les légionnaires du R.M.L.E. en Juillet 1916
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les légionnaires du R.M.L.E. en Juillet 1916
L'lllustration- numéro d'août 1916- donne une idée assez juste du terrain : une immense plaine ravagée, parsemée de débris et d'obus, coupée de boyaux encombrés de morts, de déchets, de détritus. On imagine un extraordinaire cloaque de soixante-dix kilomètres de long, sous un soleil de juillet.
Ce que ne restituent pas les photos, c'est l'odeur. Elle s'imagine aisément, celle d'une décharge publique en putréfaction. Pendant cinq jours, l'artillerie va s'acharner sur les lignes allemandes, bouleversant les tranchées, effaçant les collines, comblant les trous d'obus pour en creuser d'autres.
Le 1er juillet au matin, les quarante divisions montent à l'assaut. Pour des raisons d'efficacité, le front d'attaque a été limité à trente-neuf kilomètres seulement.
On peut difficilement se représenter trente-neuf kilomètres d'uniformes se précipitant en avant, baïonnette au canon, dans le fracas des
mitrailleuses, les explosions des obus, les éclatements des grenades. Les cris aussi, ponctués des sonneries de clairon. Car on attaque au clairon...
Trente-neuf kilomètres de soldats qui s'élancent.
Devant la Légion, l'infanterie coloniale fonce sur son objectif, un petit village, ou ce qui en reste, quelques pans de murs, un cloaque de rue, des squelettes d'arbres, qui s'appelle Assevillers.
A neuf heures et demie, les coloniaux annoncent :
-Objectif atteint...
C'est un exploit, En effet, malgré l'artillerie, les Allemands ont résisté farouchement, alertés par l'intensité même de la préparation de cinq jours,
ils avaient évacué leurs premières lignes pour les réoccuper dès que les tirs avaient été levés. Et alors que les quarante divisions alliées espéraient percer sans coup férir, elles ont eu la désagréable surprise d'être stoppées à peu près partout.
La Légion, enfin, a reçu l'ordre attendu, elle relèvera les Marsouins et les réservistes bretons du 39ème
Belloy, mission suicide
Le 4 juillet, le R.M.L.E. attaque à partir d'Assevillers. Objectif : un autre village, effacé du terrain par la bataille, et qui, sur la carte, s'appelle Belloy-en-Santerre.
Il se trouve que depuis des mois, les Allemands ont choisi la position exceptionnelle de ce village pour y articuler leur défense. Dominant un
glacis d'environ un kilomètre de large, Belloy-en-Santerre est fortifié, creusé de casemates enterrées et flanqué de mitrailleuses.
Attaquer à découvert Belloy-en-Santerre équivaut à se jeter délibérément sous les tirs rasants des armes ennemies.
-C'est pour ça qu'on nous a choisis, disent les gradés.
Ils ne précisent pas s'ils en sont fiers. Ou s'ils en veulent au général Berdoulat qui les a désignés pour cette mission suicide.
Ils ne sont pourtant pas désespérés, les légionnaires du R.M.L.E. Silencieusement, dans la nuit, ils se rassemblent sur les bases de départ, prêts.
A droite du Régiment, deux compagnies : la 9ème et la 11ème.
-En avant ! Le clairon sonne " le Boudin ", puis les notes plus rapides de la charge. Ensemble, les compagnies s'élancent. Le terrain, bosselé, envahi de ronces à demi calcinées supporte mal le pas de charge. Aussi, en ordre dispersé, les légionnaires, avancent sur Belloy. Les mitrailleuses ennemies n'ont pas tiré. Pas encore, Mais il y a huit cents mètres à couvrir.
Et puis, alors que les compagnies sont à trois cents mètres du but, les Allemands ouvrent le feu. Prise en enfilade par un tir meurtrier, la 11ème
compagnie a tout de suite de nombreux blessés. Elle perd tous ses officiers, fauchés sur quelques mètres, puis ses sous-officiers, venus en tête. Cloués au sol au milieu des herbes folles d'un champ inculte, les hommes rampent, s'appellent, se regroupent. Des blessés se plaignent,
les infirmiers, débordés, essaient de faire au mieux. Tout à coup, du village. leur parvient le son fameux du clairon jouant" le Boudin" .
-Aussitôt, raconte le capitaine de Tschamer, un baron suisse qui se couvrira de gloire au Maroc, les légionnaires se lèvent et, en criant " Vive la France" reprennent l'assaut interrompu.
En quelques minutes, la corne sud du village est enlevée.
Durant cette attaque a été tué. sous le numéro matricule 19522, le poète américain Alan Seegers qui, la veille de l'attaque, avait écrit :
" J'ai un rendez-vous avec la mort. Près de quelque redoute disputée âprement. Quand reviendra le printemps aux ombres mouvantes Et que les fleurs des pommiers imprégneront l'air J'ai un rendez-vous avec la Mort... "
A Belloy-en-Santerre, la Légion perdit, en quelques heures, 25 officiers, 844 hommes. Le tiers de son effectif.
