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Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan"

2 participants

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Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan" Empty Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan"

Message par Admin Jeu 14 Jan - 6:24

Pierre, Yvon, Alexandre, Jean CHATEAU-JOBERT
est né à Morlaix, le 3 février 1912.

Son père tué au front en 1915, pupille de la nation, il fait ses études à Morlaix, au collège Stanislas à Paris et au collège Saint Charles de Saint-Brieuc où deux pleurésies successives l’empêchent de préparer l’Ecole Navale. Après son service militaire qu’il effectue en 1934-35, il reste dans l’armée et suit, comme sous-lieutenant, les cours de l’Ecole d’Application de l’Artillerie à Fontainebleau. Affecté au 154ème régiment d’artillerie, il suit les cours de l’école d’observateurs en avion de Dinan. Blessé durant la campagne de France, il rejoint l’Angleterre et s’engage dans les Forces Françaises Libres, à Londres, le 1er juillet 1940, sous le nom de Conan.

Lieutenant à la 13ème Demi-brigade de Légion Etrangère (DBLE), il se bat en Erythrée, en Syrie et en Libye où il est blessé en février 1942.

Le 7 novembre 1942, capitaine, il prend le commandement du 3ème Bataillon d’Infanterie de l’Air (SAS) qui devient, en juillet 1944, le 3ème Régiment de Chasseurs Parachutistes (RCP).

Le 3ème RCP opère sur les arrières de l’ennemi, par petites unités, dans des régions non encore libérées du territoire métropolitain, du Poitou à la Bourgogne.

Chef de bataillon en décembre 1944, il transmet le commandement du régiment au lieutenant-colonel de Bollardière.

Il crée, par la suite, le Centre Ecole de Parachutiste Militaire, basé àLannion, puis à Pau-Idron.

Adjoint du colonel de Bollardière, puis commandant de la Demi-brigade Coloniale de Commandos Parachutistes SAS, il est engagé à la fin de 1947 et en 1948, au Cambodge, en Cochinchine et en Annam.

Après un séjour à Vannes-Meucon où il commande en second la 1ère DBCCP auprès du colonel Gilles, il retourne en Indochine en 1950, comme lieutenant-colonel, à la tête de la 2ème DBCCP, pour se battre au Tonkin et en Cochinchine jusqu’en avril 1952.

Le 7 avril 1952, alors que Château-Jobert va quitter l’Indochine, à la fin de son deuxième séjour, le général Salan, commandant en chef des forces en Extrême-Orient préside la cérémonie d’adieux, ce qui le touche beaucoup.

Après un passage en métropole, il est affecté à l’état-major des Forces terrestres, maritimes et aériennes à Alger de 1953 à 1955, puis, en novembre 1955, au commandement du 2ème Régiment de Parachutistes Coloniaux (RPC), devenu peu après le 2ème RPIMa, à Constantine.


Colonel, lors de l’affaire de Suez, le 5 novembre 1956, il est parachuté au sud de Port-Saïd à la tête d’une partie de son régiment renforcée de commandos du 11ème Choc et y atteint tous ses objectifs jusqu’à l’ordre du cessez-le-feu.

Dans les premiers jours de 1957, le colonel Château-Jobert, de retour en Algérie après l’affaire de Suez, vient se présenter au général Salan, commandant supérieur interarmes. Il lui fait part de sa déception de ne pas avoir reçu l’ordre de pousser ses parachutistes, au-delà de Port-Saïd et de Port-Fouad, jusqu’au Caire et à Suez.

En 1957, il commande à Bayonne la Brigade de Parachutistes Coloniaux où il succède au général Gracieux.

Dans les semaines qui suivent le 13 mai 1958, il y est en liaison avec des délégués d’Alger, tel le commandant Vitasse.

En 1959-60, il est auditeur à l’IHEDN et suit les cours du CHEM (Centre des Hautes Etudes Militaires). Affecté au Niger en février 1961, il se solidarise avec les officiers qui, le 22 avril 1961, autour du général Challe, ont saisi le commandement à Alger, ce qui lui vaut plusieurs mois d’arrêts de forteresse.

