le 8è RPIMa REGIMENT DE PARACHUTISTES D’INFANTERIE DE MARINE
3 participants
Page 1 sur 1
le 8è RPIMa REGIMENT DE PARACHUTISTES D’INFANTERIE DE MARINE
Lorsque le Général de LATTRE de TASSIGNY prend le commandement des troupes françaises en Indochine, en décembre 1950, la situation est dramatique, le Viêt-minh est aux portes d’Hanoï.
Le 8éme Bataillon de Parachutistes Coloniaux est crée à partir d’autres unités paras et complété par un fort recrutement local, Vietnamiens, Laotiens, Cambodgiens et même Chinois. Le Capitaine Pierre GAUTIER est nommé à sa tête. Le bataillon, à peine formé va être engagé dans toutes les opérations majeures menées au Tonkin. Employé dans le cadre d’un groupement avec d’autres bataillons où seul, suivant les cas, le type de combat qu’il mène est souvent le même.
Quelques mois après, à la suite d’actions énergiques, le Général de LATTRE a écarté la menace, redonné confiance au Corps Expéditionnaire, rassuré les populations. Il n’en reste néanmoins pas là et rapidement, ordonne la création de nouveaux bataillon paras, seules unités capables d’agir vite et loin dans un pays où le réseau routier est défaillant, menacé par la guérilla et où les massifs boisés ne permettent qu’un travail d’infanterie légère de choc.
Certains ministères accordent des aides et des prêts à l’installation, voire des prêts à l’accession.
Les dispositifs sont spécifiques à chaque ministère. Il convient de se renseigner auprès du service social du personnel de son administration, ou du service d’action sociale.
Parachuté dans les zones difficiles d’accès, il attaque où l’ennemi ne l’attend pas, se déplace dans la jungle comme le Viet-minh et frappe ses forces vives avant de s’évanouir dans le dédale du relief.
Les accrochages sont nombreux, violents, souvent extrêmes. Les pertes sont parfois très lourdes. A Nghia-Lö en octobre 1951, le 8éme BPC perd une section complète de quarante hommes. Prisonniers pour la plupart, beaucoup mourront dans les camps. Ils ont remplis leur mission jusqu’au bout : retarder l’ennemi afin de permettre l’esquive des autres compagnies.
D’autres opérations vont consister à chasser les bataillons infiltrés dans le dispositif français, ou à lutter contre la guérilla meurtrière, en Annam, en Cochinchine, au sud, et même au Cambodge.
Beaucoup de paras tomberont encore, dans les rizières du Delta, sur les pistes ou dans les forêts impénétrables.
En 1952, le 8° Groupement de Commandos Parachutistes, renommé ainsi travaille sous couvert du GCMA. Il est commandé par le Capitaine Guy LE BORGNE et se lance dans les opérations spéciales.
A la fin de l’année 1953, le 8° Bataillon de Parachutistes Coloniaux, rebaptisé 8° Bataillon Parachutiste de choc, saute à Dien Bien Phû commandé par le Capitaine Pierre TOURRET.
Il va être un des deux bataillons à vivre toute la bataille, de novembre 1953 à 1954. Sa mission, effectuer tout d’abord des reconnaissances profondes puis au déclenchement de l’attaque le 15 mars, participer à toutes les contre-attaques. Les effectifs vont fondre dans la furie des combats. Les paras se battent le jour, la nuit presque sans repos, ils reprennent des positions perdues, mais le manque de renforts ne permet pas de les garder. Ce qui est fait un jour, doit être recommencé le lendemain, et les compagnies repartent à l’assaut en croisant à nouveau les corps des camarades tombés la veille. La plupart des blessés, confinés dans les infirmeries noyées de boue, d’où une odeur épouvantable se dégage préfèrent retourner au combat malgré leur souffrance plutôt que mourir comme des rats dans l’obscurité blafarde des éclairages de fortunes où des chirurgiens épuisés tranchent les chairs et réparent tant bien que mal les os fracassés.
Dien Bien Phû bien avant le 7 mai, jour fatidique, se réduit comme une peau de chagrin et ne présente plus qu’un univers de désolation, un cimetière à ciel ouvert de cadavres en putréfaction où se mêlent par milliers, les soldats des deux bords. GIAP a quasiment perdu son corps de bataille mais l’incertitude et les hésitations du commandement français de Hanoï, peu soutenu par un pouvoir politique indécis à Paris, ne laissent aux combattants de l’Union Française qu’une alternative, déposer les armes. Le 7 mai 1954, à 17 h 30, sans drapeau blanc et en silence, après avoir détruit leur matériel, les combattants sortent de leurs trous, mais leur calvaire ne fait que commencer. En quatre mois, après des centaines de kilomètres de marche harassante, soixante dix pour cent des prisonniers vont mourir de privations, de maladie et de propagande abrutissante. Ce taux est supérieur à celui des camps nazis. Le 8émé Choc est dissous.
Recréé en 1955 pour aller renforcer le dispositif militaire en Algérie, il va embarquer à Marseille d’abord sous le nom de 8émé Bataillon de Parachutistes Coloniaux avec le LCL Guy KOHLER, puis deviendra, un an après le 8émé Régiment de Parachutistes Coloniaux sous les ordres du LCL Louis FOURCADE. Pendant sept années, son territoire de chasse va être, à quelques exceptions prés, l’Est algérien, le long de la frontière où il va intercepter les bandes rebelles formées en Tunisie et envoyées alimenter la guérilla dans toutes l’Algérie. Son domaine va être le djebel, les longs de la frontière où il va intercepter les bandes rebelles formées en Tunisie et envoyées alimenter la guérilla dans toute l’Algérie. Son domaine va être le djebel, les longs ratissages sous un soleil de plomb, les sommets escarpés, les sentiers caillouteux et les oueds asséchés. La mort aussi dans l’obscurité d’une grotte qu’il faut fouiller, au coin d’une mechta en ruine ou sur une piste sans fin. En Indochine le 8émé Bataillon était à dominante asiatique, en Algérie, il est africain. Ils sont originaires du Mali, du Sénégal ou de la Guinée , ils combattent avec leur frère d’armes d’Auvergne, d’Alsace ou de Bretagne, fiers d’être des parachutistes au béret amarante et à l’ancre de marine.