Pourtant, malgré les quarante divisions. l'offensive piétine. Elle se poursuivra encore pendant quatre mois. au prix de combien de morts ?
Le 5 novembre. quand enfin les Alliés décideront la fin de l'offensive. le front de la Somme aura été enfoncé, au mieux. de dix kilomètres à peine.
Ce que ne restituent pas les photos, c'est l'odeur. Elle s'imagine aisément, celle d'une décharge publique en putréfaction. Pendant cinq jours, l'artillerie va s'acharner sur les lignes allemandes, bouleversant les tranchées, effaçant les collines, comblant les trous d'obus pour en creuser d'autres.
Le 1er juillet au matin, les quarante divisions montent à l'assaut. Pour des raisons d'efficacité, le front d'attaque a été limité à trente-neuf kilomètres seulement.
On peut difficilement se représenter trente-neuf kilomètres d'uniformes se précipitant en avant, baïonnette au canon, dans le fracas des
mitrailleuses, les explosions des obus, les éclatements des grenades. Les cris aussi, ponctués des sonneries de clairon. Car on attaque au clairon...
Trente-neuf kilomètres de soldats qui s'élancent.
Devant la Légion, l'infanterie coloniale fonce sur son objectif, un petit village, ou ce qui en reste, quelques pans de murs, un cloaque de rue, des squelettes d'arbres, qui s'appelle Assevillers.
A neuf heures et demie, les coloniaux annoncent :
-Objectif atteint...
C'est un exploit, En effet, malgré l'artillerie, les Allemands ont résisté farouchement, alertés par l'intensité même de la préparation de cinq jours,
ils avaient évacué leurs premières lignes pour les réoccuper dès que les tirs avaient été levés. Et alors que les quarante divisions alliées espéraient percer sans coup férir, elles ont eu la désagréable surprise d'être stoppées à peu près partout.
La Légion, enfin, a reçu l'ordre attendu, elle relèvera les Marsouins et les réservistes bretons du 39ème
Belloy, mission suicide
Le 4 juillet, le R.M.L.E. attaque à partir d'Assevillers. Objectif : un autre village, effacé du terrain par la bataille, et qui, sur la carte, s'appelle Belloy-en-Santerre.
Il se trouve que depuis des mois, les Allemands ont choisi la position exceptionnelle de ce village pour y articuler leur défense. Dominant un
glacis d'environ un kilomètre de large, Belloy-en-Santerre est fortifié, creusé de casemates enterrées et flanqué de mitrailleuses.
Attaquer à découvert Belloy-en-Santerre équivaut à se jeter délibérément sous les tirs rasants des armes ennemies.
-C'est pour ça qu'on nous a choisis, disent les gradés.
Ils ne précisent pas s'ils en sont fiers. Ou s'ils en veulent au général Berdoulat qui les a désignés pour cette mission suicide.
Ils ne sont pourtant pas désespérés, les légionnaires du R.M.L.E. Silencieusement, dans la nuit, ils se rassemblent sur les bases de départ, prêts.
A droite du Régiment, deux compagnies : la 9ème et la 11ème.
-En avant ! Le clairon sonne " le Boudin ", puis les notes plus rapides de la charge. Ensemble, les compagnies s'élancent. Le terrain, bosselé, envahi de ronces à demi calcinées supporte mal le pas de charge. Aussi, en ordre dispersé, les légionnaires, avancent sur Belloy. Les mitrailleuses ennemies n'ont pas tiré. Pas encore, Mais il y a huit cents mètres à couvrir.
Et puis, alors que les compagnies sont à trois cents mètres du but, les Allemands ouvrent le feu. Prise en enfilade par un tir meurtrier, la 11ème
compagnie a tout de suite de nombreux blessés. Elle perd tous ses officiers, fauchés sur quelques mètres, puis ses sous-officiers, venus en tête. Cloués au sol au milieu des herbes folles d'un champ inculte, les hommes rampent, s'appellent, se regroupent. Des blessés se plaignent,
les infirmiers, débordés, essaient de faire au mieux. Tout à coup, du village. leur parvient le son fameux du clairon jouant" le Boudin" .
-Aussitôt, raconte le capitaine de Tschamer, un baron suisse qui se couvrira de gloire au Maroc, les légionnaires se lèvent et, en criant " Vive la France" reprennent l'assaut interrompu.
En quelques minutes, la corne sud du village est enlevée.
