Les Corps francs
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Les Corps francs
Les Corps francs sont des unités combattantes formées en dehors ou au sein d'une armée régulière. Il peut également s’agir d’unités paramilitaires organisées par un État, ou d’unités formées spontanément par des civils.
Parfois improvisés et sous-équipés, les Corps francs sont généralement dotés d’un encadrement autonome.
C’est l’Allemagne qui organisa, dès le XVIIIe siècle les premiers corps francs. C’est aussi en Allemagne, où ils sont appelés Freikorps, que les plus connus ont été mis en place, dans les troubles qui ont suivi la fin de la Première Guerre mondiale.
Ce terme était appliqué aux unités spécialisées dans l'assaut des tranchées ennemies durant la Première Guerre mondiale.
Les corps francs sont souvent confondus avec les « nettoyeurs de tranchées ». Roger Vercel dans Capitaine Conan a brossé un portrait saisissant de ces terribles soldats. Cependant, corps francs et nettoyeurs n'ont pas les mêmes objectifs bien qu'ils opèrent parfois avec les mêmes techniques et méthodes de combat.
Le corps franc tente des coups de mains à un endroit précis, pour capturer des prisoniers dans les lignes ennemies, détruire des nids de mitrailleuses, ou aller observer le terrain. Le rôle des nettoyeurs est tout autre: Une fois les vagues d'assaut victorieuses, ils ont 2 objectifs: détruire les poches de résistance ennemie qui continuent à se défendre, puis "nettoyer" avec soin chaque parcelle de terrain de tout présence ennemie. Leur 2e mission est alors d'occuper la tranchée et la garnir de mitrailleuses et fusils-mitrailleurs aux endroits stratégiques afin de sécuriser l'arrière des troupes d'assauts.
Les Italiens constituent les unités arditi ( les « Hardis »). La tactique italienne consistait à s'approcher à portée de grenade d'une tranchée sous le couvert d'un barrage d'artillerie, puis lors de l'arrêt du bombardement, à lancer de nombreuses grenades dans la tranchée pour faire croire aux ennemis que le bombardement n'était pas fini. Profitant de la confusion, ils s'infiltraient alors en groupe dans la tranchée, tuant au couteau et au revolver. Les Italiens mirent aussi au point des techniques d'infiltration avec des nageurs de combat. L'uniforme noir des arditi et les « têtes de mort » devinrent le signe distinctif de ces unités.
Les Allemands, de leur côté, répliquèrent avec les « unités d'assaut », c'est-à-dire des troupes de choc fortement armées avec des mitrailleuses, des lance-flammes et des grenades. La tactique allemande différait de la tactique italienne en ceci qu'ils attaquaient l'ennemi en son point le plus faible en concentrant leur puissance de feu sur une zone réduite afin de s'infiltrer profondément dans le dispositif ennemi. Les troupes d'assauts devaient ainsi « tronçonner » le front en plusieurs endroits, laissant aux troupes régulières le soin de nettoyer les tranchées ennemies isolées. Lors des offensives de 1918, l'armée allemande enfonça les lignes alliées au niveau du chemin des Dames. La supériorité tactique des armées allemandes était néanmoins incapable d'inverser l'issue de la guerre. Ernst Jünger a décrit l'action des troupes d'assaut allemandes dans ses ouvrages de l'après-guerre (notamment Orages d'acier).
Les Polonais patriotes constituèrent au début des années 1910 des sociétés de tir, qui permirent en août 1914 de créer trois bataillons d’infanterie, commandés par Józef Piłsudski. Il occupe Kielce le 6 août et provoque la création de deux légions polonaises, prévues pour compter 17 000 hommes au total, incorporant les chasseurs de Pilsudski.
D’autres Polonais désireux de lutter contre l’Allemagne constituèrent la légion Puławy, autorisée le 18 octobre 1914 par le tsar. Commandée par le colonel Gorczynski, elle évolue comme un corps franc, avant d’intégrer l’armée impériale le 12 janvier 1915, sous le nom de 104e brigade territoriale.
Dès octobre 1939, des corps francs sont constitués par l'armée française et mènent une guerre d'embuscade à l'avant de la ligne Maginot. Ils ont face à eux les groupes francs allemands qui protègent la ligne Siegfried.
Des corps francs d'Afrique se sont formées au Maroc (alors protectorat français) en 1942, après le débarquement allié en Afrique du Nord, à la demande du général Giraud. Composés de volontaires marocains d'origines et de religions diverses (juifs, musulmans, chrétiens), ils ont combattu Rommel et l'Afrika Korps en Tunisie au sein de la 5e armée américaine, avec de l'équipement anglais. Ils ont participé à la prise de Bizerte en 1943.
Intégrés en grande partie à la 2e division blindée (DB) du général Leclerc, ils sont ensuite déplacés en Angleterre en vue de participer au débarquement de Normandie. Leur histoire se confond avec celle de la 2e DB ensuite : libération de Paris, combats en Allemagne.
