Cadre historique et combats initiaux
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Cadre historique et combats initiaux
Cadre historique et combats initiaux
Suite à l'attentat de Sarajevo, l'Autriche-Hongrie déclare, le 28 juillet 1914, la guerre à la Serbie. Par le jeu des alliances, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie le 1 août. Le 3 août, elle viole le territoire belge et déclare la guerre à la France. La Première Guerre Mondiale commence.
La France espère prendre sa revanche contre l'Allemagne car elle n'a pas oublié sa défaite de 1871 et l'occupation des territoires de l'est de la France.
Le mois d'août 1914
L'invasion de la Belgique
Au début de la guerre, la France tente d'attaquer son adversaire en Alsace-Lorraine en respectant sa doctrine de l'offensive à outrance mais après quelques succès initiaux comme la prise de Mulhouse, les Allemands réussissent à repousser les offensives françaises grâce notamment à une solide ligne défensive dans les Vosges. Pendant ce temps plus à l'Ouest, les Allemands mettent en place le plan Schlieffen qui doit permettre de vaincre les armées franco-britanniques en six semaines pour pouvoir ensuite se retourner vers la Russie dont l'immensité ne permet pas une mobilisation rapide des troupes. L'idée stratégique était d'éviter d'avoir a gérer simultanément deux fronts distants de deux mille kilomètres. Pour mettre en place leur plan, les troupes allemandes, sous la direction de von Moltke, doivent pénétrer en Belgique, ce qui entraîne inévitablement l'entrée en guerre du Royaume-Uni. L'intention est de déborder les Français qui ont massé leurs troupes à l'est pour ensuite les envelopper et les obliger à un armistice. La progression allemande est rapide. Le Général Joffre qui s'attend à ce que les Allemands le débordent par le Nord, n'imagine pas qu'ils puissent le faire aussi largement. L'armée belge en infériorité numérique et matérielle ne peut résister aux troupes adverses qui envahissent l'est du territoire. Les Belges espèrent tenir à Anvers et à Liège grâce à leurs ensembles fortifiés qui sont censés résister à n'importe quel obus. Mais les industries Krupp ont récemment fabriqué des mortiers de 420 mm qui en viennent à bout. Malgré cette artillerie très lourde, les Belges réussissent à immobiliser une partie de l'armée allemande qui à cette époque progresse de 30 à 50 km par jour.
La bataille des frontières
La phase dite "bataille des frontières" regroupe tous les combats de rencontre entre les armées française et les armées allemandes entre la déclaration de guerre et l'arrivée de l'aile marchande allemande au contact de la Sambre et de la Meuse. Elle se résume en des combats frontaux meurtriers sur les frontières. En effet, pour parer l'avance qui menace tout son flanc gauche, Joffre décide d'attaquer le centre allemand qu'il croît dégarni. Mais Moltke a renforcé ses VIe et VIIe Armées par six divisions en prévision d'une attaque française. De fait, l'offensive française sur Morhange menée par la 2 e armée du général de Castelnau est un échec et les divisions françaises doivent se replier vers Nancy sous la pression allemande. L'offensive en direction du Luxembourg du 22 août échoue tout autant et le lendemain, de Langle de Cary le chef de la 4e Armée ordonne lui aussi la retraite.
La bataille de la Sambre et de Charleroi
Dans le même temps, les Allemands continuent d'avancer en Belgique, débordant les places fortes. Leur IIe armée entre en contact avec la Ve Armée du général Lanrezac qui tiennent le front de Maubeuge à Dinant en passant par Charleroi avec à leur gauche le Corps expéditionnaire britannique et quelques unités belges. Après d'âpres combats de rencontre sur la Sambre entre le 20 et le 21 août, où se manifestent les errements les plus excessifs de la doctrine française et la supériorité de l'artillerie moyenne et lourde allemande, le général Lanrezac décide de se replier , le 22 août. En effet, ses deux ailes sont en passe d'être submergées. A sa gauche le Corps expéditionnaire britannique qui a rencontré la Ie armée allemande à Mons, s'est replié après un combat de rencontre aussi vif que sanglant. A sa droite, les Belges lâchent Namur et la III e armée de Von Hausen franchit la Meuse près de Dinant à droite. La IIe armée allemande qui n'a plus d'opposition franchit alors la Sambre. Malgré 4 000 prisonniers, Lanrezac a sauvé son armée d'un encerclement qui aurait probablement eu des conséquences dramatiques pour la situation des Français.
La retraite française et la poursuite allemande
Moltke, devant cette retraite générale, ordonne la poursuite, il ne laisse que quatre divisions face à Maubeuge encerclée qui tient sous le commandement du général Fournier jusqu'au 7 septembre. Cette manoeuvre fixe une partie des troupes allemandes jusqu'au 9 septembre. Au soir du 24 août toutes les armées Alliées battent en retraite à l'exception des Ie et IIe Armées qui tiennent leurs positions en Alsace et en Lorraine. La Ve Armée, marque cependant un coup d'arrêt à Guise qui relève la pression sur le Corps expéditionnaire britannique et lui permet de se rétablir puis se replier sur Cambrai. À l'est les IIIe et IVe Armées qui ont échoué dans leurs contre-offensives se replient elles aussi en suivant le mouvement. Le 26 août, la Ie armée allemande du général von Klück prend la ville de Cambrai puis celle de Crèvecœur. À l'ouest, du côté de Lille, alors que l'évacuation de la cité jugée indéfendable avait été ordonnée le 12 août le général Herment, gouverneur militaire de la place, reçoit l'ordre de tenir. Le 24 août, la population lilloise et ses élus demandent à ce qu'on n'engage pas le combat dans la ville. Les fortifications n'ont plus été mises en état depuis 1910. Peu à peu, la garnison composée de la 88e division territoriale abandonne la ville qui est finalement occupée par les Allemands le 2 septembre. (a suivre)
source Wikipédia
Suite à l'attentat de Sarajevo, l'Autriche-Hongrie déclare, le 28 juillet 1914, la guerre à la Serbie. Par le jeu des alliances, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie le 1 août. Le 3 août, elle viole le territoire belge et déclare la guerre à la France. La Première Guerre Mondiale commence.
La France espère prendre sa revanche contre l'Allemagne car elle n'a pas oublié sa défaite de 1871 et l'occupation des territoires de l'est de la France.
Le mois d'août 1914
L'invasion de la Belgique
Au début de la guerre, la France tente d'attaquer son adversaire en Alsace-Lorraine en respectant sa doctrine de l'offensive à outrance mais après quelques succès initiaux comme la prise de Mulhouse, les Allemands réussissent à repousser les offensives françaises grâce notamment à une solide ligne défensive dans les Vosges. Pendant ce temps plus à l'Ouest, les Allemands mettent en place le plan Schlieffen qui doit permettre de vaincre les armées franco-britanniques en six semaines pour pouvoir ensuite se retourner vers la Russie dont l'immensité ne permet pas une mobilisation rapide des troupes. L'idée stratégique était d'éviter d'avoir a gérer simultanément deux fronts distants de deux mille kilomètres. Pour mettre en place leur plan, les troupes allemandes, sous la direction de von Moltke, doivent pénétrer en Belgique, ce qui entraîne inévitablement l'entrée en guerre du Royaume-Uni. L'intention est de déborder les Français qui ont massé leurs troupes à l'est pour ensuite les envelopper et les obliger à un armistice. La progression allemande est rapide. Le Général Joffre qui s'attend à ce que les Allemands le débordent par le Nord, n'imagine pas qu'ils puissent le faire aussi largement. L'armée belge en infériorité numérique et matérielle ne peut résister aux troupes adverses qui envahissent l'est du territoire. Les Belges espèrent tenir à Anvers et à Liège grâce à leurs ensembles fortifiés qui sont censés résister à n'importe quel obus. Mais les industries Krupp ont récemment fabriqué des mortiers de 420 mm qui en viennent à bout. Malgré cette artillerie très lourde, les Belges réussissent à immobiliser une partie de l'armée allemande qui à cette époque progresse de 30 à 50 km par jour.
