Recontre entre le Colonel Dufour et de gaulle en 1960
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Recontre entre le Colonel Dufour et de gaulle en 1960
Le 26 janvier 1960, 5 h du matin. Alger.
Les barricades durent depuis plusieurs jours, les officiers du 1er Régiment Etranger de Parachutistes savent qu’ils sont assis sur une poudrière. On tente de négocier entre paras et civils retranchés mais les négociations ne valent rien si elles ne sont pas autorisées par le général de Gaulle.
Le colonel Dufour, patron du 1er REP prend à cette heure un peu de repos après d’éprouvantes journées. Il est réveillé par le téléphone. On le convoque à Paris, il doit venir immédiatement pour y rencontrer le général de Gaulle.
Dufour retourne à Zéralda (base arrière du 1er REP), se change en civil puis file vers Boufarik, il s’engouffre dans le DC3 du commandant en chef et se pose quelques temps plus tard à Villacoublay.
Il est 15 heures précise lorsque le président de la république le reçoit, le général accueille le colonel para à la porte de son bureau et s'étonne.
- Tiens, vous êtes en civil ?
- Pour voyager plus commodément, mon général.
De Gaulle le fait asseoir et s’installe lui même derrière son bureau.
- Voyons Dufour, racontez moi ce qui s’est passé à Alger ?
Le colonel Léopard raconta précisément le déroulement des barricades tel qu’il l’avait vécu. Le général écoutait attentivement, sans interrompre.
- Pour que tout rentre dans l’ordre immédiatement, il suffirait que vous prononciez 2 mots, mon général : Algérie Française. Conclut Dufour.
- Bien, dit de Gaulle, mais il y a tout de même eu des gendarmes tués et d’autres blessés.
Il enchaîna en évoquant son plan d’autodétermination et ajouta.
- Tout les musulmans qui s’assoient dans le fauteuil ou vous êtes sont pour l’indépendance.
Dufour répliqua.
- Mon général, je pourrais y faire asseoir 9 millions d’individus qui ne la veulent pas.
- Allons Dufour, vous ne ferez jamais des français de ces habitants des bidonvilles. Et d’abord ils ne sont même pas chrétiens.
Le colonel Dufour parla alors de la population européenne, de Gaulle l’interrompit.
- Vous écoutez ces gens d’Algérie, vous ? Des braillards ! Crier, c’est tout ce qu’ils savent faire : des Marseillais à la puissance 10.
Avant de clore l’entretien, le chef de l’état rappela qu’il fallait trouver une solution au problème des barricades.
- Je vous laisse le choix des moyens mais il faut en finir au plus vite.
De retour à Alger, Dufour rendit compte de l’entretien au général Challe, le commandant en chef.
- Rien à faire, je me suis heurté à un mur, il ne fera pas le moindre pas en arrière ou de coté.
Au 1er REP ca discutait ferme, des conseils d’officiers se réunissaient en proposant diverses solutions pour faire revenir de Gaulle sur sa politique et éviter l’affrontement avec les pieds noirs des barricades.
Le capitaine Pierre Sergent de la 1ère compagnie du 1er REP proposa à Dufour de faire passer sa compagnie derrière les barricades pour soutenir Lagaillarde, une autre compagnie était prête à faire de même.
Dufour refusa catégoriquement.
Mais il fait d’incessants aller et retour entre le PC de Lagaillarde et celui de Challe pour obtenir la solution la moins violente.
Lagaillarde finit toutefois par se rendre, ses hommes s’engageraient au 1er REP et formeraient le commando « Alcazar ».
Au passage des pieds noirs qui se rendaient, le capitaine Sergent ordonna à ses légionnaires.
- Présentez armes !
Quelques temps après, le colonel Dufour n’avait toujours pas digéré son entretien avec de Gaulle, aussi, aucours d’un défilé devant des représentants du gouvernement, le magnifique 1er REP dont beaucoup de sous officiers avaient la légion d’honneur, les officiers l’avaient presque tous. Le moindre légionnaire était titulaire de la valeur militaire. Le 1er REP défila, colonel en tête, la poitrine vierge de toute décorations.
Sources :
Pierre Sergent, Je ne regrette rien.
Yves Courrière, la guerre d’Algérie Volume 3, l’heure des colonels.
Les barricades durent depuis plusieurs jours, les officiers du 1er Régiment Etranger de Parachutistes savent qu’ils sont assis sur une poudrière. On tente de négocier entre paras et civils retranchés mais les négociations ne valent rien si elles ne sont pas autorisées par le général de Gaulle.
Le colonel Dufour, patron du 1er REP prend à cette heure un peu de repos après d’éprouvantes journées. Il est réveillé par le téléphone. On le convoque à Paris, il doit venir immédiatement pour y rencontrer le général de Gaulle.
