800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
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800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
LEMONDE.FR avec AFP | 17.12.09 | 22h33
Plus de 1 100 soldats, dont 800
légionnaires français et des commandos afghans et américains, ont mené
jeudi 17 décembre une opération d'envergure à l'est de Kaboul, dans la
vallée d'Uzbin. Cette opération, une "démonstration de force"
selon la Légion étrangère, est un des déploiements militaires les plus
importants pour l'armée française en Afghanistan depuis la chute des
talibans fin 2001.
L'opération Septentrion visait, selon le colonel Benoît Durieux, commandant du 2e régiment étranger d'infanterie de la Légion étrangère, "à reprendre pied et réaffirmer la souveraineté des forces de sécurité afghanes dans le nord de la vallée d'Uzbin",
fief des talibans dans l'est afghan. C'est dans le sud de cette vallée
qu'en août 2008 dix soldats français avaient été tués lors d'une
embuscade des talibans.
OBJECTIF DRAPEAU
Les Français, appuyant très largement des unités régulières et des
commandos de l'armée afghane, souhaitaient symboliquement planter un
drapeau afghan dans un village-clé de la vallée. Ils ont été
accueillis, après des heures de progression calme, par des tirs de RPG
et d'armes lourdes des insurgés. Ces derniers seraient une centaine
dans la vallée, selon le commandement français.
"Cinq soldats américains qui encadraient les commandos afghans ont été blessés par les insurgés",
a déclaré un responsable militaire français depuis le centre des
opérations Rocco, le poste avancé de l'armée dans cette vallée. Selon
un autre responsable militaire, trois des membres des forces spéciales
ont été grièvement blessés et deux autres plus légèrement. Ils ont été
évacués par hélicoptère vers la base de Bagram. "L'un d'entre eux a été atteint au cerveau et à l'œil, un autre a l'artère fémorale coupée", a expliqué un membre des forces spéciales américaines.
Pendant plus d'une heure trente, insurgés et forces de l'OTAN ont
engagé le combat. Aux RPG, mortiers et mitrailleuses lourdes des
talibans, la Légion étrangère a répondu à coups d'obus, appuyés par des
hélicoptères français Tigre et américains Apache. Deux bombardiers F-15
ont également lâché chacun une bombe d'une tonne sur les positions des
talibans. Selon le lieutenant-colonel Hervé Wallerand, chef des opérations, "au moins un taliban a été tué et trois blessés".
ORGANISATION D'UNE CHOURA AVORTÉE
Ce qui aurait dû être l'ultime acte de l'opération, l'organisation
d'une choura – ces assemblées traditionnelles des chefs de village –,
pour discuter de la présence des insurgés et de l'aide que peuvent
apporter les forces de l'OTAN, n'a pu avoir lieu : une erreur de
direction, en pleine ascension d'une crête, a fait manquer au
commandement français le chemin de la choura.
"C'est un succès parce qu'on a pu entrer dans la vallée. On
n'avait jamais été aussi loin au nord. Et les Afghans ont pu poser leur
drapeau. Après, tout n'est pas parfait et c'est une opération très
compliquée", a estimé le colonel Benoît Durieux. "Le bilan
est mitigé, même si on a rempli notre mission première, qui était une
démonstration de force. Mais c'est vrai qu'on aurait aimé réunir la
choura", a jugé un commandant de la Légion.
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2009/12/17/800-legionnaires-francais-engages-dans-une-demonstration-de-force-en-afghanistan_1282400_3216.html#ens_id=1191850&xtor=AL-32280151
Plus de 1 100 soldats, dont 800
légionnaires français et des commandos afghans et américains, ont mené
jeudi 17 décembre une opération d'envergure à l'est de Kaboul, dans la
vallée d'Uzbin. Cette opération, une "démonstration de force"
selon la Légion étrangère, est un des déploiements militaires les plus
importants pour l'armée française en Afghanistan depuis la chute des
talibans fin 2001.
L'opération Septentrion visait, selon le colonel Benoît Durieux, commandant du 2e régiment étranger d'infanterie de la Légion étrangère, "à reprendre pied et réaffirmer la souveraineté des forces de sécurité afghanes dans le nord de la vallée d'Uzbin",
fief des talibans dans l'est afghan. C'est dans le sud de cette vallée
qu'en août 2008 dix soldats français avaient été tués lors d'une
embuscade des talibans.