Les succès sont nombreux, d’importantes bandes rebelles, plus aptes à piller et terroriser les villages qu’à affronter des unités constituées sont décimées. Les djebels ne leur appartiennent plus et c’est dans les villes que la rébellion va entretenir des vagues de terrorisme pour déstabiliser plus encore le pays. Le « 8 » se retrouve dans Alger La Blanche pour le maintien de l’ordre, avec son nouveau chef, le LCL Albert LENOIR ayant à peine succédé au Col HUBERT de SEGUINS-PAZZIS, mais n’y restera que quelques jours. Dans les Aurès on à besoin de lui. Les graines de la discorde sont pourtant semées, la politique s’empare des esprits, une partie de l’armée n’accepte pas les décisions de Paris, l’Algérie est au bord du chaos. Le 8émé RPIMa rebaptisé ainsi depuis décembre 1958 revient à peine 48 h aux portes d’Alger, mais ce combat n’est pas le sien, il retourne aussitôt dans l’Est, sa zone d’action. Le LCL LENOIR est relevé pour raison de santé. Il est remplacé par le LCL KOHLER qui pour la seconde fois commandera le « 8 ». Le sort en est pourtant jeté, la marche de l’Histoire inéluctable, l’Algérie s’échappe, la politique en a décidé ainsi, quelques opérations encore puis c’est le départ définitif pour la France en juillet 1961.
C’est à Nancy à la caserne Drouot que le « 8 » s’installe, accueilli avec enthousiasme par la population. Il va y rester jusqu’en juillet 1963 avant de déménager sur Castres, car toutes les forces d’intervention sont regroupées dans le sud-ouest.
A Castres, il se restructure, perd deux compagnies et crée un Groupement d’instruction pour former ses propres recrues du contingent, un nouveau chef de corps prend le commandement, le LCL Alexandre DESFARGES. Commence alors une longue période de vie de garnison, où les manœuvres succèdent aux sauts d’entretien et les semaines de service aux exercices. A la tête du régiment de 1965 à 1969 vont se succéder. Les LCL Bernard DROUIN, Paul MOURIER. Le régiment est essentiellement composé d’appelés, il n’y à pas d’actions extérieures. En 1970, le 8° RPIMa est désigné, pour devenir une formation d’engagés, la République a besoin de forces d’intervention, l’Afrique s’agite, les intérêts et les ressortissants français menacés. C’est le COL Marcel GUILLEMINOT qui sera le maître d’œuvre de la professionnalisation. Compagnies après compagnies, une mutation s’effectue et le contingent est progressivement remplacé par des engagés sous contrat.
C’est aussi l’époque de la guerre au Tchad où les rebelles du Nord menacent la stabilité du pays. Le « 8 » fournit alors régulièrement un commando de trente hommes pour renforcer la CPIMa (Compagnie Parachutiste d’Infanterie de Marine) qui se bat avec l’armée Tchadienne contre les hommes du Nord soutenus par la Libye. Ils vont être les derniers parachutistes à effectuer des actions armées offensives. En 1972, la France se désengage de la guerre au Tchad.
A Castres, l’entraînement s’intensifie, le régiment d’engagés prend de la maturité, se bonifie et devient peu à peu l’outil opérationnel que l’on connaît aujourd’hui. Le commandement sera successivement assuré par le LCL René BELLAMYen 1971, le LCL Jean DOMINIQUE en 1973, et le COL Maurice SCHMITT en 1975.
En 1978 se déclenche la première intervention majeure. Dans sa quasi totalité, sous l’égide des Nation Unies (FINUL), le « 8 » intervient à l’étranger commandé par le LCL François CANN. Il relève au Liban, en septembre, son régiment frère de Carcassonne et s’installe au sud au milieu des factions rivales, entre Israéliens et Palestiniens dans un chaudron en ébullition. La rigueur, le savoir-faire, l’audace des français en surprennent plus d’un, très rapidement les paras vont inspirer, l’estime ou la crainte auprès des uns et des autres. Détente et tension vont alterner mais un juste équilibre va être maintenu au prix d’une vigilance permanente.
En mars 1979, c’est le retour, le 8° RPIMa gagne une nouvelle citation à l’ordre de l’armée. Le processus des interventions est à présent enclenché. La même année il est envoyé au Tchad pour l’opération TACAUD, puis dans l’empire Centre-Africain pour l’opération BARRACUDA. L’empereur BOKASSA, destitué laisse derrière lui un pays à la limite de la révolte. Les paras vont très vite restaurer la stabilité et permettre à la vie de reprendre son cours pendant qu’un nouveau gouvernement est mis en place. C’est aussi le début de l’action humanitaire bien avant que ce mot envahisse les colonnes de journaux. Il faut nourrir les populations isolées, sécuriser les frontières, restaurer les ouvrages d’art puis rétablir la circulation sur les routes du pays, réhabiliter les écoles, les dispensaires, ré-instruire l’armée et les forces de police.
En 1980 deux autres pays découvrent les paras du 8° RPIMa. Le Vanuatu ce condominium franco-britannique qui accède à l’indépendance protégé par les bérets rouges français et les bérets verts des Royal Marines de Sa Majesté. Le sang froid des français et leur expérience du contact avec les populations, empêchent ces îles de vivre un bain de sang. En Ouganda pendant ce temps là, d’autres paras de Castres protègent le ravitaillement des populations affamées. En 1982, c’est à nouveau le Liban, c’est d’abord une relève normale de la FINUL , le COL Michel ZEISSER est chef de corps, mais les événements se précipitent, l’armée Israélienne envahit le sud du pays pour chasser les Palestiniens de Beyrouth. En une journée le « 8 » retrouve le béret rouge, quitte l’autorité des Nations-Unies et devient FMSB (Force Multinationale de Sécurité à Beyrouth). Il monte sur la capitale et s’interpose tout en facilitant l’évacuation des troupes de Yasser Arafat. Il faut, là aussi déployer des trésors de diplomatie alternés avec des mesures de fermeté pour contenir les uns et les autres prêts à tous les excès.
