Caporal Philippe Louis Maine
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Caporal Philippe Louis Maine
mieux que moi le Chef de Bataillon Bertrand Morel a décrit dans le dernier "Képi Blanc" le combat de Philippe,Louis Maine
Mot du rédac'chef - KB n° 721
Le quart d'heure du caporal
Philippe, Louis Maine, caporal à la 3e compagnie du Régiment étranger est un rustique, trapu, mat de peau et aux épaules larges. Vétéran d'Algérie, il a servi chez les "Ouaves", avant de s'illustrer en Crimée où il a gagné la légion d'Honneur à l'assaut du Mamelon Vert de Malakoff. Maine est soldat dans l'âme, guidé par l'action, dont l'existence même est placée sous le double signe de l'engagement total et du risque.
A Camerone, le chef d'escouade, guerrier confirmé, saisit et conduit à son terme l'idée tactique que son capitaine a imprimé au combat : faire aux Mexicains ce que le général Yakovleff appelle aujourd'hui "le coup du bar ouvert". En offrant à l'adversaire une opportunité irrésistible, mais non prévue d'anéantir, apparemment à moindre frais, une compagnie isolée en rase campagne, le capitaine Danjou écarte les Juaristes de leur objectif principal qui est de mettre la main sur le précieux convoi parti de Vera Cruz, et les oblige à combattre à faux.
Maine, pendant les onze heures de lutte dans le corral de l'hacienda, voit et analyse les renforts successifs des assaillants comme la preuve évidente que son chef avait vu juste. Le colonel Milan, excité par le compte rendu que lui dresse le commandant Jimenez, bat le rappel de ses bataillons pour l'hallali, démontant ses cavaliers et les envoyant grossir les rangs des fantassins qui assiègent l'hacienda. Ils vont s'y user en assauts répétés et accuser de lourdes pertes. Le caporal, à l'aune de l'expérience acquise lors de ses précédentes campagnes, s'approprie le combat de son chef et entraîne son escouade, du moins ce qu'il en reste, avec rage. Aux côtés du sous-lieutenant Maudet et des derniers défenseurs de la position, il incarne la volonté collective de faire face, ensemble. Au dernier quart d'heure, en allant jusqu'au bout du serment que le capitaine a fait jurer à ses hommes, Maine commande l'ultime action de cette lutte épique, à l'issue de laquelle, autant par bravade que pour l'honneur de ses frères d'armes, il se paie le luxe d'imposer ses exigences au colonel Cambas qui reçoit sa reddition.
"Victorieux" dans leur intention mais vaincus au terme d'un combat perdu, Philippe Maine, Laurent Constantin et Geoffroy Wensel, survivants gris de poussières et épuisés par une journée de combat, constatent les pertes subies par les Mexicains : entre trois cents et quatre cents cadavres jonchent le sol, autour de l'hacienda… Au moment où on les emmène prisonniers, dans le sillage du brancard de Maudet, Maine et les plus valides soutiennent et veillent leurs camarades blessés. Liés par le destin, les prisonniers résistent au désespoir, portés par leur esprit de solidarité et par la ferme volonté du "caporal du dernier quart d'heure", aussi attaché à sa vie qu'à celle de ses frères d'armes.
Bon Camerone ! Bonne lecture à tous,
Le chef de bataillon Bertrand MOREL
Mot du rédac'chef - KB n° 721
Le quart d'heure du caporal
Philippe, Louis Maine, caporal à la 3e compagnie du Régiment étranger est un rustique, trapu, mat de peau et aux épaules larges. Vétéran d'Algérie, il a servi chez les "Ouaves", avant de s'illustrer en Crimée où il a gagné la légion d'Honneur à l'assaut du Mamelon Vert de Malakoff. Maine est soldat dans l'âme, guidé par l'action, dont l'existence même est placée sous le double signe de l'engagement total et du risque.
A Camerone, le chef d'escouade, guerrier confirmé, saisit et conduit à son terme l'idée tactique que son capitaine a imprimé au combat : faire aux Mexicains ce que le général Yakovleff appelle aujourd'hui "le coup du bar ouvert". En offrant à l'adversaire une opportunité irrésistible, mais non prévue d'anéantir, apparemment à moindre frais, une compagnie isolée en rase campagne, le capitaine Danjou écarte les Juaristes de leur objectif principal qui est de mettre la main sur le précieux convoi parti de Vera Cruz, et les oblige à combattre à faux.
Maine, pendant les onze heures de lutte dans le corral de l'hacienda, voit et analyse les renforts successifs des assaillants comme la preuve évidente que son chef avait vu juste. Le colonel Milan, excité par le compte rendu que lui dresse le commandant Jimenez, bat le rappel de ses bataillons pour l'hallali, démontant ses cavaliers et les envoyant grossir les rangs des fantassins qui assiègent l'hacienda. Ils vont s'y user en assauts répétés et accuser de lourdes pertes. Le caporal, à l'aune de l'expérience acquise lors de ses précédentes campagnes, s'approprie le combat de son chef et entraîne son escouade, du moins ce qu'il en reste, avec rage. Aux côtés du sous-lieutenant Maudet et des derniers défenseurs de la position, il incarne la volonté collective de faire face, ensemble. Au dernier quart d'heure, en allant jusqu'au bout du serment que le capitaine a fait jurer à ses hommes, Maine commande l'ultime action de cette lutte épique, à l'issue de laquelle, autant par bravade que pour l'honneur de ses frères d'armes, il se paie le luxe d'imposer ses exigences au colonel Cambas qui reçoit sa reddition.
"Victorieux" dans leur intention mais vaincus au terme d'un combat perdu, Philippe Maine, Laurent Constantin et Geoffroy Wensel, survivants gris de poussières et épuisés par une journée de combat, constatent les pertes subies par les Mexicains : entre trois cents et quatre cents cadavres jonchent le sol, autour de l'hacienda… Au moment où on les emmène prisonniers, dans le sillage du brancard de Maudet, Maine et les plus valides soutiennent et veillent leurs camarades blessés. Liés par le destin, les prisonniers résistent au désespoir, portés par leur esprit de solidarité et par la ferme volonté du "caporal du dernier quart d'heure", aussi attaché à sa vie qu'à celle de ses frères d'armes.
Bon Camerone ! Bonne lecture à tous,
Le chef de bataillon Bertrand MOREL
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