le capitaine Francoville
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le capitaine Francoville
Pierre Marcel Francoville naît le 8 juillet 1925 à Nancy, capitale de la Lorraine.
Un képi blanc, brigadier chef de la Légion Etrangère, venant directement d’Indochine, autorisé à représenter le concours de Saint-Cyr après un cheminement qui l’a conduit du Maquis à l’Armée de Lattre où il avait combattu comme Aspirant de Spahis, jusqu’à Saint-Cyr, il est revenu courageusement sur les bancs du Lycée Kléber et deviendra le Père Système de sa Promotion, la Promotion Maréchal de Lattre. Fidèle à l’exemple de son parrain, le Chef d’escadrons Francoville fut grand parce qu’il savait servir, sut commander parce qu’il savait aimer, sut vaincre parce qu’il savait oser.
Fin mai 1944, il prend la décision de quitter le pensionnat Notre-Dame de France du Puy-en-Velay pour monter, à pied, au maquis. Il se retrouve au corps franc des Truands dans le maquis du Mont-Mouchet puis au maquis de Varennes-sur-Amance (Haute-Marne) où il commande une section de déserteurs ukrainiens. Il prend comme nom de guerre « Adhémar » et d’une simplicité extrême, il s’explique : « à 18 ans, on nous donnait un fusil et on se battait. Je faisais partie de ceux qui pensaient qu’il était impossible de rester le cul sur une chaise ! ». Il ne tarde pas à s’illustrer. Son tempérament et son sens du devoir sont d’emblée reconnus par ses chefs qui le citent à l’ordre du régiment.
Fidèle à son enrôlement pour la libération de la terre de France, il poursuit le combat et s’engage, le 17 septembre 1944, dans la Ière Armée française au titre du 2ème Régiment de spahis algériens. Il participe à la campagne de France, puis d’Allemagne au cours de laquelle il se distingue le 13 décembre 1944 au col de Louchbach (Vosges) quand, blessé une première fois, il refuse de se laisser évacuer et remonte en première ligne révolver au poing avant d’être blessé à nouveau. Cette action d’éclat est récompensée par une élogieuse citation à l’ordre de l’armée accompagnant l’attribution de la Croix de Guerre 39-45.
En mars 1946, il est admis à la 7ème série de l’E.M.I.A. de Coëtquidan (Promotion Indochine) mais par suite des « lois de dégagements des cadres », il est démobilisé le 29 octobre. Rompu au sens du devoir, il dit alors : «L’Armée ne veut pas de moi ! Elle m’aura quand même. Je pique une tête à la Légion ! ».
Si bien que le 31 octobre 1946, il s’engage dans la Légion Etrangère et rejoint, le 7 décembre 1946, le 2ème Régiment Etranger de Cavalerie en Algérie. Nommé successivement brigadier le 15 mars 1947 puis brigadier-chef le 16 mai 1947, il est désigné pour continuer ses services en Extrême-Orient. Il débarque à Saïgon le 7 décembre 1947 et il est placé au 1er escadron du 1er Régiment Etranger de Cavalerie où il est désigné chef d’engin crabe.
De retour en métropole le 23 mars 1950, il est autorisé à suivre les cours de la Corniche Kléber à Strasbourg à compter du 1er octobre 1950. Il est admis à l’E.S.M.I.A. en qualité de Saint-Cyrien en septembre 1951. Ecusson Rhin et Danube au bras et képi blanc sur la tête à son entrée à la Spéciale, il impressionne. Le Colonel Bienfait se souvient : « A Coët, sans le connaître, il m’apparaissait mystérieux, lointain, presque surnaturel : j’avais peine à croire que je pouvais être le condisciple d’un jeune homme dont la gloire, le rayonnement et le charisme éclaboussaient la promo ». C’est ainsi que sans surprise il est élu Père Système de la Promotion Maréchal De Lattre en janvier 1952.
Le 1er octobre 1953, il est nommé sous-lieutenant et rejoint l’Ecole d’application de Saumur. Le 6 juin 1954, il est affecté au 2ème Régiment Etranger de Cavalerie à Oujda (Maroc) en tant que chef de peloton AMX au 3ème escadron.
Muté au 24ème Goum à Goulimine (Maroc) le 24 mai 1955, il est promu lieutenant le 1er octobre 1955 et participe avec son unité aux opérations de maintien de l’ordre dans le Rif de décembre 1955 à janvier 1956.
Le 20 juillet 1956, il prend la tête de la Section administrative spécialisée de Righia (territoire de la préfecture de Bône). Immédiatement remarqué par son dynamisme et ses qualités militaires ainsi que par son rayonnement indiscutable sur la population, il obtient des résultats très probants dans le domaine de la pacification et parvient à faire de son maghzen une unité d’élite sur le terrain.
Mais le 6 juin 1957, alors qu’il était en mission de liaison au profit des Musulmans dont il a la charge, il se heurte à une embuscade tendue par les rebelles sur la route de Bône à Blandan. Grièvement blessé à l’abdomen, à la tête, au bras droit et à la jambe, il est évacué. Un article du journal rebelle El Moujahid annonce fièrement la mort de l’officier tué à la tête du convoi. Mais Adhémar a la vie chevillée au corps. « Pouls filant, cœur ne battant plus » selon le diagnostic du médecin, il est miraculeusement réanimé deux fois. Pour récompenser son comportement exemplaire, il obtient une citation à l’ordre de l’armée accompagnant, le 8 juin 1957, sa nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur.