Les palestiniens partis, Tsahal se retire, les paras rentrent sur Castres.
Un nouveau départ se précise, le Tchad, pour l’opération MANTA , avec le COL Maurice LE PAGE. Le régiment se déploie dans le désert, Moussoro-Ati-Salal et Abéché, il s’agit de contenir éventuellement mais tout au moins dissuader le Colonel KADHAFIde descendre plus au sud et s’emparer de la capitale N’Djamena.
Les paras deviennent les sentinelles du désert.
L’année suivante, en 1984, les mêmes y retournent, les Marsouins-Parachutistes remplacent d’autres Marsouins les unités professionnelles ne sont pas nombreuses, le tour revient souvent.
Ailleurs à l’autre bout du monde, en Nouvelle-Calédonie des troubles éclatent, les paras du « 8 » sont envoyés pour instaurer le calme. Le « 8 » est mené alors par le COL Michel THEODOLY-LANNES. Il s’agit là, d’une mission de présence afin de rassurer les populations. Les tensions subsistent mais cela n’empêche pas le 8éme RPIMa d’aller visiter les tribus indépendantistes, de faire la coutume et de disputer des matchs de foot avec les villageois, au grand plaisir de tous. Ce style de maintient de l’ordre va porter ses fruits.
Le « 8 » restera six mois sur le « caillou » en 1987 et y reviendra en 1988 avec le COL Jean-Claude LAFOURCADE.
Au Tchad en 1989 les choses évoluent encore, partis entre temps, les français y sont rappelés, c’est l’opération EPERVIER le COL Jean-Claude THOMANN commande. La mission est inchangée, dissuader toute velléité d’invasion. Le « 8 » y revient pour vivre une de ses missions les plus ingrate et éprouvante, récupérer les centaines de corps disséminés au Niger dans un coin de désert du Ténéré après l’attentat sur DC 10 détruit en plein vol. L’horreur se mêle à l’impuissance et pendant de longues semaines les hommes de Castres vont évacuer les cadavres des passagers et de l’équipage dans des conditions effroyables, sous un soleil de plomb. Nullement préparés à ce genre d’action, ils vont faire l’admiration de tous.
L’année suivante, en 1990 c’est au tour du Gabon de connaître une période de troubles. L’opération REQUIN, déclenchée sans préavis permet l’évacuation des ressortissants français et étrangers de Port-gentil, menacés par les émeutiers.
Une autre rébellion s’allume au Rwanda, les belges et les français sont également menacés, le « 8 » intervient, c’est l’opération NOROIT.
1991, la guerre du golfe voit le 8°RPIMa assurer une action limitée en renforts individuel puis l’envoi de chuteurs opérationnels pour la reprise de Koweit-City. La guerre du désert étant plus l’affaire des blindés et des hélicoptères, les parachutistes n’y ont pas été employés dans leur spécificité. Il y avait de toute façon à faire ailleurs. Au Kurdistan en particulier où l’opération humanitaire LIBAGE a permis de ravitailler et protéger des milliers de kurdes chassés d’Irak. Réfugiés en altitude sous des conditions atmosphériques extrêmes, ces populations déracinées ont bénéficié d’une aide qu’ils n’espéraient pas. Là aussi les paras du « 8 » ont rencontré la misère, la détresse, le désespoir et les ont combattu avec toute l’efficacité qui les caractérise.
A peine rentré, c’est au Zaïre que des compagnies sont envoyées. Une fraction de l’armée locale s’est mutinée et comme toujours les blancs risquent leurs vies. Les ressortissants sont évacués, c’est opération BAUMIER.
1992, trente-huit ans après l’avoir quittée, le « 8 » retourne dans l’ex-indochine. Il forme, avec le COL Elrick IRASTORZA à sa tête, un des bataillons de l’APRONUC (Autorité Provisoire des Nations-Unis au Cambodge). Il s’implante dans la moitié sud du pays après avoir armé une présence simultanée dans le nord en l’absence d’un bataillon étranger. Le pays aux mille rizières accueille les français avec une chaleur et une fraternité qui les surprend. Le Cambodge est au bord de la catastrophe humanitaire, traumatisée par le génocide organisé par les Khmers Rouges.
La mission est immense, rassurer et protéger les populations avides de paix, aider les autorités locales, les agglomérations à retrouver une vie normale et dissuader les fauteurs de troubles. Les paras combattent sur plusieurs fronts, l’humanitaire sous toutes ses formes, la réorganisation des provinces de son secteur et le désarmement des Khmers Rouges réfugiés dans les montagnes et les forêts. Leurs efforts sont vite couronnés de succès, la population adhère sans restrictions à l’action de ces soldats si différents. Après six mois la séparation est difficile, mais la relève est française et fera du tout aussi bon travail.
La nostalgie de la terre jaune n’a pourtant pas le temps de s’installer dans les esprits car le canon gronde en Europe depuis déjà trop longtemps. En juillet 1994, avec un nouveau chef, le COL Guy de HAYNIN de BRY ; le 8éme RPIMa prend l’avion pour Sarajevo, la ville étouffée. C’est un autre monde qui attend les paras, un univers à la Kafka. Les compagnie s’installent en interposition, entre chiens et loups. Un autre combat est mené contre l’intransigeance, la cruauté, et la bêtise des combattants et le dénuement des citadins. La lutte contre les tireurs embusqués qui abattent les civils en pleine rue, les discussions interminables avec les belligérants pour éviter les tueries inutiles dans un affrontement qui n’a pas de sens, la garde des armes lourdes rassemblées sur proposition de l’ONU que les uns tentent de récupérer pour nourrir la guerre et enfin l’action humanitaire auprès d’une population en partie réfugiée qui manque de tout, de vêtements, de nourriture, de toits, qui va souffrir de la soif pendant un été torride et du froid lors de cet hivers 1994 où la neige ne cesse de tomber.