Le 13 janvier 1962, alors qu’il est affecté à l’état-major de l’amiral préfet maritime de Cherbourg, il rejoint clandestinement l’Algérie et se met aux ordres du général Salan, chef de l’OAS.

A la fin de janvier 1962, à son arrivée à Alger, Pierre Château-Jobert est reçu par le général Salan qui lui confie le commandement de l’OAS du Constantinois qui manque chroniquement de cadres supérieurs. Cette nomination est officialisée par une note de service du général Salan diffusée largement en Algérie.

En charge du Constantinois, il y retrouve le lieutenant Michel Alibert et y noue, en vue de leur ralliement, de nombreux contacts avec des officiers supérieurs et subalternes des régiments qui y sont stationnés, 13ème Dragons, 6ème Cuirassiers et 2ème REC -

(Le général Multrier, commandant de la zone Est Constantinois dira : « l’OAS progresse vite dans le Constantinois quand Château-Jobert en prend la tête »).

Désapprouvant les « Accords Susini -Mostefaï », il quitte l’Algérie le 30 juin 1962 à bord d’un cargo qui le ramène en métropole. Clandestin, en France et en Espagne, il continue son combat; en 1965, il est condamné à mort par contumace. Il réapparaît àMorlais le 3 novembre 1968, après la première amnistie de juin 1968.

Il poursuit son action aux plans politique, social et spirituel en publiant plusieurs ouvrages d’analyse et de réflexion.

Le 16 mai 2001, le PC du 2ème Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine à l’île de la Réunion, héritier direct du 2ème RPC, , est baptisé « PC Lieutenant-colonel Château-Jobert ».

Pierre Château-Jobert est commandeur de la Légion d’Honneur et Compagnon de la Libération. Il est titulaire de la croix de guerre 1939-45 avec 11 citations et de la croix du Distinguished Service Order (D.S.O.)





Il est l’auteur de plusieurs ouvrages :

-Manifeste Politique et social, Editions du Fuseau (1964)
-La confrontation Révolution-Contrerévolution, Diffusion de la Pensée Française (1975)
-Feux et lumières sur ma trace – Faits de Guerre et de Paix, Presses de la Cité (1978)
-La voix du pays réel, Nouvelles Editions Latines (1981)
-Doctrine d’action contrerévolutionnaire, Editions de Chiré (1986)
-SCOR, SOS contre la révolution (1987)

Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan" Chateaujobert-obseques2
Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan" Ch-jobert

Le colonel Château-Jobert est décédé jeudi 29 décembre 2005 à l'âge de 93 ans.

Veuillez trouver ci-dessous l'éloge funèbre prononcé par la colonel Jean SASSI.

Mon Colonel,

Votre famille, vos anciens compagnons d'armes, vos camarades, vos amis, les parachutistes de tout grade d'hier et d'aujourd'hui sont réunis ici pour vous rendre un dernier hommage et un ultime adieu.

Tous sont venus pour témoigner la considération, l'estime et l'affection qu'ils portent au grand soldat, à la figure de légende, au chef prestigieux et hors du commun, à l'homme de caractère, d'action et de convictions que vous avez été et dont il convient de retracer l'exceptionnel destin.

"Deuxième classe" en 1936, colonel en 1956. Quel parcours prestigieux ! Depuis 174 ans devise des étrangers volontaires au service de la France, "Honneur et fidélité" aura aussi été la votre.

Homme d'engagement, passant votre vie en première ligne, vous vous êtes battu en des temps difficiles sur plusieurs continents pour défendre la liberté et une certaine idée de la France. Vous avez affronté le nazisme, le communisme, l’islam, mais aussi côtoyé l’abandon et le doute.

Confronté à la faiblesse, au reniement et souvent à la lâcheté, vous avez cependant toujours refusé la compromission. Votre royaume intérieur était celui de la conscience qui vous a dicté des choix parfois difficiles. Vous les avez assumés et revendiqués. Votre vie s’en est trouvée bouleversée ; une vie troublée, complexe et mouvementée, mais avant tout une vie vouée au service de la Patrie. De toute la cohorte des parachutistes, vous êtes sans doute celui à qui Dieu a donné, le plus intensément, l'insécurité et l'inquiétude, la tourmente mais aussi la foi et la force que nous lui demandons et que l’on ne peut obtenir que de soi.

