Major Horst Roos
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Major Horst Roos
Né le 2 août 1922 à Mannheim (Allemagne) s'engage à la Légion le 13 mars 1951, affecté à la 3° Cie de passage de dépot commun. En septembre est affecté au 2° BEP. Participe à la bataille de la riviere noire (1951) Yen Cu où il est gravement blessé. En décembre 1952 se trouve dans le secteur de Na San. En 1953 de retour en Algérie est affecté au 3° BEP.Fait un 2ème séjour en Indo dans les rangs du 2° Bep. Participe ensuite
à la guerre d'Algérie dans diverses opérations. De 1962 à 1965 il stationne à Bou-Sfer avant de rejoindre Calvi. En 1970 est affecté à la Cie de transit à Paris. De 1971 à 1973 rejoint la 13° DBLE, puis le 1°RE à Aubagne. De 1977 à 1979 se trouve à Mururoa avec le 5° RMP (Régiment Mixte du Pacifique) où il est promu Major. En 1982 est promu 1ère président pour l'ensemble des sous-officiers Légion. Est affecté à nouveau à la 13° DBLE. Puis à nouveau au régiment du Tonkin de 1990 à 1991. Le 31 décembre 1991 est admis à la retraite
A porté "la main du capitaine danjou.
L'Homme porte une soixantaine alerte et sportive : il fût il y q quelques années auparavant , Président des sous-officiers de la Légion-Etrangère . Sur sa poitrine, la rosette d'officier de la Légion d'Honneur la médaille militaire, l'ordre national du mérite, la croix de guerre des TOE, la valeur militaire, la médaille des blessés, les commémoratives d'Indochine et d'Algérie donnent une idée du parcours du major Horst Roos en près de quarante ans de Légion.
Remise de la cravate de Commandeur de l'Ordre national du Mérite au major ( Légion étrangère ) Horst, Karl ROOS
Le major Roos se souvient de ses premières armes en Indochine.
« Je me suis engagé en 1951 à 18 ans. Je ne connaissais rien de la vie. En Allemagne, c'était dur, mais sans histoire. Pourtant, en moins de six mois, j'allais passer de l'usine de Ludwigshafen aux rizières de Cochinchine. C'était l'époque où la France avait besoin de monde en Extrême-Orient ; aussi, on allait vite. Quelques jours à Marseille, puis à Sidi-Bel-Abbès pour l'incorporation, et tout de suite l'instruction au 3e BEP à Sétif. Là, nous apprenions les rudiments de l'armement, pratiquions l'éducation physique militaire et les sports de défense. Un brevet parachutiste, et me voilà avec un renfort de légionnaires, en compagnie de marsouins ou de marocains, à fond de cale sur le Wisconsin, en route pour l'Indochine. Quelque soit le bateau, c'était un voyage éprouvant par sa durée, la promiscuité, la chaleur en mer Rouge, les odeurs, les poulaines suspendues à l'extérieur de la rambarde.
Dès l'accostage à Saigon, l'odeur de vase et de ngoc-man nous a collé à la peau. L'humidité et la chaleur caractéristiques du delta du Mékong ont fait le reste. Les autochtones, hauts en couleur, semblaient gais et insouciants. En 1951, ils nous aimaient bien ; il faut dire que la Légion était une mine d'or pour eux. De plus, les viets venaient de prendre quelques raclées dans le nord grâce au général de Lattre, alors le commerce était florissant. Voilà pour l'ambiance. Au plan militaire, c'était plus confus. A Sétif, nous étions correctement équipés. A Saigon, malgré les efforts du général de Lattre, on improvisait : veste et pantalons camouflés anglais ou américains, bien souvent panachés, pataugas, chapeaux de brousse et équipements tout droit issus des surplus, le MAS 36 a crosse repliable , dont le recul n'était guère apprécié des Légionnaires , un PM de 9 mm à crosse repliable.
On a même fait une opération de protection du 2e BEP au Tonkin. Le bataillon, commandé par le chef d'escadrons Raffalli, campait à Bach-Mai, près des JU 52. Les Dakotas étaient à Gia-Lam.
