Peu connu l'aviation et les Américains au Maroc dans la guerre du RIF
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Peu connu l'aviation et les Américains au Maroc dans la guerre du RIF
En 1900, la France s’engageant militairement au Maroc, y conduisit des campagnes jusqu’au milieu des années 1930. Deux générations d’officiers français y forgèrent leur expérience. Presque simultanément, de la veille de la Première Guerre mondiale jusqu’aux années 1920, l’Espagne, quant à elle, mena des campagnes dans le nord du pays. La composition des troupes françaises fut variée, allant de la Légion étrangère aux soldats tunisiens, algériens et de l’Afrique de l’Ouest, sans oublier les troupes métropolitaines. Au cours de l’entre-deux-guerres, les forces françaises furent donc très sollicitées, en raison des embarrassants mandats sur le Liban et la Syrie et de l’occupation de la Rhénanie. Il n’aurait pas été étonnant que le gouvernement français se fût éventuellement tourné vers des troupes mercenaires pour intervenir dans la guerre du Rif (1921-1926). Devenant un théâtre d’opérations important, l’armée des États-Unis commença à s’intéresser à cette campagne.
À la fin de la Grande Guerre, la France, exsangue, démobilisa rapidement une grande partie de son armée. Elle obtint néanmoins des mandats au Moyen-Orient et reprit ses opérations au Maroc. De 1919 à 1924, année de la victoire du Cartel des gauches, le gouvernement français, conservateur et nationaliste, mena une politique revancharde envers l’Allemagne en contenant la République de Weimar. Au Maroc, le maréchal Hubert Lyautey, fondateur de cette colonie en 1912, obtint suffisamment de troupes pour entreprendre de petites avancées à travers des offensives limitées, sans toutefois aider les Espagnols, écrasés à la désastreuse bataille d’Anoual (en juillet 1921), et qu’il considérait comme des ennemis potentiels. De plus, il ne croyait pas que le nouveau leader rifain, Abd el-Krim, puisse représenter une menace. Cependant, en avril 1925, les Rifains lancèrent une offensive contre le Maroc français, inquiétant ainsi le nouveau gouvernement de Paul Painlevé qui ne trouva qu’un seul moyen de réagir à ce revirement stratégique.
Au début des années 1920, deux présidents dirigèrent les États-Unis, Warren Harding, qui mourut avant la fin de son mandat, et Calvin Coolidge. Dans les premières années qui suivirent la fin de la Grande Guerre, les relations franco-américaines furent plutôt cordiales. Les États-Unis menaient une politique isolationniste illustrée par le refus du Sénat américain d’entrer à la Société des Nations. En 1923, après la crise de la Ruhr, ils furent obligés de s’impliquer lourdement dans le financement des réparations de guerre de l’Allemagne avec les plans Dawes et Young. Le sentiment général était que la Grande Guerre aurait dû être la « der des der ». Les effectifs de leur armée furent drastiquement réduits et la seule opération menée à cette période fut la guerre des Bananes en Amérique latine. Les officiers américains suivirent donc les guerres en dehors de leur propre hémisphère.
En avril 1925, le mathématicien républicain Paul Painlevé accédait au pouvoir, à la fois comme président du Conseil et ministre de la Guerre, fonctions qu’il avait déjà occupées pendant les sombres jours de la Grande Guerre. En outre, Painlevé était un ardent défenseur de l’aviation. En 1907, alors que l’aviation n’en était qu’à ses balbutiements et était considérée comme dangereuse, il avait été l’un des premiers hommes politiques français à monter dans l’une de « ces machines volantes ». Pendant la Première Guerre mondiale, il s’était fait l’avocat de la force aérienne et allait devenir, en 1930, le premier ministre de l’Air. Au début du mois de juillet 1925, Painlevé décida d’un changement radical. C’est, en effet, à ce moment qu’un colonel américain, Charles Sweeney, qui avait servi dans la Légion étrangère pendant la Première Guerre mondiale puis dans l’armée américaine, proposa au président du Conseil de créer une escadrille de pilotes américains avec des anciens de l’escadrille Lafayette. Painlevé, puis plus tard le ministre des Affaires étrangères, Aristide Briand, donnèrent leur accord à la création de cette escadrille (d’après un télégramme envoyé à Lyautey le 10 juillet 1925). Toutefois, le gouvernement Painlevé avait prévu que le projet rencontrerait des difficultés d’ordre politique ; aussi, afin d’éviter d’inquiéter le gouvernement isolationniste du président Coolidge, ces aviateurs américains mercenaires devaient être techniquement au service du sultan (ou chérif) Youssouf du Maroc, qui était de jure le gouverneur du pays. Ce