les ADJ SZUTS et TASNADY et l'ADC VALKO
3 participants
Historia Légio More Majorum :: la Légion Etrangère :: Campagnes de la Légion :: Algérie des années 50/60 :: Caïds où Maréchaux
Page 1 sur 1
les ADJ SZUTS et TASNADY et l'ADC VALKO
Tasnady est mort, mon colonel.
— Ce n'est pas possible, murmura le colonel... pas possible... » En moins d’une semaine, la scène s'était répétée trois fois.
Trois fois, on avait frappé à sa porte pour lui annoncer la mort d'un adjudant. Trois fois, il s'agissait d'un guerrier. Tous trois avaient été tués au combat dans l'Ouarsenis. Tous trois avaient la médaille militaire et la Légion d'honneur. Tous trois étaient hongrois.
Engagé en 1946, Tasnady, depuis treize ans, semblait invulnérable. Deux séjours en Indochine, trois fois blessé, il avait traversé des périls sans commune mesure avec celui du 14 mai 1959. Un fell, mieux camouflé que les autres, eut pourtant raison de lui ce jour-là. Échappé par miracle à la fouille du terrain, il s'était caché dans un épais buisson. Quand la ligne de voltigeurs l'eut dépassé, il se redressa, aperçut un homme qui lui tournait le dos et donnait des ordres. Sans même prendre la peine d'épauler son fusil, il tira un seul coup de feu, presque à bout portant. Frappé à la nuque, l'homme s'écroula, mort. C'était Tasnady. Il avait trente-trois ans.
Vasko, Szuts, Tasnady... Les trois noms martelaient les tempes du colonel. Ils venaient en tête d'une longue colonne où figuraient des milliers d'autres noms, ceux de légionnaires qu'il avait vus mourir en silence depuis vingt ans, dont les sacrifices n'émouvaient pas les foules. Pour les avoir longtemps connus et commandés, Brothier savait trop ce que la Légion devait aux meilleurs d'entre eux, les sous-officiers. Ils en constituaient l'ossature. Ils connaissaient parfaitement leur métier et le faisaient avec une conscience professionnelle qui surprenait plus d'un sous-lieutenant issu de Saint-Cyr.Tous les trois symbolisent magnifiquement la nouvelle race d adjudants de Légion issue des guerres d'Indochine et d Algérie. Vous rendez-vous compte qu'ils sont hongrois tous les trois, engagés la même année et tués à quelques jours d'intervalle dans la même région d'Algérie »
Les décorations de trois sous-officiers de la Légion, d'origine hongroise, engagés ensembles en 1945, morts le même jour en mai 1958 au sein des 3ème REI, 1er REP et 5ème REI : les ADJ SZUTS et TASNADY et l'ADC VALKO
pour rappel Dès le mois d'août 1945, des campagnes pour le recrutement dans la Légion Étrangère ont commencé. La faim qui sévissait dans les camps à ce moment là, a conduit de nombreux prisonniers à signer un engagement;
Nous avons trouvé dans le livre de marche du camp 1102 les lignes suivantes:
Le 19 janvier 1946, visite du Capitaine Coguet de la Légion Étrangère: 70 P.G. ont été retenus et dirigés le 22 sur Marseille
Août 1946: 88 volontaires pour la Légion Étrangère sont arrivés au camp 1102 de Rennes
Plusieurs de nos camarades hongrois firent ce choix pour des raisons diverses. Certains ne souhaitaient pas retourner chez eux pour des raisons d'affaires louches, d'autres étaient attirés par l'aventure, mais la plupart voulaient sortir de l’atmosphère déprimante des camps. Ceux qui signaient étaient transférés dans une base de la Légion.. Tôt ou tard beaucoup revenaient, jugés inaptes au service ou effrayés par les conditions de vie difficiles des légionnaires. Les nombres diffèrent sur les Hongrois qui auraient rejoint la Légion ou combien d'entre eux perdirent la vie en Indochine et en Algérie. Selon les calculs soigneusement vérifiés de Tamas Stark, quelque 20.000 Hongrois auraient servi dans la Légion Etrangère.