La bataille des frontières
La phase dite "bataille des frontières" regroupe tous les combats de rencontre entre les armées française et les armées allemandes entre la déclaration de guerre et l'arrivée de l'aile marchande allemande au contact de la Sambre et de la Meuse. Elle se résume en des combats frontaux meurtriers sur les frontières. En effet, pour parer l'avance qui menace tout son flanc gauche, Joffre décide d'attaquer le centre allemand qu'il croît dégarni. Mais Moltke a renforcé ses VIe et VIIe Armées par six divisions en prévision d'une attaque française. De fait, l'offensive française sur Morhange menée par la 2 e armée du général de Castelnau est un échec et les divisions françaises doivent se replier vers Nancy sous la pression allemande. L'offensive en direction du Luxembourg du 22 août échoue tout autant et le lendemain, de Langle de Cary le chef de la 4e Armée ordonne lui aussi la retraite.
La bataille de la Sambre et de Charleroi
Dans le même temps, les Allemands continuent d'avancer en Belgique, débordant les places fortes. Leur IIe armée entre en contact avec la Ve Armée du général Lanrezac qui tiennent le front de Maubeuge à Dinant en passant par Charleroi avec à leur gauche le Corps expéditionnaire britannique et quelques unités belges. Après d'âpres combats de rencontre sur la Sambre entre le 20 et le 21 août, où se manifestent les errements les plus excessifs de la doctrine française et la supériorité de l'artillerie moyenne et lourde allemande, le général Lanrezac décide de se replier , le 22 août. En effet, ses deux ailes sont en passe d'être submergées. A sa gauche le Corps expéditionnaire britannique qui a rencontré la Ie armée allemande à Mons, s'est replié après un combat de rencontre aussi vif que sanglant. A sa droite, les Belges lâchent Namur et la III e armée de Von Hausen franchit la Meuse près de Dinant à droite. La IIe armée allemande qui n'a plus d'opposition franchit alors la Sambre. Malgré 4 000 prisonniers, Lanrezac a sauvé son armée d'un encerclement qui aurait probablement eu des conséquences dramatiques pour la situation des Français.
La retraite française et la poursuite allemande
Moltke, devant cette retraite générale, ordonne la poursuite, il ne laisse que quatre divisions face à Maubeuge encerclée qui tient sous le commandement du général Fournier jusqu'au 7 septembre. Cette manoeuvre fixe une partie des troupes allemandes jusqu'au 9 septembre. Au soir du 24 août toutes les armées Alliées battent en retraite à l'exception des Ie et IIe Armées qui tiennent leurs positions en Alsace et en Lorraine. La Ve Armée, marque cependant un coup d'arrêt à Guise qui relève la pression sur le Corps expéditionnaire britannique et lui permet de se rétablir puis se replier sur Cambrai. À l'est les IIIe et IVe Armées qui ont échoué dans leurs contre-offensives se replient elles aussi en suivant le mouvement. Le 26 août, la Ie armée allemande du général von Klück prend la ville de Cambrai puis celle de Crèvecœur. À l'ouest, du côté de Lille, alors que l'évacuation de la cité jugée indéfendable avait été ordonnée le 12 août le général Herment, gouverneur militaire de la place, reçoit l'ordre de tenir. Le 24 août, la population lilloise et ses élus demandent à ce qu'on n'engage pas le combat dans la ville. Les fortifications n'ont plus été mises en état depuis 1910. Peu à peu, la garnison composée de la 88e division territoriale abandonne la ville qui est finalement occupée par les Allemands le 2 septembre. (a suivre)
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Re: Cadre historique et combats initiaux
La préparation à la bataille de la Marne
Joffre garde malgré tout le moral, et dans son rapport au ministre Adolphe Messimy, il affirme que l'armée française peut encore lancer une contre-attaque victorieuse. Toutefois, il est aussi conscient du fait qu'il doit d'abord céder du terrain pour la réussir.
Dans un premier temps et face à tous ces replis, il critique vertement ses généraux qu'il estime ne pas avoir été assez offensifs. Il prend des sanctions et limoge, parfois un peu trop hâtivement, ceux qu'il juge incompétents dont le général Lanrezac qui est remplacé par le général Franchet d'Espérey.
Dans un deuxième temps, il prévoit une première ligne de résistance sur la Somme et l'Aisne et il demande aux généraux de mener des combats de retardements pour ralentir l'ennemi et lui permettre de mettre en place à temps ces nouvelles positions.
•Pour préparer sa contre-attaque, Joffre crée la VIe Armée dans la région parisienne, elle est placée sous le commandement du général Maunoury. Les hommes qui la composent viennent principalement de Lorraine. Son intention est d'utiliser cette armée pour porter un coup d'arrêt à la Ie armée du général von Kluck.
•Au centre du dispositif français, une nouvelle armée (la IXe) est créée et placée sous le commandement du général Foch. Elle doit empêcher les allemands de percer entre Ve et IVe armée dans la région des Marais de St Gond.
•Le chef français demande aussi au Corps expéditionnaire britannique de constituer une ligne de résistance sur la Marne pour se préparer à une contre-offensive lorsque le coup d'arrêt aura été porté.
Entre temps, les combats de retardement continuent. Von Bülow (IIe armée) et le duc de Wurtemberg progressent à l'ouest du dispositif allemand. Cependant, ils doivent prendre en compte les difficultés de von Hausen (IIIe armée) qui progresse plus lentement dans la région de la Meuse.
La bataille de la Marne
Taxi de la Marne exposé à l'Hôtel des Invalides
Malgré la surprise et la fatigue, les troupes alliées retraitent en ordre après leur défaite sur les frontières, le Corps expéditionnaire britannique planifie déjà son repli vers les ports de la Manche, pour un éventuel ré-embarquement. Le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, rencontre alors Lord Kitchener pour proposer une contre-attaque commune généralisée lorsque les Allemands arriveront sur la Marne.Le 2 septembre des aviateurs découvrent que la Ie armée allemande, la plus à l'ouest, celle de Alexandre von Klück, infléchit son offensive vers l'Est et n'effectue pas le mouvement prévu par le plan Schlieffen d'enveloppement de Paris par l'Ouest. L'idée stratégique est d'envelopper les cinq armées étalées des Vosges à la Brie pour les contourner par le Sud sans avoir à effectuer un mouvement tournant trop large et trop coûteux pour des armées allemandes éprouvées et aux lignes de commandement et logistiques trop étirées. La VIe Armée se concentre le long de la Marne, entre Nanteuil-le-Haudouin et Meaux dans l'après-midi du 5 septembre. Elle prend contact avec les Allemands à partir du 7 septembre et soutient son effort jusqu'au 9, grâce, entre autres, à l'envoi d'urgence de 10 000 hommes de la garnison de Paris, dont près de 6 000 sont transportés par six cents taxis de la capitale réquisitionnés par le général Gallieni.
Finalement, le 9 septembre, bien que sa progression ne soit pas significative, elle oblige von Kluck (Ie armée allemande) à utiliser une trop grand partie de son potentiel sur son flanc ouest et ralentit sensiblement sa progression vers le sud. Une brèche d'environ 50 km avec la IIe armée de Karl von Bülow, située sur sa droite et qui continue à progresser s'ouvre. Profitant de cette ouverture, la Ve Armée française et le Corps expéditionnaire britannique attaquent les deux armées allemandes sur leurs flancs exposés. Désorganisées par cette manœuvre, épuisées par leurs précédentes avancées et légèrement inférieures en nombre, elles sont contraintes à l'arrêt puis au repli, jusqu'au 13 septembre.