OBJECTIF DRAPEAU
Les Français, appuyant très largement des unités régulières et des
commandos de l'armée afghane, souhaitaient symboliquement planter un
drapeau afghan dans un village-clé de la vallée. Ils ont été
accueillis, après des heures de progression calme, par des tirs de RPG
et d'armes lourdes des insurgés. Ces derniers seraient une centaine
dans la vallée, selon le commandement français.
"Cinq soldats américains qui encadraient les commandos afghans ont été blessés par les insurgés",
a déclaré un responsable militaire français depuis le centre des
opérations Rocco, le poste avancé de l'armée dans cette vallée. Selon
un autre responsable militaire, trois des membres des forces spéciales
ont été grièvement blessés et deux autres plus légèrement. Ils ont été
évacués par hélicoptère vers la base de Bagram. "L'un d'entre eux a été atteint au cerveau et à l'œil, un autre a l'artère fémorale coupée", a expliqué un membre des forces spéciales américaines.
Pendant plus d'une heure trente, insurgés et forces de l'OTAN ont
engagé le combat. Aux RPG, mortiers et mitrailleuses lourdes des
talibans, la Légion étrangère a répondu à coups d'obus, appuyés par des
hélicoptères français Tigre et américains Apache. Deux bombardiers F-15
ont également lâché chacun une bombe d'une tonne sur les positions des
talibans. Selon le lieutenant-colonel Hervé Wallerand, chef des opérations, "au moins un taliban a été tué et trois blessés".
ORGANISATION D'UNE CHOURA AVORTÉE
Ce qui aurait dû être l'ultime acte de l'opération, l'organisation
d'une choura – ces assemblées traditionnelles des chefs de village –,
pour discuter de la présence des insurgés et de l'aide que peuvent
apporter les forces de l'OTAN, n'a pu avoir lieu : une erreur de
direction, en pleine ascension d'une crête, a fait manquer au
commandement français le chemin de la choura.
"C'est un succès parce qu'on a pu entrer dans la vallée. On
n'avait jamais été aussi loin au nord. Et les Afghans ont pu poser leur
drapeau. Après, tout n'est pas parfait et c'est une opération très
compliquée", a estimé le colonel Benoît Durieux. "Le bilan
est mitigé, même si on a rempli notre mission première, qui était une
démonstration de force. Mais c'est vrai qu'on aurait aimé réunir la
choura", a jugé un commandant de la Légion.
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2009/12/17/800-legionnaires-francais-engages-dans-une-demonstration-de-force-en-afghanistan_1282400_3216.html#ens_id=1191850&xtor=AL-32280151
Invité- Invité
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
merci pour cette article de press Lafleur a suivre
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
merci pour ces infos Lafleur
2 bombes d'une tonne pour un maigre bilan!! :clin d'oeil:
2 bombes d'une tonne pour un maigre bilan!! :clin d'oeil:
Invité- Invité
Invité- Invité
Invité- Invité
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
Les amis, est-ce que vous connaissez l'histoire du gars qui crie "Au loup" ?...
Deux ou trois fois, il crie "au loup, au loup !" alors que rien ne vient et le jour où la bête est là, plus personne ne l'écoute et il se fait dévorer...
Le conflit en Afghanistan me fait penser à la même chose !
Depuis deux décennies, les Américains ont plusieurs fois provoqués des conflits majeurs en grande partie injustifiés (tout particulièrement la seconde guerre d'Irak ou encore les frappes sur la Serbie)...
Au résultat, les opinions publiques étant lassées des mensonges et fausses rumeurs, ont sombrées dans une défiance totale vis à vis des décideurs. Nous nous retrouvons ainsi face à un conflit Afghan, cette fois totalement justifié, et qu'il faut à tout prix gagner, mais ou plus personne ne souhaite s'engager...
Pourtant, il y va de la sécurité du Monde, et cela pour deux raisons majeures:
1/ La zone tribale située entre l'Afghanistan et le Pakistan est devenue la principale région du Monde où sont formés les cadres du terrorisme international (avec les fonds moyen-orientaux que l'on connait !), et cela, depuis le retrait partiel de la Lybie et de la Syrie dans cette activité...
