Lieutenant-colonel Prince Dimitri AMILAKVARI
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Lieutenant-colonel Prince Dimitri AMILAKVARI
AMILAKVARI (Lieutenant-colonel Prince Dimitri), : Géorgien, descendant des Sadguinidze (ou Zedguinidze), noblesse datant d’avant les croisades et dont un ancêtre, Jonathan, se sacrifie pour sauver la vie de son roi et gagne alors pour sa lignée, la charge héréditaire de Grand Ecuyer de la couronne géorgienne et de commandant de la cavalerie cosaque du Caucase. Son blason s’orne alors de l’aile de l’Archange Saint-Georges. Il est né le (12 nov. ) 31 oct. 1906 à Gori en Géorgie, du prince Georges et de Nina Eristhavi. Après la révolution bolchevique de 1917, sa famille s’exile, en raison de ses opinions tsaristes. Dimitri, âgé de onze ans, arrive à Istanbul avec sa mère. Il y demeure six ans et fait ses études dans une institution britannique. En 1922, la famille se fixe en France. L’intéressé intègre la promotion du Rif de l’école spéciale militaire, le 13 oct. 1924. À l’issue, il reçoit sa première affectation au 1er REI en qualité de sous-lieutenant à titre étranger, le 1er oct. 1925. Il est promu lieutenant le 1er oct. 1926. Le 1er oct. 1928, il rejoint la 1e compagnie du 1er bataillon du 4e REI à Marrakech, sous les ordres du colonel Catroux. En 1931, muté à la 3e compagnie, il prend part aux opérations de pacification du Maroc et gagne Imi N’Taghia, Aït Alloui et Isk N’Oumalou. Les rebelles ont pris pied à Izeroualem. Ils sont mis en déroute par la 3e compagnie et Amilakvari reçoit, le 14 août 1932, sa première citation à l’ordre de la division avec la croix de guerre des Territoires d’opérations extérieurs, pour son action personnelle. Il reçoit la seconde, à l’ordre du corps d’armée, le 30 déc. 1933, pour la reddition des rebelles après un violent corps à corps au Djebel Baddou. Le 20 juil. 1934, il prend le commandement de la 1e compagnie mais dès le 6 sept. Il retrouve la « 3 » dont il reçoit le fanion. Il est promu capitaine le 1er janv. 1937 et rejoint le 1er REI en mars de la même année. Il commande la compagnie d’instruction de mitrailleuses. Affecté le 20 févr. 1940, au 2e bataillon du groupement de haute montagne, bataillon de marche, qui se crée à Sidi bel-Abbès et à Fez et qui prendra la dénomination de 13e demi-brigade de montagne de la légion étrangère (13e DBMLE), il embarque avec celle-ci pour la Norvège. Le 13 mai 1940, la « 13 », aux ordres du colonel Magrin-Vernerey, débarque sur Rombaken Fjord. Le capitaine Amilakvari, commande la compagnie d’accompagnement du 2e bataillon qui s’empare de la côte 98 dominant le camp d’Elversgaart. Le 18 mai, il est légèrement blessé à la gorge. Après avoir enlevé Narvik, et repoussé les troupes allemandes en Suède, la « 13 » rejoint la Bretagne. Après un jeu de cache-cache avec l’ennemi, son unité embarque le 22 juin 1940, à Dinan vers l’Angleterre, et échappe ainsi de justesse à la capture. Le capitaine Amilakvari, cité en Norvège, reçoit la croix de chevalier de la Légion d’honneur, le 5 sept. 1940. Suivant son chef, le colonel Magrin-Vernerey, alias Monclar et le capitaine Kœnig, il décide de rallier les Français libres, malgré les sollicitations des chefs militaires qui les pressent de rejoindre le Maroc. Ils entraînent avec eux 1.100 légionnaires. Le 14 juil, il défile à Londres devant le cénotaphe du soldat inconnu puis dépose une gerbe au pied de la statue du maréchal Foch. Sur le ruban tricolore est écrit : « Passant, va dire à la France que la Légion étrangère est là ». Avec ses camarades, il est condamné par contumace par le tribunal militaire permanent