Suites et conséquences
Ce coup d'arrêt marque l'échec de la manœuvre Schlieffen. Mais, selon le mot du Général Chambe, alors jeune officier de cavalerie, "ce fut une bataille gagnée mais une victoire perdue". En effet, si les armées franco-britanniques mirent alors un terme à l'avancée irrésistible des armées allemandes commandées par von Klück, von Bülow et von Moltke, elles ne purent ou ne surent exploiter cet avantage en repoussant ces armées hors du territoire français. En effet, d'une part, elles étaient trop épuisées pour reprendre une quelconque offensive. D'autre part, les Allemands avaient, dès les premiers signes d'un repli, constitué des lignes de défense sur des points tactiquement favorables à quelques dizaines de kilomètres au nord, induisant dans un premier temps une stabilisation durable du front, et, dans un deuxième temps, la manoeuvre connue sous le nom de course à la mer.
source Wikipédia
Joffre garde malgré tout le moral, et dans son rapport au ministre Adolphe Messimy, il affirme que l'armée française peut encore lancer une contre-attaque victorieuse. Toutefois, il est aussi conscient du fait qu'il doit d'abord céder du terrain pour la réussir.
Dans un premier temps et face à tous ces replis, il critique vertement ses généraux qu'il estime ne pas avoir été assez offensifs. Il prend des sanctions et limoge, parfois un peu trop hâtivement, ceux qu'il juge incompétents dont le général Lanrezac qui est remplacé par le général Franchet d'Espérey.
Dans un deuxième temps, il prévoit une première ligne de résistance sur la Somme et l'Aisne et il demande aux généraux de mener des combats de retardements pour ralentir l'ennemi et lui permettre de mettre en place à temps ces nouvelles positions.
•Pour préparer sa contre-attaque, Joffre crée la VIe Armée dans la région parisienne, elle est placée sous le commandement du général Maunoury. Les hommes qui la composent viennent principalement de Lorraine. Son intention est d'utiliser cette armée pour porter un coup d'arrêt à la Ie armée du général von Kluck.
•Au centre du dispositif français, une nouvelle armée (la IXe) est créée et placée sous le commandement du général Foch. Elle doit empêcher les allemands de percer entre Ve et IVe armée dans la région des Marais de St Gond.
•Le chef français demande aussi au Corps expéditionnaire britannique de constituer une ligne de résistance sur la Marne pour se préparer à une contre-offensive lorsque le coup d'arrêt aura été porté.
Entre temps, les combats de retardement continuent. Von Bülow (IIe armée) et le duc de Wurtemberg progressent à l'ouest du dispositif allemand. Cependant, ils doivent prendre en compte les difficultés de von Hausen (IIIe armée) qui progresse plus lentement dans la région de la Meuse.
La bataille de la Marne
Taxi de la Marne exposé à l'Hôtel des Invalides
Malgré la surprise et la fatigue, les troupes alliées retraitent en ordre après leur défaite sur les frontières, le Corps expéditionnaire britannique planifie déjà son repli vers les ports de la Manche, pour un éventuel ré-embarquement. Le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, rencontre alors Lord Kitchener pour proposer une contre-attaque commune généralisée lorsque les Allemands arriveront sur la Marne.Le 2 septembre des aviateurs découvrent que la Ie armée allemande, la plus à l'ouest, celle de Alexandre von Klück, infléchit son offensive vers l'Est et n'effectue pas le mouvement prévu par le plan Schlieffen d'enveloppement de Paris par l'Ouest. L'idée stratégique est d'envelopper les cinq armées étalées des Vosges à la Brie pour les contourner par le Sud sans avoir à effectuer un mouvement tournant trop large et trop coûteux pour des armées allemandes éprouvées et aux lignes de commandement et logistiques trop étirées. La VIe Armée se concentre le long de la Marne, entre Nanteuil-le-Haudouin et Meaux dans l'après-midi du 5 septembre. Elle prend contact avec les Allemands à partir du 7 septembre et soutient son effort jusqu'au 9, grâce, entre autres, à l'envoi d'urgence de 10 000 hommes de la garnison de Paris, dont près de 6 000 sont transportés par six cents taxis de la capitale réquisitionnés par le général Gallieni.
Finalement, le 9 septembre, bien que sa progression ne soit pas significative, elle oblige von Kluck (Ie armée allemande) à utiliser une trop grand partie de son potentiel sur son flanc ouest et ralentit sensiblement sa progression vers le sud. Une brèche d'environ 50 km avec la IIe armée de Karl von Bülow, située sur sa droite et qui continue à progresser s'ouvre. Profitant de cette ouverture, la Ve Armée française et le Corps expéditionnaire britannique attaquent les deux armées allemandes sur leurs flancs exposés. Désorganisées par cette manœuvre, épuisées par leurs précédentes avancées et légèrement inférieures en nombre, elles sont contraintes à l'arrêt puis au repli, jusqu'au 13 septembre.
Suites et conséquences
Ce coup d'arrêt marque l'échec de la manœuvre Schlieffen. Mais, selon le mot du Général Chambe, alors jeune officier de cavalerie, "ce fut une bataille gagnée mais une victoire perdue". En effet, si les armées franco-britanniques mirent alors un terme à l'avancée irrésistible des armées allemandes commandées par von Klück, von Bülow et von Moltke, elles ne purent ou ne surent exploiter cet avantage en repoussant ces armées hors du territoire français. En effet, d'une part, elles étaient trop épuisées pour reprendre une quelconque offensive. D'autre part, les Allemands avaient, dès les premiers signes d'un repli, constitué des lignes de défense sur des points tactiquement favorables à quelques dizaines de kilomètres au nord, induisant dans un premier temps une stabilisation durable du front, et, dans un deuxième temps, la manoeuvre connue sous le nom de course à la mer.
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Invité- Invité
Re: Cadre historique et combats initiaux
La Première Guerre mondiale est un conflit militaire qui s'est principalement déroulé en Europe de 1914 à 1918. Un des évènements marquants du XXe siècle, cette guerre (parfois qualifiée de totale) a atteint une échelle et une intensité inconnues jusqu'alors. Elle a mis en jeu plus de soldats, provoqué plus de décès et causé plus de destruction matérielle que toute guerre antérieure. Plus de 60 millions de soldats y ont pris part. Pendant cette guerre, environ 10 millions de personnes sont décédées et environ 20 millions sont devenues invalides. D'autres évènements survenus pendant cette période : le génocide arménien (1915-1916), la première Bataille de l'Atlantique (1917), la Révolution russe (1917) et la grippe de 1918, ont augmenté la détresse des populations civiles. Pour toutes ces raisons, cette époque a marqué de façon indélébile ceux qui l'ont vécue.
Cette guerre a amené de profonds changements géopolitiques, lesquels ont profondément modifié le cours du XXe siècle. Elle a causé l'effondrement ou la fragmentation des empires austro-hongrois, russe et ottoman. L'Empire allemand a disparu et l'Allemagne a vu son territoire réduit. Conséquemment, les cartes de l'Europe et du Moyen-Orient ont été redessinées. Des monarchies ont été remplacées par des États communistes ou par des républiques démocratiques. Pour la première fois, une institution internationale a été créée dans le but de prévenir les guerres : la Société des nations.
L'étincelle qui provoqua la guerre survint le 28 juin 1914, lorsque des Serbes bosniaques parvinrent à assassiner l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois. Les exigences de vengeance de l'Autriche-Hongrie à l'encontre du Royaume de Serbie menèrent à l'activation d'une série d'alliances qui obligèrent plusieurs puissances européennes à s'engager sur la voie de la guerre. Plusieurs de ces nations étaient à la tête d'empires s'étendant sur plusieurs continents, ce qui explique la portée mondiale du conflit.