2/ Si les Talibans s'emparent à nouveau de l'Afghanistan, il y a fort à parier qu'à moyenne échéance, ils ne tarderont pas à mettre main basse sur la Pakistan (d'ailleurs, leur dernière offensive d'il y a 2 ans s'est arrêtée à moins de 150 kilomètres de la capitale Pakistanaise, juste avant que le gouvernement ne réagisse sous la pression américaine !)...
Hors, le Pakistan, c'est l'arme atomique, et il est hors de question d'imaginer qu'elle puisse tomber entre les mains des Talibans !...
Mais le constat est accablant... Le corps expéditionnaire peine à réunir 100 000 hommes (je rappelle que le corps expéditionnaire au Vietnam comptait 545 000 hommes, la Force alliée lors de la Guerre du Golfe jusqu'à 575 000 hommes !), les Canadiens ont décidé de se retirer et les Français, en ne déployant que quelques milliers d'hommes, passent aux yeux de tous soit pour des mesquins soit pour des faibles !...
Pourtant, la seule façon de gagner cette guerre est de mener des actions offensives nombreuses et d'aller chercher les rebelles là où il se terrent, ce qui sous-entend une augmentation considérable des moyens mis en place...
Rester sur la défensive et soit disant "sécuriser" des vallées n'aboutira à rien !"... Lancer des programmes d'éducation le jour, dans des régions où règnent la terreur la nuit, ne servira à rien; c'est mettre la charrue avant les boeufs !
Je suis étonné qu'aucun homme politique n'explique clairement que cette guerre est peut être la plus justifiée depuis un siècle ou deux... Nous ne parlons plus de dictateur à déboulonner ou de pseudo-envahisseurs à punir, mais belle et bien de la sécurité du Monde !... La perdre pourrait mettre cette dernière en sérieux péril !
...
Deux ou trois fois, il crie "au loup, au loup !" alors que rien ne vient et le jour où la bête est là, plus personne ne l'écoute et il se fait dévorer...
Le conflit en Afghanistan me fait penser à la même chose !
Depuis deux décennies, les Américains ont plusieurs fois provoqués des conflits majeurs en grande partie injustifiés (tout particulièrement la seconde guerre d'Irak ou encore les frappes sur la Serbie)...
Au résultat, les opinions publiques étant lassées des mensonges et fausses rumeurs, ont sombrées dans une défiance totale vis à vis des décideurs. Nous nous retrouvons ainsi face à un conflit Afghan, cette fois totalement justifié, et qu'il faut à tout prix gagner, mais ou plus personne ne souhaite s'engager...
Pourtant, il y va de la sécurité du Monde, et cela pour deux raisons majeures:
1/ La zone tribale située entre l'Afghanistan et le Pakistan est devenue la principale région du Monde où sont formés les cadres du terrorisme international (avec les fonds moyen-orientaux que l'on connait !), et cela, depuis le retrait partiel de la Lybie et de la Syrie dans cette activité...
2/ Si les Talibans s'emparent à nouveau de l'Afghanistan, il y a fort à parier qu'à moyenne échéance, ils ne tarderont pas à mettre main basse sur la Pakistan (d'ailleurs, leur dernière offensive d'il y a 2 ans s'est arrêtée à moins de 150 kilomètres de la capitale Pakistanaise, juste avant que le gouvernement ne réagisse sous la pression américaine !)...
Hors, le Pakistan, c'est l'arme atomique, et il est hors de question d'imaginer qu'elle puisse tomber entre les mains des Talibans !...
Mais le constat est accablant... Le corps expéditionnaire peine à réunir 100 000 hommes (je rappelle que le corps expéditionnaire au Vietnam comptait 545 000 hommes, la Force alliée lors de la Guerre du Golfe jusqu'à 575 000 hommes !), les Canadiens ont décidé de se retirer et les Français, en ne déployant que quelques milliers d'hommes, passent aux yeux de tous soit pour des mesquins soit pour des faibles !...
Pourtant, la seule façon de gagner cette guerre est de mener des actions offensives nombreuses et d'aller chercher les rebelles là où il se terrent, ce qui sous-entend une augmentation considérable des moyens mis en place...
Rester sur la défensive et soit disant "sécuriser" des vallées n'aboutira à rien !"... Lancer des programmes d'éducation le jour, dans des régions où règnent la terreur la nuit, ne servira à rien; c'est mettre la charrue avant les boeufs !
