le Général Zinovi Pechkoff
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le Général Zinovi Pechkoff
Zinovi Pechkoff - 16 octobre 1884, Nijni Novgorod - 27 novembre 1966, Paris) était un général et diplomate français d'origine russe.
Guidé vers le poste de recrutement de Nice, il est incorporé le 31 août 1914 comme EVDG (la guerre est déclarée depuis le 3) au bataillon de marche du 1er régiment étranger. Deux mois suffisent pour équiper et former les volontaires en ce début de conflit. Pechkoff qui s'est distingué - il connaît outre le russe, le français, l'anglais, l'italien et l'allemand, ce qui peut servir dans une troupe où se regroupent des hommes du monde entier - est nommé 1re classe le 21 octobre 1914. Dans les premiers jours de novembre, il part pour le front en Champagne. Nommé caporal le 1er avril 1915, il commande une escouade. Quelques jours plus tard, en mai 1915, lors des combats menés par sa division devant Arras, il est grièvement blessé. Lors de la prise de Carency, une balle lui fracasse le bras alors qu'il est à la tête de ses soldats.
Soigné près du front, il doit à son énergie de trouver son salut vers l'arrière. Réussissant à emprunter un train, il se retrouve à l'hôpital américain de Neuilly où l'amputation le sauve, in extremis, de la mort. Décoré, le caporal Pechkoff est ensuite réformé puis pensionné. Il repart alors pour l'Italie. Introduit dans la haute société où il fait sensation, il présente des conférences sur les horreurs de la guerre, conférences probablement inspirées des séances organisées avec Gorki quelques années plus tôt et qui ont un grand succès public. Il retrouve ensuite Paris. Le 22 juin 1916, Pechkoff signe un nouvel engagement, «pour la durée de la guerre» comme 2e classe. Il est détaché à la 20e section d'état-major. À Paris, il rencontre Philippe Berthelot, le secrétaire général du Quai d'Orsay, qui saisit ce que ce jeune mutilé bardé de décorations peut apporter en termes de propagande auprès des pays neutres, en premier lieu aux États-Unis, région que Pechkoff connaît bien.
Convaincu de l'intérêt de cette stratégie, le ministre des affaires étrangères, Briand envoie Zinovi auprès de l'ambassadeur de France, Jusserand, avec le grade de "d'interprète de 3e classe (lieutenant)à titre temporaire pour la durée de sa mission". Au titre de cette mission, il est placé en sursis d'appel jusqu'au 10 janvier 1917 (décision ministérielle n° 12508-1/11 du 6 juillet 1916 . Au bout de neuf mois, Pechkoff rentre à Paris mission accomplie. De fait, en avril 1917, le président Wilson fait voter la déclaration de guerre par le Sénat. Les États-Unis rejoignent les alliés dans le conflit.
A cet instant, l'attention diplomatique se porte sur le continent européen. Promu "officier interprète de 2e classe" (capitaine) le 13 mai 1917, Pechkoff assiste aux événements qui plongent la Russie dans la révolution. En mai, le gouvernement envoie une mission auprès du Gouvernement provisoire. Il est alors sollicité pour l'accompagner, l'objectif étant pour la France de convaincre le nouveau pouvoir russe de poursuivre la guerre contre l'Empire allemand. Ce retour aux sources est pour Zinovi l'occasion de renouer avec son pays natal et sa famille. Par son frère Iakov il a des contacts avec les Bolchéviques mais ne partage en aucune manière leur point de vue. Il voit aussi probablement son frère Vienamine et ses sœurs restées en Russie, tous favorables à la révolution. Les contacts avec Gorki sont froids mais ce climat ne remet pas en cause la solide amitié qui lie les deux hommes.
La prise du pouvoir par Lénine en octobre est rapidement suivie en décembre par l'armistice de Brest-Litovsk qui met fin à la guerre russo-allemande, ce qui signe l'échec de la mission diplomatique française. Zinovi rentre à Paris mais le gouvernement français, conscient des capacités diplomatiques du capitaine Pechkoff, l'envoie aussitôt conseiller les Armées Blanches sur tous les fronts de la guerre civile qui ensanglante alors la Russie. Il est promu chef de bataillon à titre temporaire pour la durée de la mission pour compter du9 décembre 1918. Il rencontre ainsi l'ataman des cosaques Semenov à partir de Vladivostok, puis l'amiral Koltchak en Oural pour l'aider à réorganiser son armée. La défaite de ce dernier, l'envoie en février 1920 au Caucase où il tente vainement de jouer un rôle auprès du général Wrangel. La victoire définitive de l'Armée Rouge sur les Blancs en novembre oblige Pechkoff à rentrer en France.