Cette guerre fut surtout le fait de deux grandes alliances : la Triple-Entente et celle des Empires centraux. La Triple-Entente était composée de la France, de la Grande-Bretagne, de la Russie et des empires qu'elles contrôlaient en tant que grandes puissances coloniales. Plusieurs États se joignirent à cette coalition, dont le Japon en août 1914, l'Italie en avril 1915 et les États-Unis en avril 1917. La coalition des Empires centraux était initialement constituée de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie et des empires qu'elles contrôlaient. L'Empire ottoman les rejoignit en octobre 1914, suivi un an plus tard du Royaume de Bulgarie. À la fin des hostilités, seuls les Pays-Bas, la Suisse, l'Espagne, les États scandinaves et Monaco étaient demeurés officiellement neutres parmi les nations européennes, mais certaines avaient participé financièrement ou matériellement aux efforts de guerre des protagonistes.
Les combats se déroulèrent en majorité sur différents fronts qui se situèrent surtout en Europe, mais une petite partie de l’Asie et de l’Afrique, ainsi que l’Atlantique Nord subirent des conflits. Le front de l'Ouest était caractérisé par un ensemble de tranchées et de fortifications séparées par une aire surnommée le no man's land. Ces fortifications s'étendaient sur plus de 600 kilomètres, incitant à une forme de combats dénommée « guerre des tranchées ». Sur le front de l'Est, l'étendue des plaines et la faible densité ferroviaire ont empêché une stabilisation des champs de bataille, mais le conflit était tout aussi étendu. Il y a eu d'importants combats dans les Balkans, au Moyen-Orient et en Italie. La guerre s'est aussi déroulée dans les airs, mais de façon rudimentaire comparativement à la Seconde Guerre mondiale.
Cette guerre a amené de profonds changements géopolitiques, lesquels ont profondément modifié le cours du XXe siècle. Elle a causé l'effondrement ou la fragmentation des empires austro-hongrois, russe et ottoman. L'Empire allemand a disparu et l'Allemagne a vu son territoire réduit. Conséquemment, les cartes de l'Europe et du Moyen-Orient ont été redessinées. Des monarchies ont été remplacées par des États communistes ou par des républiques démocratiques. Pour la première fois, une institution internationale a été créée dans le but de prévenir les guerres : la Société des nations.
L'étincelle qui provoqua la guerre survint le 28 juin 1914, lorsque des Serbes bosniaques parvinrent à assassiner l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois. Les exigences de vengeance de l'Autriche-Hongrie à l'encontre du Royaume de Serbie menèrent à l'activation d'une série d'alliances qui obligèrent plusieurs puissances européennes à s'engager sur la voie de la guerre. Plusieurs de ces nations étaient à la tête d'empires s'étendant sur plusieurs continents, ce qui explique la portée mondiale du conflit.
Cette guerre fut surtout le fait de deux grandes alliances : la Triple-Entente et celle des Empires centraux. La Triple-Entente était composée de la France, de la Grande-Bretagne, de la Russie et des empires qu'elles contrôlaient en tant que grandes puissances coloniales. Plusieurs États se joignirent à cette coalition, dont le Japon en août 1914, l'Italie en avril 1915 et les États-Unis en avril 1917. La coalition des Empires centraux était initialement constituée de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie et des empires qu'elles contrôlaient. L'Empire ottoman les rejoignit en octobre 1914, suivi un an plus tard du Royaume de Bulgarie. À la fin des hostilités, seuls les Pays-Bas, la Suisse, l'Espagne, les États scandinaves et Monaco étaient demeurés officiellement neutres parmi les nations européennes, mais certaines avaient participé financièrement ou matériellement aux efforts de guerre des protagonistes.
Les combats se déroulèrent en majorité sur différents fronts qui se situèrent surtout en Europe, mais une petite partie de l’Asie et de l’Afrique, ainsi que l’Atlantique Nord subirent des conflits. Le front de l'Ouest était caractérisé par un ensemble de tranchées et de fortifications séparées par une aire surnommée le no man's land. Ces fortifications s'étendaient sur plus de 600 kilomètres, incitant à une forme de combats dénommée « guerre des tranchées ». Sur le front de l'Est, l'étendue des plaines et la faible densité ferroviaire ont empêché une stabilisation des champs de bataille, mais le conflit était tout aussi étendu. Il y a eu d'importants combats dans les Balkans, au Moyen-Orient et en Italie. La guerre s'est aussi déroulée dans les airs, mais de façon rudimentaire comparativement à la Seconde Guerre mondiale.
Invité- Invité
Re: Cadre historique et combats initiaux
Les origines :
Si la Première Guerre mondiale est déclenchée par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, héritier du trône d’Autriche, cet événement ne fait que cristalliser des tensions issues de contentieux antérieurs. C'est le détonateur d'une guerre préparée de longue date, aux origines plus profondes. On compte parmi les raisons structurelles un nationalisme fort, la montée des impérialismes et les volontés expansionnistes ou qui y sont associées comme l'irrédentisme italien, des conflits précédents non résolus (perte de l'Alsace-Lorraine par la France, guerres balkaniques) auxquelles s'ajoutent les rivalités économiques, un système d'alliances militaires complexe développé entre les différents pays européens au cours du XIXe siècle après la défaite napoléonienne de 1815 et le Congrès de Vienne qui s'en est suivi, des malentendus diplomatiques (l'Allemagne croyait notamment que le Royaume-Uni resterait neutre) ou encore des gouvernements instables comme le régime parlementaire en France. Le climat de tension régnant avait poussé les grandes puissances européennes dans une course aux armements et chaque état-major s'était activement préparé au conflit. L'attentat de Sarajevo va déclencher ce que l’historien Jean-Baptiste Duroselle appelle un « mécanisme » qui va entraîner presque malgré eux les protagonistes vers une guerre totale.
Impérialisme et nationalisme
La question coloniale et économique
L'impérialisme des nations européennes est rendu visible à travers la question coloniale. Depuis la conférence de Berlin de 1885, qui avait permis le partage de l'Afrique entre les grandes puissances européennes, les différends coloniaux ne vont cesser de s'accroître, entretenant par là même les tensions entre les métropoles. Tensions d'abord entre Français et Anglais en Égypte et, surtout, au Soudan avec la Crise de Fachoda en 1898 puis tensions entre la France et l'Italie sur la Tunisie en 1881, qui vont entraîner l'adhésion de l'Italie à la Triplice. Il y aura aussi tensions entre l'Angleterre et la Russie en Afghanistan et en Mandchourie. Les tensions entre la France et l'Allemagne apparaissent dès 1905 au Maroc. Depuis 1871, l'Allemagne unifiée a rattrapé, en quelques décennies, son retard économique sur le reste de l'Europe occidentale en se dotant par exemple d’une industrie très concentrée. L'Allemagne regarde donc outre-mer et vers l’Afrique où elle espère trouver des matières premières à bon marché ou même fonder des comptoirs pour écouler ses produits manufacturés. Cependant, la France et l'Angleterre se sont depuis longtemps partagées l'Afrique et l'Asie. L'Allemagne, sauf en de rares endroits comme au Cameroun, Namibie, Tanzanie, Togo ne peut obtenir de zones d’influence dans les colonies. Aussi ressent-elle comme une injustice que son industrie de plus en plus compétitive se heurte à la crainte ou à l’égoïsme des autres puissances européennes. Ne disposant pas de colonies de peuplement, Guillaume II souhaite prendre pied au Maroc au nom de la Weltpolitik. Les deux crises, en 1905 avec le Coup de Tanger et en 1911 avec le Coup d'Agadir, qui l’opposent à la France conduisent à une multiplication des incidents diplomatiques. Pour l'historien allemand Fritz Fischer, cette situation est l’une des principales causes du déclenchement du conflit. Dès 1905, le conflit semble inévitable entre la France et l'Allemagne
Les inquiétudes sont aussi d'ordre économique. Même si chaque pays développe son économie, la rivalité économique entre l'Allemagne et la France s'accroît à partir de 1912. La grande puissance industrielle allemande inquiète les États européens, car les produits allemands inondent les marchés français et britanniques. Cette rivalité économique « (a) contribué à alourdir le climat général entre les deux États et, par là même, à faciliter la rupture». Quant aux Allemands, ils s’inquiètent de la croissance économique et démographique de la puissance russe qui les amène à penser qu’ils seraient incapables de lui résister dans quelques années ; de telle sorte qu’ils ont peut-être intérêt à provoquer un conflit avant qu’il ne soit trop tard.