Refusant de confondre l’honneur et les honneurs, servir et se servir, vous resterez un soldat atypique, un cas de figure. Sentinelle de votre propre vie, vous avez écrit : « J’ai toujours pris les décisions néfastes pour ma carrière mais conformes à mon sens de l’honneur ». Un choix qui faillit vous coûter la vie. Mais la grandeur de la vie n’est-elle pas plus importante que la vie même ?


Comme peu, vous êtes allé toujours jusqu’au bout de vos idées, de vos engagements. Vous n'avez pas failli. Homme à vous donner ou vous refuser, vous ne vous êtes ni vendu, ni prêté. Doté de ce qui est devenu une denrée des plus rares : une conscience, vous avez souvent dit « non ». Supérieur aux circonstances, vous les avez transcendé. L’Histoire a jailli sur vos pas avec une force étonnante.

Faut-il d'abord évoquer votre naissance le 3 février 1912 à Morlaix dans le Finistère, votre enfance en Bretagne et vos études secondaires sans problèmes à Paris.

Faut-il mentionner qu'au fil d’une jeunesse harmonieuse, l’exemple d’un père tué au front en 1915 et l'éducation d’une mère de caractère vous conduisent à préparer l’Ecole Navale. Bien que votre santé vous oblige à renoncer à ce choix, votre vocation au métier des Armes trouve à s’exprimer dans l’Artillerie au sein de laquelle, vous êtes blessé en juin 1940. Persuadé que perdre une bataille n’est pas perdre la guerre, vous vous évadez de l’hôpital pour rejoindre l'Angleterre et les Forces Françaises Libres.

Exilé d’une nation en déshérence, vous allez alors choisir un nom de guerre afin de protéger des représailles allemandes votre famille restée en France. Vos camarades vous baptisent d’autorité Conan, du nom du héros du roman éponyme de Roger Vercel, capitaine de Corps franc de la Grande Guerre, officier de troupe, voué à sa patrie et à la guerre. A la guerre sans phrase, brutale, efficace. Conan méprisant la compromission, Conan attaché à ses hommes et de surcroît Breton. On ne peut que saluer la sûreté de jugement de ces camarades.

Faut-il rappeler que vous rejoignez la Légion Etrangère en 1941- la fameuse 13eme DBLE - avec laquelle vous vous battez en Erythrée. Puis, comme artilleur en Syrie et en Libye, vous poursuivez le combat et êtes à nouveau blessé en février 1942.

Promu capitaine et fidèle à des principes qui n’admettent ni routine ni facilité, vous vous portez volontaire pour les parachutistes. Breveté à Ringway, vous prenez le commandement du « 3rd French SAS » qui deviendra le 3ème RCP.

Faut-il encore se remémorer qu'en Août 1944, le 3rd SAS sème la confusion derrière les lignes allemandes. Embuscades, sabotages, coups de main, ces opérations contribuent largement au succès des armes alliées. Une citation à l’ordre de l’Armée récompense votre régiment. Commandant « à titre fictif », vous vous distinguez personnellement par un sens inné de la guérilla et un courage personnel peu commun. En effet, vous ramenez, sous le feu de l’ennemi, un de vos officiers mortellement blessé. Le monument international des SAS, à Sennecey le Grand, commémore les sacrifices du « 3rd SAS » durant ces opérations.

Nommé enfin, définitivement, chef de bataillon, vous créez en 1945 le Centre Ecole de Parachutisme Militaire de Lannion, puis celui de Pau-Idron.

Faut-il souligner que l'année 1947 est l’année où vous vous portez à nouveau volontaire ; cette fois pour l’Indochine. Vous y commandez la Demi Brigade Coloniale de Commandos Parachutistes SAS pour la conduire à la bataille en de multiples occasions, sur tout le territoire indochinois jusqu’en juillet 1948.