— Ce n'est pas possible, murmura le colonel... pas possible... » En moins d’une semaine, la scène s'était répétée trois fois.
Trois fois, on avait frappé à sa porte pour lui annoncer la mort d'un adjudant. Trois fois, il s'agissait d'un guerrier. Tous trois avaient été tués au combat dans l'Ouarsenis. Tous trois avaient la médaille militaire et la Légion d'honneur. Tous trois étaient hongrois.
Engagé en 1946, Tasnady, depuis treize ans, semblait invulnérable. Deux séjours en Indochine, trois fois blessé, il avait traversé des périls sans commune mesure avec celui du 14 mai 1959. Un fell, mieux camouflé que les autres, eut pourtant raison de lui ce jour-là. Échappé par miracle à la fouille du terrain, il s'était caché dans un épais buisson. Quand la ligne de voltigeurs l'eut dépassé, il se redressa, aperçut un homme qui lui tournait le dos et donnait des ordres. Sans même prendre la peine d'épauler son fusil, il tira un seul coup de feu, presque à bout portant. Frappé à la nuque, l'homme s'écroula, mort. C'était Tasnady. Il avait trente-trois ans.
Vasko, Szuts, Tasnady... Les trois noms martelaient les tempes du colonel. Ils venaient en tête d'une longue colonne où figuraient des milliers d'autres noms, ceux de légionnaires qu'il avait vus mourir en silence depuis vingt ans, dont les sacrifices n'émouvaient pas les foules. Pour les avoir longtemps connus et commandés, Brothier savait trop ce que la Légion devait aux meilleurs d'entre eux, les sous-officiers. Ils en constituaient l'ossature. Ils connaissaient parfaitement leur métier et le faisaient avec une conscience professionnelle qui surprenait plus d'un sous-lieutenant issu de Saint-Cyr.Tous les trois symbolisent magnifiquement la nouvelle race d adjudants de Légion issue des guerres d'Indochine et d Algérie. Vous rendez-vous compte qu'ils sont hongrois tous les trois, engagés la même année et tués à quelques jours d'intervalle dans la même région d'Algérie »
Les décorations de trois sous-officiers de la Légion, d'origine hongroise, engagés ensembles en 1945, morts le même jour en mai 1958 au sein des 3ème REI, 1er REP et 5ème REI : les ADJ SZUTS et TASNADY et l'ADC VALKO
pour rappel Dès le mois d'août 1945, des campagnes pour le recrutement dans la Légion Étrangère ont commencé. La faim qui sévissait dans les camps à ce moment là, a conduit de nombreux prisonniers à signer un engagement;
Nous avons trouvé dans le livre de marche du camp 1102 les lignes suivantes:
Le 19 janvier 1946, visite du Capitaine Coguet de la Légion Étrangère: 70 P.G. ont été retenus et dirigés le 22 sur Marseille
Août 1946: 88 volontaires pour la Légion Étrangère sont arrivés au camp 1102 de Rennes
Plusieurs de nos camarades hongrois firent ce choix pour des raisons diverses. Certains ne souhaitaient pas retourner chez eux pour des raisons d'affaires louches, d'autres étaient attirés par l'aventure, mais la plupart voulaient sortir de l’atmosphère déprimante des camps. Ceux qui signaient étaient transférés dans une base de la Légion.. Tôt ou tard beaucoup revenaient, jugés inaptes au service ou effrayés par les conditions de vie difficiles des légionnaires. Les nombres diffèrent sur les Hongrois qui auraient rejoint la Légion ou combien d'entre eux perdirent la vie en Indochine et en Algérie. Selon les calculs soigneusement vérifiés de Tamas Stark, quelque 20.000 Hongrois auraient servi dans la Légion Etrangère.