À cette époque encore, Pechkoff est un homme à la mode, "lancé" selon l'expression du temps, qui est reçu dans les plus grandes maisons en compagnie de la princesse Salomé Andronikov qu'il a rencontrée dans le Caucase, ramenée en Europe et qui partage sa vie. Il est nommé capitaine à titre définitif par décret du 14 janvier 192O. IL est affecté au 1er régiment étranger. Il fait un court séjour au 24e RI de juin 1920 à janvier 1921. Il est détaché au ministère des Affaires étrangères pour être envoyé aux Etats-Unis le 21 janvier 1921. Rentré le 25 mai, il reste détaché comme secrétaire de la délégation française de la commission internationale pour la Russie (DM 17760-C.P/1 du 22 août 1921. Toujours lié à la Russie, Zinovi, secrétaire général d'une organisation ""contre la famine", relaie l'appel désespéré de Gorki auprès de la presse du monde entier pour obtenir de l'opinion internationale une aide alimentaire pour son pays. Cette campagne - et le séjour que l'écrivain débute alors en Allemagne où il se fait soigner - rapprochent le père et son fils adoptif.
En mai 1922, il est mis à la disposition du maréchal Lyautey, commandant des troupes du Maroc pour ue affectation à l'état-major de Meknes. Puis il est affecté au 4e régiment étranger d'infanterie le 17 février 1923, où il commande la 12e compagnie. Une fois encore, tout, dans cette nomination, est étonnant. Pechkoff, qui ne sera naturalisé français que l'année suivante, retrouve la Légion étrangère avec le grade de chef de bataillon alors même qu'il ne possède aucune formation de commandement et aucune expérience à ce poste. Quoi qu'il en soit, il sait relever le défi. Le ""manchot magnifique" tel que le surnomment ses soldats mène ses troupes au combat avec vaillance. En juin 1925, il est blessé à la jambe gauche lors d'une attaque (combat de Bab Taza), "par symétrie" dit-il en montrant la manche droite de son uniforme inutile depuis dix ans.
Zinovi, qui ne cesse de conserver ses liens avec les Affaires étrangères, alterne des périodes de commandement avec des missions diplomatiques. Son séjour à l'ambassade de France aux États-Unis de 1926 à 1929 ne l'empêche pas de rendre visite à Gorki à Sorrente, lors de permissions, avant le départ définitif de l'écrivain pour l'URSS. Lors de plusieurs séjours entrecoupés de commandements au Maroc, il joue un rôle important au Levant notamment en intervenant auprès de groupes chiites du Gabal ‘Amil (actuel Liban-Sud). À cette époque, il rencontre sa deuxième épouse, Jacqueline Delaunay-Belleville, veuve d'un diplomate[12], mais ce mariage, comme le précédent, sera rapidement dissout. À la veille du conflit mondial, le chef de bataillon Pechkoff commande une unité au Maroc, chef plein de panache et de vigueur dont la célébrité lui vaut de côtoyer régulièrement de nombreuses personnalités, gens du monde ou journalistes. C'est dans cette position d'Afrique du Nord, commandant du 3e bataillon du 2e Régiment Etranger, qu'il apprend l'effondrement des troupes françaises face à la Wehrmacht, en mai 1940.
Après avoir entendu l'appel du 18 Juin du général de Gaulle alors réfugié à Londres, il décide de le rejoindre. Son projet réussit mais ses premiers contacts avec le chef de la France libre sont difficiles. Toutefois, à la fin de 1941, de Gaulle le promeut au grade de colonel (il sera resté près de 20 ans chef de bataillon) et l'envoie en mission en Afrique du Sud où il organise le transport d'armement à destination des troupes alliées, tout en gardant un œil sur Madagascar toute proche. Comme souvent, Pechkoff réussit à établir des relations de confiance avec le chef des armées dans la région, le général Smuts. L'occupation britannique de la Grande Île précipite les évènements. Peu intéressé par une intervention critique et polémique auprès des Anglais qu'il apprécie, Zinovi obtient alors d'être envoyé en AOF d'où il organise avec brio le ralliement des colonies à la France libre.