Dès le 4 octobre 1951, avec le bataillon, je participai à la bataille de Nghia-Lo. Pour faire décoller les JU, les 15 légionnaires devaient se porter vers l'avant pour répartir le poids, puis l'avion montait en spirale dans les trous d'air. Deux heures de ce régime, et la DZ apparaissait comme une délivrance. Pourtant, celle de Gia-Hoï, une rizière coincée entredes montagnes pourvues d'une végétation impénétrable, n'avait rien d'attirant. Saut à 250 mètres, regroupement sans trop de casse ;
Les tirs semblaient sporadiques et lointains. Agissant sur les arrières du régiment 209, nous avons fait du bilan avec le 8e BPC. Mais I'exfiltration, pardon ! Pistes interdites et azimut brutal avec nos blessés à travers la jungle ; en plus, une erreur de largage nous a envoyé du "vinogel" à la place du ravitaillement et des munitions ! Mais nous avons quand même rejoint les positions amies.
Cette première expérience du combat me fut tout de suite profitable à Noël dans le massif du Bavi. Pendant plusieurs semaines, nous avions chassé le viet, sans trop de résultat d'ailleurs. C'était la dernière grande opération qu'ait dirigée le général de Lattre avant de quitter l'Indochine,
atteint d'une maladie incurable. En prévision des fêtes, nous étions bien contents de redescendre vers la rivière Noire . Soudain, nous avons été appelés en renfort d'un convoi qui dégustait malgré une escorte de Chaffee. Un half-trackt des camions étaient détruits, partout des morts et des blessés: un feu d'enfer... Puis le trou noir. Je me suis réveillé dans une ambulance et plus tard à l'hôpital de Lanessan à Hanoï. C'était ma première blessure.
A ma sortie de l'hôpital, j'ai rejoint le 2e BEP à Hoa-Binh. Janvier et le début de février avaient été calmes, mais depuis quelques jours, nous entendions des convois sur la RC 6 et les viets s'enhardissaient. Aussi, nous n'avons pas trop été surpris par le repli. Nous nous sommes mis en recueil face aux calcaires et nous avons attendu les attardés.
Presqu'en même temps, les viets ont déboulé. Dispersés, les bo-doïs au milieu de nous, nous courions tous vers la rivière .Finalement, regroupés par petits paquets autour d'un officier ,cheminant dans les futaies serrées de bambous, nous avons rejoint un poste de Sénégalais. C'est là que j'ai réalisé que je m'étais trouvé nez à nez avec un viet aussi jeune que MOI et que nous n'avions pas tiré. »
Le jeune homme avait fait l'apprentissage de la guerre.
PUIS ce furent Lorraine, l'opération sur Phu-Doan et son prodigieux bilan, puis Na-San où, comme première classe, Horst Roos commande une équipe de voltige, ou encore Phu-Ly
et le delta tonkinois.
à la guerre d'Algérie dans diverses opérations. De 1962 à 1965 il stationne à Bou-Sfer avant de rejoindre Calvi. En 1970 est affecté à la Cie de transit à Paris. De 1971 à 1973 rejoint la 13° DBLE, puis le 1°RE à Aubagne. De 1977 à 1979 se trouve à Mururoa avec le 5° RMP (Régiment Mixte du Pacifique) où il est promu Major. En 1982 est promu 1ère président pour l'ensemble des sous-officiers Légion. Est affecté à nouveau à la 13° DBLE. Puis à nouveau au régiment du Tonkin de 1990 à 1991. Le 31 décembre 1991 est admis à la retraite
A porté "la main du capitaine danjou.
L'Homme porte une soixantaine alerte et sportive : il fût il y q quelques années auparavant , Président des sous-officiers de la Légion-Etrangère . Sur sa poitrine, la rosette d'officier de la Légion d'Honneur la médaille militaire, l'ordre national du mérite, la croix de guerre des TOE, la valeur militaire, la médaille des blessés, les commémoratives d'Indochine et d'Algérie donnent une idée du parcours du major Horst Roos en près de quarante ans de Légion.
Remise de la cravate de Commandeur de l'Ordre national du Mérite au major ( Légion étrangère ) Horst, Karl ROOS
Le major Roos se souvient de ses premières armes en Indochine.
« Je me suis engagé en 1951 à 18 ans. Je ne connaissais rien de la vie. En Allemagne, c'était dur, mais sans histoire. Pourtant, en moins de six mois, j'allais passer de l'usine de Ludwigshafen aux rizières de Cochinchine. C'était l'époque où la France avait besoin de monde en Extrême-Orient ; aussi, on allait vite. Quelques jours à Marseille, puis à Sidi-Bel-Abbès pour l'incorporation, et tout de suite l'instruction au 3e BEP à Sétif. Là, nous apprenions les rudiments de l'armement, pratiquions l'éducation physique militaire et les sports de défense. Un brevet parachutiste, et me voilà avec un renfort de légionnaires, en compagnie de marsouins ou de marocains, à fond de cale sur le Wisconsin, en route pour l'Indochine. Quelque soit le bateau, c'était un voyage éprouvant par sa durée, la promiscuité, la chaleur en mer Rouge, les odeurs, les poulaines suspendues à l'extérieur de la rambarde.