Je suis étonné qu'aucun homme politique n'explique clairement que cette guerre est peut être la plus justifiée depuis un siècle ou deux... Nous ne parlons plus de dictateur à déboulonner ou de pseudo-envahisseurs à punir, mais belle et bien de la sécurité du Monde !... La perdre pourrait mettre cette dernière en sérieux péril !
...
Dernière édition par Manu le Ven 18 Déc - 11:36, édité 1 fois (Raison : mise en page)
Invité- Invité
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
Merci Manu ,entierement de ton avis
Invité- Invité
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
et oui Manu a force d'avoir a faire a des couilles molles voila où on en est je parle des polititiens bien sûr
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
merci pour toutes ses info
olivier- Admin
- Localisation : 34
Messages : 3867
Date d'inscription : 10/11/2009
Age : 58
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
Merci pour les infos,
J'en cherche de ma part du cote d'ici pour voir ce qu'en pense les Australiens..
Je dois avoir un diner avec Cosgrove en Janvier, je pourais lui demander son opinion
Kata
J'en cherche de ma part du cote d'ici pour voir ce qu'en pense les Australiens..
Je dois avoir un diner avec Cosgrove en Janvier, je pourais lui demander son opinion
Kata
Bushman- Messages : 755
Date d'inscription : 11/11/2009
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
j'ai supprimer deux post de lafleur un qui parlais des Américains de la CIA et le deuxième sur la biographie d'un Général Australien
qu'est ce que cela a y voir avec la présence de la Légion en Afghanistan dans une rubrique concernant les campagnes de la Légion et ici concernant l'Afghanistan IL Y A D'AUTRE RUBRIQUES POUR CELA
qu'est ce que cela a y voir avec la présence de la Légion en Afghanistan dans une rubrique concernant les campagnes de la Légion et ici concernant l'Afghanistan IL Y A D'AUTRE RUBRIQUES POUR CELA
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
Le 2e REP se prépare pour l'Afghanistan
Publié le 17 octobre 2009 par Theatrum Belli
Les légionnaires parachutistes s'apprêtent à prendre la relève en Afghanistan. Pour y appliquer les principes de la contre-insurrection, testés par leurs anciens en Algérie et en Indochine.
Malgré les rhumatismes et la nostalgie, les blessures laissées par l'Indochine et l'Algérie, les anciens reviennent toujours à Calvi fêter saint Michel, le patron des parachutistes. Cette année, l'archange chargé de combattre les anges rebelles et le démon de l'Apocalypse a trouvé un nouveau pays, l'Afghanistan, où poser ses ailes. Le moment qu'ils attendaient depuis longtemps est enfin arrivé : les légionnaires du 2e régiment étranger de parachutistes (REP) s'apprêtent à être déployés, à la fin de l'année, dans le royaume de l'insolence, pour y appliquer les nouveaux préceptes de la guerre contre le terrorisme, la contre-insurrection.
Le dévouement des légionnaires, l'audace des parachutistes et le caractère ombrageux de la Corse. C'est ainsi que l'on pourrait décrire ce régiment d'élite de 1.200 hommes de toutes nationalités niché aux pieds de la citadelle de Calvi, qui depuis sa création en 1948, pendant la guerre d'Indochine, est engagé partout où la paix est menacée. "More majorum", "à la manière de nos anciens". Lorsqu'ils grimperont demain les crêtes afghanes, ils auront en tête cette devise des légionnaires parachutistes, qui ont survécu aux évolutions de la société française et aux grandes déflagrations mondiales. Remarqués en Indochine, au premier rang pendant la bataille d'Alger, ils ont acquis leur réputation d'excellence en versant leur sang dans les guerres menées par la France. Il leur est parfois arrivé de s'écarter du droit chemin : pour avoir participé au putsch d'Alger en avril 1961, le 1er REP a été dissous après la guerre. Resté à l'écart, le 2e REP, l'autre régiment de parachutistes de la légion a repris le flambeau, après une période de pénitence à Bousfer, en Algérie.
Un strict «code d'honneur»
Le transfert au cœur de la Balagne, dans les montagnes corses, en 1967, signera le renouveau du 2e REP, qui réussira à sauver les traditions de ce régiment très particulier, qui offre une "seconde chance", une "nouvelle identité»" à de jeunes engagés au passé parfois trouble, et dont les nationalités épousent les guerres européennes et les crises internationales. Après les Britanniques, attirés au 2e REP par la guerre des Malouines et la crise économique dans les années 1980, les ex-Yougoslaves chassés de chez eux par la guerre dans les Balkans, les candidats d'Europe centrale et d'ex-URSS libérés par la chute du Mur, la tendance est plutôt aujourd'hui à l'Amérique du Sud ou à l'Extrême-Orient. Même si les Slaves représentent encore 43% des engagés du 2e REP.