Re: les ADJ SZUTS et TASNADY et l'ADC VALKO
« Tasnady, pour t'accompagner au long du dernier morceau de chemin qui te reste à parcourir, il y a tes camarades du 1er régiment étranger de parachutistes et de Sidi-Bel-Abbès et les représentants de la 10e division parachutiste. Car chez eux aussi, on connaissait ton nom. Mais il y a aussi et surtout les deux grandes amitiés de Vasko et de Szuts qui t'ont précédé de si peu dans la mort. S'il me paraît inutile de citer vos campagnes, Extrême-Orient, Egypte, Afrique, j'aimerais tout de même qu'on sache qu'à vous trois vous totalisiez : 28 citations, 8 blessures, 3 médailles militaires à titre exceptionnel, 3 Légions d'honneur à titre exceptionnel. Et chacun d'entre vous avait à peine trente ans! Et puis-je rappeler pour toi, Tasnady, qu'au mois d'août 1957, tu avais été blessé à côté du colonel Jeanpierre?
« Tous trois qui avez tant combattu pour la France, vous êtes de la lignée de ces sous-officiers qui ont laissé un nom dans notre histoire : Blandan, le chasseur ; Bobillot, le colonial ; Mader, le légionnaire ; Sentenac, le parachutiste. Dans son musée de Bel-Abbés, la Légion étrangère perpétuera vos noms et gardera votre souvenir. »
« Tous trois qui avez tant combattu pour la France, vous êtes de la lignée de ces sous-officiers qui ont laissé un nom dans notre histoire : Blandan, le chasseur ; Bobillot, le colonial ; Mader, le légionnaire ; Sentenac, le parachutiste. Dans son musée de Bel-Abbés, la Légion étrangère perpétuera vos noms et gardera votre souvenir. »
Re: les ADJ SZUTS et TASNADY et l'ADC VALKO
merci daniel :OK:
olivier- Admin
- Localisation : 34
Messages : 3867
Date d'inscription : 10/11/2009
Age : 58
Re: les ADJ SZUTS et TASNADY et l'ADC VALKO
Oui, +1, de sacrés mecs.
Mais en France, la mémoire est volatile, d'où l'intérêt de créer des sites comme celui-ci qui permet à des jeunes zappant le net de voir que des étrangers ont pu crever pour la France.
Je ne parle pas pour Lordlean qui en sait déjà pas mal.
Mais en France, la mémoire est volatile, d'où l'intérêt de créer des sites comme celui-ci qui permet à des jeunes zappant le net de voir que des étrangers ont pu crever pour la France.
Je ne parle pas pour Lordlean qui en sait déjà pas mal.
Invité- Invité
commandoair40- Admin
- Localisation : Marais Poitevin .
Messages : 1542
Date d'inscription : 08/06/2012
Age : 78
Historia Légio More Majorum :: la Légion Etrangère :: Campagnes de la Légion :: Algérie des années 50/60 :: Caïds où Maréchaux
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ven 31 Mar - 9:55 par commandoair40
» 1 septembre 2015
Mar 1 Sep - 18:39 par olivier
» Visiteurs sur le forum 2014
Mar 1 Sep - 18:34 par olivier
» Janvier 1885 - La Légion étrangère à Tuyen Quang au Tonkin.
Sam 18 Jan - 8:07 par ROBERT
» loto et bourse aux armes
Lun 13 Jan - 11:13 par Invité
» Dimanche 12 Janvier 2014
Dim 12 Jan - 12:17 par Invité
» Samedi 11Janvier 2014
Sam 11 Jan - 18:19 par Gibert j
» Le mémorial du 2°REI
Sam 11 Jan - 12:09 par Gibert j
» vendredi 10 janvier 2014
Ven 10 Jan - 20:38 par Gibert j
» Commandant Dupin
Jeu 9 Jan - 20:39 par Gibert j
» Jeudi 9 janvier 2014
Jeu 9 Jan - 20:34 par Gibert j
» Mercredi 8 Janvier 2014
Mer 8 Jan - 21:54 par Gibert j