Dès l'accostage à Saigon, l'odeur de vase et de ngoc-man nous a collé à la peau. L'humidité et la chaleur caractéristiques du delta du Mékong ont fait le reste. Les autochtones, hauts en couleur, semblaient gais et insouciants. En 1951, ils nous aimaient bien ; il faut dire que la Légion était une mine d'or pour eux. De plus, les viets venaient de prendre quelques raclées dans le nord grâce au général de Lattre, alors le commerce était florissant. Voilà pour l'ambiance. Au plan militaire, c'était plus confus. A Sétif, nous étions correctement équipés. A Saigon, malgré les efforts du général de Lattre, on improvisait : veste et pantalons camouflés anglais ou américains, bien souvent panachés, pataugas, chapeaux de brousse et équipements tout droit issus des surplus, le MAS 36 a crosse repliable , dont le recul n'était guère apprécié des Légionnaires , un PM de 9 mm à crosse repliable.
On a même fait une opération de protection du 2e BEP au Tonkin. Le bataillon, commandé par le chef d'escadrons Raffalli, campait à Bach-Mai, près des JU 52. Les Dakotas étaient à Gia-Lam.
Dès le 4 octobre 1951, avec le bataillon, je participai à la bataille de Nghia-Lo. Pour faire décoller les JU, les 15 légionnaires devaient se porter vers l'avant pour répartir le poids, puis l'avion montait en spirale dans les trous d'air. Deux heures de ce régime, et la DZ apparaissait comme une délivrance. Pourtant, celle de Gia-Hoï, une rizière coincée entredes montagnes pourvues d'une végétation impénétrable, n'avait rien d'attirant. Saut à 250 mètres, regroupement sans trop de casse ;
Les tirs semblaient sporadiques et lointains. Agissant sur les arrières du régiment 209, nous avons fait du bilan avec le 8e BPC. Mais I'exfiltration, pardon ! Pistes interdites et azimut brutal avec nos blessés à travers la jungle ; en plus, une erreur de largage nous a envoyé du "vinogel" à la place du ravitaillement et des munitions ! Mais nous avons quand même rejoint les positions amies.
Cette première expérience du combat me fut tout de suite profitable à Noël dans le massif du Bavi. Pendant plusieurs semaines, nous avions chassé le viet, sans trop de résultat d'ailleurs. C'était la dernière grande opération qu'ait dirigée le général de Lattre avant de quitter l'Indochine,
atteint d'une maladie incurable. En prévision des fêtes, nous étions bien contents de redescendre vers la rivière Noire . Soudain, nous avons été appelés en renfort d'un convoi qui dégustait malgré une escorte de Chaffee. Un half-trackt des camions étaient détruits, partout des morts et des blessés: un feu d'enfer... Puis le trou noir. Je me suis réveillé dans une ambulance et plus tard à l'hôpital de Lanessan à Hanoï. C'était ma première blessure.
A ma sortie de l'hôpital, j'ai rejoint le 2e BEP à Hoa-Binh. Janvier et le début de février avaient été calmes, mais depuis quelques jours, nous entendions des convois sur la RC 6 et les viets s'enhardissaient. Aussi, nous n'avons pas trop été surpris par le repli. Nous nous sommes mis en recueil face aux calcaires et nous avons attendu les attardés.
Presqu'en même temps, les viets ont déboulé. Dispersés, les bo-doïs au milieu de nous, nous courions tous vers la rivière .Finalement, regroupés par petits paquets autour d'un officier ,cheminant dans les futaies serrées de bambous, nous avons rejoint un poste de Sénégalais. C'est là que j'ai réalisé que je m'étais trouvé nez à nez avec un viet aussi jeune que MOI et que nous n'avions pas tiré. »
Le jeune homme avait fait l'apprentissage de la guerre.
PUIS ce furent Lorraine, l'opération sur Phu-Doan et son prodigieux bilan, puis Na-San où, comme première classe, Horst Roos commande une équipe de voltige, ou encore Phu-Ly
et le delta tonkinois.
Re: Major Horst Roos
impressionant et respect
olivier- Admin
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