Le Lieutenant Panel et le légionnaire Duplan
2 participants
Historia Légio More Majorum :: la Légion Etrangère :: Campagnes de la Légion :: Campagne d'Italie et de Crimée
Page 1 sur 1
Le Lieutenant Panel et le légionnaire Duplan
Le Lieutenant Panel a tout juste 25 ans quand il débarque à Vama le 22 août 1854 en vue du siège de Sébastopol sous les ordres du Général de Canrobert. Dans sa compagnie nombreux étaient les légionnaires vieux briscards des temps anciens, de la conquête de l'Algérie, la discipline était stricte et les anciens chevronnés ne bronchaient pas sous la mitraille.
Le 25 mai 1855, l'ordre est donné d'enlever à l'avant du bastion central les ouvrages de contre approche de l'ennemi. L'attaque doit être menée par 6 compagnies des 1er et 2ème Régiment. A huit heures le Lieutenant Panel passe ses hommes en revue, un mot par ci, un souvenir par là ; quand il passe devant le légionnaire Duplan, un ancien d'Espagne, engagé en 1831 à la création, "ton arme est sale, tu vas me frotter cela" lui lance le lieutenant. Le légionnaire pâlit mais le lieutenant nerveux continue pas moins son inspection. A neuf heures l'attaque est lancée. Duplan s'élance à fond, la baïonnette haute ; il parvient dans les premiers sur les remparts, blessé à l'épaule gauche il continue la lutte et enragé, il s'empare d'un mortier. La position fut gardée malgré les violentes contre-attaques de l'adversaire. C'est là que le Colonel Viénot, accouru en renfort est tué d'une balle en plein front. Le Lieutenant Panel ne put dissimuler sa joie quand il retrouva Duplan vivant, il l'avait perdu de vue durant l'attaque et n'avait pu cacher son inquiétude.
Quatre mois plus tard, le 5 septembre, l'assaut général de Sébastopol était décidé. On fit appel à cent volontaires pour appliquer échelles et madriers sur les murs de défense adverses ; en tête des colonnes d'assaut la compagnie du Lieutenant Panel doit fournir vingt volontaires. Sortant des rangs le premier : le légionnaire Duplan. A sa vue Panel reste figé ! Ces volontaires sont sous les ordres du sergent-major Vaillez qui ne s'embarrasse pas de tactique. A la fin de la préparation de l'Artillerie, c'est droit devant ! Portant leur charge sur trente mètres à découvert, ils y sont allés ! Duplan se retrouve au pied du bastion de Malakoff, mais avec ses camarades, ne pouvant résister 'à l'envie d'être les premiers sur les courtines, “avant les zouaves”, ils escaladent les échelles et atteignent les premiers la crête. La redoute Malakoff est submergée et appartient à la Légion.
Le 9 septembre au cours d'une prise d'armes présidée par le Général de Canrobert, le Sergent-major Vaillez est nommé Sous-lieutenant et le légionnaire Duplan reçoit les galons de sergent. Lorsque le Sergent Duplan revient vers la compagnie le lieutenant ne peut s'empêcher de l'étreindre.
- "Pourquoi Duplan était-il simple légionnaire" interroge le Général ?
- "Mon Général, il avait sa retraite depuis 1847, à l'époque de la soumission d'Abdel Kader, il tint à rengager au moment de mon départ pour le Gallipoli, car un mauvais coup peut t'arriver et si tu meurs je serai là" me dit-il.
- "Vous le connaissez bien ?" demande le Général.
- "C'est mon père" dit le Lieutenant Panel.