En 1949, de retour dans cette Bretagne natale que vous adorez, vous êtes promu lieutenant-colonel et formez les jeunes paras de la 1ère DBCCP que vous commandez ensuite, de 1950 à 1952 à la tête des TAP du Sud Indochine. Ne supportant pas la routine, vous participez à toutes les opérations d’un bout à l’autre de l’Indochine.

Faut-il dire aussi qu'homme de réflexion, vous commencez, à ces occasions, à vous interroger quant au but de guerre poursuivi, à la manière dont les opérations sont conduites et, constatant la pauvreté en matériel du Corps expéditionnaire et les nombreux accidents qui en résultent, quant à la volonté du gouvernement de gagner ce conflit.

Faut-il évoquer encore cette période où Chef de corps de la 1ère DBCCP, puis auditeur à l’Institut des Hautes études d’Administration Musulmane, en 1953, vous faites un temps d’Etat-major à Alger, avant de rejoindre le 2ème RPC dont, vous prenez le commandement en novembre 1955 après avoir été nommé colonel.

Un an plus tard, le 5 novembre 1956, il y aura 50 ans cette année, vous sautez avec le 2eme RPC sur Port Saïd et y défaites l’armée égyptienne par une manœuvre toute d’audace et de décision qui reste un modèle du genre. Quelle amertume alors que de voir, après l’arrêt de l’offensive franco-britannique, parader quelques jours plus tard ces mêmes officiers égyptiens dont vous aviez reçu la reddition tremblante. Le peu de vigueur morale de nos gouvernants de l'époque ne vous échappe pas.

Faut-il rappeler que de 1957 à 1959, vous commandez à Bayonne la Brigade de Parachutistes d'Outre-Mer. En 1960, auditeur à l'Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale et au Centre des Hautes Etudes Militaires -"l'école des maréchaux"-, vous êtes alors promis aux plus hauts échelons militaires.

Faut-il mentionner cette période douloureuse de votre vie où, fervent défenseur de l'Algérie française, et fidèle à vos convictions, vous désertez en janvier 1962 pour réapparaître au commandement de l'O.A.S. de l'Est algérien. Condamné à mort en 1965, vous passerez sept ans de clandestinité à l'étranger en y mettant au point le fruit de vos études personnelles.

Faut-il enfin dire que c'est là que germeront toutes les idées qui deviendront la trame des 5 ouvrages qui font référence sur votre vie, vos conceptions de l'action, de la contrerévolution et vos convictions profondes.

Faut-il évoquer tout cela ?

Veuillez trouver ci-dessous l'éloge funèbre prononcé par la colonel Jean SASSI.

Sartilly, le 3 janvier 2006

Mon Colonel,

Votre famille, vos anciens compagnons d'armes, vos camarades, vos amis, les parachutistes de tout grade d'hier et d'aujourd'hui sont réunis ici pour vous rendre un dernier hommage et un ultime adieu.

Tous sont venus pour témoigner la considération, l'estime et l'affection qu'ils portent au grand soldat, à la figure de légende, au chef prestigieux et hors du commun, à l'homme de caractère, d'action et de convictions que vous avez été et dont il convient de retracer l'exceptionnel destin.

"Deuxième classe" en 1936, colonel en 1956. Quel parcours prestigieux ! Depuis 174 ans devise des étrangers volontaires au service de la France, "Honneur et fidélité" aura aussi été la votre.

Homme d'engagement, passant votre vie en première ligne, vous vous êtes battu en des temps difficiles sur plusieurs continents pour défendre la liberté et une certaine idée de la France. Vous avez affronté le nazisme, le communisme, l’islam, mais aussi côtoyé l’abandon et le doute.

Confronté à la faiblesse, au reniement et souvent à la lâcheté, vous avez cependant toujours refusé la compromission. Votre royaume intérieur était celui de la conscience qui vous a dicté des choix parfois difficiles. Vous les avez assumés et revendiqués. Votre vie s’en est trouvée bouleversée ; une vie troublée, complexe et mouvementée, mais avant tout une vie vouée au service de la Patrie. De toute la cohorte des parachutistes, vous êtes sans doute celui à qui Dieu a donné, le plus intensément, l'insécurité et l'inquiétude, la tourmente mais aussi la foi et la force que nous lui demandons et que l’on ne peut obtenir que de soi.