Les paras du « 8 » vont rentrer en janvier 1995, fatigués et tendus après avoir vécu tant de drames. Le régiment a eu des pertes, pourtant c’était une mission de paix.
En 1996 et en 1997, l’Afrique malgré une présence française permanente, va se réveiller une fois encore. En République Centrafricaine ou une partie de l’armée locale se mutine et tente d’embraser le pays. Les paras sont obligés de combattre à deux reprises pour ramener le calme. L’opération est baptisée ALMANDIN I et II. Le COL Claude REGLAT commande le régiment.
Au Congo, l’année suivante deux factions rivales s’entretuent dans la capitale. Le « 8 » va procéder à l’évacuation des européens dans des conditions extrêmement délicates. La ville est à feu et à sang, on tire au canon d’un quartier à l’autre et les ressortissants terrés dans leurs maisons sont disséminés un peu partout dans Brazzaville. C’est l’opération PELICAN I et II.
Entre temps le régiment est revenu à Sarajevo sous l’autorité de l’OTAN. L’ambiance n’est plus la même, ce que les uns et les autres se permettaient avec les Casques Bleus, ils ne peuvent plus le faire sans risques. La mission est aussi différente, il s’agit de restaurer la souveraineté territoriale de chacun en contrôlant le retrait des troupes. C’est un retour forcé à la paix. L’humanitaire a gardé sa place, car ce sont toujours les populations qui souffrent.
D’août à octobre 1998, le 8 retourne au Congo avec le COL Martial de BRAQUILANGES pour l’opération MALACHITE, mais cette fois ci, pour l’évacuation des ressortissants étrangers de l’ex-Zaïre, le pays voisin. Les blancs sont encore menacés à Kinshasa.
A la fin de l’année 1998 et jusqu’en avril 1999, le 8 va former l’ossature du Bataillon Interarmes Français en Macédoine à l’occasion de l’opération TRIDENT. La guerre fait rage au Kosovo, des milliers de réfugiés franchissent les frontières, c’est une catastrophe humanitaire qu’une fois de plus les paras ont à gérer.
L’année suivante, en 2000, c’est directement au Kosovo que le régiment de Castres va être projeté dans l’urgence pour renforcer la Brigade Multinationale nord à Mitrovica. Il partira avec le COL Michel STOLLSTEINER.
La tension augmente entre kosovars d’origine serbe et albanaise, les deux communautés sont au bord de l’affrontement. Les paras vont s’interposer dans des conditions difficiles, assurer partout une présence et rechercher les nombreuses caches d’armes dissimulées dans toute leur zone. En quatre mois, la tension va s’apaiser singulièrement et permettre à de nombreux villages de reprendre un semblant de vie normale.
2001 est une année qui revêt une importance particulière dans la vie du 8émé RPIMa qui atteint là ses cinquante ans d’existence. L’événement est commémoré de manière grandiose avec la présence d’un grand nombre d’anciens de toute les époques et la quasi totalité des chefs de corps que le régiment a eut à sa tête.
Le rythme ne se relâche pas pour autant, des unités assurent une présence au Gabon, au Sénégal et en Nouvelle-Calédonie. Le COL Jean-Pierre BOSSER succède au COL Michel STOLLSTEINER.
2002 est à peine entamé que le « 8 » revient en renfort à Mitrovica, projeté de janvier à mai et qui montre une fois de plus ce dont il est capable en mission extérieure. 2003, le régiment est projeté en République Centrafricaine. C’est l’opération BOUALI.
Le COL Didier BROUSSE succède au COL Jean-Pierre BOSSER en juillet 2003. Le régiment sera une nouvelle fois projeté au KOSOVO par une OAP, le 06 octobre 2004, renouant ainsi avec le passé. C’est l’opération DC04 dans le cadre d’un renforcement qui durera jusqu’en février 2005.
La vie d’opération n‘est pourtant qu’une facette de ses activités, il reste le quotidien. Le recrutement, la formation, l’entraînement intensif, le perfectionnement des cadres et aussi les incessantes missions de courte durée en Afrique et dans les DOM-TOM.
Bien implanté dans sa garnison depuis 1963, composante active de la vie sociale et économique, le « 8 » a vécu une consécration en 1997 lors de son parrainage avec la ville de Castres. Une première dans l’hexagone qui tend a prouvé qu’un régiment peut-être totalement intégré dans son environnement géographique et humain.
Le 8éme Bataillon de Parachutistes Coloniaux est crée à partir d’autres unités paras et complété par un fort recrutement local, Vietnamiens, Laotiens, Cambodgiens et même Chinois. Le Capitaine Pierre GAUTIER est nommé à sa tête. Le bataillon, à peine formé va être engagé dans toutes les opérations majeures menées au Tonkin. Employé dans le cadre d’un groupement avec d’autres bataillons où seul, suivant les cas, le type de combat qu’il mène est souvent le même.
Quelques mois après, à la suite d’actions énergiques, le Général de LATTRE a écarté la menace, redonné confiance au Corps Expéditionnaire, rassuré les populations. Il n’en reste néanmoins pas là et rapidement, ordonne la création de nouveaux bataillon paras, seules unités capables d’agir vite et loin dans un pays où le réseau routier est défaillant, menacé par la guérilla et où les massifs boisés ne permettent qu’un travail d’infanterie légère de choc.
Certains ministères accordent des aides et des prêts à l’installation, voire des prêts à l’accession.
Les dispositifs sont spécifiques à chaque ministère. Il convient de se renseigner auprès du service social du personnel de son administration, ou du service d’action sociale.