d’Oran, le 3 déc. 1941, pour désertion à l’étranger en temps de guerre. Cette condamnation sera annulée par arrêt de la chambre de révision de la cour d’appel d’Alger, en date du 21 oct. 1943. L’épopée de la « 13 » commence à Liverpool en passant par Dakar, Libreville, le Cameroun, le Cap de Bonne-Espérance et l’Erythrée au sein de la brigade française d’Orient, aux ordres de Monclar. À Libreville, il refuse de combattre les troupes de Vichy et il est remplacé par le capitaine Simon. Le 28 mars 1941, c’est la bataille de Keren contre les askari éthiopiens, à la tête de la compagnie d’accompagnement n° 1, puis celle de Enghiahat et la prise de Massawah, le 8 avr. 1941, qui entraînent la reddition de l’armée italienne. En mai 1941, la 1e division française libre (1e DFL) est en Palestine pour prendre part à la guerre de Syrie. Moment douloureux où les légionnaires de la « 13 » sont face-à-face avec les légionnaires du 6e REI. Amilakvari, promu chef de bataillon le 25 juin, obtient du commandement de n’être engagé que dans le cas de nécessité absolue. Toutefois le 15 juin, c’est l’engagement, occasionnant la perte de nombreux légionnaires de la compagnie du capitaine de Bollardière et l’entrée dans Damas. Promu lieutenant-colonel, il prend, le 19 oct. 1941, à Homs, le commandement de la « 13 » renforcée de 2.000 légionnaires ralliés du 6e REI. Engagé en Libye avec les Britanniques, les trois bataillons de la « 13 » occupent Bir Hacheim qui subit le choc de l’offensive du Feld-maréchal Rommel, puis entreprennent une guerre de course sur les arrières de l’Afrika Korps, coupant le ravitaillement et détruisant la logistique. C’est ensuite la contre attaque des armées allemandes et le siège de Bir Hacheim. Le général de Gaulle décore Amilakvari de la croix de Compagnon de la Libération et lui attribue une citation à l’ordre de l’armée, le 10 août 1942. Le 23 oct., la bataille d’El Alamein commence. Le général Kœnig a pour mission de s’emparer du plateau de l’Himeimat que défendent deux bataillons italiens. Le premier échelon d’attaque est constitué par deux bataillons de la 13e DBLE, mais la forte résistance ennemie oblige le lieutenant-colonel Amilakvari à faire reculer ses hommes. Il harangue ses troupes en ces termes : « Ce n’est pas la première fois que l’on nous demande quelque chose d’impossible, mais cette fois c’est tellement c... que cela peut réussir » Lors de la bataille, il est mortellement blessé, le 24 oct. 1942, d’un éclat d’obus à la tête. Il est enterré le lendemain sur les pentes du Quart el Himeimat. Il sera cité à l’ordre de l’armée et à l’ordre des forces françaises libres. Marié, le 25 août 1927 à la princesse Irène Dadiani, originaire de Bakov, de la famille régnante de Mingrélie, il est naturalisé français par décret en date du 11 mars 1940. Chevalier de la Légion d’honneur, Compagnon de la Libération, il est 2 fois cité avec croix de guerre des TOE, 5 fois cité avec croix de guerre 1939 1945 dont 4 à l’ordre de l’armée. Titulaire de la médaille des évadés, de la médaille coloniale avec agrafe « Maroc », il est officier du Ouissam Alaouite et décoré de la croix de guerre norvégienne. Il est enterré sur les pentes du Quart el Himeimat. Son képi taché de sang et l’éclat d’obus qui le blessa mortellement sont gardés au musée de la Légion à Aubagne. On peut citer une parole prémonitoire du prince : « Nous, étrangers, n’avons qu’une seule façon de prouver à la France notre gratitude pour l’accueil qu’elle nous a faite : c’est de mourir pour elle ». D'après ources : SIHLE - Txt gal de CA de Saint Hillier –
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