Durant cette attaque a été tué. sous le numéro matricule 19522, le poète américain Alan Seegers qui, la veille de l'attaque, avait écrit :
" J'ai un rendez-vous avec la mort. Près de quelque redoute disputée âprement. Quand reviendra le printemps aux ombres mouvantes Et que les fleurs des pommiers imprégneront l'air J'ai un rendez-vous avec la Mort... "
A Belloy-en-Santerre, la Légion perdit, en quelques heures, 25 officiers, 844 hommes. Le tiers de son effectif.
Pourtant, malgré les quarante divisions. l'offensive piétine. Elle se poursuivra encore pendant quatre mois. au prix de combien de morts ?
Le 5 novembre. quand enfin les Alliés décideront la fin de l'offensive. le front de la Somme aura été enfoncé, au mieux. de dix kilomètres à peine.
Re: les légionnaires du R.M.L.E. en Juillet 1916
merci Daniel
et respect pour tout ses combattants
et respect pour tout ses combattants
olivier- Admin
- Localisation : 34
Messages : 3867
Date d'inscription : 10/11/2009
Age : 58
Re: les légionnaires du R.M.L.E. en Juillet 1916
Merci Daniel
cette terrible bataille aura fait
cette terrible bataille aura fait
419 654 Britanniques dont 206 000 morts ou disparus 202 567 Français dont 66 000 morts ou disparus | 437 322 Allemands (au minimum) dont 170 000 tués |
Invité- Invité
Re: les légionnaires du R.M.L.E. en Juillet 1916
Et tous sa pour quelques mètres en lignes ennemies, car la plupart des terrains qui furent acquis, furent repris rapidement.
Cet a Belloy, que les combats furent les plus térribles.
Les combats de tranchées avais pour causses des combats a mort.
Il ne pouvais pas avoir de quartier entre eux.
Ce qui arriva en novembre 1918; fit qu'après la signature de paix, c'est hommes qui s'entretuais la veille tombèrent dans les bras l'un de l'autre. Des amitiés et des amicales entres ennemis de hier.
Le netoyage des Tranchées ce faisais d'abors a la Grenade, puis a l'arme blanche, les officiers vidais leur armes avant de prendre le poignard comme leurs soldats.
Seul des soldats d'élites avais droits a ce titre de Grenadier, sauf pour la Légion qui ne comptais que des Grenadiers.
Coté Allemans ce sont les fameux " jaggers " fusilliers d'assauts qui faisais ce travaille de " netoyeurs de tranchées "
La grenade a disque fut utilisées par les allemands avant celle a manchon ou a mains si vous prefférés.
Puis vint les 1er lances flammes.
Les netoyeurs de tranchée avait une grande estimes entres eux ils vivais, mangeais et mourrais ensembles c'est la même choses pour tous les camps. Bien que rares étais les prisonniers il falait êtres bléssé pour cella; c'est hommes étais bien soignés et bien traités par les troupes d'élites encore une fois dans les deux camps.
Cet a Belloy, que les combats furent les plus térribles.
Les combats de tranchées avais pour causses des combats a mort.
Il ne pouvais pas avoir de quartier entre eux.
Ce qui arriva en novembre 1918; fit qu'après la signature de paix, c'est hommes qui s'entretuais la veille tombèrent dans les bras l'un de l'autre. Des amitiés et des amicales entres ennemis de hier.
Le netoyage des Tranchées ce faisais d'abors a la Grenade, puis a l'arme blanche, les officiers vidais leur armes avant de prendre le poignard comme leurs soldats.
Seul des soldats d'élites avais droits a ce titre de Grenadier, sauf pour la Légion qui ne comptais que des Grenadiers.
Coté Allemans ce sont les fameux " jaggers " fusilliers d'assauts qui faisais ce travaille de " netoyeurs de tranchées "
La grenade a disque fut utilisées par les allemands avant celle a manchon ou a mains si vous prefférés.
Puis vint les 1er lances flammes.
Les netoyeurs de tranchée avait une grande estimes entres eux ils vivais, mangeais et mourrais ensembles c'est la même choses pour tous les camps. Bien que rares étais les prisonniers il falait êtres bléssé pour cella; c'est hommes étais bien soignés et bien traités par les troupes d'élites encore une fois dans les deux camps.
Invité- Invité
Re: les légionnaires du R.M.L.E. en Juillet 1916
merci p'tit sapeur
olivier- Admin
- Localisation : 34
Messages : 3867
Date d'inscription : 10/11/2009
Age : 58
Re: les légionnaires du R.M.L.E. en Juillet 1916
Merci p'tit sapeur pour cet exposé sur les nettoyeurs de tranchées. Voici une image complémentaire.
Invité- Invité
Re: les légionnaires du R.M.L.E. en Juillet 1916
Merci pour la photo, pour le casque cet exacte, il étais pratique a tout faire.
Le problème étais pour le laver, sa manquais d'eau pour le faire.
Le problème étais pour le laver, sa manquais d'eau pour le faire.
Invité- Invité
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