L’antagonisme franco-allemand puise également sa force dans l’idée de revanche et le retour à la mère patrie des provinces perdues d'Alsace-Lorraine où la résistance à l'Allemagne est forte. L'antagonisme se nourrit aussi de la crainte qu’éprouvent les Français devant la poussée démographique de l’Allemagne alors que la France connait un déclin démographique durable. Enfin, l’empereur Guillaume II est très influencé par le milieu des officiers prussiens, garant de la solidité de l’empire, tout auréolé de ses succès du milieu du XIXe siècle et qui a forgé l’unité allemande face à l’Autriche et à la France. Pour l’empereur, la guerre, un conflit localisé dans les Balkans notamment, peut être une solution pour résoudre les problèmes territoriaux de l'Allemagne et de l'Autriche.
Si la Première Guerre mondiale est déclenchée par l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, héritier du trône d’Autriche, cet événement ne fait que cristalliser des tensions issues de contentieux antérieurs. C'est le détonateur d'une guerre préparée de longue date, aux origines plus profondes. On compte parmi les raisons structurelles un nationalisme fort, la montée des impérialismes et les volontés expansionnistes ou qui y sont associées comme l'irrédentisme italien, des conflits précédents non résolus (perte de l'Alsace-Lorraine par la France, guerres balkaniques) auxquelles s'ajoutent les rivalités économiques, un système d'alliances militaires complexe développé entre les différents pays européens au cours du XIXe siècle après la défaite napoléonienne de 1815 et le Congrès de Vienne qui s'en est suivi, des malentendus diplomatiques (l'Allemagne croyait notamment que le Royaume-Uni resterait neutre) ou encore des gouvernements instables comme le régime parlementaire en France. Le climat de tension régnant avait poussé les grandes puissances européennes dans une course aux armements et chaque état-major s'était activement préparé au conflit. L'attentat de Sarajevo va déclencher ce que l’historien Jean-Baptiste Duroselle appelle un « mécanisme » qui va entraîner presque malgré eux les protagonistes vers une guerre totale.
Impérialisme et nationalisme
La question coloniale et économique
L'impérialisme des nations européennes est rendu visible à travers la question coloniale. Depuis la conférence de Berlin de 1885, qui avait permis le partage de l'Afrique entre les grandes puissances européennes, les différends coloniaux ne vont cesser de s'accroître, entretenant par là même les tensions entre les métropoles. Tensions d'abord entre Français et Anglais en Égypte et, surtout, au Soudan avec la Crise de Fachoda en 1898 puis tensions entre la France et l'Italie sur la Tunisie en 1881, qui vont entraîner l'adhésion de l'Italie à la Triplice. Il y aura aussi tensions entre l'Angleterre et la Russie en Afghanistan et en Mandchourie. Les tensions entre la France et l'Allemagne apparaissent dès 1905 au Maroc. Depuis 1871, l'Allemagne unifiée a rattrapé, en quelques décennies, son retard économique sur le reste de l'Europe occidentale en se dotant par exemple d’une industrie très concentrée. L'Allemagne regarde donc outre-mer et vers l’Afrique où elle espère trouver des matières premières à bon marché ou même fonder des comptoirs pour écouler ses produits manufacturés. Cependant, la France et l'Angleterre se sont depuis longtemps partagées l'Afrique et l'Asie. L'Allemagne, sauf en de rares endroits comme au Cameroun, Namibie, Tanzanie, Togo ne peut obtenir de zones d’influence dans les colonies. Aussi ressent-elle comme une injustice que son industrie de plus en plus compétitive se heurte à la crainte ou à l’égoïsme des autres puissances européennes. Ne disposant pas de colonies de peuplement, Guillaume II souhaite prendre pied au Maroc au nom de la Weltpolitik. Les deux crises, en 1905 avec le Coup de Tanger et en 1911 avec le Coup d'Agadir, qui l’opposent à la France conduisent à une multiplication des incidents diplomatiques. Pour l'historien allemand Fritz Fischer, cette situation est l’une des principales causes du déclenchement du conflit. Dès 1905, le conflit semble inévitable entre la France et l'Allemagne
Les inquiétudes sont aussi d'ordre économique. Même si chaque pays développe son économie, la rivalité économique entre l'Allemagne et la France s'accroît à partir de 1912. La grande puissance industrielle allemande inquiète les États européens, car les produits allemands inondent les marchés français et britanniques. Cette rivalité économique « (a) contribué à alourdir le climat général entre les deux États et, par là même, à faciliter la rupture». Quant aux Allemands, ils s’inquiètent de la croissance économique et démographique de la puissance russe qui les amène à penser qu’ils seraient incapables de lui résister dans quelques années ; de telle sorte qu’ils ont peut-être intérêt à provoquer un conflit avant qu’il ne soit trop tard.
L’antagonisme franco-allemand puise également sa force dans l’idée de revanche et le retour à la mère patrie des provinces perdues d'Alsace-Lorraine où la résistance à l'Allemagne est forte. L'antagonisme se nourrit aussi de la crainte qu’éprouvent les Français devant la poussée démographique de l’Allemagne alors que la France connait un déclin démographique durable. Enfin, l’empereur Guillaume II est très influencé par le milieu des officiers prussiens, garant de la solidité de l’empire, tout auréolé de ses succès du milieu du XIXe siècle et qui a forgé l’unité allemande face à l’Autriche et à la France. Pour l’empereur, la guerre, un conflit localisé dans les Balkans notamment, peut être une solution pour résoudre les problèmes territoriaux de l'Allemagne et de l'Autriche.
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Re: Cadre historique et combats initiaux
Les ambitions territoriales en Europe
Dans l’empire austro-hongrois, où pas moins de quarante peuples cohabitent, les velléités séparatistes sont nombreuses, liées à l'éveil des minorités nationales (Bohême, Croatie, Slavonie, Galicie, etc.) qui se manifestent depuis 1848. L’Empire ottoman, déjà très affaibli, est ébranlé par la révolution des Jeunes-Turcs en 1908. L’Autriche-Hongrie en profite pour mettre la main sur la Bosnie-Herzégovine voisine. L’Autriche-Hongrie désire continuer son expansion dans la vallée du Danube, jusqu’à la mer Noire, ou, du moins, maintenir le statu quo hérité du traité de San Stefano et du traité de Berlin. En Serbie, le nouveau roi, Pierre Ier envisage la formation d'une grande Yougoslavie, regroupant les nations qui appartiennent à l'empire austro-hongrois. Dans les Balkans, la Russie trouve un allié de poids en la Serbie, qui a l’ambition d’unifier les Slaves du sud. Le nationalisme serbe se teinte donc d’une volonté impérialiste, le panserbisme et rejoint le panslavisme russe, récoltant l’appui du tsar à ces mêmes Slaves du sud. Les Balkans, soustraits de l’Empire ottoman, sont en effet l’objet de rivalités entre les grandes puissances européennes. En 1878, suite à une révolte des Bulgares et à une intervention des Russes puis des Autrichiens, la partie nord de Balkans est détachée de l’Empire ottoman. La rivalité entre Russes et Autrichiens dans les Balkans s’accentue. En 1912 et 1913, deux guerres affectent la région : la première est tournée contre la Turquie qui perd tous ses territoires en Europe à l’exception de la Thrace orientale ; la seconde est un conflit entre la Bulgarie et les autres pays balkaniques. Elle se traduit par un importante extension du territoire et du nationalisme de la Serbie, un mécontentement de la Bulgarie, dépossédée d'une partie de son territoire et par la création, sous la pression autrichienne, d’une Albanie indépendante qui empêche la Serbie d’avoir une façade maritime.