Nommé général de brigade en avril 1944, Pechkoff est envoyé aussitôt comme délégué du comité français de libération nationale en République de Chine auprès de Tchang Kaï-chek qui vient de rompre avec Vichy. Arrivé à Chongqing, nouvelle capitale du pays du fait de l'occupation japonaise, Zinovi doit gérer la présence d'une autre mission française émanant du général Giraud, concurrence qu'il sait avec souplesse marginaliser. Ambassadeur en novembre 1944, sa présence, une fois de plus, lui donne l'occasion de démontrer de sa capacité à se faire apprécier des dirigeants de toutes origines qui se pressent nombreux dans une Chine en pleine révolution.
Après cette période chinoise, Pechkoff est nommé en 1946 ambassadeur de France au Japon (ou plus précisément Chef de la mission française de liaison auprès du commandant supérieur allié en Extrême-Orient). Il côtoie le général Mac Arthur qu'il admire tandis qu'en retour le héros de Guadalcanal ne peut cacher l'intérêt qu'il éprouve envers cet officier qui lui en impose par son atypisme. Soucieux de ménager le vaincu, le diplomate s'attache à créer des liens de confiance avec le gouvernement japonais, ce qu'il réussit peu à peu à obtenir au long de son mandat. En 1950, le général Pechkoff est mis à la retraite, remplacé par Maurice Dejean. Il quitte le Japon pour un retour définitif à Paris. Deux ans plus tard, le gouvernement l'élève à la dignité de grand croix de la Légion d'honneur, distinction qui touche au plus profond de lui-même le jeune voyou de Nijni Novgorod. en 1964 auprès de Tchang Kaï-chek. La France ayant décidé de soutenir la Chine populaire - c’est-à-dire la reconnaître diplomatiquement - l'annonce de ce retournement doit se faire avec le plus de respect possible pour le vieux maréchal réfugié à Taïwan. Le choix de Zinovi est un hommage croisé rendu à ces deux soldats au destin exceptionnel.
Zinovi Pechkoff meurt à Paris en novembre 1966. Ses cendres reposent au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois. Sa tombe porte à sa demande, seule l'inscription suivante : « Zinovi Pechkoff Légionnaire ».
Guidé vers le poste de recrutement de Nice, il est incorporé le 31 août 1914 comme EVDG (la guerre est déclarée depuis le 3) au bataillon de marche du 1er régiment étranger. Deux mois suffisent pour équiper et former les volontaires en ce début de conflit. Pechkoff qui s'est distingué - il connaît outre le russe, le français, l'anglais, l'italien et l'allemand, ce qui peut servir dans une troupe où se regroupent des hommes du monde entier - est nommé 1re classe le 21 octobre 1914. Dans les premiers jours de novembre, il part pour le front en Champagne. Nommé caporal le 1er avril 1915, il commande une escouade. Quelques jours plus tard, en mai 1915, lors des combats menés par sa division devant Arras, il est grièvement blessé. Lors de la prise de Carency, une balle lui fracasse le bras alors qu'il est à la tête de ses soldats.
Soigné près du front, il doit à son énergie de trouver son salut vers l'arrière. Réussissant à emprunter un train, il se retrouve à l'hôpital américain de Neuilly où l'amputation le sauve, in extremis, de la mort. Décoré, le caporal Pechkoff est ensuite réformé puis pensionné. Il repart alors pour l'Italie. Introduit dans la haute société où il fait sensation, il présente des conférences sur les horreurs de la guerre, conférences probablement inspirées des séances organisées avec Gorki quelques années plus tôt et qui ont un grand succès public. Il retrouve ensuite Paris. Le 22 juin 1916, Pechkoff signe un nouvel engagement, «pour la durée de la guerre» comme 2e classe. Il est détaché à la 20e section d'état-major. À Paris, il rencontre Philippe Berthelot, le secrétaire général du Quai d'Orsay, qui saisit ce que ce jeune mutilé bardé de décorations peut apporter en termes de propagande auprès des pays neutres, en premier lieu aux États-Unis, région que Pechkoff connaît bien.
Convaincu de l'intérêt de cette stratégie, le ministre des affaires étrangères, Briand envoie Zinovi auprès de l'ambassadeur de France, Jusserand, avec le grade de "d'interprète de 3e classe (lieutenant)à titre temporaire pour la durée de sa mission". Au titre de cette mission, il est placé en sursis d'appel jusqu'au 10 janvier 1917 (décision ministérielle n° 12508-1/11 du 6 juillet 1916 . Au bout de neuf mois, Pechkoff rentre à Paris mission accomplie. De fait, en avril 1917, le président Wilson fait voter la déclaration de guerre par le Sénat. Les États-Unis rejoignent les alliés dans le conflit.
