftwaffe ne concevait les parachutistes que comme une infanterie aéroportée. Jusqu'en 1938, les deux conceptions cohabitèrent, les deux armées ayant chacune leur bataillon aéroporté. Mais en 1938, le général Kurt Student créa la 7è Fliegerdivision, qui fit pencher la balance en faveur des tenants de l'infanterie parachutiste.
Lors de l'invasion de la Belgique, en 1940, les hommes de Student administrèrent une preuve évidente de l'importance qu'allait prendre l'arme aéroportée dans la guerre moderne : éberlués, les états-majors européens échappant pour quelque temps encore au joug nazi assistèrent impuissants à l'anéantissement du fort d'Eben-Emael par une poignée d'hommes audacieux et résolus. Les forces mécanisées allemandes étaient alors engagées dans une course à la mer : il leur fallait se saisir au plus vite du port d'Anvers. Pour atteindre cet objectif, il était auparavant indispensable de franchir le canal Albert, donc de saisir les ponts qui l'enjambaient dans la région de Maastricht, avant que les sapeurs belges ne les fassent sauter. Facile à dire, plus difficile à réaliser : le canal Albert est une coupure de trente mètres de large dont les rives sont des murailles verticales de quarante mètres de haut. Et les ponts le franchissant étaient sous le feu des canons du fort d'Eben-Emael, forteresse de béton et d'acier réputée inexpugnable. Prendre le fort constitua dès lors la clé du succès de la manœuvre.
L'opération semblait bel et bien irréalisable. Ou du moins l'aurait été si les Allemands n'avaient compté dans leur arsenal deux armes novatrices : le planeur et la charge creuse. Les aéronefs amenèrent les sapeurs de la section au lieutenant Witzig directement sur les tourelles d'artillerie. L'effet de surprise permit de gagner quelques précieuses minutes : dans un premier temps, seules quatre mitrailleuses de défense antiaérienne ouvrirent le feu. Voyant cela, un pilote de planeur piqua directement sur l'une de ces armes, permettant aux parachutistes de la prendre à partie et fauchant une deuxième mitrailleuse avec l'aile de son appareil. Quant aux charges creuses, elles réduisirent très rapidement au silence les casemates blindées. Ce fut du reste plus facile qu'il n'y paraissait de prime abord : certaines tourelles étaient factices. En moins d'un quart d'heure, une soixantaine de parachutistes s'étaient rendus maîtres d'une forteresse défendue par un millier de combattants.
Simultanément, trois autres groupes d'assaut reçurent pour missions de s'emparer des ponts situés près des bourgades de Vroenhoven, Veldwezelt et Canne. Les deux premiers furent pris intacts, le troisième sauta. Les ponts situés dans la ville de Maastricht furent également détruits. Peu importait : les chars allemands furent à peine ralentis par ces quelques destructions. Sans perdre de temps, ils entamèrent la course-poursuite qui devait les amener à la mer du Nord.
Alors que le succès de l'invasion de la Belgique permit de confirmer l'intérêt de l'infanterie aéroportée selon la doctrine défendue par la Luftwaffe, le besoin en unités spéciales ne disparut pas pour autant. Au contraire, la généralisation du conflit allait favoriser leur éclosion rapide.
commandoair40- Admin
- Localisation : Marais Poitevin .
Messages : 1542
Date d'inscription : 08/06/2012
Age : 77
Re: Les premiers parachutistes allemands
Alors que pendant ce temps là les soviets n'ont pas su utilser leurs 4 division aeroportée convenablement comme quoi si le commandement est bon...........
Invité- Invité
Re: Les premiers parachutistes allemands
par contre eux l'ont étudier ! et pratiquer !!!
merci JP
merci JP
Invité- Invité
Re: Les premiers parachutistes allemands
Merci a toi pour cette vidéo magnifique .
commandoair40- Admin
- Localisation : Marais Poitevin .
Messages : 1542
Date d'inscription : 08/06/2012
Age : 77
Re: Les premiers parachutistes allemands
J'aime ce doigt ...................
Sacré "Lance Boulettes" .
Sacré "Lance Boulettes" .
commandoair40- Admin
- Localisation : Marais Poitevin .
Messages : 1542
Date d'inscription : 08/06/2012
Age : 77
Sujets similaires
» Les Légionnaires Allemands au Maroc
» Les Légionnaires Allemands victimes du communisme en Indo et RDA
» Histoire des Parachutistes en Vidéo
» l'histoire des Bérets de Parachutistes
» Le 2eme REP & les Commandos Parachutistes de l'AIR .
» Les Légionnaires Allemands victimes du communisme en Indo et RDA
» Histoire des Parachutistes en Vidéo
» l'histoire des Bérets de Parachutistes
» Le 2eme REP & les Commandos Parachutistes de l'AIR .
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ven 31 Mar - 9:55 par commandoair40
» 1 septembre 2015
Mar 1 Sep - 18:39 par olivier
» Visiteurs sur le forum 2014
Mar 1 Sep - 18:34 par olivier
» Janvier 1885 - La Légion étrangère à Tuyen Quang au Tonkin.
Sam 18 Jan - 8:07 par ROBERT
» loto et bourse aux armes
Lun 13 Jan - 11:13 par Invité
» Dimanche 12 Janvier 2014
Dim 12 Jan - 12:17 par Invité
» Samedi 11Janvier 2014
Sam 11 Jan - 18:19 par Gibert j
» Le mémorial du 2°REI
Sam 11 Jan - 12:09 par Gibert j
» vendredi 10 janvier 2014
Ven 10 Jan - 20:38 par Gibert j
» Commandant Dupin
Jeu 9 Jan - 20:39 par Gibert j
» Jeudi 9 janvier 2014
Jeu 9 Jan - 20:34 par Gibert j
» Mercredi 8 Janvier 2014
Mer 8 Jan - 21:54 par Gibert j