fut la raison pour laquelle l’unité fut baptisée : escadrille chérifienne. Elle est aussi mentionnée dans certains documents comme escadrille américaine. Initialement les aviateurs américains devaient servir pour un mandat de trois ans, or les archives ne font pas clairement apparaître si les Français, par le truchement du sultan, avaient envisagé cela comme une solution temporaire ou s’ils avaient espéré étendre le contrat. « Cette manifestation de la solidarité américaine, semble particulièrement intéressante en ce moment, et pourrait entraîner en Amérique une propagande favorable à notre camp et réparer en notre faveur le sentiment américain qui soutient Abd el-Krim » put-on lire dans le télégramme envoyé par le Quai d’Orsay à Lyautey le 10 juillet. Aux États-Unis, (particulièrement à gauche), Abd el-Krim était considéré comme un brave républicain nationaliste, opposant une résistance héroïque à une domination européenne rétrograde. Il était également le héros des gauches françaises et espagnoles et la Confédération générale du travail (CGT) lui avait manifesté sa solidarité en organisant une marche de protestation à Paris en novembre 1925. L’Union soviétique, Staline et le Kominterm lui exprimèrent aussi leur sympathie. Même s’ils devaient travailler pour le sultan, ce fut Paul Painlevé qui décida des grades de ces aviateurs américains (la plupart d’entre eux souhaitaient conserver leur grade porté pendant la Première Guerre mondiale). Le ministère de la Guerre assura le transport des hommes et des avions de la France au Maroc via l’Espagne et celui des Affaires étrangères adressa à Lyautey le dossier de chacun des membres de l’escadrille afin de limiter leur isolement administratif. Deux journalistes furent envoyés avec eux pour rédiger la propagande « profrançaise » et « proaméricaine » (ce sont exactement les mots employés dans le télégramme) à partir de leurs éventuels exploits héroïques.
D’après les archives, c’est la quête d’aventure qui amena les aviateurs américains au Maroc. Sans doute essayèrent-ils de recréer le milieu passionnant et l’atmosphère de camaraderie qu’ils avaient connus pendant la Grande Guerre. L’esprit de croisade pour le triomphe de l’homme blanc sur les hommes du Rif ne les habitait pas, contrairement à ce qu’a pu écrire le capitaine Willoughby. Voici un récapitulatif des dossiers personnels de certains d’entre eux :
•Le colonel Charles Sweeny, sorti diplômé de West Point en 1903, quitta l’armée des États-Unis en 1905. Il organisait un corps de volontaires américains pour la Légion étrangère française lorsque la Grande Guerre éclata. Passé du grade de 2e classe à celui de capitaine, il conduisit des assauts de chars dans l’offensive Nivelle. En 1917, Sweeny rejoignit l’armée américaine et quitta l’institution deux ans plus tard avec le grade de lieutenant-colonel.
•Le colonel Charles Kerwood servit dans l’aviation française de 1916 à 1918 et compta 12 victoires à son actif. En février 1918, son avion abattu, il fut fait prisonnier jusqu’à la fin de la guerre. Lieutenant-colonel, il servit au Honduras et en Grèce après la Première Guerre mondiale.
•Le capitaine William Rodgers servit dans l’escadrille Lafayette et remporta huit victoires. À la fin de la Grande Guerre, il s’engagea brièvement dans l’aéronavale américaine.
•Le major Charles Craig fit également partie de l’escadrille Lafayette et remporta quatorze victoires.
•Le capitaine Paul Rockwell, légionnaire pendant la Première Guerre mondiale et blessé dans les tranchées, servit au sein de la mission de presse alliée au quartier général français puis devint correspondant pour le Chicago Daily News. En 1925, il était observateur bombardier dans la guerre du Rif. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il servit dans l’armée de l’air américaine en Afrique du Nord, en Sicile et en Europe et obtint le grade de colonel. Il est le seul Américain à avoir été décoré de trois Croix de guerre françaises, au titre de la Première Guerre mondiale, de la guerre du Rif et de la Seconde Guerre mondiale. Il fut aussi promu commandeur de la Légion d’honneur.
•Le major Austin Gillette Parker, diplômé de Cornwell, originaire d’une grande famille de la côte Est, fit aussi partie de l’escadrille Lafayette.
•Les majors Paul Baer et Granville Pollock remportèrent de multiples victoires en tant que pilotes de l’escadrille Lafayette.
Nombre de ces hommes, comme Paul Rockwell ou Austin Gillette Parker (qui avait des liens avec la compagnie des rasoirs Gillette) étaient issus de grandes familles et ne se battaient pas pour des raisons financières. Ces hommes avaient tous en commun l’amour du vol et de l’aventure.
