le Maréchal Bugeaud
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le Maréchal Bugeaud
Thomas Robert Bugeaud, marquis de La Piconnerie, duc d'Isly, maréchal de France, né à Limoges le 15 octobre 1784, mort à Paris le 10 juin 1849. Il figure dans la célèbre chanson militaire intitulée La casquette au père Bugeaud
le général Bugeaud fut envoyé en Algérie (6 juin 1836) avec la double mission de combattre Abd-el-Kader et de faire la paix avec lui. Il remporte un premier succès à la Sikkak le 6 juillet 1836. A l'époque du ministère Molé, comme lieutenant-général, la résistance des Algériens remet en cause tous ses projets et le contraint de signer le traité de Tafna avec L'émir Abd El-Kader le 30 mai 1837 ; par ce traité l'émir Abd El-Kader reconnait aux français la possession de quelques enclaves sur la côte Algérienne (Alger, Bône, Oran, ..).
Rentré en France, Bugeaud passe pour peu favorable à l'extension de la conquête et déplore une « possession onéreuse dont la nation serait bien aise d'être débarrassée ».
Bugeaud, lieutenant-général, depuis le 25 août 1836, et grand officier de la Légion d'honneur est cependant nommé gouverneur général de l'Algérie par le ministre Thiers en 1840.
Il embarque à Toulon pour Alger sur le Phaéton, le 19 février 1841, en compagnie de son aide de camp Eynard, chef d'escadron, et de Louis de Rochemore, son officier d'ordonnance.
Le jour même de son arrivée à Alger, le 22 février 1841, Bugeaud adressa une proclamation aux habitants de l'Algérie, et une à l'armée.Aux habitants, il exposait qu'il avait été l'adversaire de la conquête absolue en raison des moyens humains et financiers qu'elle exigeait, mais qu'il s'y consacrerait désormais tout entier, A l'armée, il disait que son but n'était pas de faire fuir les Arabes, mais de les soumettre.
Bugeaud finit par disposer de plus de 100 000 hommes. Entouré des généraux, La Moricière, Changarnier, Bedeau, Cavaignac, Bugeaud employa de nouvelles méthodes de guerre inspirées de son expérience dans la lutte contre les partisans pendant la Guerre d'Espagne Il allégea l'équipement des soldats, remplaça les voitures par des bêtes de somme, mit l'artillerie à dos de mulet. Les troupes furent divisées en colonnes mobiles ; elles pourchassèrent les résistants Algériens par une incessante offensive et, pour les affamer, firent le vide devant eux, incendiant les villages, raflant les troupeaux. C'est la politique de la terre brulée. Il disait « Le but n'est pas de courir après les Arabes, ce qui est fort inutile ; il est d'empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer, [.] de jouir de leurs champs [.] Allez tous les ans leur brûler leurs récoltes
Les légionnaires de 1841 l'ont vu cette casquette,et, avec elle, ce "vieux soldat" de 56 ans.Ils savent que désormais, leurs conditions de vie va changer.
Les jeunes Officiers attendent de lui un retour à l'espérance Les Chefs, eux, redoutent la venue de ce professeur militaire,qui est pour le moins, bien décidé, à mettre ses idées en application.Alléger les équipements pour permettre un ratissage des régions en vue de débusquer l'ennemi.
Il ne veut plus de postes fortifiés et immobiles,Il veut constamment être aux bottes de l'ennemi,afin que ce dernier connaisse l'insécurité . Cette guerre de poursuites et de longues randonnées s'accordera à merveille
avec l'endurance et l'esprit d'aventure des légionnaires
Le 1er Régiment étranger (3 bataillons) fouille les provinces de AlGER et ORAN C'est lui qui aura la garde du drapeau de la légion étrangère.
Le 2eme Régiment Etranger (4ème et 5ème Bataillons) se voit attribuer comme théatre d'opérations de CONSTANTINE
La préoccupation constante de Bugeaud fut d'associer l'armée à la colonisation " L'armée est tout en Afrique, disait-il; elle seule a détruit, elle seule peut édifier. Elle seule a conquis le sol, elle seule le fécondera par la culture et pourra par les grands travaux publics le préparer à recevoir une nombreuse population civile. "
L'occupation se double d'un effort de colonisation agricole avec la création des bureaux arabes. Il reste toute sa vie fidèle à sa devise Ense et Aratro, « par l'épée et par la charrue ».
En raison du différend entre Guizot et lui, né de l'expédition en Kabylie et de leurs conceptions divergentes de la colonisation, il fut remplacé par le duc d'Aumale, ce qui lui « permettrait », selon l'expression de Guizot, « de venir jouir de sa gloire en France ».
