Capitaine Pierre Bourgin dit Von Palaïeff
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Capitaine Pierre Bourgin dit Von Palaïeff
Le Capitaine Pierre-Eugène Bourgin est né le 7 janvier 1924 à Saint-Nizier-de-Fornas dans la Loire et mort le 1er mars 1959 au douar Ouillen (région de Souk-Ahras, Algérie). Officier et poète, il publie ses œuvres sous la signature de Von Palaïeff, pseudonyme choisi alors qu’il sert à la 3e Compagnie saharienne portée de la Légion étrangère.
Un rêve m'a confié qu'au soir du 30 avril
Les morts de la Légion s'évadaient de leurs tombes
Et venaient par milliers des quatre coins du monde
Dessiner dans la nuit d'interminables files.
Et leurs os de poussière, encore rougis de sang,
Supportaient dans le ciel, plus beau qu'une auréole,
Deux épaulettes rouges et puis un Képi Blanc
Piquetés dans la nuit des éclairs des lucioles.
J'ai voulu leur parler, mais ils m'entendaient point.
J'ai voulu leur faire signe, ils ne me voyaient pas.
Les Morts de la Légion défilaient devant moi....
Et j'ai cru reconnaître plusieurs de ces anciens.
Qui sont tombés là-bas dans la boue des rizières
Pour l'Honneur du Drapeau et puis des Képis Blancs...
Pour fêter Camerone, nos Morts sortaient de terre
Et pendant une nuit redevenaient vivants.
Capitaine Bourgin pierre, Mort pour la France le 1er Mars 1959.
Dans son adolescence, il sert aux chantiers de jeunesse de Messeix dans le Puy-de-Dôme, du 1er novembre 1942 au 1er décembre 1944, puis souscrit un contrat d’engagement au titre de la 1e division blindée, le 11 mai 1945. Il est affecté au centre d’instruction de l’arme blindée où il est nommé brigadier-chef le 15 juin. Il est ensuite détaché à la 5e DB en Allemagne, puis il est affecté au 11e RCA. Il est nommé au grade de maréchal des logis le 15 décembre.
L'officier
Pressenti pour faire une carrière d’officier, il est envoyé à l’école d’application de l’arme blindée et cavalerie à Saumur, qu’il rejoint le 24 février 1946. À l’issue du cours, il retrouve le 11e RCA, le 31 mai et il y est promu maréchal des logis chef, le 1er juin. En janvier 1947, il intègre la 8e promotion de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr et à sa sortie, il choisit l’ABC. Après un deuxième stage à l’EAABC de Saumur, il y reste à l’encadrement. Il est nommé aspirant le 1er décembre et sous-lieutenant le 1er septembre 1948. Dans le cadre normal des mutations, il est affecté au 5e régiment de dragons à Tarascon le 11 octobre 1948. Il fait mouvement avec son unité vers l’Autriche, au titre de l’armée d’occupation.
Volontaire pour l’Extrême-Orient, il embarque sur le S/S Champollion le 4 juillet 1950 et débarque en Indochine. Il est affecté au 2e bataillon du 5e régiment de cuirassiers le 28 juillet. Il est promu au grade de lieutenant le 1er septembre. En janvier 1951, il est mis à disposition de l’école des cadres de Bien Hoa. Il retrouve son régiment le 1er février où il forme un commando. En septembre, il est blessé par piège. Le 4 octobre 1952, il quitte Saigon par voie aérienne, avec trois citations à l’ordre du corps d’armée et bénéficie d’un congé de fin de campagne. Une quatrième citation, à l’ordre de l’armée et la croix de chevalier de la Légion d’honneur lui sont décernées par décret du 25 février 1953.
Il est affecté au 5e régiment de dragons aux forces françaises en Allemagne, le 21 octobre. Il suit son unité qui est rapatriée sur Périgueux, le 28 novembre 1953.