Béret vert pour les opérations, képi blanc pour les cérémonies. Mélangés aux "Gaulois" - les Français de souche - soumis à un strict "code d'honneur" et à une discipline exigeante mais basée sur la méritocratie, les légionnaires continuent, année après année, à produire cette alchimie particulière de la Légion. Leurs chants évoquent la nostalgie des grands espaces, des vies antérieures turbulentes et les récits héroïques des grandes batailles. Il arrive que cette exception française consistant à faire cohabiter sous le drapeau national des hommes venus d'horizons si différents soit ébranlée par des drames. En mai 2008, un jeune Slovaque est mort pendant l'entraînement à Djibouti. Les désertions sont également plus fréquentes qu'ailleurs. "Il est difficile de faire vivre les gens ensemble", reconnaît le colonel Bellot des Minières, chef de corps du 2e REP.
Les collines de Diên Biên Phu, la lutte contre les fellagas en Algérie ou encore le saut sur Kolwezi, dernière opération aéroportée française d'envergure, en mai 1978, tout cela semble bien loin. Et dans les salles d'honneur du 2e REP, l'histoire semble passer comme un éclair sur les événements récents. "Entre la fin des années 1970 et la guerre du Golfe en 1991, on a traversé une sorte de désert des Tartares", reconnaît le colonel Fauveau, commandant en second.
Après cette période trop calme pour des hommes habitués à l'action, que l'on surnomme volontiers les «pompiers de la République», le départ pour l'Afghanistan est presque un soulagement. Même s'il implique un certain changement culturel. "Il va falloir nous adapter aux méthodes de combat anglo-saxonnes. Les Américains mettent l'accent sur la planification, lorsque nous le mettons sur la conduite. C'est une évolution qui va beaucoup nous apporter", assure le colonel Meunier, responsable de l'entraînement au théâtre afghan.
Gagner les cœurs et les esprits
Depuis plusieurs semaines, tout le 2e REP vit à l'heure afghane. La préparation physique a commencé, avec des séjours à Djibouti et en Champagne, dans des centres reproduisant les conditions du combat et les risques inhérents à l'Afghanistan, IED - engins explosifs improvisés - ou embuscades... Sur les bibliothèques des capitaines commandant les compagnies de combat, trône le dernier cadeau du chef de corps, le livre du colonel David Galula, consacré à la contre-insurrection, best-seller des forces armées occidentales. Car il s'agit non seulement de renouer avec la guerre, mais aussi d'appliquer à la lettre les principes de contre-rébellion prônés par le général Petraeus en Afghanistan, testés avec succès par l'armée française en Indochine et en Algérie. Des anciens des grandes guerres coloniales et des spécialistes de la contre-rébellion ont été invités à Calvi pour communiquer leur expérience aux bérets verts. Gagner les cœurs et les esprits, rallier la population en la protégeant, limiter l'usage de la violence, multiplier les patrouilles à pied... "On va enlever nos casques et nos gilets pare-balles", résume un sous-officier. En théorie, les légionnaires parachutistes du 2e REP sont les mieux armés pour réussir cette mission délicate. "Nos gars ont une grosse force morale, un esprit de corps et beaucoup de résilience", argumente le capitaine Morliere, de la 2e Compagnie, dont la spécialité est le combat en montagne.
Le pari est pourtant loin d'être gagné. "Entre la confiance excessive et la dénégation absolue de l'autre, il nous faudra trouver un juste milieu", explique le capitaine Marchand, chef de la compagnie CEA, spécialisée dans l'assaut vertical et l'infiltration. Les légionnaires du 2e REP réussiront-ils à reproduire en Afghanistan les succès remportés par leurs anciens en Indochine et en Algérie ? "Comme en Algérie, nous affrontons en Afghanistan une guérilla menée par des adversaires agressifs et organisés, sur un terrain difficile. Mais pour le reste, tout est différent. En cinquante ans, les équipements, les méthodes de combat et les hommes ont changé", prévient le général Guignon, un ex de la guerre d'Algérie trois fois blessé, dont une «mortellement», pensait-on, la veille du putsch.