Les corps francs d'Afrique furent décorés de la Croix de guerre. Les corps francs étaient pour l'armée française, l'équivalent des commandos britanniques.
Neige et peaux de mouton retournées.
Casque sur passe-montagne. Gants de laine crispés sur le pistolet-mitrailleur Erma Vollmer ou sur la mitrailleuse portée en bandoulière. Barbelés et boîtes de conserve servant de sonnettes. C'est l'image que présentent les hommes des corps francs, ces petites unités uniquement composées de volontaires du régiment, de la brigade, voire de la division. Qu'ils soient fantassins, artilleurs ou cavaliers. Leurs missions : agir en enfants perdus, au-delà de la première ligne, s'infiltrer chez l'ennemi, rechercher l'accrochage, recueillir du renseignement et ramener du prisonnier.
En face, il y a l'armée allemande et ses Stosstruppen, l'équivalent de nos corps francs, avec les mêmes objectifs, les mêmes missions. Officiers, sous-officiers et simples soldats ont du cran et refusent la vie débilitante de l'arrière entre l'automne 1939 et le début du triste été 1940. C'est à ces combattants, les seuls ou presque de cette période, que vont la plupart des croix de guerre. Ils font la une des quotidiens et des magazines, tout en restant anonymes aux avant-postes de cette " drôle de guerre " si mal nommée.
Ce livre retrace leur vie quotidienne, leur état d'esprit si particulier, et démontre leur utilité jusqu'aux combats de juin 1940, où leur action fut la seule à s'opposer à l'avance allemande dans d'ultimes combats retardateurs.
et en Afrique par la suite :
« Pour l’ensemble : GARDE A VOUS !
Les éléments de la brigade du Corps Franc qui opteront conformément à la déclaration du 9 juillet pour les Forces françaises d’Afrique du Nord et d’AOF (Afrique Occidentale Française) seront constitués en « commandos ».
Ces « commandos » seront rattachés à la 3ième DIA (Division d’Infanterie Algérienne) sous les ordres du général de Monsabert.
Les unités de commandos seront équipées et mises sur pied avec la même urgence que la 3ième DIA qui fait partie du 1er corps de débarquement.
Les officiers et hommes de troupe du Corps Franc d’Afrique opteront individuellement :
- soit pour servir dans les Forces Françaises Libres
- soit pour les unités de Commandos à créer auprès de la 3ième Division Algérienne
Signé : Le Général Juin »
C’est avec la lecture de cette note aux hommes servant dans les corps francs d’Afrique, qui viennent d’être dissous, que débute l’histoire du Groupe des Commandos d’Afrique (G.C.A).
Parfois improvisés et sous-équipés, les Corps francs sont généralement dotés d’un encadrement autonome.
C’est l’Allemagne qui organisa, dès le XVIIIe siècle les premiers corps francs. C’est aussi en Allemagne, où ils sont appelés Freikorps, que les plus connus ont été mis en place, dans les troubles qui ont suivi la fin de la Première Guerre mondiale.
Ce terme était appliqué aux unités spécialisées dans l'assaut des tranchées ennemies durant la Première Guerre mondiale.
Les corps francs sont souvent confondus avec les « nettoyeurs de tranchées ». Roger Vercel dans Capitaine Conan a brossé un portrait saisissant de ces terribles soldats. Cependant, corps francs et nettoyeurs n'ont pas les mêmes objectifs bien qu'ils opèrent parfois avec les mêmes techniques et méthodes de combat.
Le corps franc tente des coups de mains à un endroit précis, pour capturer des prisoniers dans les lignes ennemies, détruire des nids de mitrailleuses, ou aller observer le terrain. Le rôle des nettoyeurs est tout autre: Une fois les vagues d'assaut victorieuses, ils ont 2 objectifs: détruire les poches de résistance ennemie qui continuent à se défendre, puis "nettoyer" avec soin chaque parcelle de terrain de tout présence ennemie. Leur 2e mission est alors d'occuper la tranchée et la garnir de mitrailleuses et fusils-mitrailleurs aux endroits stratégiques afin de sécuriser l'arrière des troupes d'assauts.
Les Italiens constituent les unités arditi ( les « Hardis »). La tactique italienne consistait à s'approcher à portée de grenade d'une tranchée sous le couvert d'un barrage d'artillerie, puis lors de l'arrêt du bombardement, à lancer de nombreuses grenades dans la tranchée pour faire croire aux ennemis que le bombardement n'était pas fini. Profitant de la confusion, ils s'infiltraient alors en groupe dans la tranchée, tuant au couteau et au revolver. Les Italiens mirent aussi au point des techniques d'infiltration avec des nageurs de combat. L'uniforme noir des arditi et les « têtes de mort » devinrent le signe distinctif de ces unités.