Les pilotes américains accomplirent une centaine de missions entre le mois d’août et la fin du mois d’octobre, début de la mauvaise saison. Les Américains volaient à bord du chasseur bombardier biplan de Breguet. Le colonel Sweeny commandait l’unité mais le lieutenant-colonel Kerwood en était le porte-parole. Le journaliste américain qui accompagnait le groupe, Carl von Weigand, fut probablement celui qui écrivit les fameuses dépêches dénoncées par Christian Century. Sa tentative de créer un courant favorable au groupe, échoua clairement. D’après une note rédigée par l’état-major français, 20 000 francs furent accordés à l’escadrille pour financer la propagande (les termes de « fonds de propagande » sont employés dans le document). Comme on l’a vu, cette opération d’information ne fut pas un succès. Quand l’escadrille arriva au Maroc, il y avait neuf officiers et sept sous-officiers. Un colonel français (non nommé) fut affecté à l’escadrille en tant que co-commandant. Les Français fournirent le personnel technique et logistique, soit neuf sous-officiers et cinquante engagés. Le sultan du Maroc procura les uniformes aux Américains et solda également les personnels de l’escadrille. L’escadron disposait de sept appareils, ce qui était moins que les dix appareils habituels d’une escadrille française type du 37e régiment d’aviation du Maroc. Ce régiment d’aviation fournit les camions, les motos, les bicyclettes, etc.
Les missions d’interdiction, ISR et CAS de l’escadrille américaine étaient souvent effectuées à basse altitude à des vitesses de 80 à 100 miles à l’heure. Les Rifains ayant une défense anti-aérienne très efficace, ils avaient déjà abattu plus de vingt appareils français avant l’arrivée des Américains. Mais d’autres dangers existaient : le terrain montagneux était traître, les cartes disponibles peu précises, aussi un nouveau pilote sur le théâtre pouvait-il facilement se perdre. Ajoutons à cela le temps hasardeux, en raison de quoi les Français interrompaient leurs opérations de vols en novembre, date à laquelle l’escadrille retrouvait ses bases d’hiver. L’épuisement était le problème principal des pilotes américains qui effectuaient parfois cinq missions par jour. Le lieutenant-colonel Kerwood reconnut que la majorité des opérations eurent lieu contre des soldats rifains concentrés dans la campagne. Il admit que l’escadrille chérifienneavait bombardé des villages et nombre d’indices permettent d’affirmer que les escadrilles françaises et américaines ont causé des pertes considérables parmi les civils. Il est même prouvé que l’escadrille américaine a bombardé un village qui s’était préalablement rendu. D’après le maréchal Philippe Pétain, elle effectua 350 missions de combat en six semaines et lâcha plus de 40 tonnes de munitions.
Quand l’escadrille américaine fut envoyée au Maroc, l’armée française connaissait des problèmes d’effectifs. Des dizaines de milliers de renforts des armées métropolitaine et coloniale arrivèrent alors en même temps que les Américains. En août 1925, Pétain arrangea une alliance militaire avec le dictateur militaire espagnol Primo de Rivera et en septembre, plus de 300 000 soldats français et espagnols déclenchèrent deux attaques en mouvement de tenaille à partir du nord et du sud contre les forces d’Abd el-Krim. Ces attaques comprenaient un assaut amphibie à grande échelle dans la baie de al Hoceimas, à proximité de la capitale d’Abd el-Krim. L’armée de Krim fut bientôt décimée et ce qui en restait se retira dans les parties les plus inaccessibles des montagnes de l’Atlas. Des actes de guérilla se poursuivirent cependant jusqu’en mai 1926.
En novembre 1925, alors que toute l’aviation s’était retirée dans ses bases d’hiver, plus aucune raison opérationnelle ne justifiait le maintien de l’escadrille américaine. À cela s’ajoutait le fait que ni le maréchal Pétain ni le colonel Armengaud, commandant le 37e régiment d’aviation et de la quasi-totalité de l’aviation du Maroc, n’approuvaient cet escadron mercenaire. Les éditoriaux négatifs de la presse américaine démontraient que l’un des objectifs, en l’occurrence la campagne de propagande profrançaise, n’avait pas été atteint. De plus, le secrétaire d’État aux Affaires étrangères Frank Kellogg était opposé à l’existence de cette unité. Le principal soutien de l’escadrille, le président du Conseil Paul Painlevé, vit son gouvernement tomber en novembre. Il n’y avait donc plus aucune raison sensée de renouveler le contrat des mercenaires américains.
En décembre 1925, les aviateurs américains rentrèrent à Paris. Ils furent invités au club américain par son président, Percy Peilotti, qui souhaitait les mettre à l’honneur. Le lieutenant-colonel Kerwood raconta : « On nous demanda de venir à ce déjeuner en uniforme, mais nous refusâmes parce que nous n’avions plus le droit de le porter. Nous n’étions rien. Nous étions juste des Américains, et seulement des hommes ordinaires désormais. » Peilotti condamna les propos qu’avait tenus Kellogg disant que l’escadrille violait les statuts américains et porta un toast aux aviateurs controversés en s’écriant : « En tant qu’amis de la France, nous vous sommes reconnaissants, en tant qu’Américains, nous sommes fiers de vous. » Ces propos ne reflétaient qu’une très petite minorité de l’opinion.
La plus grande partie de cet article a été rédigée à partir des archives du Service historique de la Défense, département de l’armée de Terre, carton 3 H 105 et département de l’armée de l’Air, carton 2 C 35. La presse écrite a également été consultée ainsi que la bibliographie suivante :
Adamthwaite Anthony, Grandeur and Misery: France’s Bid for Power in Europe, 1914-1940, New York, Hodder Arnold, 1995.