Face aux 400.000 hommes déployés par Paris pour défendre les 400.000 km² de l'Algérie française (hors Sahara), la force internationale peine à réunir 100.000 hommes pour l'Afghanistan, un pays de 650.000 km². Ces hommes se sont alourdis. "Comme l'Algérie, l'Afghanistan est un théâtre d'opérations pour fantassins, où l'on se bat à pied. Mais alors qu'à notre époque, les légionnaires parachutistes avaient la même légèreté que leurs adversaires, qu'ils étaient, comme le disait le général Bigeard, souples, félins et manœuvriers, ils ressemblent aujourd'hui à des Robocop, engoncés dans leurs gilets pare-balles, gênés par la lourdeur du matériel", poursuit le général.
"L'illusion du zéro mort"
L'esprit de la guerre, en outre, a changé. "En Algérie, on était obnubilés par la culture du bilan. Il fallait infliger le maximum de pertes à l'adversaire. Depuis le premier conflit du Golfe et l'illusion du zéro mort, la façon d'appréhender le phénomène de guerre est différente", regrette un ancien des guerres coloniales. Le choc provoqué dans le pays en août 2008 par les dix morts français d'Ouzbin a montré à quel point le pays supportait mal aujourd'hui de verser le sang de ses militaires. Dans le musée du 2e REP, les chiffres parlent d'eux-mêmes : 1.875 légionnaires morts pour l'Indochine, 533 pour l'Algérie... Quant aux techniques de contre-insurrection en elle-même, bien peu s'attendent à ce qu'elles donnent des résultats rapidement, même confiées aux qualités des légionnaires parachutistes - esprit de corps, sens de l'honneur, fidélité à l'engagement. "Il faut quinze ans pour gagner ce type de guerre", rappelle un officier.
Depuis 1863, la bataille mythique de Camerone, au Mexique, qui vit 63 légionnaires périr en affrontant 2 000 cavaliers mexicains pour permettre à un convoi français de poursuivre sa route, symbolise l'esprit de la légion, le sacrifice suprême pour la nation et la mission. Mais les temps et la nature de la guerre ne sont plus les mêmes. Le général Guignon s'interroge : "Il ne suffit pas de boire le thé avec les Afghans pour faire de la contre-insurrection. Après les erreurs commises par les Américains, je me demande s'il n'est pas trop tard pour faire revenir vers nous la population."
Isabelle LASSERRE
Source du texte : FIGARO.FR
Publié le 17 octobre 2009 par Theatrum Belli
Les légionnaires parachutistes s'apprêtent à prendre la relève en Afghanistan. Pour y appliquer les principes de la contre-insurrection, testés par leurs anciens en Algérie et en Indochine.
Malgré les rhumatismes et la nostalgie, les blessures laissées par l'Indochine et l'Algérie, les anciens reviennent toujours à Calvi fêter saint Michel, le patron des parachutistes. Cette année, l'archange chargé de combattre les anges rebelles et le démon de l'Apocalypse a trouvé un nouveau pays, l'Afghanistan, où poser ses ailes. Le moment qu'ils attendaient depuis longtemps est enfin arrivé : les légionnaires du 2e régiment étranger de parachutistes (REP) s'apprêtent à être déployés, à la fin de l'année, dans le royaume de l'insolence, pour y appliquer les nouveaux préceptes de la guerre contre le terrorisme, la contre-insurrection.
Le dévouement des légionnaires, l'audace des parachutistes et le caractère ombrageux de la Corse. C'est ainsi que l'on pourrait décrire ce régiment d'élite de 1.200 hommes de toutes nationalités niché aux pieds de la citadelle de Calvi, qui depuis sa création en 1948, pendant la guerre d'Indochine, est engagé partout où la paix est menacée. "More majorum", "à la manière de nos anciens". Lorsqu'ils grimperont demain les crêtes afghanes, ils auront en tête cette devise des légionnaires parachutistes, qui ont survécu aux évolutions de la société française et aux grandes déflagrations mondiales. Remarqués en Indochine, au premier rang pendant la bataille d'Alger, ils ont acquis leur réputation d'excellence en versant leur sang dans les guerres menées par la France. Il leur est parfois arrivé de s'écarter du droit chemin : pour avoir participé au putsch d'Alger en avril 1961, le 1er REP a été dissous après la guerre. Resté à l'écart, le 2e REP, l'autre régiment de parachutistes de la légion a repris le flambeau, après une période de pénitence à Bousfer, en Algérie.