Après sa convalescence, il se voit confier, le 1er novembre 1959, le commandement de la S.A.S. de Bou-Hamra et continue, à ce poste, à se dévouer totalement à son métier avec enthousiasme. Le 12 janvier 1960, dans le massif de Bou-Hamra, il contribue grandement à la mise hors de combat de nombreux rebelles ainsi qu’à la récupération d’un important stock d’armes, de munitions et de documents de grande valeur ce qui lui vaut d’être cité à l’ordre de la division le 10 juin 1960.
Après l’Algérie, il rejoint le Centre d’Instruction de l’A.B.C. au camp de Mailly le 1er juin 1960.
Le 21 janvier 1965, le capitaine Francoville est réformé définitivement pour blessures graves et incurables, avec le statut de Grand Invalide de Guerre. Il est promu Chef d’escadrons honoraire et recevra, le 19 janvier 1970, la croix d’Officier de la Légion d’Honneur et, par la suite, la cravate de commandeur de l’O.N.M.
Homme dévoué, il a redonné corps et unité à la Promotion éparpillée après ses adieux aux armes sur presque tous les continents. Lui, qui lors de son discours d’adieu le jour du pékin de Bahut clame que « depuis son baptême la Promotion Maréchal de Lattre est consacrée à la Patrie, elle appartient à l’histoire. Elle sera grande pour l’histoire si, dans les œuvres, ses membres suivent le grand exemple du Maréchal de Lattre. », s’est montré fidèle à la devise de son Parrain : « ne pas subir ! ».
Il s’est éteint brutalement dans la nuit du 11 au 12 janvier 2002, 50 ans après son parrain, le Maréchal de Lattre. Un cortège d’hommages de la part de ses frères d’arme accompagnèrent son départ. Et au Colonel Weigel - camarade de promotion - de l’honorer : « Humble, bon, chaleureux, il vivait en résonnance permanente avec la vie de la Promo, dans le partage, le respect et la reconnaissance (…). Sa mort, à lui, le Père Système de la Promotion Maréchal de Lattre, le jour même du cinquantième anniversaire de celle de notre Parrain éponyme, revêt la marque d’un Symbole puissant et, presque, d’élégance saint-cyrienne de toute beauté. Il vit encore en nous. »
Un képi blanc, brigadier chef de la Légion Etrangère, venant directement d’Indochine, autorisé à représenter le concours de Saint-Cyr après un cheminement qui l’a conduit du Maquis à l’Armée de Lattre où il avait combattu comme Aspirant de Spahis, jusqu’à Saint-Cyr, il est revenu courageusement sur les bancs du Lycée Kléber et deviendra le Père Système de sa Promotion, la Promotion Maréchal de Lattre. Fidèle à l’exemple de son parrain, le Chef d’escadrons Francoville fut grand parce qu’il savait servir, sut commander parce qu’il savait aimer, sut vaincre parce qu’il savait oser.
Fin mai 1944, il prend la décision de quitter le pensionnat Notre-Dame de France du Puy-en-Velay pour monter, à pied, au maquis. Il se retrouve au corps franc des Truands dans le maquis du Mont-Mouchet puis au maquis de Varennes-sur-Amance (Haute-Marne) où il commande une section de déserteurs ukrainiens. Il prend comme nom de guerre « Adhémar » et d’une simplicité extrême, il s’explique : « à 18 ans, on nous donnait un fusil et on se battait. Je faisais partie de ceux qui pensaient qu’il était impossible de rester le cul sur une chaise ! ». Il ne tarde pas à s’illustrer. Son tempérament et son sens du devoir sont d’emblée reconnus par ses chefs qui le citent à l’ordre du régiment.
Fidèle à son enrôlement pour la libération de la terre de France, il poursuit le combat et s’engage, le 17 septembre 1944, dans la Ière Armée française au titre du 2ème Régiment de spahis algériens. Il participe à la campagne de France, puis d’Allemagne au cours de laquelle il se distingue le 13 décembre 1944 au col de Louchbach (Vosges) quand, blessé une première fois, il refuse de se laisser évacuer et remonte en première ligne révolver au poing avant d’être blessé à nouveau. Cette action d’éclat est récompensée par une élogieuse citation à l’ordre de l’armée accompagnant l’attribution de la Croix de Guerre 39-45.
En mars 1946, il est admis à la 7ème série de l’E.M.I.A. de Coëtquidan (Promotion Indochine) mais par suite des « lois de dégagements des cadres », il est démobilisé le 29 octobre. Rompu au sens du devoir, il dit alors : «L’Armée ne veut pas de moi ! Elle m’aura quand même. Je pique une tête à la Légion ! ».