Selon C. Mullié, le maréchal Bugeaud était un original et un homme d'esprit. Sa finesse et son habileté se cachaient, comme celles d'Henri IV, sous les apparences de la bonhomie et de la gaîté.
Selon Olivier Le Cour Grandmaison Coloniser Exterminer, de Olivier Le Cour Grandmaison aux éditions Fayard, 2005, la colonisation de l'Algérie s'est traduite par l'extermination du tiers de la population, dont les causes sont multiples, massacres, déportations, famines ou encore épidémies, mais étroitement liées entre elles. Ce qui interdit de tenir les deux dernières pour des phénomènes naturels sans rapport avec la pacification meurtrière de ce territoire et témoigne de la dimension exterminatrice de l'entreprise. Ces affirmations restent cependant sujettes à polémique, l'écrivain et historien Daniel Lefeuvre rappelant que des famines et épidémies similaires ont eu lieu à la même période en Tunisie et au Maroc voisins alors que ces pays n'étaient pas soumis à l'œuvre de pacification française.
En août 1852, un monument lui fut élevé à Alger et un autre dans sa ville natale. La statue d'Alger fut rapatriée en 1962 et installée dans le village d'Excideuil[6] en 1999, le sculpteur est Auguste Dumont. Son nom fut donné à un village de la province de Constantine (au Sud-Ouest de Bône).
Pendant la Guerre d'Algérie, une promotion de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr a adopté le nom de « Maréchal Bugeaud » (no 145, 1958-1960).
Dans une marche forcée, sous une chaleur ardente, le maréchal aperçoit un tirailleur sans képi car il l'a laissé, dans un engagement, à des Kabyles qui voulaient lui couper le moule. — Tu as bien fait, lui dit le maréchal, ta tête est bonne à garder, et il lui cède sa propre casquette. — Mais vous, maréchal, s'écrie le soldat confus, vous allez attraper un coup de soleil. — Non pas, mon ami ; car tu m'apporteras le burnous d'un des premiers Arabes qui nous attaqueront. Le tirailleur fait mieux : il enlève un drapeau ennemi au lieu d'un burnous. Le maréchal reprend sa casquette et donne la croix au tirailleur. Une autre explication serait que le maréchal réveillé en sursaut lors d'une attaque nocturne de son campement soit sorti coiffé de son bonnet de nuit de sa tente, cette anecdote est illustrée dans un recueil de chansons enfantines
le général Bugeaud fut envoyé en Algérie (6 juin 1836) avec la double mission de combattre Abd-el-Kader et de faire la paix avec lui. Il remporte un premier succès à la Sikkak le 6 juillet 1836. A l'époque du ministère Molé, comme lieutenant-général, la résistance des Algériens remet en cause tous ses projets et le contraint de signer le traité de Tafna avec L'émir Abd El-Kader le 30 mai 1837 ; par ce traité l'émir Abd El-Kader reconnait aux français la possession de quelques enclaves sur la côte Algérienne (Alger, Bône, Oran, ..).
Rentré en France, Bugeaud passe pour peu favorable à l'extension de la conquête et déplore une « possession onéreuse dont la nation serait bien aise d'être débarrassée ».
Bugeaud, lieutenant-général, depuis le 25 août 1836, et grand officier de la Légion d'honneur est cependant nommé gouverneur général de l'Algérie par le ministre Thiers en 1840.
Il embarque à Toulon pour Alger sur le Phaéton, le 19 février 1841, en compagnie de son aide de camp Eynard, chef d'escadron, et de Louis de Rochemore, son officier d'ordonnance.
Le jour même de son arrivée à Alger, le 22 février 1841, Bugeaud adressa une proclamation aux habitants de l'Algérie, et une à l'armée.Aux habitants, il exposait qu'il avait été l'adversaire de la conquête absolue en raison des moyens humains et financiers qu'elle exigeait, mais qu'il s'y consacrerait désormais tout entier, A l'armée, il disait que son but n'était pas de faire fuir les Arabes, mais de les soumettre.
Bugeaud finit par disposer de plus de 100 000 hommes. Entouré des généraux, La Moricière, Changarnier, Bedeau, Cavaignac, Bugeaud employa de nouvelles méthodes de guerre inspirées de son expérience dans la lutte contre les partisans pendant la Guerre d'Espagne Il allégea l'équipement des soldats, remplaça les voitures par des bêtes de somme, mit l'artillerie à dos de mulet. Les troupes furent divisées en colonnes mobiles ; elles pourchassèrent les résistants Algériens par une incessante offensive et, pour les affamer, firent le vide devant eux, incendiant les villages, raflant les troupeaux. C'est la politique de la terre brulée. Il disait « Le but n'est pas de courir après les Arabes, ce qui est fort inutile ; il est d'empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer, [.] de jouir de leurs champs [.] Allez tous les ans leur brûler leurs récoltes
Les légionnaires de 1841 l'ont vu cette casquette,et, avec elle, ce "vieux soldat" de 56 ans.Ils savent que désormais, leurs conditions de vie va changer.
