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LE COMBAT DE BOU-GAFER

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Message par Admin Mer 2 Déc - 13:23

Récit de l'ancien Légionnaire René Hébert, matricule 4.392 qui, à l'époque, était affecté à la 4ème section de la Compagnie Montée du 2ème R.E.I., envoyé par le Colonel Serge Parisot membre de l'amicale. Ce dernier a servi aux 1er R.E.I. et 2ème R.E.I. au Maroc comme lieutenant puis a été commandant en second du 3ème R.E.I. en 1955.
Voici le témoignage rédigé par notre camarade René Hébert qui a participé à ce combat, et quel combat ! L'engagement qui vit tomber au champ d'honneur un héros de légende que fut le capitaine Henri de Bournazel, "l'homme à la tunique rouge", immortalisé par un livre de Henri Bordeaux que ma génération a dévoré en rêvant d'un képi blanc. Maréchal des logis de spahis devant Rethel en 1940, René Hébert saute en France en 1944. En 1947, il se distingue à Nam-Dinh où il est grièvement blessé avec la Compagnie Ducasse de la Demi-brigade SAS que l'on retrouve dans le livre de l'ami Alain Léger "Aux carrefours de la guerre". Il est ensuite au GCMA et à Dien-Bien-Phu, comme mentionné dans le livre du commandant Muel "Commandos et maquis, le Service Action en Indochine".
Mais avant ?... Avant, notre vétéran porta pendant cinq ans le képi blanc ! Il relate les faits : l'affaire du Djebel Sagho et du Bou-Gafer, tels qu'il les a vécus il y a plus de 63 ans….
]"Nous avons quitté Ksar-Es-Souk depuis plusieurs semaines nous sommes en janvier 1933. De bivouac en bivouac… Sud Marocain, Timgad puis Ténériffe poste de Merissi et Tagueroun qui mène à Rissani, Palmeraie d'Alnif, accompagnés par les intrépides soukiers grecs, parfois israélites qui nous procurent des denrées diverses et parfois du vin à des prix forts élevés. L'objectif est proche, le djebel Sagho, dont le point culminant est le massif du Bou-Gafer. Sur les sommets voisins d'autres unités comme nous, commandées par le Général Giraud ; nous sommes obligés de nous déplacer constamment pendant plusieurs jours car les rebelles ou chleuhs contrôlent nos moindres mouvements, parfois même trois fois dans la journée; en loques, nous avons faim et soif.
La pause avant le dernier effort; le 26 février au matin nous ne levons pas le bivouac, cependant nous sommes rassemblés en armes. Peu après, la compagnie progresse en direction de la base aussi, après les semaines que nous venons de passer, c'est pour nous un véritable réconfort d'obtenir à notre arrivée des chaussures et des treillis neufs ainsi que l'installation de cantines à notre intention.
Le 27 février, nous sommes au repos mais l'après-midi, rassemblement pour recevoir les ordres du lendemain…Les rebelles sont solidement organisés, leurs familles et leurs biens abrités à l'intérieur de grottes profondes ; le massif est truffé d'emplacements de combat protégés par des murettes mais le Bou-Ghafer est dès lors complètement encerclé. Les groupes mobiles (G.M.) sont en liaison entre eux. Une attaque générale des trois G. M. est prévue pour demain sept heures.
Le Capitaine Fourre, notre commandant de compagnie, venant d'être nommé chef de bataillon, quitte la compagnie pour aller commander le groupement formé de la 1ère Compagnie motorisée et des "groupes francs et partisans" qui sont placés sous les ordres du Capitaine de Bournazel. Il est remplacé par le Lieutenant Garnier. De son côté, avant de partir rejoindre la 1ère Compagnie Motorisée, le Capitaine Brenckié réunit ses hommes pour leur faire ses adieux et leur donne rendez-vous pour le lendemain soir, sur le sommet du Bou-Gafer qu'il montre du doigt et où, leur dit-il, "nous ferons le Méchoui".