Doise Jean et Vaisse Maurice, Politique étrangère de la France. Diplomatie et Outil Militaire, 1871-1991, Paris, Éditions du Seuil, 1992.
Hoisington William, Lyautey and the French Conquest of Morocco, New York, St Martin’s Press, 1995.
McDougall Walter, France’s Rhineland Diplomacy, 1914-1924. The last Bid for a Balance of Power in Europe, Princeton, Princeton University Press, 1978.
Pedroncini Guy, Pétain, Le Soldat, 1914-1940, Paris, Perrin, 1998
Woolman David, Rebels in the Rif Abd el-Krim and the Rif Rebellion, Stanford, Stanford University Press, 1968.
À la fin de la Grande Guerre, la France, exsangue, démobilisa rapidement une grande partie de son armée. Elle obtint néanmoins des mandats au Moyen-Orient et reprit ses opérations au Maroc. De 1919 à 1924, année de la victoire du Cartel des gauches, le gouvernement français, conservateur et nationaliste, mena une politique revancharde envers l’Allemagne en contenant la République de Weimar. Au Maroc, le maréchal Hubert Lyautey, fondateur de cette colonie en 1912, obtint suffisamment de troupes pour entreprendre de petites avancées à travers des offensives limitées, sans toutefois aider les Espagnols, écrasés à la désastreuse bataille d’Anoual (en juillet 1921), et qu’il considérait comme des ennemis potentiels. De plus, il ne croyait pas que le nouveau leader rifain, Abd el-Krim, puisse représenter une menace. Cependant, en avril 1925, les Rifains lancèrent une offensive contre le Maroc français, inquiétant ainsi le nouveau gouvernement de Paul Painlevé qui ne trouva qu’un seul moyen de réagir à ce revirement stratégique.
Au début des années 1920, deux présidents dirigèrent les États-Unis, Warren Harding, qui mourut avant la fin de son mandat, et Calvin Coolidge. Dans les premières années qui suivirent la fin de la Grande Guerre, les relations franco-américaines furent plutôt cordiales. Les États-Unis menaient une politique isolationniste illustrée par le refus du Sénat américain d’entrer à la Société des Nations. En 1923, après la crise de la Ruhr, ils furent obligés de s’impliquer lourdement dans le financement des réparations de guerre de l’Allemagne avec les plans Dawes et Young. Le sentiment général était que la Grande Guerre aurait dû être la « der des der ». Les effectifs de leur armée furent drastiquement réduits et la seule opération menée à cette période fut la guerre des Bananes en Amérique latine. Les officiers américains suivirent donc les guerres en dehors de leur propre hémisphère.
En avril 1925, le mathématicien républicain Paul Painlevé accédait au pouvoir, à la fois comme président du Conseil et ministre de la Guerre, fonctions qu’il avait déjà occupées pendant les sombres jours de la Grande Guerre. En outre, Painlevé était un ardent défenseur de l’aviation. En 1907, alors que l’aviation n’en était qu’à ses balbutiements et était considérée comme dangereuse, il avait été l’un des premiers hommes politiques français à monter dans l’une de « ces machines volantes ». Pendant la Première Guerre mondiale, il s’était fait l’avocat de la force aérienne et allait devenir, en 1930, le premier ministre de l’Air. Au début du mois de juillet 1925, Painlevé décida d’un changement radical. C’est, en effet, à ce moment qu’un colonel américain, Charles Sweeney, qui avait servi dans la Légion étrangère pendant la Première Guerre mondiale puis dans l’armée américaine, proposa au président du Conseil de créer une escadrille de pilotes américains avec des anciens de l’escadrille Lafayette. Painlevé, puis plus tard le ministre des Affaires étrangères, Aristide Briand, donnèrent leur accord à la création de cette escadrille (d’après un télégramme envoyé à Lyautey le 10 juillet 1925). Toutefois, le gouvernement Painlevé avait prévu que le projet rencontrerait des difficultés d’ordre politique ; aussi, afin d’éviter d’inquiéter le gouvernement isolationniste du président Coolidge, ces aviateurs américains mercenaires devaient être techniquement au service du sultan (ou chérif) Youssouf du Maroc, qui était de jure le gouverneur du pays. Ce fut la raison pour laquelle l’unité fut baptisée : escadrille chérifienne. Elle est aussi mentionnée dans certains documents comme escadrille américaine. Initialement les aviateurs américains devaient servir pour un mandat de trois ans, or les archives ne font pas clairement apparaître si les Français, par le truchement du sultan, avaient envisagé cela comme une solution temporaire ou s’ils avaient espéré étendre le contrat. « Cette manifestation de la solidarité américaine, semble particulièrement intéressante en ce moment, et pourrait entraîner en Amérique une propagande favorable à notre camp et réparer en notre faveur le sentiment américain qui soutient Abd el-Krim » put-on lire dans le télégramme envoyé par le Quai d’Orsay à Lyautey le 10 juillet. Aux États-Unis, (particulièrement à gauche), Abd el-Krim était considéré comme un brave républicain nationaliste, opposant une résistance héroïque à une domination européenne rétrograde. Il était également le héros des gauches françaises et espagnoles et la Confédération générale du travail (CGT) lui avait manifesté sa solidarité en organisant une marche de protestation à Paris en novembre 1925. L’Union soviétique, Staline et le Kominterm lui exprimèrent aussi leur sympathie. Même s’ils devaient travailler pour le sultan, ce fut Paul Painlevé qui décida des grades de ces aviateurs américains (la plupart d’entre eux souhaitaient conserver leur grade porté pendant la Première Guerre mondiale). Le ministère de la Guerre assura le transport des hommes et des avions de la France au Maroc via l’Espagne et celui des Affaires étrangères adressa à Lyautey le dossier de chacun des membres de l’escadrille afin de limiter leur isolement administratif. Deux journalistes furent envoyés avec eux pour rédiger la propagande « profrançaise » et « proaméricaine » (ce sont exactement les mots employés dans le télégramme) à partir de leurs éventuels exploits héroïques.