Un strict «code d'honneur»
Le transfert au cœur de la Balagne, dans les montagnes corses, en 1967, signera le renouveau du 2e REP, qui réussira à sauver les traditions de ce régiment très particulier, qui offre une "seconde chance", une "nouvelle identité»" à de jeunes engagés au passé parfois trouble, et dont les nationalités épousent les guerres européennes et les crises internationales. Après les Britanniques, attirés au 2e REP par la guerre des Malouines et la crise économique dans les années 1980, les ex-Yougoslaves chassés de chez eux par la guerre dans les Balkans, les candidats d'Europe centrale et d'ex-URSS libérés par la chute du Mur, la tendance est plutôt aujourd'hui à l'Amérique du Sud ou à l'Extrême-Orient. Même si les Slaves représentent encore 43% des engagés du 2e REP.
Béret vert pour les opérations, képi blanc pour les cérémonies. Mélangés aux "Gaulois" - les Français de souche - soumis à un strict "code d'honneur" et à une discipline exigeante mais basée sur la méritocratie, les légionnaires continuent, année après année, à produire cette alchimie particulière de la Légion. Leurs chants évoquent la nostalgie des grands espaces, des vies antérieures turbulentes et les récits héroïques des grandes batailles. Il arrive que cette exception française consistant à faire cohabiter sous le drapeau national des hommes venus d'horizons si différents soit ébranlée par des drames. En mai 2008, un jeune Slovaque est mort pendant l'entraînement à Djibouti. Les désertions sont également plus fréquentes qu'ailleurs. "Il est difficile de faire vivre les gens ensemble", reconnaît le colonel Bellot des Minières, chef de corps du 2e REP.
Les collines de Diên Biên Phu, la lutte contre les fellagas en Algérie ou encore le saut sur Kolwezi, dernière opération aéroportée française d'envergure, en mai 1978, tout cela semble bien loin. Et dans les salles d'honneur du 2e REP, l'histoire semble passer comme un éclair sur les événements récents. "Entre la fin des années 1970 et la guerre du Golfe en 1991, on a traversé une sorte de désert des Tartares", reconnaît le colonel Fauveau, commandant en second.
Après cette période trop calme pour des hommes habitués à l'action, que l'on surnomme volontiers les «pompiers de la République», le départ pour l'Afghanistan est presque un soulagement. Même s'il implique un certain changement culturel. "Il va falloir nous adapter aux méthodes de combat anglo-saxonnes. Les Américains mettent l'accent sur la planification, lorsque nous le mettons sur la conduite. C'est une évolution qui va beaucoup nous apporter", assure le colonel Meunier, responsable de l'entraînement au théâtre afghan.
Gagner les cœurs et les esprits
Depuis plusieurs semaines, tout le 2e REP vit à l'heure afghane. La préparation physique a commencé, avec des séjours à Djibouti et en Champagne, dans des centres reproduisant les conditions du combat et les risques inhérents à l'Afghanistan, IED - engins explosifs improvisés - ou embuscades... Sur les bibliothèques des capitaines commandant les compagnies de combat, trône le dernier cadeau du chef de corps, le livre du colonel David Galula, consacré à la contre-insurrection, best-seller des forces armées occidentales. Car il s'agit non seulement de renouer avec la guerre, mais aussi d'appliquer à la lettre les principes de contre-rébellion prônés par le général Petraeus en Afghanistan, testés avec succès par l'armée française en Indochine et en Algérie. Des anciens des grandes guerres coloniales et des spécialistes de la contre-rébellion ont été invités à Calvi pour communiquer leur expérience aux bérets verts. Gagner les cœurs et les esprits, rallier la population en la protégeant, limiter l'usage de la violence, multiplier les patrouilles à pied... "On va enlever nos casques et nos gilets pare-balles", résume un sous-officier. En théorie, les légionnaires parachutistes du 2e REP sont les mieux armés pour réussir cette mission délicate. "Nos gars ont une grosse force morale, un esprit de corps et beaucoup de résilience", argumente le capitaine Morliere, de la 2e Compagnie, dont la spécialité est le combat en montagne.