Le 25 mai 1855, l'ordre est donné d'enlever à l'avant du bastion central les ouvrages de contre approche de l'ennemi. L'attaque doit être menée par 6 compagnies des 1er et 2ème Régiment. A huit heures le Lieutenant Panel passe ses hommes en revue, un mot par ci, un souvenir par là ; quand il passe devant le légionnaire Duplan, un ancien d'Espagne, engagé en 1831 à la création, "ton arme est sale, tu vas me frotter cela" lui lance le lieutenant. Le légionnaire pâlit mais le lieutenant nerveux continue pas moins son inspection. A neuf heures l'attaque est lancée. Duplan s'élance à fond, la baïonnette haute ; il parvient dans les premiers sur les remparts, blessé à l'épaule gauche il continue la lutte et enragé, il s'empare d'un mortier. La position fut gardée malgré les violentes contre-attaques de l'adversaire. C'est là que le Colonel Viénot, accouru en renfort est tué d'une balle en plein front. Le Lieutenant Panel ne put dissimuler sa joie quand il retrouva Duplan vivant, il l'avait perdu de vue durant l'attaque et n'avait pu cacher son inquiétude.
Quatre mois plus tard, le 5 septembre, l'assaut général de Sébastopol était décidé. On fit appel à cent volontaires pour appliquer échelles et madriers sur les murs de défense adverses ; en tête des colonnes d'assaut la compagnie du Lieutenant Panel doit fournir vingt volontaires. Sortant des rangs le premier : le légionnaire Duplan. A sa vue Panel reste figé ! Ces volontaires sont sous les ordres du sergent-major Vaillez qui ne s'embarrasse pas de tactique. A la fin de la préparation de l'Artillerie, c'est droit devant ! Portant leur charge sur trente mètres à découvert, ils y sont allés ! Duplan se retrouve au pied du bastion de Malakoff, mais avec ses camarades, ne pouvant résister 'à l'envie d'être les premiers sur les courtines, “avant les zouaves”, ils escaladent les échelles et atteignent les premiers la crête. La redoute Malakoff est submergée et appartient à la Légion.
Le 9 septembre au cours d'une prise d'armes présidée par le Général de Canrobert, le Sergent-major Vaillez est nommé Sous-lieutenant et le légionnaire Duplan reçoit les galons de sergent. Lorsque le Sergent Duplan revient vers la compagnie le lieutenant ne peut s'empêcher de l'étreindre.
- "Pourquoi Duplan était-il simple légionnaire" interroge le Général ?
- "Mon Général, il avait sa retraite depuis 1847, à l'époque de la soumission d'Abdel Kader, il tint à rengager au moment de mon départ pour le Gallipoli, car un mauvais coup peut t'arriver et si tu meurs je serai là" me dit-il.
- "Vous le connaissez bien ?" demande le Général.
- "C'est mon père" dit le Lieutenant Panel.
Re: Le Lieutenant Panel et le légionnaire Duplan
belle histoire 

olivier- Admin
- Localisation : 34
Messages : 3867
Date d'inscription : 10/11/2009
Age : 57
Re: Le Lieutenant Panel et le légionnaire Duplan
Je sens qu'il n'y a qu'à la Légion que de telles histoires extraordinaires existent, comme celles de Basile ou de Karl (voir les sujets).
Invité- Invité

» LA POÉSIE LÉGIONNAIRE Légionnaire KURT
» Le Lieutenant Ivanoff
» Récit du Lieutenant Vernat
» Le lieutenant Damien Boiteux
» Lieutenant GARIN 8éme CIE 2 BEP
» Le Lieutenant Ivanoff
» Récit du Lieutenant Vernat
» Le lieutenant Damien Boiteux
» Lieutenant GARIN 8éme CIE 2 BEP
Historia Légio More Majorum :: la Légion Etrangère :: Campagnes de la Légion :: Campagne d'Italie et de Crimée
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
» 1 septembre 2015
» Visiteurs sur le forum 2014
» Janvier 1885 - La Légion étrangère à Tuyen Quang au Tonkin.
» loto et bourse aux armes
» Dimanche 12 Janvier 2014
» Samedi 11Janvier 2014
» Le mémorial du 2°REI
» vendredi 10 janvier 2014
» Commandant Dupin
» Jeudi 9 janvier 2014
» Mercredi 8 Janvier 2014