La Légion étrangère
Désigné pour servir au 2e régiment étranger de cavalerie (2e REC), il rejoint Oujda en Algérie le 25 juillet 1954. Initialement prévu pour un renfort à destination de l’Extrême-Orient, il gagne Nouvion en Algérie le 10 décembre, mais il est désigné pour encadrer des compagnies lors d’exercices aéro transporté de type « Blizzard » avec lesquelles il fait une tournée de police (Prévention de l’Oranie) dans la région de Tlemcen. Il est affecté à la 3e CSPL au Fort Leclerc à Sebra, qu’il rejoint 23 mai 1955. Il est promu au grade de capitaine le 1er juillet 1956. Affecté à la compagnie d’instruction des cadres au groupement d'instruction de la Légion étrangère (GILE) du 1er régiment étranger d'infanterie à Sidi bel-Abbès, le 1er août, il effectue un stage de sauts au camp de Pau-Astra, du 4 mars au 4 mai 1957, et en juillet, il est affecté au 2e REP à Philippeville.
En opération, il est blessé mortellement d’une balle le 1er mars 1959 à la tête de sa compagnie portée. Il décède pendant son transport vers l’hôpital de Souk Ahras. En Afrique du Nord il a gagné une citation à l’ordre du corps d’armée, une à l’ordre de la brigade et une à l’ordre de la division. Lors de son décès, une ultime citation à l’ordre de l’armée, accompagne la croix d’officier de la Légion d’honneur, attribuée à titre posthume.
Une promotion de l’école militaire interarmes de 1961 à 1962 prendra son nom.
Une plaque "Place Capitaine Bourgin (1924-1959)" est apposée à Saint-Nizier-de-Fornas (Loire) pour lui rendre hommage, là où il vécu avec ses parents et ses deux frères.
La prière de Pierre Bourgin alias Von Palaeiff trouvée sur le corps du capitaine
Seigneur je voudrais être de ceux qui risquent leur vie
Seigneur vous qui êtes né au hasard d’un voyage
Et mort comme un malfaiteur après avoir couru sans argent
Tirez-moi de mon égoïsme et de mon confort
Que marqué de votre croix je n’aie pas peur de la vie rude
Et dangereuse où l’on risque sa vie
Au delà de tous ces risques d’une vie engagée dans l’action
Au delà de tous ces héroïsmes à panache
Rendez-moi disponible pour la belle aventure à laquelle vous m’appelez
Les autres peuvent bien être sages
Vous m’avez dit d’être fou
D’autres pensent qu’il faut conserver
Vous m’avez dit de donner
D’autres s’installent
Vous m’avez dit de marcher et d’être prêt à la joie et à la souffrance
Aux échecs et aux réussites
Et finalement de risquer ma vie
En comptant sur votre amour
Un rêve m'a confié qu'au soir du 30 avril
Les morts de la Légion s'évadaient de leurs tombes
Et venaient par milliers des quatre coins du monde
Dessiner dans la nuit d'interminables files.
Et leurs os de poussière, encore rougis de sang,
Supportaient dans le ciel, plus beau qu'une auréole,
Deux épaulettes rouges et puis un Képi Blanc
Piquetés dans la nuit des éclairs des lucioles.
J'ai voulu leur parler, mais ils m'entendaient point.
J'ai voulu leur faire signe, ils ne me voyaient pas.
Les Morts de la Légion défilaient devant moi....
Et j'ai cru reconnaître plusieurs de ces anciens.
Qui sont tombés là-bas dans la boue des rizières
Pour l'Honneur du Drapeau et puis des Képis Blancs...
Pour fêter Camerone, nos Morts sortaient de terre
Et pendant une nuit redevenaient vivants.
Capitaine Bourgin pierre, Mort pour la France le 1er Mars 1959.
Dans son adolescence, il sert aux chantiers de jeunesse de Messeix dans le Puy-de-Dôme, du 1er novembre 1942 au 1er décembre 1944, puis souscrit un contrat d’engagement au titre de la 1e division blindée, le 11 mai 1945. Il est affecté au centre d’instruction de l’arme blindée où il est nommé brigadier-chef le 15 juin. Il est ensuite détaché à la 5e DB en Allemagne, puis il est affecté au 11e RCA. Il est nommé au grade de maréchal des logis le 15 décembre.