Parachuté dans les zones difficiles d’accès, il attaque où l’ennemi ne l’attend pas, se déplace dans la jungle comme le Viet-minh et frappe ses forces vives avant de s’évanouir dans le dédale du relief.
Les accrochages sont nombreux, violents, souvent extrêmes. Les pertes sont parfois très lourdes. A Nghia-Lö en octobre 1951, le 8éme BPC perd une section complète de quarante hommes. Prisonniers pour la plupart, beaucoup mourront dans les camps. Ils ont remplis leur mission jusqu’au bout : retarder l’ennemi afin de permettre l’esquive des autres compagnies.
D’autres opérations vont consister à chasser les bataillons infiltrés dans le dispositif français, ou à lutter contre la guérilla meurtrière, en Annam, en Cochinchine, au sud, et même au Cambodge.
Beaucoup de paras tomberont encore, dans les rizières du Delta, sur les pistes ou dans les forêts impénétrables.
En 1952, le 8° Groupement de Commandos Parachutistes, renommé ainsi travaille sous couvert du GCMA. Il est commandé par le Capitaine Guy LE BORGNE et se lance dans les opérations spéciales.
A la fin de l’année 1953, le 8° Bataillon de Parachutistes Coloniaux, rebaptisé 8° Bataillon Parachutiste de choc, saute à Dien Bien Phû commandé par le Capitaine Pierre TOURRET.
Il va être un des deux bataillons à vivre toute la bataille, de novembre 1953 à 1954. Sa mission, effectuer tout d’abord des reconnaissances profondes puis au déclenchement de l’attaque le 15 mars, participer à toutes les contre-attaques. Les effectifs vont fondre dans la furie des combats. Les paras se battent le jour, la nuit presque sans repos, ils reprennent des positions perdues, mais le manque de renforts ne permet pas de les garder. Ce qui est fait un jour, doit être recommencé le lendemain, et les compagnies repartent à l’assaut en croisant à nouveau les corps des camarades tombés la veille. La plupart des blessés, confinés dans les infirmeries noyées de boue, d’où une odeur épouvantable se dégage préfèrent retourner au combat malgré leur souffrance plutôt que mourir comme des rats dans l’obscurité blafarde des éclairages de fortunes où des chirurgiens épuisés tranchent les chairs et réparent tant bien que mal les os fracassés.
Dien Bien Phû bien avant le 7 mai, jour fatidique, se réduit comme une peau de chagrin et ne présente plus qu’un univers de désolation, un cimetière à ciel ouvert de cadavres en putréfaction où se mêlent par milliers, les soldats des deux bords. GIAP a quasiment perdu son corps de bataille mais l’incertitude et les hésitations du commandement français de Hanoï, peu soutenu par un pouvoir politique indécis à Paris, ne laissent aux combattants de l’Union Française qu’une alternative, déposer les armes. Le 7 mai 1954, à 17 h 30, sans drapeau blanc et en silence, après avoir détruit leur matériel, les combattants sortent de leurs trous, mais leur calvaire ne fait que commencer. En quatre mois, après des centaines de kilomètres de marche harassante, soixante dix pour cent des prisonniers vont mourir de privations, de maladie et de propagande abrutissante. Ce taux est supérieur à celui des camps nazis. Le 8émé Choc est dissous.
Recréé en 1955 pour aller renforcer le dispositif militaire en Algérie, il va embarquer à Marseille d’abord sous le nom de 8émé Bataillon de Parachutistes Coloniaux avec le LCL Guy KOHLER, puis deviendra, un an après le 8émé Régiment de Parachutistes Coloniaux sous les ordres du LCL Louis FOURCADE. Pendant sept années, son territoire de chasse va être, à quelques exceptions prés, l’Est algérien, le long de la frontière où il va intercepter les bandes rebelles formées en Tunisie et envoyées alimenter la guérilla dans toutes l’Algérie. Son domaine va être le djebel, les longs de la frontière où il va intercepter les bandes rebelles formées en Tunisie et envoyées alimenter la guérilla dans toute l’Algérie. Son domaine va être le djebel, les longs ratissages sous un soleil de plomb, les sommets escarpés, les sentiers caillouteux et les oueds asséchés. La mort aussi dans l’obscurité d’une grotte qu’il faut fouiller, au coin d’une mechta en ruine ou sur une piste sans fin. En Indochine le 8émé Bataillon était à dominante asiatique, en Algérie, il est africain. Ils sont originaires du Mali, du Sénégal ou de la Guinée , ils combattent avec leur frère d’armes d’Auvergne, d’Alsace ou de Bretagne, fiers d’être des parachutistes au béret amarante et à l’ancre de marine.
Les succès sont nombreux, d’importantes bandes rebelles, plus aptes à piller et terroriser les villages qu’à affronter des unités constituées sont décimées. Les djebels ne leur appartiennent plus et c’est dans les villes que la rébellion va entretenir des vagues de terrorisme pour déstabiliser plus encore le pays. Le « 8 » se retrouve dans Alger La Blanche pour le maintien de l’ordre, avec son nouveau chef, le LCL Albert LENOIR ayant à peine succédé au Col HUBERT de SEGUINS-PAZZIS, mais n’y restera que quelques jours. Dans les Aurès on à besoin de lui. Les graines de la discorde sont pourtant semées, la politique s’empare des esprits, une partie de l’armée n’accepte pas les décisions de Paris, l’Algérie est au bord du chaos. Le 8émé RPIMa rebaptisé ainsi depuis décembre 1958 revient à peine 48 h aux portes d’Alger, mais ce combat n’est pas le sien, il retourne aussitôt dans l’Est, sa zone d’action. Le LCL LENOIR est relevé pour raison de santé. Il est remplacé par le LCL KOHLER qui pour la seconde fois commandera le « 8 ». Le sort en est pourtant jeté, la marche de l’Histoire inéluctable, l’Algérie s’échappe, la politique en a décidé ainsi, quelques opérations encore puis c’est le départ définitif pour la France en juillet 1961.