D’après les archives, c’est la quête d’aventure qui amena les aviateurs américains au Maroc. Sans doute essayèrent-ils de recréer le milieu passionnant et l’atmosphère de camaraderie qu’ils avaient connus pendant la Grande Guerre. L’esprit de croisade pour le triomphe de l’homme blanc sur les hommes du Rif ne les habitait pas, contrairement à ce qu’a pu écrire le capitaine Willoughby. Voici un récapitulatif des dossiers personnels de certains d’entre eux :
•Le colonel Charles Sweeny, sorti diplômé de West Point en 1903, quitta l’armée des États-Unis en 1905. Il organisait un corps de volontaires américains pour la Légion étrangère française lorsque la Grande Guerre éclata. Passé du grade de 2e classe à celui de capitaine, il conduisit des assauts de chars dans l’offensive Nivelle. En 1917, Sweeny rejoignit l’armée américaine et quitta l’institution deux ans plus tard avec le grade de lieutenant-colonel.
•Le colonel Charles Kerwood servit dans l’aviation française de 1916 à 1918 et compta 12 victoires à son actif. En février 1918, son avion abattu, il fut fait prisonnier jusqu’à la fin de la guerre. Lieutenant-colonel, il servit au Honduras et en Grèce après la Première Guerre mondiale.
•Le capitaine William Rodgers servit dans l’escadrille Lafayette et remporta huit victoires. À la fin de la Grande Guerre, il s’engagea brièvement dans l’aéronavale américaine.
•Le major Charles Craig fit également partie de l’escadrille Lafayette et remporta quatorze victoires.
•Le capitaine Paul Rockwell, légionnaire pendant la Première Guerre mondiale et blessé dans les tranchées, servit au sein de la mission de presse alliée au quartier général français puis devint correspondant pour le Chicago Daily News. En 1925, il était observateur bombardier dans la guerre du Rif. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il servit dans l’armée de l’air américaine en Afrique du Nord, en Sicile et en Europe et obtint le grade de colonel. Il est le seul Américain à avoir été décoré de trois Croix de guerre françaises, au titre de la Première Guerre mondiale, de la guerre du Rif et de la Seconde Guerre mondiale. Il fut aussi promu commandeur de la Légion d’honneur.
•Le major Austin Gillette Parker, diplômé de Cornwell, originaire d’une grande famille de la côte Est, fit aussi partie de l’escadrille Lafayette.
•Les majors Paul Baer et Granville Pollock remportèrent de multiples victoires en tant que pilotes de l’escadrille Lafayette.
Nombre de ces hommes, comme Paul Rockwell ou Austin Gillette Parker (qui avait des liens avec la compagnie des rasoirs Gillette) étaient issus de grandes familles et ne se battaient pas pour des raisons financières. Ces hommes avaient tous en commun l’amour du vol et de l’aventure.
Les pilotes américains accomplirent une centaine de missions entre le mois d’août et la fin du mois d’octobre, début de la mauvaise saison. Les Américains volaient à bord du chasseur bombardier biplan de Breguet. Le colonel Sweeny commandait l’unité mais le lieutenant-colonel Kerwood en était le porte-parole. Le journaliste américain qui accompagnait le groupe, Carl von Weigand, fut probablement celui qui écrivit les fameuses dépêches dénoncées par Christian Century. Sa tentative de créer un courant favorable au groupe, échoua clairement. D’après une note rédigée par l’état-major français, 20 000 francs furent accordés à l’escadrille pour financer la propagande (les termes de « fonds de propagande » sont employés dans le document). Comme on l’a vu, cette opération d’information ne fut pas un succès. Quand l’escadrille arriva au Maroc, il y avait neuf officiers et sept sous-officiers. Un colonel français (non nommé) fut affecté à l’escadrille en tant que co-commandant. Les Français fournirent le personnel technique et logistique, soit neuf sous-officiers et cinquante engagés. Le sultan du Maroc procura les uniformes aux Américains et solda également les personnels de l’escadrille. L’escadron disposait de sept appareils, ce qui était moins que les dix appareils habituels d’une escadrille française type du 37e régiment d’aviation du Maroc. Ce régiment d’aviation fournit les camions, les motos, les bicyclettes, etc.