Les Allemands, de leur côté, répliquèrent avec les « unités d'assaut », c'est-à-dire des troupes de choc fortement armées avec des mitrailleuses, des lance-flammes et des grenades. La tactique allemande différait de la tactique italienne en ceci qu'ils attaquaient l'ennemi en son point le plus faible en concentrant leur puissance de feu sur une zone réduite afin de s'infiltrer profondément dans le dispositif ennemi. Les troupes d'assauts devaient ainsi « tronçonner » le front en plusieurs endroits, laissant aux troupes régulières le soin de nettoyer les tranchées ennemies isolées. Lors des offensives de 1918, l'armée allemande enfonça les lignes alliées au niveau du chemin des Dames. La supériorité tactique des armées allemandes était néanmoins incapable d'inverser l'issue de la guerre. Ernst Jünger a décrit l'action des troupes d'assaut allemandes dans ses ouvrages de l'après-guerre (notamment Orages d'acier).
Les Polonais patriotes constituèrent au début des années 1910 des sociétés de tir, qui permirent en août 1914 de créer trois bataillons d’infanterie, commandés par Józef Piłsudski. Il occupe Kielce le 6 août et provoque la création de deux légions polonaises, prévues pour compter 17 000 hommes au total, incorporant les chasseurs de Pilsudski.
D’autres Polonais désireux de lutter contre l’Allemagne constituèrent la légion Puławy, autorisée le 18 octobre 1914 par le tsar. Commandée par le colonel Gorczynski, elle évolue comme un corps franc, avant d’intégrer l’armée impériale le 12 janvier 1915, sous le nom de 104e brigade territoriale.
Dès octobre 1939, des corps francs sont constitués par l'armée française et mènent une guerre d'embuscade à l'avant de la ligne Maginot. Ils ont face à eux les groupes francs allemands qui protègent la ligne Siegfried.
Des corps francs d'Afrique se sont formées au Maroc (alors protectorat français) en 1942, après le débarquement allié en Afrique du Nord, à la demande du général Giraud. Composés de volontaires marocains d'origines et de religions diverses (juifs, musulmans, chrétiens), ils ont combattu Rommel et l'Afrika Korps en Tunisie au sein de la 5e armée américaine, avec de l'équipement anglais. Ils ont participé à la prise de Bizerte en 1943.
Intégrés en grande partie à la 2e division blindée (DB) du général Leclerc, ils sont ensuite déplacés en Angleterre en vue de participer au débarquement de Normandie. Leur histoire se confond avec celle de la 2e DB ensuite : libération de Paris, combats en Allemagne.
Les corps francs d'Afrique furent décorés de la Croix de guerre. Les corps francs étaient pour l'armée française, l'équivalent des commandos britanniques.
Neige et peaux de mouton retournées.
Casque sur passe-montagne. Gants de laine crispés sur le pistolet-mitrailleur Erma Vollmer ou sur la mitrailleuse portée en bandoulière. Barbelés et boîtes de conserve servant de sonnettes. C'est l'image que présentent les hommes des corps francs, ces petites unités uniquement composées de volontaires du régiment, de la brigade, voire de la division. Qu'ils soient fantassins, artilleurs ou cavaliers. Leurs missions : agir en enfants perdus, au-delà de la première ligne, s'infiltrer chez l'ennemi, rechercher l'accrochage, recueillir du renseignement et ramener du prisonnier.
En face, il y a l'armée allemande et ses Stosstruppen, l'équivalent de nos corps francs, avec les mêmes objectifs, les mêmes missions. Officiers, sous-officiers et simples soldats ont du cran et refusent la vie débilitante de l'arrière entre l'automne 1939 et le début du triste été 1940. C'est à ces combattants, les seuls ou presque de cette période, que vont la plupart des croix de guerre. Ils font la une des quotidiens et des magazines, tout en restant anonymes aux avant-postes de cette " drôle de guerre " si mal nommée.
Ce livre retrace leur vie quotidienne, leur état d'esprit si particulier, et démontre leur utilité jusqu'aux combats de juin 1940, où leur action fut la seule à s'opposer à l'avance allemande dans d'ultimes combats retardateurs.
et en Afrique par la suite :
« Pour l’ensemble : GARDE A VOUS !
Les éléments de la brigade du Corps Franc qui opteront conformément à la déclaration du 9 juillet pour les Forces françaises d’Afrique du Nord et d’AOF (Afrique Occidentale Française) seront constitués en « commandos ».
Ces « commandos » seront rattachés à la 3ième DIA (Division d’Infanterie Algérienne) sous les ordres du général de Monsabert.
Les unités de commandos seront équipées et mises sur pied avec la même urgence que la 3ième DIA qui fait partie du 1er corps de débarquement.
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- soit pour servir dans les Forces Françaises Libres
- soit pour les unités de Commandos à créer auprès de la 3ième Division Algérienne
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C’est avec la lecture de cette note aux hommes servant dans les corps francs d’Afrique, qui viennent d’être dissous, que débute l’histoire du Groupe des Commandos d’Afrique (G.C.A).
Re: Les Corps francs
merci Daniel
olivier- Admin
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