C’est à Nancy à la caserne Drouot que le « 8 » s’installe, accueilli avec enthousiasme par la population. Il va y rester jusqu’en juillet 1963 avant de déménager sur Castres, car toutes les forces d’intervention sont regroupées dans le sud-ouest.
A Castres, il se restructure, perd deux compagnies et crée un Groupement d’instruction pour former ses propres recrues du contingent, un nouveau chef de corps prend le commandement, le LCL Alexandre DESFARGES. Commence alors une longue période de vie de garnison, où les manœuvres succèdent aux sauts d’entretien et les semaines de service aux exercices. A la tête du régiment de 1965 à 1969 vont se succéder. Les LCL Bernard DROUIN, Paul MOURIER. Le régiment est essentiellement composé d’appelés, il n’y à pas d’actions extérieures. En 1970, le 8° RPIMa est désigné, pour devenir une formation d’engagés, la République a besoin de forces d’intervention, l’Afrique s’agite, les intérêts et les ressortissants français menacés. C’est le COL Marcel GUILLEMINOT qui sera le maître d’œuvre de la professionnalisation. Compagnies après compagnies, une mutation s’effectue et le contingent est progressivement remplacé par des engagés sous contrat.
C’est aussi l’époque de la guerre au Tchad où les rebelles du Nord menacent la stabilité du pays. Le « 8 » fournit alors régulièrement un commando de trente hommes pour renforcer la CPIMa (Compagnie Parachutiste d’Infanterie de Marine) qui se bat avec l’armée Tchadienne contre les hommes du Nord soutenus par la Libye. Ils vont être les derniers parachutistes à effectuer des actions armées offensives. En 1972, la France se désengage de la guerre au Tchad.
A Castres, l’entraînement s’intensifie, le régiment d’engagés prend de la maturité, se bonifie et devient peu à peu l’outil opérationnel que l’on connaît aujourd’hui. Le commandement sera successivement assuré par le LCL René BELLAMYen 1971, le LCL Jean DOMINIQUE en 1973, et le COL Maurice SCHMITT en 1975.
En 1978 se déclenche la première intervention majeure. Dans sa quasi totalité, sous l’égide des Nation Unies (FINUL), le « 8 » intervient à l’étranger commandé par le LCL François CANN. Il relève au Liban, en septembre, son régiment frère de Carcassonne et s’installe au sud au milieu des factions rivales, entre Israéliens et Palestiniens dans un chaudron en ébullition. La rigueur, le savoir-faire, l’audace des français en surprennent plus d’un, très rapidement les paras vont inspirer, l’estime ou la crainte auprès des uns et des autres. Détente et tension vont alterner mais un juste équilibre va être maintenu au prix d’une vigilance permanente.
En mars 1979, c’est le retour, le 8° RPIMa gagne une nouvelle citation à l’ordre de l’armée. Le processus des interventions est à présent enclenché. La même année il est envoyé au Tchad pour l’opération TACAUD, puis dans l’empire Centre-Africain pour l’opération BARRACUDA. L’empereur BOKASSA, destitué laisse derrière lui un pays à la limite de la révolte. Les paras vont très vite restaurer la stabilité et permettre à la vie de reprendre son cours pendant qu’un nouveau gouvernement est mis en place. C’est aussi le début de l’action humanitaire bien avant que ce mot envahisse les colonnes de journaux. Il faut nourrir les populations isolées, sécuriser les frontières, restaurer les ouvrages d’art puis rétablir la circulation sur les routes du pays, réhabiliter les écoles, les dispensaires, ré-instruire l’armée et les forces de police.
En 1980 deux autres pays découvrent les paras du 8° RPIMa. Le Vanuatu ce condominium franco-britannique qui accède à l’indépendance protégé par les bérets rouges français et les bérets verts des Royal Marines de Sa Majesté. Le sang froid des français et leur expérience du contact avec les populations, empêchent ces îles de vivre un bain de sang. En Ouganda pendant ce temps là, d’autres paras de Castres protègent le ravitaillement des populations affamées. En 1982, c’est à nouveau le Liban, c’est d’abord une relève normale de la FINUL , le COL Michel ZEISSER est chef de corps, mais les événements se précipitent, l’armée Israélienne envahit le sud du pays pour chasser les Palestiniens de Beyrouth. En une journée le « 8 » retrouve le béret rouge, quitte l’autorité des Nations-Unies et devient FMSB (Force Multinationale de Sécurité à Beyrouth). Il monte sur la capitale et s’interpose tout en facilitant l’évacuation des troupes de Yasser Arafat. Il faut, là aussi déployer des trésors de diplomatie alternés avec des mesures de fermeté pour contenir les uns et les autres prêts à tous les excès.
Les palestiniens partis, Tsahal se retire, les paras rentrent sur Castres.
Un nouveau départ se précise, le Tchad, pour l’opération MANTA , avec le COL Maurice LE PAGE. Le régiment se déploie dans le désert, Moussoro-Ati-Salal et Abéché, il s’agit de contenir éventuellement mais tout au moins dissuader le Colonel KADHAFIde descendre plus au sud et s’emparer de la capitale N’Djamena.
Les paras deviennent les sentinelles du désert.
L’année suivante, en 1984, les mêmes y retournent, les Marsouins-Parachutistes remplacent d’autres Marsouins les unités professionnelles ne sont pas nombreuses, le tour revient souvent.
Ailleurs à l’autre bout du monde, en Nouvelle-Calédonie des troubles éclatent, les paras du « 8 » sont envoyés pour instaurer le calme. Le « 8 » est mené alors par le COL Michel THEODOLY-LANNES. Il s’agit là, d’une mission de présence afin de rassurer les populations. Les tensions subsistent mais cela n’empêche pas le 8éme RPIMa d’aller visiter les tribus indépendantistes, de faire la coutume et de disputer des matchs de foot avec les villageois, au grand plaisir de tous. Ce style de maintient de l’ordre va porter ses fruits.