L'officier
Pressenti pour faire une carrière d’officier, il est envoyé à l’école d’application de l’arme blindée et cavalerie à Saumur, qu’il rejoint le 24 février 1946. À l’issue du cours, il retrouve le 11e RCA, le 31 mai et il y est promu maréchal des logis chef, le 1er juin. En janvier 1947, il intègre la 8e promotion de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr et à sa sortie, il choisit l’ABC. Après un deuxième stage à l’EAABC de Saumur, il y reste à l’encadrement. Il est nommé aspirant le 1er décembre et sous-lieutenant le 1er septembre 1948. Dans le cadre normal des mutations, il est affecté au 5e régiment de dragons à Tarascon le 11 octobre 1948. Il fait mouvement avec son unité vers l’Autriche, au titre de l’armée d’occupation.
Volontaire pour l’Extrême-Orient, il embarque sur le S/S Champollion le 4 juillet 1950 et débarque en Indochine. Il est affecté au 2e bataillon du 5e régiment de cuirassiers le 28 juillet. Il est promu au grade de lieutenant le 1er septembre. En janvier 1951, il est mis à disposition de l’école des cadres de Bien Hoa. Il retrouve son régiment le 1er février où il forme un commando. En septembre, il est blessé par piège. Le 4 octobre 1952, il quitte Saigon par voie aérienne, avec trois citations à l’ordre du corps d’armée et bénéficie d’un congé de fin de campagne. Une quatrième citation, à l’ordre de l’armée et la croix de chevalier de la Légion d’honneur lui sont décernées par décret du 25 février 1953.
Il est affecté au 5e régiment de dragons aux forces françaises en Allemagne, le 21 octobre. Il suit son unité qui est rapatriée sur Périgueux, le 28 novembre 1953.
La Légion étrangère
Désigné pour servir au 2e régiment étranger de cavalerie (2e REC), il rejoint Oujda en Algérie le 25 juillet 1954. Initialement prévu pour un renfort à destination de l’Extrême-Orient, il gagne Nouvion en Algérie le 10 décembre, mais il est désigné pour encadrer des compagnies lors d’exercices aéro transporté de type « Blizzard » avec lesquelles il fait une tournée de police (Prévention de l’Oranie) dans la région de Tlemcen. Il est affecté à la 3e CSPL au Fort Leclerc à Sebra, qu’il rejoint 23 mai 1955. Il est promu au grade de capitaine le 1er juillet 1956. Affecté à la compagnie d’instruction des cadres au groupement d'instruction de la Légion étrangère (GILE) du 1er régiment étranger d'infanterie à Sidi bel-Abbès, le 1er août, il effectue un stage de sauts au camp de Pau-Astra, du 4 mars au 4 mai 1957, et en juillet, il est affecté au 2e REP à Philippeville.
En opération, il est blessé mortellement d’une balle le 1er mars 1959 à la tête de sa compagnie portée. Il décède pendant son transport vers l’hôpital de Souk Ahras. En Afrique du Nord il a gagné une citation à l’ordre du corps d’armée, une à l’ordre de la brigade et une à l’ordre de la division. Lors de son décès, une ultime citation à l’ordre de l’armée, accompagne la croix d’officier de la Légion d’honneur, attribuée à titre posthume.
Une promotion de l’école militaire interarmes de 1961 à 1962 prendra son nom.
Une plaque "Place Capitaine Bourgin (1924-1959)" est apposée à Saint-Nizier-de-Fornas (Loire) pour lui rendre hommage, là où il vécu avec ses parents et ses deux frères.