Depuis longtemps, la Russie nourrit des ambitions face à l’Empire ottoman : posséder un accès à une mer chaude (mer Méditerranée). Cette politique passe par le contrôle des détroits. Dans cet Empire russe, les Polonais sont privés d’État souverain et se trouvent partagés entre les empires russe, allemand et austro-hongrois. En Allemagne et en Angleterre, dès le début du XXème siècle, l'essor industriel et la remilitarisation se sont accentués et l'Allemagne a des intérêts dans l’Empire ottoman.
L’Italie, unifiée depuis 1860, a donné à la France, à la suite de la victoire de la France sur l’Autriche, la Savoie et le comté de Nice. Malgré un fort courant pacifiste, l’Italie veut prendre au voisin autrichien, avec lequel elle a un vieux contentieux, des territoires qu’elle considère comme italiens, les Terres irrédentes, car majoritairement italophones. Elle désire s’étendre en Dalmatie, liée historiquement à l'Italie et où l’on parle aussi italien, et contrôler la mer Adriatique, à l’instar de ce qu'a fait la République de Venise, et ce d’autant plus que ses tentatives de conquête d’un empire colonial africain ont échoué après la débâcle d’Adoua en Abyssinie en 1896. Seule une partie du Tigré a été rattachée à l’Érythrée déjà italienne, ainsi que la Somalie. La Libye est devenue colonie italienne en 1911 à la suite de la guerre italo-turque.
Dans l’empire austro-hongrois, où pas moins de quarante peuples cohabitent, les velléités séparatistes sont nombreuses, liées à l'éveil des minorités nationales (Bohême, Croatie, Slavonie, Galicie, etc.) qui se manifestent depuis 1848. L’Empire ottoman, déjà très affaibli, est ébranlé par la révolution des Jeunes-Turcs en 1908. L’Autriche-Hongrie en profite pour mettre la main sur la Bosnie-Herzégovine voisine. L’Autriche-Hongrie désire continuer son expansion dans la vallée du Danube, jusqu’à la mer Noire, ou, du moins, maintenir le statu quo hérité du traité de San Stefano et du traité de Berlin. En Serbie, le nouveau roi, Pierre Ier envisage la formation d'une grande Yougoslavie, regroupant les nations qui appartiennent à l'empire austro-hongrois. Dans les Balkans, la Russie trouve un allié de poids en la Serbie, qui a l’ambition d’unifier les Slaves du sud. Le nationalisme serbe se teinte donc d’une volonté impérialiste, le panserbisme et rejoint le panslavisme russe, récoltant l’appui du tsar à ces mêmes Slaves du sud. Les Balkans, soustraits de l’Empire ottoman, sont en effet l’objet de rivalités entre les grandes puissances européennes. En 1878, suite à une révolte des Bulgares et à une intervention des Russes puis des Autrichiens, la partie nord de Balkans est détachée de l’Empire ottoman. La rivalité entre Russes et Autrichiens dans les Balkans s’accentue. En 1912 et 1913, deux guerres affectent la région : la première est tournée contre la Turquie qui perd tous ses territoires en Europe à l’exception de la Thrace orientale ; la seconde est un conflit entre la Bulgarie et les autres pays balkaniques. Elle se traduit par un importante extension du territoire et du nationalisme de la Serbie, un mécontentement de la Bulgarie, dépossédée d'une partie de son territoire et par la création, sous la pression autrichienne, d’une Albanie indépendante qui empêche la Serbie d’avoir une façade maritime.
Depuis longtemps, la Russie nourrit des ambitions face à l’Empire ottoman : posséder un accès à une mer chaude (mer Méditerranée). Cette politique passe par le contrôle des détroits. Dans cet Empire russe, les Polonais sont privés d’État souverain et se trouvent partagés entre les empires russe, allemand et austro-hongrois. En Allemagne et en Angleterre, dès le début du XXème siècle, l'essor industriel et la remilitarisation se sont accentués et l'Allemagne a des intérêts dans l’Empire ottoman.
L’Italie, unifiée depuis 1860, a donné à la France, à la suite de la victoire de la France sur l’Autriche, la Savoie et le comté de Nice. Malgré un fort courant pacifiste, l’Italie veut prendre au voisin autrichien, avec lequel elle a un vieux contentieux, des territoires qu’elle considère comme italiens, les Terres irrédentes, car majoritairement italophones. Elle désire s’étendre en Dalmatie, liée historiquement à l'Italie et où l’on parle aussi italien, et contrôler la mer Adriatique, à l’instar de ce qu'a fait la République de Venise, et ce d’autant plus que ses tentatives de conquête d’un empire colonial africain ont échoué après la débâcle d’Adoua en Abyssinie en 1896. Seule une partie du Tigré a été rattachée à l’Érythrée déjà italienne, ainsi que la Somalie. La Libye est devenue colonie italienne en 1911 à la suite de la guerre italo-turque.
Dernière édition par BAD BOY le Mar 10 Nov - 21:19, édité 1 fois
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Re: Cadre historique et combats initiaux
Les systèmes d’alliances
siècle. Deux grands systèmes d'alliances se dessinent. La Triplice, plus ancienne, est l’œuvre du chancelier prussien Otto von Bismarck. Conscient de l’hostilité française depuis l’annexion de l’Alsace-Lorraine, Bismarck cherche, sur le plan diplomatique, à isoler la France de la IIIe République pour l’empêcher de nouer une alliance contre le Reich. En 1879, sous son impulsion, un premier rapprochement a lieu entre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. En 1881, l’Italie demande son intégration dans l’association germano-autrichienne par opposition à la France qui a pris pied en Tunisie, territoire que l’Italie revendiquait. Le 20 mai, un accord tripartite voit donc le jour : la Triplice ou Triple-Alliance. Mais l’Italie revendique en effet le Trentin et l’Istrie les terre irrédentes sous domination autrichienne. Le traité est cependant sans cesse renouvelé même si l’attitude de l’Italie devient de plus en plus ambiguë, en particulier avec la signature d’un accord secret de neutralité avec la France en 1902. La démarche diplomatique française vis-à-vis du royaume transalpin a l’avantage d’éviter à la France de devoir combattre sur deux fronts. En 1914, l’Allemagne peut aussi compter sur la sympathie de la Turquie. La menace russe pour prendre le contrôle des détroits se précise. En effet, l’Angleterre qui, jadis, protégeait l’Empire ottoman, est maintenant alliée à la Russie. Pour la Turquie, seul un rapprochement avec l’Allemagne de Guillaume II peut la sortir de son isolement. Elle a ainsi pu trouver des sympathies auprès des peuples colonisés dans tout le bassin de la Méditerranée, du Caucase à Marrakech.