Les jeunes Officiers attendent de lui un retour à l'espérance Les Chefs, eux, redoutent la venue de ce professeur militaire,qui est pour le moins, bien décidé, à mettre ses idées en application.Alléger les équipements pour permettre un ratissage des régions en vue de débusquer l'ennemi.
Il ne veut plus de postes fortifiés et immobiles,Il veut constamment être aux bottes de l'ennemi,afin que ce dernier connaisse l'insécurité . Cette guerre de poursuites et de longues randonnées s'accordera à merveille
avec l'endurance et l'esprit d'aventure des légionnaires
Le 1er Régiment étranger (3 bataillons) fouille les provinces de AlGER et ORAN C'est lui qui aura la garde du drapeau de la légion étrangère.
Le 2eme Régiment Etranger (4ème et 5ème Bataillons) se voit attribuer comme théatre d'opérations de CONSTANTINE
La préoccupation constante de Bugeaud fut d'associer l'armée à la colonisation " L'armée est tout en Afrique, disait-il; elle seule a détruit, elle seule peut édifier. Elle seule a conquis le sol, elle seule le fécondera par la culture et pourra par les grands travaux publics le préparer à recevoir une nombreuse population civile. "
L'occupation se double d'un effort de colonisation agricole avec la création des bureaux arabes. Il reste toute sa vie fidèle à sa devise Ense et Aratro, « par l'épée et par la charrue ».
En raison du différend entre Guizot et lui, né de l'expédition en Kabylie et de leurs conceptions divergentes de la colonisation, il fut remplacé par le duc d'Aumale, ce qui lui « permettrait », selon l'expression de Guizot, « de venir jouir de sa gloire en France ».
Selon C. Mullié, le maréchal Bugeaud était un original et un homme d'esprit. Sa finesse et son habileté se cachaient, comme celles d'Henri IV, sous les apparences de la bonhomie et de la gaîté.
Selon Olivier Le Cour Grandmaison Coloniser Exterminer, de Olivier Le Cour Grandmaison aux éditions Fayard, 2005, la colonisation de l'Algérie s'est traduite par l'extermination du tiers de la population, dont les causes sont multiples, massacres, déportations, famines ou encore épidémies, mais étroitement liées entre elles. Ce qui interdit de tenir les deux dernières pour des phénomènes naturels sans rapport avec la pacification meurtrière de ce territoire et témoigne de la dimension exterminatrice de l'entreprise. Ces affirmations restent cependant sujettes à polémique, l'écrivain et historien Daniel Lefeuvre rappelant que des famines et épidémies similaires ont eu lieu à la même période en Tunisie et au Maroc voisins alors que ces pays n'étaient pas soumis à l'œuvre de pacification française.
En août 1852, un monument lui fut élevé à Alger et un autre dans sa ville natale. La statue d'Alger fut rapatriée en 1962 et installée dans le village d'Excideuil[6] en 1999, le sculpteur est Auguste Dumont. Son nom fut donné à un village de la province de Constantine (au Sud-Ouest de Bône).
Pendant la Guerre d'Algérie, une promotion de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr a adopté le nom de « Maréchal Bugeaud » (no 145, 1958-1960).
Dans une marche forcée, sous une chaleur ardente, le maréchal aperçoit un tirailleur sans képi car il l'a laissé, dans un engagement, à des Kabyles qui voulaient lui couper le moule. — Tu as bien fait, lui dit le maréchal, ta tête est bonne à garder, et il lui cède sa propre casquette. — Mais vous, maréchal, s'écrie le soldat confus, vous allez attraper un coup de soleil. — Non pas, mon ami ; car tu m'apporteras le burnous d'un des premiers Arabes qui nous attaqueront. Le tirailleur fait mieux : il enlève un drapeau ennemi au lieu d'un burnous. Le maréchal reprend sa casquette et donne la croix au tirailleur. Une autre explication serait que le maréchal réveillé en sursaut lors d'une attaque nocturne de son campement soit sorti coiffé de son bonnet de nuit de sa tente, cette anecdote est illustrée dans un recueil de chansons enfantines
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