Refusant de confondre l’honneur et les honneurs, servir et se servir, vous resterez un soldat atypique, un cas de figure. Sentinelle de votre propre vie, vous avez écrit : « J’ai toujours pris les décisions néfastes pour ma carrière mais conformes à mon sens de l’honneur ». Un choix qui faillit vous coûter la vie. Mais la grandeur de la vie n’est-elle pas plus importante que la vie même ?


Comme peu, vous êtes allé toujours jusqu’au bout de vos idées, de vos engagements. Vous n'avez pas failli. Homme à vous donner ou vous refuser, vous ne vous êtes ni vendu, ni prêté. Doté de ce qui est devenu une denrée des plus rares : une conscience, vous avez souvent dit « non ». Supérieur aux circonstances, vous les avez transcendé. L’Histoire a jailli sur vos pas avec une force étonnante.

Faut-il d'abord évoquer votre naissance le 3 février 1912 à Morlaix dans le Finistère, votre enfance en Bretagne et vos études secondaires sans problèmes à Paris.

Faut-il mentionner qu'au fil d’une jeunesse harmonieuse, l’exemple d’un père tué au front en 1915 et l'éducation d’une mère de caractère vous conduisent à préparer l’Ecole Navale. Bien que votre santé vous oblige à renoncer à ce choix, votre vocation au métier des Armes trouve à s’exprimer dans l’Artillerie au sein de laquelle, vous êtes blessé en juin 1940. Persuadé que perdre une bataille n’est pas perdre la guerre, vous vous évadez de l’hôpital pour rejoindre l'Angleterre et les Forces Françaises Libres.

Exilé d’une nation en déshérence, vous allez alors choisir un nom de guerre afin de protéger des représailles allemandes votre famille restée en France. Vos camarades vous baptisent d’autorité Conan, du nom du héros du roman éponyme de Roger Vercel, capitaine de Corps franc de la Grande Guerre, officier de troupe, voué à sa patrie et à la guerre. A la guerre sans phrase, brutale, efficace. Conan méprisant la compromission, Conan attaché à ses hommes et de surcroît Breton. On ne peut que saluer la sûreté de jugement de ces camarades.

Faut-il rappeler que vous rejoignez la Légion Etrangère en 1941- la fameuse 13eme DBLE - avec laquelle vous vous battez en Erythrée. Puis, comme artilleur en Syrie et en Libye, vous poursuivez le combat et êtes à nouveau blessé en février 1942.

Promu capitaine et fidèle à des principes qui n’admettent ni routine ni facilité, vous vous portez volontaire pour les parachutistes. Breveté à Ringway, vous prenez le commandement du « 3rd French SAS » qui deviendra le 3ème RCP.

Faut-il encore se remémorer qu'en Août 1944, le 3rd SAS sème la confusion derrière les lignes allemandes. Embuscades, sabotages, coups de main, ces opérations contribuent largement au succès des armes alliées. Une citation à l’ordre de l’Armée récompense votre régiment. Commandant « à titre fictif », vous vous distinguez personnellement par un sens inné de la guérilla et un courage personnel peu commun. En effet, vous ramenez, sous le feu de l’ennemi, un de vos officiers mortellement blessé. Le monument international des SAS, à Sennecey le Grand, commémore les sacrifices du « 3rd SAS » durant ces opérations.

Nommé enfin, définitivement, chef de bataillon, vous créez en 1945 le Centre Ecole de Parachutisme Militaire de Lannion, puis celui de Pau-Idron.

Faut-il souligner que l'année 1947 est l’année où vous vous portez à nouveau volontaire ; cette fois pour l’Indochine. Vous y commandez la Demi Brigade Coloniale de Commandos Parachutistes SAS pour la conduire à la bataille en de multiples occasions, sur tout le territoire indochinois jusqu’en juillet 1948.