A cet instant, l'attention diplomatique se porte sur le continent européen. Promu "officier interprète de 2e classe" (capitaine) le 13 mai 1917, Pechkoff assiste aux événements qui plongent la Russie dans la révolution. En mai, le gouvernement envoie une mission auprès du Gouvernement provisoire. Il est alors sollicité pour l'accompagner, l'objectif étant pour la France de convaincre le nouveau pouvoir russe de poursuivre la guerre contre l'Empire allemand. Ce retour aux sources est pour Zinovi l'occasion de renouer avec son pays natal et sa famille. Par son frère Iakov il a des contacts avec les Bolchéviques mais ne partage en aucune manière leur point de vue. Il voit aussi probablement son frère Vienamine et ses sœurs restées en Russie, tous favorables à la révolution. Les contacts avec Gorki sont froids mais ce climat ne remet pas en cause la solide amitié qui lie les deux hommes.
La prise du pouvoir par Lénine en octobre est rapidement suivie en décembre par l'armistice de Brest-Litovsk qui met fin à la guerre russo-allemande, ce qui signe l'échec de la mission diplomatique française. Zinovi rentre à Paris mais le gouvernement français, conscient des capacités diplomatiques du capitaine Pechkoff, l'envoie aussitôt conseiller les Armées Blanches sur tous les fronts de la guerre civile qui ensanglante alors la Russie. Il est promu chef de bataillon à titre temporaire pour la durée de la mission pour compter du9 décembre 1918. Il rencontre ainsi l'ataman des cosaques Semenov à partir de Vladivostok, puis l'amiral Koltchak en Oural pour l'aider à réorganiser son armée. La défaite de ce dernier, l'envoie en février 1920 au Caucase où il tente vainement de jouer un rôle auprès du général Wrangel. La victoire définitive de l'Armée Rouge sur les Blancs en novembre oblige Pechkoff à rentrer en France.
À cette époque encore, Pechkoff est un homme à la mode, "lancé" selon l'expression du temps, qui est reçu dans les plus grandes maisons en compagnie de la princesse Salomé Andronikov qu'il a rencontrée dans le Caucase, ramenée en Europe et qui partage sa vie. Il est nommé capitaine à titre définitif par décret du 14 janvier 192O. IL est affecté au 1er régiment étranger. Il fait un court séjour au 24e RI de juin 1920 à janvier 1921. Il est détaché au ministère des Affaires étrangères pour être envoyé aux Etats-Unis le 21 janvier 1921. Rentré le 25 mai, il reste détaché comme secrétaire de la délégation française de la commission internationale pour la Russie (DM 17760-C.P/1 du 22 août 1921. Toujours lié à la Russie, Zinovi, secrétaire général d'une organisation ""contre la famine", relaie l'appel désespéré de Gorki auprès de la presse du monde entier pour obtenir de l'opinion internationale une aide alimentaire pour son pays. Cette campagne - et le séjour que l'écrivain débute alors en Allemagne où il se fait soigner - rapprochent le père et son fils adoptif.
En mai 1922, il est mis à la disposition du maréchal Lyautey, commandant des troupes du Maroc pour ue affectation à l'état-major de Meknes. Puis il est affecté au 4e régiment étranger d'infanterie le 17 février 1923, où il commande la 12e compagnie. Une fois encore, tout, dans cette nomination, est étonnant. Pechkoff, qui ne sera naturalisé français que l'année suivante, retrouve la Légion étrangère avec le grade de chef de bataillon alors même qu'il ne possède aucune formation de commandement et aucune expérience à ce poste. Quoi qu'il en soit, il sait relever le défi. Le ""manchot magnifique" tel que le surnomment ses soldats mène ses troupes au combat avec vaillance. En juin 1925, il est blessé à la jambe gauche lors d'une attaque (combat de Bab Taza), "par symétrie" dit-il en montrant la manche droite de son uniforme inutile depuis dix ans.