Les missions d’interdiction, ISR et CAS de l’escadrille américaine étaient souvent effectuées à basse altitude à des vitesses de 80 à 100 miles à l’heure. Les Rifains ayant une défense anti-aérienne très efficace, ils avaient déjà abattu plus de vingt appareils français avant l’arrivée des Américains. Mais d’autres dangers existaient : le terrain montagneux était traître, les cartes disponibles peu précises, aussi un nouveau pilote sur le théâtre pouvait-il facilement se perdre. Ajoutons à cela le temps hasardeux, en raison de quoi les Français interrompaient leurs opérations de vols en novembre, date à laquelle l’escadrille retrouvait ses bases d’hiver. L’épuisement était le problème principal des pilotes américains qui effectuaient parfois cinq missions par jour. Le lieutenant-colonel Kerwood reconnut que la majorité des opérations eurent lieu contre des soldats rifains concentrés dans la campagne. Il admit que l’escadrille chérifienneavait bombardé des villages et nombre d’indices permettent d’affirmer que les escadrilles françaises et américaines ont causé des pertes considérables parmi les civils. Il est même prouvé que l’escadrille américaine a bombardé un village qui s’était préalablement rendu. D’après le maréchal Philippe Pétain, elle effectua 350 missions de combat en six semaines et lâcha plus de 40 tonnes de munitions.
Quand l’escadrille américaine fut envoyée au Maroc, l’armée française connaissait des problèmes d’effectifs. Des dizaines de milliers de renforts des armées métropolitaine et coloniale arrivèrent alors en même temps que les Américains. En août 1925, Pétain arrangea une alliance militaire avec le dictateur militaire espagnol Primo de Rivera et en septembre, plus de 300 000 soldats français et espagnols déclenchèrent deux attaques en mouvement de tenaille à partir du nord et du sud contre les forces d’Abd el-Krim. Ces attaques comprenaient un assaut amphibie à grande échelle dans la baie de al Hoceimas, à proximité de la capitale d’Abd el-Krim. L’armée de Krim fut bientôt décimée et ce qui en restait se retira dans les parties les plus inaccessibles des montagnes de l’Atlas. Des actes de guérilla se poursuivirent cependant jusqu’en mai 1926.
En novembre 1925, alors que toute l’aviation s’était retirée dans ses bases d’hiver, plus aucune raison opérationnelle ne justifiait le maintien de l’escadrille américaine. À cela s’ajoutait le fait que ni le maréchal Pétain ni le colonel Armengaud, commandant le 37e régiment d’aviation et de la quasi-totalité de l’aviation du Maroc, n’approuvaient cet escadron mercenaire. Les éditoriaux négatifs de la presse américaine démontraient que l’un des objectifs, en l’occurrence la campagne de propagande profrançaise, n’avait pas été atteint. De plus, le secrétaire d’État aux Affaires étrangères Frank Kellogg était opposé à l’existence de cette unité. Le principal soutien de l’escadrille, le président du Conseil Paul Painlevé, vit son gouvernement tomber en novembre. Il n’y avait donc plus aucune raison sensée de renouveler le contrat des mercenaires américains.
En décembre 1925, les aviateurs américains rentrèrent à Paris. Ils furent invités au club américain par son président, Percy Peilotti, qui souhaitait les mettre à l’honneur. Le lieutenant-colonel Kerwood raconta : « On nous demanda de venir à ce déjeuner en uniforme, mais nous refusâmes parce que nous n’avions plus le droit de le porter. Nous n’étions rien. Nous étions juste des Américains, et seulement des hommes ordinaires désormais. » Peilotti condamna les propos qu’avait tenus Kellogg disant que l’escadrille violait les statuts américains et porta un toast aux aviateurs controversés en s’écriant : « En tant qu’amis de la France, nous vous sommes reconnaissants, en tant qu’Américains, nous sommes fiers de vous. » Ces propos ne reflétaient qu’une très petite minorité de l’opinion.
La plus grande partie de cet article a été rédigée à partir des archives du Service historique de la Défense, département de l’armée de Terre, carton 3 H 105 et département de l’armée de l’Air, carton 2 C 35. La presse écrite a également été consultée ainsi que la bibliographie suivante :
Adamthwaite Anthony, Grandeur and Misery: France’s Bid for Power in Europe, 1914-1940, New York, Hodder Arnold, 1995.