Le « 8 » restera six mois sur le « caillou » en 1987 et y reviendra en 1988 avec le COL Jean-Claude LAFOURCADE.
Au Tchad en 1989 les choses évoluent encore, partis entre temps, les français y sont rappelés, c’est l’opération EPERVIER le COL Jean-Claude THOMANN commande. La mission est inchangée, dissuader toute velléité d’invasion. Le « 8 » y revient pour vivre une de ses missions les plus ingrate et éprouvante, récupérer les centaines de corps disséminés au Niger dans un coin de désert du Ténéré après l’attentat sur DC 10 détruit en plein vol. L’horreur se mêle à l’impuissance et pendant de longues semaines les hommes de Castres vont évacuer les cadavres des passagers et de l’équipage dans des conditions effroyables, sous un soleil de plomb. Nullement préparés à ce genre d’action, ils vont faire l’admiration de tous.
L’année suivante, en 1990 c’est au tour du Gabon de connaître une période de troubles. L’opération REQUIN, déclenchée sans préavis permet l’évacuation des ressortissants français et étrangers de Port-gentil, menacés par les émeutiers.
Une autre rébellion s’allume au Rwanda, les belges et les français sont également menacés, le « 8 » intervient, c’est l’opération NOROIT.
1991, la guerre du golfe voit le 8°RPIMa assurer une action limitée en renforts individuel puis l’envoi de chuteurs opérationnels pour la reprise de Koweit-City. La guerre du désert étant plus l’affaire des blindés et des hélicoptères, les parachutistes n’y ont pas été employés dans leur spécificité. Il y avait de toute façon à faire ailleurs. Au Kurdistan en particulier où l’opération humanitaire LIBAGE a permis de ravitailler et protéger des milliers de kurdes chassés d’Irak. Réfugiés en altitude sous des conditions atmosphériques extrêmes, ces populations déracinées ont bénéficié d’une aide qu’ils n’espéraient pas. Là aussi les paras du « 8 » ont rencontré la misère, la détresse, le désespoir et les ont combattu avec toute l’efficacité qui les caractérise.
A peine rentré, c’est au Zaïre que des compagnies sont envoyées. Une fraction de l’armée locale s’est mutinée et comme toujours les blancs risquent leurs vies. Les ressortissants sont évacués, c’est opération BAUMIER.
1992, trente-huit ans après l’avoir quittée, le « 8 » retourne dans l’ex-indochine. Il forme, avec le COL Elrick IRASTORZA à sa tête, un des bataillons de l’APRONUC (Autorité Provisoire des Nations-Unis au Cambodge). Il s’implante dans la moitié sud du pays après avoir armé une présence simultanée dans le nord en l’absence d’un bataillon étranger. Le pays aux mille rizières accueille les français avec une chaleur et une fraternité qui les surprend. Le Cambodge est au bord de la catastrophe humanitaire, traumatisée par le génocide organisé par les Khmers Rouges.
La mission est immense, rassurer et protéger les populations avides de paix, aider les autorités locales, les agglomérations à retrouver une vie normale et dissuader les fauteurs de troubles. Les paras combattent sur plusieurs fronts, l’humanitaire sous toutes ses formes, la réorganisation des provinces de son secteur et le désarmement des Khmers Rouges réfugiés dans les montagnes et les forêts. Leurs efforts sont vite couronnés de succès, la population adhère sans restrictions à l’action de ces soldats si différents. Après six mois la séparation est difficile, mais la relève est française et fera du tout aussi bon travail.
La nostalgie de la terre jaune n’a pourtant pas le temps de s’installer dans les esprits car le canon gronde en Europe depuis déjà trop longtemps. En juillet 1994, avec un nouveau chef, le COL Guy de HAYNIN de BRY ; le 8éme RPIMa prend l’avion pour Sarajevo, la ville étouffée. C’est un autre monde qui attend les paras, un univers à la Kafka. Les compagnie s’installent en interposition, entre chiens et loups. Un autre combat est mené contre l’intransigeance, la cruauté, et la bêtise des combattants et le dénuement des citadins. La lutte contre les tireurs embusqués qui abattent les civils en pleine rue, les discussions interminables avec les belligérants pour éviter les tueries inutiles dans un affrontement qui n’a pas de sens, la garde des armes lourdes rassemblées sur proposition de l’ONU que les uns tentent de récupérer pour nourrir la guerre et enfin l’action humanitaire auprès d’une population en partie réfugiée qui manque de tout, de vêtements, de nourriture, de toits, qui va souffrir de la soif pendant un été torride et du froid lors de cet hivers 1994 où la neige ne cesse de tomber.
Les paras du « 8 » vont rentrer en janvier 1995, fatigués et tendus après avoir vécu tant de drames. Le régiment a eu des pertes, pourtant c’était une mission de paix.
En 1996 et en 1997, l’Afrique malgré une présence française permanente, va se réveiller une fois encore. En République Centrafricaine ou une partie de l’armée locale se mutine et tente d’embraser le pays. Les paras sont obligés de combattre à deux reprises pour ramener le calme. L’opération est baptisée ALMANDIN I et II. Le COL Claude REGLAT commande le régiment.
Au Congo, l’année suivante deux factions rivales s’entretuent dans la capitale. Le « 8 » va procéder à l’évacuation des européens dans des conditions extrêmement délicates. La ville est à feu et à sang, on tire au canon d’un quartier à l’autre et les ressortissants terrés dans leurs maisons sont disséminés un peu partout dans Brazzaville. C’est l’opération PELICAN I et II.
Entre temps le régiment est revenu à Sarajevo sous l’autorité de l’OTAN. L’ambiance n’est plus la même, ce que les uns et les autres se permettaient avec les Casques Bleus, ils ne peuvent plus le faire sans risques. La mission est aussi différente, il s’agit de restaurer la souveraineté territoriale de chacun en contrôlant le retrait des troupes. C’est un retour forcé à la paix. L’humanitaire a gardé sa place, car ce sont toujours les populations qui souffrent.