L'attaque... Le débouché de l'attaque doit avoir lieu après une préparation d'artillerie et un "straffing" de l'aviation. Les Chleuhs occupent une première crête à quelques cent mètres de celle qui nous sert de base de départ aussi, nous mettons baïonnette au canon pour l'attaque et percevons chacun deux grenades offensives ainsi qu'une défensive. Le nombre des rebelles retranchés sur le massif est évalué à 1500.
Nous sommes le 28 février, il est 6 heures du matin. Nous gagnons le sommet de la crête en rampant les derniers mètres. C'est aujourd'hui mardi-gras, le ciel est d'un bleu-gris sale, il fait froid, une pluie fine et serrée nous transperce rapidement et nous fait grelotter dans nos treillis… Un légionnaire qui tente de voir de l'autre côté de la crête reçoit une balle en pleine tête… Il est 6 h 30, le jour pointe à peine lorsque le tir d'artillerie se déclenche, assourdissant de vacarme, amplifié par l'écho. Six Potez 25 font leur apparition et mitraillent les positions rebelles. Sur la base de feu, des fusils mitrailleurs, des mitrailleuses et des mortiers 81 "Stock" donnent de la voix. Sur notre droite, les "groupes francs" aux djellabas rayées sont postés le long de la crète. Le Capitaine de Bournazel, lui-même en djellaba, s'entretient avec ses sous-officiers, il est souriant. Notre chef de section, l'Adjudant Mihalovits nous donne ses derniers conseils : "me suivre!".
Il est 7 heures moins deux, le jour est maintenant tout à fait levé. Les hommes sont crispés, le visage pale et grave. L'odeur de la poudre, jointe à celle des herbes sauvages, thym et menthe, n'est pas désagréable du tout, voir même enivrante au possible. Si seulement la pluie cessait !… Ce temps est démoralisant. Le silence est redevenu total, rien ne bouge, la montagne semble déserte. Pourtant, à quelques mètres les uns des autres, des centaines d'hommes sont là, ramassés sur eux-mêmes pour se jeter les uns sur les autres. Soudain… des coups de sifflet déchirent l'air, des cris de "en avant !", des centaines de coups de feu claquent tandis que se succèdent de longues rafales d'armes automatiques, parmi lesquelles dominent, plus puissants, "les tac-ca" d'en face. Tout le monde a bondi comme un seul homme, les uns fauchés dès le départ, les autres dévalant déjà la pente en direction du ravin qui sépare les deux crêtes. Des hommes s'écroulent la tête en avant, leur corps roule plusieurs mètres encore avant de s'arrêter… définitivement.
L'odeur de la poudre, plus violente maintenant, efface toutes les autres. Dans la fumée des grenades, j'aperçois fugitivement le lieutenant Margot debout, aussi élégant que s'il allait à une réception, donnant calmement ses ordres, ses gants d'une main, sa canne de l'autre et, le caporal Louvet couvert de sang tenant son ventre à deux mains, les yeux clos. D'autres encore, râlant, hurlant ou muets. Nous montons vers la crête en y marquant un temps d'arrêt parmi les innombrables cadavres de chleuhs qui dégagent une odeur de sang, d'huile rance et de crasse…
Les rebelles se sont repliés sur le sommet suivant. Des "Tac-ca" de plus en plus nombreux nous accompagnent ainsi que les sifflements rageurs des grosses balles de plomb et leurs claquements sur les rochers. Malgré une résistance désespérée des rebelles, nous enlevons la crête à la grenade. A quelques mètres de moi un légionnaire plante sa baïonnette dans le ventre d'un grand chleuh barbu brandissant un grand poignard recourbé.
Nous sommes à peine une vingtaine…Les chefs de section ou leurs remplaçants profitent d'un temps d'arrêt pour regrouper leurs hommes, devant un glacis en pente assez forte qui s'étend jusqu'au Bou-Gafer dont le sommet se profile à 800 mètres environ. Le Lieutenant Garnier est blessé, c'est le Lieutenant Cerruti qui prend le commandement de la compagnie. L'Adjudant Mihalovits décide de former deux groupes avec ce qui reste de la section : le Sergent Portigliatti en aura un sous ses ordres, l'autre avec lui. Nous allons progresser par bonds rapides car à part quelques touffes de "doum" il n'y a pas grand-chose pour s'abriter.