La France finit cependant par sortir de son isolement. Le 27 août 1891, une convention militaire secrète est signée entre la France et la Russie après le lancement du premier emprunt russe sur la place de Paris. Ce choix diplomatique est dicté par les impératifs de la politique internationale. Cet accord est officialisé le 27 décembre 1893. L’alliance franco-russe est renforcée en 1912 et prévoit une alliance défensive entre les deux pays. La France bénéficie ainsi d’un allié de poids, notamment sur le plan démographique et stratégique, avec la possibilité d’un deuxième front à l’est de l’Allemagne, ou d’un front en Inde en cas de guerre avec l’Angleterre, tandis que l’empire tsariste peut moderniser l’économie et l’armée du pays grâce aux capitaux français. Après la crise de Fachoda en 1898 entre Français et Anglais, les deux États ont réglé leurs différends coloniaux. En 1904, inquiet des progrès économiques et commerciaux de l’Empire allemand et de la puissance acquise sur mer par la flotte allemande, le Royaume-Uni accepte enfin de sortir de son isolement. Théophile Delcassé, alors ministre des Affaires étrangères français, réussit le rapprochement franco-anglais avec la signature de l’Entente cordiale en 1904. Celle-ci n’est pas un traité d’alliance liant les deux pays, mais leur destin est de plus en plus imbriqué. Enfin, en 1907, à l’instigation de la France, le Royaume-Uni et la Russie règlent leurs contentieux en Asie en délimitant leurs zones d’influences respectives en Perse, en Afghanistan et en Chine. Ainsi naît la Triple-Entente.
siècle. Deux grands systèmes d'alliances se dessinent. La Triplice, plus ancienne, est l’œuvre du chancelier prussien Otto von Bismarck. Conscient de l’hostilité française depuis l’annexion de l’Alsace-Lorraine, Bismarck cherche, sur le plan diplomatique, à isoler la France de la IIIe République pour l’empêcher de nouer une alliance contre le Reich. En 1879, sous son impulsion, un premier rapprochement a lieu entre l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie. En 1881, l’Italie demande son intégration dans l’association germano-autrichienne par opposition à la France qui a pris pied en Tunisie, territoire que l’Italie revendiquait. Le 20 mai, un accord tripartite voit donc le jour : la Triplice ou Triple-Alliance. Mais l’Italie revendique en effet le Trentin et l’Istrie les terre irrédentes sous domination autrichienne. Le traité est cependant sans cesse renouvelé même si l’attitude de l’Italie devient de plus en plus ambiguë, en particulier avec la signature d’un accord secret de neutralité avec la France en 1902. La démarche diplomatique française vis-à-vis du royaume transalpin a l’avantage d’éviter à la France de devoir combattre sur deux fronts. En 1914, l’Allemagne peut aussi compter sur la sympathie de la Turquie. La menace russe pour prendre le contrôle des détroits se précise. En effet, l’Angleterre qui, jadis, protégeait l’Empire ottoman, est maintenant alliée à la Russie. Pour la Turquie, seul un rapprochement avec l’Allemagne de Guillaume II peut la sortir de son isolement. Elle a ainsi pu trouver des sympathies auprès des peuples colonisés dans tout le bassin de la Méditerranée, du Caucase à Marrakech.
La France finit cependant par sortir de son isolement. Le 27 août 1891, une convention militaire secrète est signée entre la France et la Russie après le lancement du premier emprunt russe sur la place de Paris. Ce choix diplomatique est dicté par les impératifs de la politique internationale. Cet accord est officialisé le 27 décembre 1893. L’alliance franco-russe est renforcée en 1912 et prévoit une alliance défensive entre les deux pays. La France bénéficie ainsi d’un allié de poids, notamment sur le plan démographique et stratégique, avec la possibilité d’un deuxième front à l’est de l’Allemagne, ou d’un front en Inde en cas de guerre avec l’Angleterre, tandis que l’empire tsariste peut moderniser l’économie et l’armée du pays grâce aux capitaux français. Après la crise de Fachoda en 1898 entre Français et Anglais, les deux États ont réglé leurs différends coloniaux. En 1904, inquiet des progrès économiques et commerciaux de l’Empire allemand et de la puissance acquise sur mer par la flotte allemande, le Royaume-Uni accepte enfin de sortir de son isolement. Théophile Delcassé, alors ministre des Affaires étrangères français, réussit le rapprochement franco-anglais avec la signature de l’Entente cordiale en 1904. Celle-ci n’est pas un traité d’alliance liant les deux pays, mais leur destin est de plus en plus imbriqué. Enfin, en 1907, à l’instigation de la France, le Royaume-Uni et la Russie règlent leurs contentieux en Asie en délimitant leurs zones d’influences respectives en Perse, en Afghanistan et en Chine. Ainsi naît la Triple-Entente.
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Re: Cadre historique et combats initiaux
Stratégies et course aux armements
Sur le plan stratégique, le haut état-major allemand élabore un nouveau plan militaire entre 1898 et 1905. Contrainte de combattre sur deux fronts en cas de guerre, l’Allemagne choisit en conséquence de faire porter tous ses efforts sur une rapide victoire à l’ouest. La crainte d'un encerclement est le cauchemar de l'Allemagne. Le plan Schlieffen prévoit donc de mener une blitzkrieg sur le front de l’Ouest, en France et en Belgique, alors qu’une petite partie des troupes allemandes et la totalité des troupes austro-hongroises garderaient le front de l’Est, qui ne serait pas directement menacé par la Russie à cause de la lenteur de la mobilisation. Avec ce plan, l’Allemagne pense défaire la France en six semaines. Pour qu'il puisse réussir, c'est-à-dire pour que l'armée allemande puisse prendre à revers l'armée française, les Allemands font le pari de violer délibérément la neutralité de la Belgique garantie par des traités internationaux que l'Allemagne avait pourtant signés. Une fois la victoire acquise à l'ouest, les armées allemandes comptent se retourner contre la Russie et l'anéantir. Les Allemands craignent plus la France que la Russie. Ce plan élaboré oblige cependant l’Allemagne de Guillaume II à prendre l’initiative des opérations militaires.
De son côté, la France met sur pied à partir de 1913 le plan XVII qui, respectant la neutralité belge, prévoit d’attaquer l’Allemagne par la Lorraine sur un terrain moins favorable que les plaines de Flandre. Enfin, les Britanniques sous l'impulsion de Henry Hughes Wilson, directeur des opérations militaires au Ministère de la Guerre, adoptèrent un plan de débarquement du Corps expéditionnaire britannique en France en cas d'attaque allemande. L'état-major de la Royal Navy s'opposait à cette idée, car cela serait trop long à mettre en œuvre ; les Allemands seraient à mi-chemin de Paris le temps d'agir. En plus, les quatre à six divisions que les Britanniques seraient susceptibles de mettre sur pied auraient peu de poids dans une guerre où chaque camp alignait entre 70 et 80 divisions. Ils préféraient garder l'armée au pays, pour être débarquée à Anvers ou sur la côte allemande, lorsque cela serait opportun. Les arguments de Wilson, expliquant que la grande qualité des soldats britanniques et leur utilisation pour renforcer le flanc gauche des Français pour s'opposer à la puissante aile droite des Allemands suivant le plan Schlieffen, aurait un effet hors de proportion avec les effectifs impliqués, convainquirent le gouvernement.
Dans les deux camps, la course aux armements s’accélère et il y a surenchère dans la préparation de la guerre. Les dépenses consacrées aux armées s’envolent. Les fortifications frontalières (du moins à la fin du XIXe siècle), l’artillerie (le fameux canon de 75 de l’armée française) et les flottes de guerre (le Dreadnought britannique) absorbent une bonne partie des crédits militaires. Le matériel est modernisé et la durée du service militaire allongée dans plusieurs pays : en France, la durée du service militaire passe à 3 ans en août 1913 pour pallier (dans une certaine mesure) l’infériorité numérique de la France face à l’Allemagne. En effet, si, en 1870, les deux pays avaient une population quasi-identique, en 1914 l’Allemagne comprenait une population de 67 millions, tandis que la France, ayant à peine comblé la perte de l’Alsace-Lorraine, était peuplée d'environ 40 millions d’habitants.