Zinovi, qui ne cesse de conserver ses liens avec les Affaires étrangères, alterne des périodes de commandement avec des missions diplomatiques. Son séjour à l'ambassade de France aux États-Unis de 1926 à 1929 ne l'empêche pas de rendre visite à Gorki à Sorrente, lors de permissions, avant le départ définitif de l'écrivain pour l'URSS. Lors de plusieurs séjours entrecoupés de commandements au Maroc, il joue un rôle important au Levant notamment en intervenant auprès de groupes chiites du Gabal ‘Amil (actuel Liban-Sud). À cette époque, il rencontre sa deuxième épouse, Jacqueline Delaunay-Belleville, veuve d'un diplomate[12], mais ce mariage, comme le précédent, sera rapidement dissout. À la veille du conflit mondial, le chef de bataillon Pechkoff commande une unité au Maroc, chef plein de panache et de vigueur dont la célébrité lui vaut de côtoyer régulièrement de nombreuses personnalités, gens du monde ou journalistes. C'est dans cette position d'Afrique du Nord, commandant du 3e bataillon du 2e Régiment Etranger, qu'il apprend l'effondrement des troupes françaises face à la Wehrmacht, en mai 1940.
Après avoir entendu l'appel du 18 Juin du général de Gaulle alors réfugié à Londres, il décide de le rejoindre. Son projet réussit mais ses premiers contacts avec le chef de la France libre sont difficiles. Toutefois, à la fin de 1941, de Gaulle le promeut au grade de colonel (il sera resté près de 20 ans chef de bataillon) et l'envoie en mission en Afrique du Sud où il organise le transport d'armement à destination des troupes alliées, tout en gardant un œil sur Madagascar toute proche. Comme souvent, Pechkoff réussit à établir des relations de confiance avec le chef des armées dans la région, le général Smuts. L'occupation britannique de la Grande Île précipite les évènements. Peu intéressé par une intervention critique et polémique auprès des Anglais qu'il apprécie, Zinovi obtient alors d'être envoyé en AOF d'où il organise avec brio le ralliement des colonies à la France libre.
Nommé général de brigade en avril 1944, Pechkoff est envoyé aussitôt comme délégué du comité français de libération nationale en République de Chine auprès de Tchang Kaï-chek qui vient de rompre avec Vichy. Arrivé à Chongqing, nouvelle capitale du pays du fait de l'occupation japonaise, Zinovi doit gérer la présence d'une autre mission française émanant du général Giraud, concurrence qu'il sait avec souplesse marginaliser. Ambassadeur en novembre 1944, sa présence, une fois de plus, lui donne l'occasion de démontrer de sa capacité à se faire apprécier des dirigeants de toutes origines qui se pressent nombreux dans une Chine en pleine révolution.
Après cette période chinoise, Pechkoff est nommé en 1946 ambassadeur de France au Japon (ou plus précisément Chef de la mission française de liaison auprès du commandant supérieur allié en Extrême-Orient). Il côtoie le général Mac Arthur qu'il admire tandis qu'en retour le héros de Guadalcanal ne peut cacher l'intérêt qu'il éprouve envers cet officier qui lui en impose par son atypisme. Soucieux de ménager le vaincu, le diplomate s'attache à créer des liens de confiance avec le gouvernement japonais, ce qu'il réussit peu à peu à obtenir au long de son mandat. En 1950, le général Pechkoff est mis à la retraite, remplacé par Maurice Dejean. Il quitte le Japon pour un retour définitif à Paris. Deux ans plus tard, le gouvernement l'élève à la dignité de grand croix de la Légion d'honneur, distinction qui touche au plus profond de lui-même le jeune voyou de Nijni Novgorod. en 1964 auprès de Tchang Kaï-chek. La France ayant décidé de soutenir la Chine populaire - c’est-à-dire la reconnaître diplomatiquement - l'annonce de ce retournement doit se faire avec le plus de respect possible pour le vieux maréchal réfugié à Taïwan. Le choix de Zinovi est un hommage croisé rendu à ces deux soldats au destin exceptionnel.
Zinovi Pechkoff meurt à Paris en novembre 1966. Ses cendres reposent au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois. Sa tombe porte à sa demande, seule l'inscription suivante : « Zinovi Pechkoff Légionnaire ».
Re: le Général Zinovi Pechkoff
QUEL DESTIN!!!
olivier- Admin
- Localisation : 34
Messages : 3867
Date d'inscription : 10/11/2009
Age : 58
Re: le Général Zinovi Pechkoff
Olivier, une fois de plus m'ote les mots de la bouche.
Que rajouter?
Merci Daniel, evidemment
Que rajouter?
Merci Daniel, evidemment
Invité- Invité
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