"En avant !", le premier bond m'amène contre le cadavre d'un goumier dont la tête a éclaté, et nous repartons pour un nouveau bond. Mais que se passe-t-il ? Les groupes francs, les goumiers, les partisans décrochent. Certains, abandonnant leur arme sur le terrain, s'enfuient affolés tandis que les chleuhs, poursuivant les derniers, achèvent au poignard ceux qu'ils réussissent à rejoindre. C'est la débandade ! Dans nos rangs il y a un moment de flottement, la progression est arrêtée ; le feu adverse redouble d'intensité, la situation est critique… Quand une voix puissante dominant le bruit de la bataille hurle "En avant la Légion !", répétée par dix, vingt, cent voix… par tous. A nouveau la Légion s'ébranle.
Que s'est-il passé ? Je le saurais au prochain bond lorsque j'aperçois le Capitaine de Bournazel, affreusement pâle, dont la vie s'échappe lentement d'une affreuse blessure au ventre. Deux hommes, deux de ses sous-officiers sont penchés sur lui. Je ne rappellerai pas l'histoire de celui qui a été appelé par les rebelles "le diable rouge" et que la légende dans les djebels disait invulnérable. Ce jour-là, il a reçu l'ordre de troquer sa belle veste rouge contre une djellaba moins voyante. La plupart très superstitieux, ses hommes, le voyant tomber, ont abandonné le combat croyant à un sortilège du diable.
]Nous avons subi des pertes sensibles aussi le commandement stoppe l'attaque alors que notre 4ème section qui a dépassé la crête se trouve 300 mètres en avant, sur un petit piton, dans l'impossibilité de se replier avant la nuit ; nous sommes une vingtaine. Au cours d'assauts successifs les rebelles vont s'approcher à moins de 20 mètres ; les deux fusils mitrailleurs sont inutilisables, mais nos mousquetons et nos grenades leur causent chaque fois des pertes dissuasives. L'intervention de l'artillerie donne quelque inquiétude car personne ne sait que nous sommes sur le piton ; les éclats déchirent l'air au dessus de nos têtes.
L'Adjudant Mihalovits est tué d'une balle en pleine tête et le Sergent Portigliatti prend le commandement de la douzaine d'hommes qui reste. Fuyant les tirs d'artillerie, les rebelles se sont repliés et nous sommes plus tranquilles car les obus tombent maintenant au plus près du Bou-Gafer. Tout ceci s'est passé si vite que je peux encore apercevoir, à l'arrière de notre position, notre capitaine toubib Olivier portant secours au capitaine de Bournazel. Sur la gauche, le Lieutenant Brinckie, à la tête d'une petite colonne d'une quinzaine de légionnaires, s'est immobilisé à tout jamais dans le sillage de son chef.
Le repli s'est effectué à la nuit tombée, remplacés le lendemain par d'autres unités qui continueront le blocus mais il ne servira à rien car les rebelles rescapés ont réussi à rompre l'encerclement. Nous les retrouverons quelques mois plus tard dans le grand Atlas à l'Assif Melloul et à l'Azararis n'obtenant leur reddition qu'à la fin de l'été, après les durs combats d'Arghabalou.
Tel fut le combat du Bou-Gafer vécu par le simple légionnaire que j'étais. Outre le Capitaine de Bournazel, des officiers que je n'ai jamais revus, mais dont j'ai souvent entendu parler, s'y illustrèrent, les uns en les préparant, les autres en y participant, comme les lieutenants Margot, de Penfontoyo, Brenckie, Cerruti, Garnier…
Ce fut un très dur combat pour l'époque, à la dimension de la légende de "[b]l'homme rouge" qui versa son sang aux côtés des nôtres et qui contribua au renom et à la gloire des compagnies montées.
Légionnaire René Hébert, matricule 4.392

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Message par Admin Mer 2 Déc - 13:25


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Message par Admin Jeu 22 Juil - 5:54

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Message par Invité Ven 23 Juil - 2:54

Merci Daniel

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