D’août à octobre 1998, le 8 retourne au Congo avec le COL Martial de BRAQUILANGES pour l’opération MALACHITE, mais cette fois ci, pour l’évacuation des ressortissants étrangers de l’ex-Zaïre, le pays voisin. Les blancs sont encore menacés à Kinshasa.
A la fin de l’année 1998 et jusqu’en avril 1999, le 8 va former l’ossature du Bataillon Interarmes Français en Macédoine à l’occasion de l’opération TRIDENT. La guerre fait rage au Kosovo, des milliers de réfugiés franchissent les frontières, c’est une catastrophe humanitaire qu’une fois de plus les paras ont à gérer.
L’année suivante, en 2000, c’est directement au Kosovo que le régiment de Castres va être projeté dans l’urgence pour renforcer la Brigade Multinationale nord à Mitrovica. Il partira avec le COL Michel STOLLSTEINER.
La tension augmente entre kosovars d’origine serbe et albanaise, les deux communautés sont au bord de l’affrontement. Les paras vont s’interposer dans des conditions difficiles, assurer partout une présence et rechercher les nombreuses caches d’armes dissimulées dans toute leur zone. En quatre mois, la tension va s’apaiser singulièrement et permettre à de nombreux villages de reprendre un semblant de vie normale.
2001 est une année qui revêt une importance particulière dans la vie du 8émé RPIMa qui atteint là ses cinquante ans d’existence. L’événement est commémoré de manière grandiose avec la présence d’un grand nombre d’anciens de toute les époques et la quasi totalité des chefs de corps que le régiment a eut à sa tête.
Le rythme ne se relâche pas pour autant, des unités assurent une présence au Gabon, au Sénégal et en Nouvelle-Calédonie. Le COL Jean-Pierre BOSSER succède au COL Michel STOLLSTEINER.
2002 est à peine entamé que le « 8 » revient en renfort à Mitrovica, projeté de janvier à mai et qui montre une fois de plus ce dont il est capable en mission extérieure. 2003, le régiment est projeté en République Centrafricaine. C’est l’opération BOUALI.
Le COL Didier BROUSSE succède au COL Jean-Pierre BOSSER en juillet 2003. Le régiment sera une nouvelle fois projeté au KOSOVO par une OAP, le 06 octobre 2004, renouant ainsi avec le passé. C’est l’opération DC04 dans le cadre d’un renforcement qui durera jusqu’en février 2005.
La vie d’opération n‘est pourtant qu’une facette de ses activités, il reste le quotidien. Le recrutement, la formation, l’entraînement intensif, le perfectionnement des cadres et aussi les incessantes missions de courte durée en Afrique et dans les DOM-TOM.
Bien implanté dans sa garnison depuis 1963, composante active de la vie sociale et économique, le « 8 » a vécu une consécration en 1997 lors de son parrainage avec la ville de Castres. Une première dans l’hexagone qui tend a prouvé qu’un régiment peut-être totalement intégré dans son environnement géographique et humain.
olivier- Admin
- Localisation : 34
Messages : 3867
Date d'inscription : 10/11/2009
Age : 58
Re: le 8è RPIMa REGIMENT DE PARACHUTISTES D’INFANTERIE DE MARINE
merci Daniel
merci James pour la photo
oui un grand régiment Para qui est réputé pour être
un regiment "Famille" par la cohésion et l'entraide de ses personnels
merci James pour la photo
oui un grand régiment Para qui est réputé pour être
un regiment "Famille" par la cohésion et l'entraide de ses personnels
Invité- Invité
Re: le 8è RPIMa REGIMENT DE PARACHUTISTES D’INFANTERIE DE MARINE
Tres bon Regiment comme son frere le 1er RPIMa
Kata
Kata
Bushman- Messages : 755
Date d'inscription : 11/11/2009
Re: le 8è RPIMa REGIMENT DE PARACHUTISTES D’INFANTERIE DE MARINE
Merci Daniel
de très bons régiments Pars ces RPIMa
Nesty
de très bons régiments Pars ces RPIMa
Nesty
Invité- Invité
Sujets similaires
» 21e régiment d'infanterie de marine ( 21e r i m a )
» Site du 2°Régiment d'Infanterie de Marine
» 1er régiment de hussards parachutistes (1er RHP)
» Le 6è REI ( Régiment Etranger d'Infanterie)
» Le 2e régiment étranger d'infanterie (2e REI)
» Site du 2°Régiment d'Infanterie de Marine
» 1er régiment de hussards parachutistes (1er RHP)
» Le 6è REI ( Régiment Etranger d'Infanterie)
» Le 2e régiment étranger d'infanterie (2e REI)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ven 31 Mar - 9:55 par commandoair40
» 1 septembre 2015
Mar 1 Sep - 18:39 par olivier
» Visiteurs sur le forum 2014
Mar 1 Sep - 18:34 par olivier
» Janvier 1885 - La Légion étrangère à Tuyen Quang au Tonkin.
Sam 18 Jan - 8:07 par ROBERT
» loto et bourse aux armes
Lun 13 Jan - 11:13 par Invité
» Dimanche 12 Janvier 2014
Dim 12 Jan - 12:17 par Invité
» Samedi 11Janvier 2014
Sam 11 Jan - 18:19 par Gibert j
» Le mémorial du 2°REI
Sam 11 Jan - 12:09 par Gibert j
» vendredi 10 janvier 2014
Ven 10 Jan - 20:38 par Gibert j
» Commandant Dupin
Jeu 9 Jan - 20:39 par Gibert j
» Jeudi 9 janvier 2014
Jeu 9 Jan - 20:34 par Gibert j
» Mercredi 8 Janvier 2014
Mer 8 Jan - 21:54 par Gibert j