Doise Jean et Vaisse Maurice, Politique étrangère de la France. Diplomatie et Outil Militaire, 1871-1991, Paris, Éditions du Seuil, 1992.
Hoisington William, Lyautey and the French Conquest of Morocco, New York, St Martin’s Press, 1995.
McDougall Walter, France’s Rhineland Diplomacy, 1914-1924. The last Bid for a Balance of Power in Europe, Princeton, Princeton University Press, 1978.
Pedroncini Guy, Pétain, Le Soldat, 1914-1940, Paris, Perrin, 1998
Woolman David, Rebels in the Rif Abd el-Krim and the Rif Rebellion, Stanford, Stanford University Press, 1968.
Re: Peu connu l'aviation et les Américains au Maroc dans la guerre du RIF
l’hommage que leur rendit le maréchal Pétain dans la citation à l’ordre des troupes d’occupation au Maroc :
« Escadrille brillamment commandée par le colonel Sweeny ; et solidement encadrée d’officiers volontaires : les lieutenants-colonels Kervood et Parker, les chefs de bataillon Pollock et Sussan, les capitaines Holden, Buts, Mustain, Weller, Marc Gibry, Sparks, Rockwell, Bollen, les lieutenants Cousins, Bennengton, Jibeny et Day, désireux de se dévouer à la cause française, et venus au front du Maroc dans un beau mouvement d’enthousiasme et de solidarité envers leurs camarades de la Grande Guerre. Cette unité remarquable par l’entrain, l’abnégation et la haute valeur morale de ses équipages, a journellement effectué des missions difficiles et lointaines de liaison, de reconnaissance et de bombardement, accomplissant en six semaines plus de 350 missions de guerre et lançant plus de 40 t de projectiles »
« Escadrille brillamment commandée par le colonel Sweeny ; et solidement encadrée d’officiers volontaires : les lieutenants-colonels Kervood et Parker, les chefs de bataillon Pollock et Sussan, les capitaines Holden, Buts, Mustain, Weller, Marc Gibry, Sparks, Rockwell, Bollen, les lieutenants Cousins, Bennengton, Jibeny et Day, désireux de se dévouer à la cause française, et venus au front du Maroc dans un beau mouvement d’enthousiasme et de solidarité envers leurs camarades de la Grande Guerre. Cette unité remarquable par l’entrain, l’abnégation et la haute valeur morale de ses équipages, a journellement effectué des missions difficiles et lointaines de liaison, de reconnaissance et de bombardement, accomplissant en six semaines plus de 350 missions de guerre et lançant plus de 40 t de projectiles »
Re: Peu connu l'aviation et les Américains au Maroc dans la guerre du RIF
Merci DANY
Inconnu pour moi !!!!!
Inconnu pour moi !!!!!
Invité- Invité
Re: Peu connu l'aviation et les Américains au Maroc dans la guerre du RIF
Je ne connais rien à cette guerre du Rif que les Espagnol occupaient, mais contre QUI toute cette armada?
Quels rebelles et comment étaient-ils équipés et par qui pour déployer autant de moyens?
Quels rebelles et comment étaient-ils équipés et par qui pour déployer autant de moyens?
Invité- Invité
Re: Peu connu l'aviation et les Américains au Maroc dans la guerre du RIF
MERCI Daniel
connaissait l'escadrille LAFAYETTE mais pas qu'elle est intervenue au Maroc
connaissait l'escadrille LAFAYETTE mais pas qu'elle est intervenue au Maroc
Invité- Invité
Re: Peu connu l'aviation et les Américains au Maroc dans la guerre du RIF
boucle_dor a écrit:Je ne connais rien à cette guerre du Rif que les Espagnol occupaient, mais contre QUI toute cette armada?
Quels rebelles et comment étaient-ils équipés et par qui pour déployer autant de moyens?
merci Boucles d'Or pour cette question ,La Guerre du Rif est une guerre coloniale qui opposa les tribus rifaines aux armées française et espagnole, de 1921 à 1926, dans le Rif, chaîne de montagnes du nord du Maroc. Les deux armées européennes agissaient officiellement en vertu des accords de protectorat passés avec le sultan du Maroc.
Les rifains étaient dirigés par des chefs de républiques villageoises appelées aussi Amghar, le droit coutumier étant distinct du droit religieux.