Si bien que le 31 octobre 1946, il s’engage dans la Légion Etrangère et rejoint, le 7 décembre 1946, le 2ème Régiment Etranger de Cavalerie en Algérie. Nommé successivement brigadier le 15 mars 1947 puis brigadier-chef le 16 mai 1947, il est désigné pour continuer ses services en Extrême-Orient. Il débarque à Saïgon le 7 décembre 1947 et il est placé au 1er escadron du 1er Régiment Etranger de Cavalerie où il est désigné chef d’engin crabe.
De retour en métropole le 23 mars 1950, il est autorisé à suivre les cours de la Corniche Kléber à Strasbourg à compter du 1er octobre 1950. Il est admis à l’E.S.M.I.A. en qualité de Saint-Cyrien en septembre 1951. Ecusson Rhin et Danube au bras et képi blanc sur la tête à son entrée à la Spéciale, il impressionne. Le Colonel Bienfait se souvient : « A Coët, sans le connaître, il m’apparaissait mystérieux, lointain, presque surnaturel : j’avais peine à croire que je pouvais être le condisciple d’un jeune homme dont la gloire, le rayonnement et le charisme éclaboussaient la promo ». C’est ainsi que sans surprise il est élu Père Système de la Promotion Maréchal De Lattre en janvier 1952.
Le 1er octobre 1953, il est nommé sous-lieutenant et rejoint l’Ecole d’application de Saumur. Le 6 juin 1954, il est affecté au 2ème Régiment Etranger de Cavalerie à Oujda (Maroc) en tant que chef de peloton AMX au 3ème escadron.
Muté au 24ème Goum à Goulimine (Maroc) le 24 mai 1955, il est promu lieutenant le 1er octobre 1955 et participe avec son unité aux opérations de maintien de l’ordre dans le Rif de décembre 1955 à janvier 1956.
Le 20 juillet 1956, il prend la tête de la Section administrative spécialisée de Righia (territoire de la préfecture de Bône). Immédiatement remarqué par son dynamisme et ses qualités militaires ainsi que par son rayonnement indiscutable sur la population, il obtient des résultats très probants dans le domaine de la pacification et parvient à faire de son maghzen une unité d’élite sur le terrain.
Mais le 6 juin 1957, alors qu’il était en mission de liaison au profit des Musulmans dont il a la charge, il se heurte à une embuscade tendue par les rebelles sur la route de Bône à Blandan. Grièvement blessé à l’abdomen, à la tête, au bras droit et à la jambe, il est évacué. Un article du journal rebelle El Moujahid annonce fièrement la mort de l’officier tué à la tête du convoi. Mais Adhémar a la vie chevillée au corps. « Pouls filant, cœur ne battant plus » selon le diagnostic du médecin, il est miraculeusement réanimé deux fois. Pour récompenser son comportement exemplaire, il obtient une citation à l’ordre de l’armée accompagnant, le 8 juin 1957, sa nomination au grade de chevalier de la Légion d’honneur.
Après sa convalescence, il se voit confier, le 1er novembre 1959, le commandement de la S.A.S. de Bou-Hamra et continue, à ce poste, à se dévouer totalement à son métier avec enthousiasme. Le 12 janvier 1960, dans le massif de Bou-Hamra, il contribue grandement à la mise hors de combat de nombreux rebelles ainsi qu’à la récupération d’un important stock d’armes, de munitions et de documents de grande valeur ce qui lui vaut d’être cité à l’ordre de la division le 10 juin 1960.
Après l’Algérie, il rejoint le Centre d’Instruction de l’A.B.C. au camp de Mailly le 1er juin 1960.
Le 21 janvier 1965, le capitaine Francoville est réformé définitivement pour blessures graves et incurables, avec le statut de Grand Invalide de Guerre. Il est promu Chef d’escadrons honoraire et recevra, le 19 janvier 1970, la croix d’Officier de la Légion d’Honneur et, par la suite, la cravate de commandeur de l’O.N.M.
Homme dévoué, il a redonné corps et unité à la Promotion éparpillée après ses adieux aux armes sur presque tous les continents. Lui, qui lors de son discours d’adieu le jour du pékin de Bahut clame que « depuis son baptême la Promotion Maréchal de Lattre est consacrée à la Patrie, elle appartient à l’histoire. Elle sera grande pour l’histoire si, dans les œuvres, ses membres suivent le grand exemple du Maréchal de Lattre. », s’est montré fidèle à la devise de son Parrain : « ne pas subir ! ».
Il s’est éteint brutalement dans la nuit du 11 au 12 janvier 2002, 50 ans après son parrain, le Maréchal de Lattre. Un cortège d’hommages de la part de ses frères d’arme accompagnèrent son départ. Et au Colonel Weigel - camarade de promotion - de l’honorer : « Humble, bon, chaleureux, il vivait en résonnance permanente avec la vie de la Promo, dans le partage, le respect et la reconnaissance (…). Sa mort, à lui, le Père Système de la Promotion Maréchal de Lattre, le jour même du cinquantième anniversaire de celle de notre Parrain éponyme, revêt la marque d’un Symbole puissant et, presque, d’élégance saint-cyrienne de toute beauté. Il vit encore en nous. »
Re: le capitaine Francoville
sacré caractére le bonhomme
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