Dufour retourne à Zéralda (base arrière du 1er REP), se change en civil puis file vers Boufarik, il s’engouffre dans le DC3 du commandant en chef et se pose quelques temps plus tard à Villacoublay.
Il est 15 heures précise lorsque le président de la république le reçoit, le général accueille le colonel para à la porte de son bureau et s'étonne.
- Tiens, vous êtes en civil ?
- Pour voyager plus commodément, mon général.
De Gaulle le fait asseoir et s’installe lui même derrière son bureau.
- Voyons Dufour, racontez moi ce qui s’est passé à Alger ?
Le colonel Léopard raconta précisément le déroulement des barricades tel qu’il l’avait vécu. Le général écoutait attentivement, sans interrompre.
- Pour que tout rentre dans l’ordre immédiatement, il suffirait que vous prononciez 2 mots, mon général : Algérie Française. Conclut Dufour.
- Bien, dit de Gaulle, mais il y a tout de même eu des gendarmes tués et d’autres blessés.
Il enchaîna en évoquant son plan d’autodétermination et ajouta.
- Tout les musulmans qui s’assoient dans le fauteuil ou vous êtes sont pour l’indépendance.
Dufour répliqua.
- Mon général, je pourrais y faire asseoir 9 millions d’individus qui ne la veulent pas.
- Allons Dufour, vous ne ferez jamais des français de ces habitants des bidonvilles. Et d’abord ils ne sont même pas chrétiens.
Le colonel Dufour parla alors de la population européenne, de Gaulle l’interrompit.
- Vous écoutez ces gens d’Algérie, vous ? Des braillards ! Crier, c’est tout ce qu’ils savent faire : des Marseillais à la puissance 10.
Avant de clore l’entretien, le chef de l’état rappela qu’il fallait trouver une solution au problème des barricades.
- Je vous laisse le choix des moyens mais il faut en finir au plus vite.
De retour à Alger, Dufour rendit compte de l’entretien au général Challe, le commandant en chef.
- Rien à faire, je me suis heurté à un mur, il ne fera pas le moindre pas en arrière ou de coté.
Au 1er REP ca discutait ferme, des conseils d’officiers se réunissaient en proposant diverses solutions pour faire revenir de Gaulle sur sa politique et éviter l’affrontement avec les pieds noirs des barricades.
Le capitaine Pierre Sergent de la 1ère compagnie du 1er REP proposa à Dufour de faire passer sa compagnie derrière les barricades pour soutenir Lagaillarde, une autre compagnie était prête à faire de même.
Dufour refusa catégoriquement.
Mais il fait d’incessants aller et retour entre le PC de Lagaillarde et celui de Challe pour obtenir la solution la moins violente.
Lagaillarde finit toutefois par se rendre, ses hommes s’engageraient au 1er REP et formeraient le commando « Alcazar ».
Au passage des pieds noirs qui se rendaient, le capitaine Sergent ordonna à ses légionnaires.
- Présentez armes !
Quelques temps après, le colonel Dufour n’avait toujours pas digéré son entretien avec de Gaulle, aussi, aucours d’un défilé devant des représentants du gouvernement, le magnifique 1er REP dont beaucoup de sous officiers avaient la légion d’honneur, les officiers l’avaient presque tous. Le moindre légionnaire était titulaire de la valeur militaire. Le 1er REP défila, colonel en tête, la poitrine vierge de toute décorations.
Sources :
Pierre Sergent, Je ne regrette rien.
Yves Courrière, la guerre d’Algérie Volume 3, l’heure des colonels.
Re: Recontre entre le Colonel Dufour et de gaulle en 1960
On ne peut refaire l'histoire puisqu'elle a été écrite! Mais on peut juger sur pièces à partir de cette éciture. En janvier 1960, de GAULLE s'empressa de parjurer le Titre II article 5 de la constitution du 4 octobre 1958, constitution qu'il avait lui même portée sur les fonts baptismaux républicains: " Il est le garant (le président de la République) de l' Indépendance Nationale, de l' Intégrité du Territoire et du respect des traités. Il convient de rappeler que l' Algérie était un département français!. Quant au respect des traités il faut se reporter aux massacres qui eurent lieu après la signature de l'acte d'Indépendance signé à EVIAN qu'ils soient européens ou musulmans!
Je ne parle même pas de l'abandon du SAHARA avec son gaz et son pétrole. Vraiment de GAULLE était un visionnaire!
Je ne parle même pas de l'abandon du SAHARA avec son gaz et son pétrole. Vraiment de GAULLE était un visionnaire!
Re: Recontre entre le Colonel Dufour et de gaulle en 1960
Merci à vous,
et très belle photo Daniel ainsi que ton récit.
et très belle photo Daniel ainsi que ton récit.
Invité- Invité
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