Le 20 juillet 1921, l'armée espagnole vint mater des rebelles, mais elle fut battue et ainsi se lança l'ambitieux projet d'Abdelkrim El Khattabi, connu sous le nom d'Abd el-Krim. Les Rifains, qui n'étaient que des paysans montagnards, coupés du grand corps marocain dont ils ne formaient qu'une petite partie, firent une guérilla acharnée aux deux puissances coloniales, l'Espagne et la France. Le général Manuel Fernández Silvestre disposait alors d'une puissante armée forte de 60 000 soldats espagnols pour contrer la tribu des Ait Ouriaghel. En juin celui-ci trouva la mort avec 18 000 de ses hommes au cours de la bataille d'Anoual. Abdelkrim El Khattabi réunit les chefs tribaux, qui organisèrent la résistance par la création de la République confédérée des tribus du Rif le 1er février 1922. Abd-el Krim devint président de la République. Néanmoins en ne se déclarant pas sultan, et en ordonnant aux imams du Rif de faire la Joumouaa (prière du Vendredi) au nom du sultan Moulay Youssef, Abdelkrim ne remit jamais en question l'autorité du roi, et ancra la révolution dans une future révolution nationale marocaine ayant pour objectif de sortir à terme le monde musulman de la colonisation occidentale[1]. De nombreuses lettres de bonne foi restituant la beyaa due au sultan parvinrent à Moulay Youssef. Mais le risque élevé du projet d'Abdelkrim dissuada le sultan qui craignait les réactions des occupants.
Une guerre contre les Espagnols s'en suivit et ils durent se retirer sur la côte. Ils n'occupaient en 1924 plus que Ceuta, Melilla, Asilah et Larache. À ce moment débutèrent les bombardements chimiques : d'après le général de l'aviation espagnole Hidalgo de Cisneros dans son autobiographie Cambio de rumbo, il fut le premier à larguer une bombe de 100 kilogrammes de gaz moutarde depuis son Farman F60 Goliath au cours de l'été 1924. La France intervint pour venir à leur secours et éviter la contagion au reste du Maroc, alors sous domination française. Des postes avancés furent installés par l'armée française, ce qui provoqua l'affrontement avec les troupes rifaines, écrasées lors de l'offensive française vers Fès pendant l'hiver et le printemps 1924.
Le maréchal Lyautey, résident général au Maroc depuis 1912 écrivit en 1925 : « En présence des éventualités créées par la soudaineté et la violence de l'irruption des rifains [...], il est impossible de rester dans cette situation, sous peine, je le dis nettement, de risquer de perdre le Maroc. » Il obtint des victoires mais il fut remplacé par le général Pétain. Le commandant Naulin réussit à vaincre les Rifains.
À l'automne 1925, des négociations échouèrent à cause des exigences des nationalistes Rifains. Les troupes franco-espagnoles repoussèrent les Rifains.
Abd el-Krim fut envoyé en exil à l'île de la Réunion en 1926, d'où il s'évada 20 ans plus tard pour fuir en Égypte, où il mourut en 1963.
Abd el-Krim se plaignit à la Société des Nations de l'utilisation par l'aviation française de gaz moutarde sur les douars et les villages.
La guerre du Rif symbolise aussi l'action de la première génération de pilotes militaires, formés dans les écoles de l'armée française. Celle-ci n'est d'ailleurs pas encore appelée armée de l'air, mais aviation militaire, dépendant du ministère de la guerre. Beaucoup de ces jeunes pilotes, découvrent alors la réalité des manœuvres de l'aviation militaire, embarqués sur des appareils d'observation et de bombardements d'une grande vétusté. À l'inverse de leur supérieurs (patrons), ils ne sont pas héros de la Première Guerre mondiale. Engagés dans des opérations de reconnaissance et d'appuis à l'armée de terre, ils apportent un nouvelle dynamique aux opérations.
Le but de cette guerre pour les forces françaises était, à l'époque, bien sûr de conserver l'influence de la France sur sa colonie marocaine, mais aussi d'unifier les différentes « tribus » sous l'autorité du « Sultan ». Nombre d'opérations de l'armée française était alors effectuées à la demande des « Affaires indigènes ».
Dernière édition par Admin le Dim 31 Jan - 7:25, édité 1 fois
Re: Peu connu l'aviation et les Américains au Maroc dans la guerre du RIF
Ma question découle de ce que je lis:
Les missions d’interdiction, ISR et CAS de l’escadrille américaine
étaient souvent effectuées à basse altitude à des vitesses de 80 à 100
miles à l’heure. Les Rifains ayant une défense anti-aérienne très
efficace, ils avaient déjà abattu plus de vingt appareils français
avant l’arrivée des Américains. Mais d’autres dangers existaient : le
terrain montagneux était tra
Comment ces Berbères étaient-ils équipés pour réaliser cela à cette époque, car sur les photos on ne voit que de vieux fusils?
Et un commentaire s'impose: on a utilisé du gaz moutarde sur des populations dans les villages en pleine montagne...
Les missions d’interdiction, ISR et CAS de l’escadrille américaine
étaient souvent effectuées à basse altitude à des vitesses de 80 à 100
miles à l’heure. Les Rifains ayant une défense anti-aérienne très
efficace, ils avaient déjà abattu plus de vingt appareils français
avant l’arrivée des Américains. Mais d’autres dangers existaient : le
terrain montagneux était tra
Comment ces Berbères étaient-ils équipés pour réaliser cela à cette époque, car sur les photos on ne voit que de vieux fusils?
Et un commentaire s'impose: on a utilisé du gaz moutarde sur des populations dans les villages en pleine montagne...
Invité- Invité
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