Le pari est pourtant loin d'être gagné. "Entre la confiance excessive et la dénégation absolue de l'autre, il nous faudra trouver un juste milieu", explique le capitaine Marchand, chef de la compagnie CEA, spécialisée dans l'assaut vertical et l'infiltration. Les légionnaires du 2e REP réussiront-ils à reproduire en Afghanistan les succès remportés par leurs anciens en Indochine et en Algérie ? "Comme en Algérie, nous affrontons en Afghanistan une guérilla menée par des adversaires agressifs et organisés, sur un terrain difficile. Mais pour le reste, tout est différent. En cinquante ans, les équipements, les méthodes de combat et les hommes ont changé", prévient le général Guignon, un ex de la guerre d'Algérie trois fois blessé, dont une «mortellement», pensait-on, la veille du putsch.
Face aux 400.000 hommes déployés par Paris pour défendre les 400.000 km² de l'Algérie française (hors Sahara), la force internationale peine à réunir 100.000 hommes pour l'Afghanistan, un pays de 650.000 km². Ces hommes se sont alourdis. "Comme l'Algérie, l'Afghanistan est un théâtre d'opérations pour fantassins, où l'on se bat à pied. Mais alors qu'à notre époque, les légionnaires parachutistes avaient la même légèreté que leurs adversaires, qu'ils étaient, comme le disait le général Bigeard, souples, félins et manœuvriers, ils ressemblent aujourd'hui à des Robocop, engoncés dans leurs gilets pare-balles, gênés par la lourdeur du matériel", poursuit le général.
"L'illusion du zéro mort"
L'esprit de la guerre, en outre, a changé. "En Algérie, on était obnubilés par la culture du bilan. Il fallait infliger le maximum de pertes à l'adversaire. Depuis le premier conflit du Golfe et l'illusion du zéro mort, la façon d'appréhender le phénomène de guerre est différente", regrette un ancien des guerres coloniales. Le choc provoqué dans le pays en août 2008 par les dix morts français d'Ouzbin a montré à quel point le pays supportait mal aujourd'hui de verser le sang de ses militaires. Dans le musée du 2e REP, les chiffres parlent d'eux-mêmes : 1.875 légionnaires morts pour l'Indochine, 533 pour l'Algérie... Quant aux techniques de contre-insurrection en elle-même, bien peu s'attendent à ce qu'elles donnent des résultats rapidement, même confiées aux qualités des légionnaires parachutistes - esprit de corps, sens de l'honneur, fidélité à l'engagement. "Il faut quinze ans pour gagner ce type de guerre", rappelle un officier.
Depuis 1863, la bataille mythique de Camerone, au Mexique, qui vit 63 légionnaires périr en affrontant 2 000 cavaliers mexicains pour permettre à un convoi français de poursuivre sa route, symbolise l'esprit de la légion, le sacrifice suprême pour la nation et la mission. Mais les temps et la nature de la guerre ne sont plus les mêmes. Le général Guignon s'interroge : "Il ne suffit pas de boire le thé avec les Afghans pour faire de la contre-insurrection. Après les erreurs commises par les Américains, je me demande s'il n'est pas trop tard pour faire revenir vers nous la population."
Isabelle LASSERRE
Source du texte : FIGARO.FR
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
Merci daniel ,enfin un bon article
Invité- Invité
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
Si J'agree en partie avec cet article, je disagree en disant que la Legion peut faire ce que les autres n'ont pas reussi et cela j'en suis sur
Kata
Kata
Bushman- Messages : 755
Date d'inscription : 11/11/2009
olivier- Admin
- Localisation : 34
Messages : 3867
Date d'inscription : 10/11/2009
Age : 58
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
Superbe
et Merci Daniel
et Merci Daniel
Invité- Invité
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
merci Daniel
bien l'article de presse
bien l'article de presse
Invité- Invité
Invité- Invité
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
Merci Daniel,mais je pense que tant que l'on sera sous la coupole de l'OTAN ,on ne pourra pas travailler comme on l'entend!
jmp65- Localisation : bagneres de bigorre
Messages : 166
Date d'inscription : 12/11/2009
Age : 68
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
chapeau !!! bon résumé et bien dit merci Daniel
Invité- Invité
Re: 800 légionnaires français engagés dans une "démonstration de force" en Afghanistan
Merci Daniel pour ce Post
Invité- Invité
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