La prière de Pierre Bourgin alias Von Palaeiff trouvée sur le corps du capitaine
Seigneur je voudrais être de ceux qui risquent leur vie
Seigneur vous qui êtes né au hasard d’un voyage
Et mort comme un malfaiteur après avoir couru sans argent
Tirez-moi de mon égoïsme et de mon confort
Que marqué de votre croix je n’aie pas peur de la vie rude
Et dangereuse où l’on risque sa vie
Au delà de tous ces risques d’une vie engagée dans l’action
Au delà de tous ces héroïsmes à panache
Rendez-moi disponible pour la belle aventure à laquelle vous m’appelez
Les autres peuvent bien être sages
Vous m’avez dit d’être fou
D’autres pensent qu’il faut conserver
Vous m’avez dit de donner
D’autres s’installent
Vous m’avez dit de marcher et d’être prêt à la joie et à la souffrance
Aux échecs et aux réussites
Et finalement de risquer ma vie
En comptant sur votre amour
Dernière édition par Admin le Mer 25 Nov - 14:55, édité 1 fois
Re: Capitaine Pierre Bourgin dit Von Palaïeff
MERCI DANIEL
les poemes sont poignant
les poemes sont poignant
olivier- Admin
- Localisation : 34
Messages : 3867
Date d'inscription : 10/11/2009
Age : 58
Re: Capitaine Pierre Bourgin dit Von Palaïeff
"Von Palaïef "
Recrée à partir de l'escadron de reconnaissance en 1957, la compagnie portée du 2e REP est confiée au capitaine Bourgin, un ancien de la 3e CSPL. Le Sahara l'a profondément marqué comme il le confesse dans Sejours de Sebha en écrivant:
Deux ans de Sahara n'ont pas su me blaser
Son soleil de feu,ses dunes et son sable,
Ont enrichi ma vie de toute leur âpreté.
Car le capitaine Bourgin, s'il apparaît à beaucoup comme un mystyque est aussi un poète. Ce barbu aux yeux clairs et aux traits burinés a déjà publié plusieurs de ses oeuvres dans Képi-Blanc sous le patronyme de "von Palaîeff ".
Peu porté sur les plaisirs extérieurs, cet ascète est aussi un conteur brillant qui sait tenir en haleine les auditoires les plus divers. L'homme respire la sympathie.
Pourtant ceux qui l'approchent lui prêtent un grand secret qui semble avoir provoqué une blessure inguérissable. Officier d'élite comme eux qui servent dans les REP, le capitaine Bourgin est un fin manoeuvrier e tun entraîneur d'hommes. Bien que ses qualités guerrières fussent égales à ses qualités humaines, Pierre Bourgin ne fut jamais l'homme des bilans, demeurant avant tout un homme de coeur et de claire raison. ll refusait toute confusion des valeurs. Avec éminement de délicatesse et de nuances, il pouvait alors jauger, à coup cellles de ses hommes.
Toujours, se souvient l'ancien légionnaire Florent Rodriguez-Rincon, il essayait de trouver la solution en conformité avec son sens aigu de la justice : conclusion logique de l'amour qu'il portait à ses légionnaires. Tout en lui procédait dela conscience la plus haute qu'il avait métier de son métier de chef. C'est ce qui explique avec quelle sûreté il mesurerait la portée d'une récompense. Tout cela en définitive n'est pas sans contrecoup sur le moral de sa compagnie qui lui tenait à coeur, et demeurait sa raison de vivre. Celle-ci d'ailleurs ne s'y trompait point et lui vouait un attachement et une admiration sans bornes
Sa mort au combat sera ressentie par tous les légionnaires de sa compagnie comme un affront personnel qu'il faut laver dans le sang des "fellaghas". Un peu à la manière d'Alan Seegers qui, quelques jours avant la bataille de Belloy-en-Santerre, le 4 juillet 1916, avait donné "rendez-vous" à la mort, lors de la toilette mortuaire de Pierre Bourgin, on retrouvera dans la poche de sa veste de combat ensanglantée une feuille de papier pliée en quatre sur laquelle il avait écrit, à la façon de l'aspirant Zirnheld, son grand secret d'homme, en forme d'ultime prière
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