En 1949, de retour dans cette Bretagne natale que vous adorez, vous êtes promu lieutenant-colonel et formez les jeunes paras de la 1ère DBCCP que vous commandez ensuite, de 1950 à 1952 à la tête des TAP du Sud Indochine. Ne supportant pas la routine, vous participez à toutes les opérations d’un bout à l’autre de l’Indochine.

Faut-il dire aussi qu'homme de réflexion, vous commencez, à ces occasions, à vous interroger quant au but de guerre poursuivi, à la manière dont les opérations sont conduites et, constatant la pauvreté en matériel du Corps expéditionnaire et les nombreux accidents qui en résultent, quant à la volonté du gouvernement de gagner ce conflit.

Faut-il évoquer encore cette période où Chef de corps de la 1ère DBCCP, puis auditeur à l’Institut des Hautes études d’Administration Musulmane, en 1953, vous faites un temps d’Etat-major à Alger, avant de rejoindre le 2ème RPC dont, vous prenez le commandement en novembre 1955 après avoir été nommé colonel.

Un an plus tard, le 5 novembre 1956, il y aura 50 ans cette année, vous sautez avec le 2eme RPC sur Port Saïd et y défaites l’armée égyptienne par une manœuvre toute d’audace et de décision qui reste un modèle du genre. Quelle amertume alors que de voir, après l’arrêt de l’offensive franco-britannique, parader quelques jours plus tard ces mêmes officiers égyptiens dont vous aviez reçu la reddition tremblante. Le peu de vigueur morale de nos gouvernants de l'époque ne vous échappe pas.

Faut-il rappeler que de 1957 à 1959, vous commandez à Bayonne la Brigade de Parachutistes d'Outre-Mer. En 1960, auditeur à l'Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale et au Centre des Hautes Etudes Militaires -"l'école des maréchaux"-, vous êtes alors promis aux plus hauts échelons militaires.

Faut-il mentionner cette période douloureuse de votre vie où, fervent défenseur de l'Algérie française, et fidèle à vos convictions, vous désertez en janvier 1962 pour réapparaître au commandement de l'O.A.S. de l'Est algérien. Condamné à mort en 1965, vous passerez sept ans de clandestinité à l'étranger en y mettant au point le fruit de vos études personnelles.

Faut-il enfin dire que c'est là que germeront toutes les idées qui deviendront la trame des 5 ouvrages qui font référence sur votre vie, vos conceptions de l'action, de la contrerévolution et vos convictions profondes.

Faut-il évoquer tout cela ?

Vous nous quittez aujourd'hui, Pierre Chateau Jobert.

Votre famille plongée dans le deuil vous pleure. Nous nous inclinons devant sa douleur. Cette douleur qui habite aujourd'hui tous ceux qui sont ici présents.

Maintenant vous commencez le dernier voyage et vous rejoignez tous vos frères d'armes, tous ceux qui vous ont précédé d'Angleterre, d'Ervthrée, de Libye, de Syrie, ceux de Bretagne, de Lannion, de Pau, ceux d'Indochine, d'Algérie, de Port Saïd, du Niger qui étaient avec vous, à vos côtés, devant vous, vos chefs, vos officiers, sous-officiers et parachutistes. Oui, ils sont tous là. Innombrables, en rangs serrés, ils vous entourent.

Autour de vous aussi, c'est nous vos amis, vos compagnons, les parachutistes d'aujourd'hui qui se serrent une dernière fois autour de vous. Nous sommes une foule faite de tous ceux présents ou absents, morts ou vivants qui vous ont accompagné à un moment ou à un autre de votre exceptionnel parcours. Cette cohorte sans fin de soldats illustres, prestigieux, obscurs, modestes, marche à vos côtés et vous accompagne.

Vous nous quittez Pierre Chateau Jobert mais votre destin exemplaire continuera d'éclairer longtemps encore la route des parachutistes d'aujourd'hui et de demain. Vous resterez pour tous ceux qui suivent un modèle emblématique, une figure de proue des parachutistes, un légende vivante.

Mon Colonel, après cette destinée de légende,
Commandeur de la Légion d'honneur,
Compagnon de la Libération,
Onze fois cité, dont 10 palmes
Deux fois blessé,
Titulaire de la croix de guerre 39/45,
de la croix des théâtres d'opérations extérieures,
de la DSO,
médaille de l'Aéronautique,
médaille d'or de l'éducation physique et de nombreuses décorations étrangères,

Vous allez enfin trouver le repos et la paix.

Mais vous rentrez dans le Panthéon de la famille parachutiste qui vous salue avec déférence, considération et admiration.

Au nom de tous les parachutistes du monde entier qui vous ont connu, de tous ceux qui sont ici présents, de tous ceux qui vous ont aimé, apprécié, de tous ceux que vous avez commandé, je vous exprime, mon Colonel, toute notre immense reconnaissance pour les services éminents que vous avez rendus aux troupes aéroportées et à la Patrie.

Nous nous inclinons devant votre dépouille.

Que Dieu vous garde dans le repos éternel, la paix de l'âme et la lumière. Que notre patron Saint-Michel vous accueille auprès de lui et vous réserve une place privilégiée au paradis des parachutistes.

Je compte du fond du cœur sur notre Patrie pour vous rendre officiellement l’infinie reconnaissance qu’elle vous doit pour l’ensemble des services que vous lui avez offerts et qui font partie intégrante de notre histoire de France.

Mon Colonel, la France, les parachutistes recueillis et en deuil, vous saluent solennellement une dernière fois. Ils ne vous oublieront jamais.

Tous, ici, le cœur déchiré, nous vous disons ADIEU.
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Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan" Empty Re: Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan"

Message par Invité Jeu 14 Jan - 7:51

Un GRAND soldat !!!!

Merci DANIEL Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan" 742308 Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan" 742308

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Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan" Empty Re: Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan"

Message par Invité Ven 15 Jan - 11:35

Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan" 4845 oui un grand parmi tant d'autres

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Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan" Empty Re: Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan"

Message par Invité Ven 15 Jan - 12:36

MERCI Daniel Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan" 742308

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Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan" Empty Re: Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan"

Message par olivier Ven 15 Jan - 15:19

merci Daniel
j'ai lu "ma peau au bout de mes idées"
c'etait de lui je pense
et respect pour ce grand soldat
olivier
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Message par Admin Sam 16 Jan - 7:55

olivier a écrit:merci Daniel
j'ai lu "ma peau au bout de mes idées"
c'etait de lui je pense
et respect pour ce grand soldat

Non Olivier ce n'est pas de lui mais bien du Capitaine Pierre Sergent Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan" 572990
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Message par olivier Sam 16 Jan - 20:48

Admin a écrit:
olivier a écrit:merci Daniel
j'ai lu "ma peau au bout de mes idées"
c'etait de lui je pense
et respect pour ce grand soldat

Non Olivier ce n'est pas de lui mais bien du Capitaine Pierre Sergent Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan" 572990
merci ok
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Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan" Empty Re: Lieutenant-Colonel Château-Jobert dit "Conan"

Message par Invité Dim 17 Jan - 1:52

Outre ses prestigieux états de service, il faut surtout insister sur le fait que Chateau-Jobert a révolutionné les techniques de combat contre-révolutionnaire.

Fort de sons expérience sur la guerrilla, la contre-guerrilla et la lutte clandestine acquise lors de la Seconde GM, en Indo puis en Algérie, il est allé beaucoup plus loin que ses confrères Trinquier ou Galula quant à sa vision d'ensemble du problème et au traitement qu'il faut lui administrer...

A une époque où nous "ramons" lamentablement en Afghanistan, nos "chefs" militaires feraient bien de s'inspirer de ses théories qui elles, ont déjà été mises en pratique !

ok

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Message par Admin Dim 17 Jan - 6:18

C'est vrais Manu c'est d'ailleurs pour cela que a ses obsèques l'éloge funèbre fut prononcé par le colonel Jean SASSI autre grand personnage des Commandos et des techniques de combat contre-révolutionnaire sur la guerrilla, la contre-guerrilla et la lutte clandestine
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