Sur le plan stratégique, le haut état-major allemand élabore un nouveau plan militaire entre 1898 et 1905. Contrainte de combattre sur deux fronts en cas de guerre, l’Allemagne choisit en conséquence de faire porter tous ses efforts sur une rapide victoire à l’ouest. La crainte d'un encerclement est le cauchemar de l'Allemagne. Le plan Schlieffen prévoit donc de mener une blitzkrieg sur le front de l’Ouest, en France et en Belgique, alors qu’une petite partie des troupes allemandes et la totalité des troupes austro-hongroises garderaient le front de l’Est, qui ne serait pas directement menacé par la Russie à cause de la lenteur de la mobilisation. Avec ce plan, l’Allemagne pense défaire la France en six semaines. Pour qu'il puisse réussir, c'est-à-dire pour que l'armée allemande puisse prendre à revers l'armée française, les Allemands font le pari de violer délibérément la neutralité de la Belgique garantie par des traités internationaux que l'Allemagne avait pourtant signés. Une fois la victoire acquise à l'ouest, les armées allemandes comptent se retourner contre la Russie et l'anéantir. Les Allemands craignent plus la France que la Russie. Ce plan élaboré oblige cependant l’Allemagne de Guillaume II à prendre l’initiative des opérations militaires.
De son côté, la France met sur pied à partir de 1913 le plan XVII qui, respectant la neutralité belge, prévoit d’attaquer l’Allemagne par la Lorraine sur un terrain moins favorable que les plaines de Flandre. Enfin, les Britanniques sous l'impulsion de Henry Hughes Wilson, directeur des opérations militaires au Ministère de la Guerre, adoptèrent un plan de débarquement du Corps expéditionnaire britannique en France en cas d'attaque allemande. L'état-major de la Royal Navy s'opposait à cette idée, car cela serait trop long à mettre en œuvre ; les Allemands seraient à mi-chemin de Paris le temps d'agir. En plus, les quatre à six divisions que les Britanniques seraient susceptibles de mettre sur pied auraient peu de poids dans une guerre où chaque camp alignait entre 70 et 80 divisions. Ils préféraient garder l'armée au pays, pour être débarquée à Anvers ou sur la côte allemande, lorsque cela serait opportun. Les arguments de Wilson, expliquant que la grande qualité des soldats britanniques et leur utilisation pour renforcer le flanc gauche des Français pour s'opposer à la puissante aile droite des Allemands suivant le plan Schlieffen, aurait un effet hors de proportion avec les effectifs impliqués, convainquirent le gouvernement.
Dans les deux camps, la course aux armements s’accélère et il y a surenchère dans la préparation de la guerre. Les dépenses consacrées aux armées s’envolent. Les fortifications frontalières (du moins à la fin du XIXe siècle), l’artillerie (le fameux canon de 75 de l’armée française) et les flottes de guerre (le Dreadnought britannique) absorbent une bonne partie des crédits militaires. Le matériel est modernisé et la durée du service militaire allongée dans plusieurs pays : en France, la durée du service militaire passe à 3 ans en août 1913 pour pallier (dans une certaine mesure) l’infériorité numérique de la France face à l’Allemagne. En effet, si, en 1870, les deux pays avaient une population quasi-identique, en 1914 l’Allemagne comprenait une population de 67 millions, tandis que la France, ayant à peine comblé la perte de l’Alsace-Lorraine, était peuplée d'environ 40 millions d’habitants.
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Re: Cadre historique et combats initiaux
L'attentat de Sarajevo
Le détonateur du processus diplomatique aboutissant à la guerre est le double assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse morganatique Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, à Sarajevo le 28 juin 1914 par un étudiant nationaliste serbe de Bosnie, Gavrilo Princip. Les autorités autrichiennes soupçonnent immédiatement la Serbie voisine d’être à l’origine du crime. Le 5 juillet, l’Allemagne assure l’Autriche-Hongrie de son soutien et lui conseille la fermeté. Les Autrichiens pensent battre facilement la Serbie et lui donner ainsi une bonne leçon qui calmera ses ardeurs expansionnistes. Il semble au haut commandement allemand que jamais les chances d’un succès contre la Serbie, la Russie et la France ne seraient aussi favorables. C’est la politique dite « du risque calculé » définie par le chancelier Bethmann-Hollweg. L’Autriche, quant à elle, compte profiter de l’occasion pour éliminer la Serbie en tant que puissance dans les Balkans.
Gavrilo Princip ( [gaʋ'ri:lɔ 'prinʦip], Prinntsip) était un étudiant serbe de Bosnie-Herzégovine, se disant nationaliste yougoslave, né le 25 ou 28 juillet 1894 et mort le 28 avril 1918.
Dès 1911, il adhère à un club de jeunesse d'union des peuples, une organisation anationale et anticléricale[1]. Puis il rejoint la société Jeune Bosnie (Mlada Bosna). Il fit donc partie des conjurés qui préparèrent un attentat contre l'Archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois, lors de sa visite officielle à Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, le 28 juin 1914.
Le détonateur du processus diplomatique aboutissant à la guerre est le double assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, et de son épouse morganatique Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, à Sarajevo le 28 juin 1914 par un étudiant nationaliste serbe de Bosnie, Gavrilo Princip. Les autorités autrichiennes soupçonnent immédiatement la Serbie voisine d’être à l’origine du crime. Le 5 juillet, l’Allemagne assure l’Autriche-Hongrie de son soutien et lui conseille la fermeté. Les Autrichiens pensent battre facilement la Serbie et lui donner ainsi une bonne leçon qui calmera ses ardeurs expansionnistes. Il semble au haut commandement allemand que jamais les chances d’un succès contre la Serbie, la Russie et la France ne seraient aussi favorables. C’est la politique dite « du risque calculé » définie par le chancelier Bethmann-Hollweg. L’Autriche, quant à elle, compte profiter de l’occasion pour éliminer la Serbie en tant que puissance dans les Balkans.
Gavrilo Princip ( [gaʋ'ri:lɔ 'prinʦip], Prinntsip) était un étudiant serbe de Bosnie-Herzégovine, se disant nationaliste yougoslave, né le 25 ou 28 juillet 1894 et mort le 28 avril 1918.
Dès 1911, il adhère à un club de jeunesse d'union des peuples, une organisation anationale et anticléricale[1]. Puis il rejoint la société Jeune Bosnie (Mlada Bosna). Il fit donc partie des conjurés qui préparèrent un attentat contre l'Archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois, lors de sa visite officielle à Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzégovine, le 28 juin 1914.
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Re: Cadre historique et combats initiaux
L’entrée en guerre
En Allemagne, Guillaume II assure l'Autriche de son appui inconditionnel. C'est alors que survient l'attentat de Sarajevo, prétexte pour l'Autriche d'en finir avec le foyer pro-slave que constitue la Serbie.
Crise de juillet
Après concertation avec l'Allemagne, le 23 juillet, l’Autriche-Hongrie lance un ultimatum en dix points à la Serbie dans lequel elle exige que les autorités autrichiennes puissent enquêter en Serbie. Le lendemain, à l’issue du Conseil des ministres tenu sous la présidence du tsar à Krasnoïe-Sélo, la Russie ordonne la mobilisation générale pour les régions militaires d’Odessa, Kiev, Kazan et Moscou, ainsi que pour les flottes de la Baltique et de la mer Noire. Elle demande en outre aux autres régions de hâter les préparatifs de mobilisation générale. La Serbie décrète la mobilisation générale le 25 et, au soir, déclare accepter tous les termes de l’ultimatum, hormis celui réclamant que des enquêteurs autrichiens se rendent en Serbie. Suite à cela, l’Autriche rompt ses relations diplomatiques avec la Serbie. Le lendemain, l’Autriche ordonne une mobilisation partielle contre la Serbie pour le 28, jour où, sur le refus d'approuver son ultimatum lancé 5 jours plus tôt, elle lui déclare la guerre.
Guillaume IILe 29 juillet, la Russie déclare unilatéralement - en dehors de la concertation prévue par les accords militaires franco-russes - la mobilisation partielle contre l’Autriche-Hongrie. Le chancelier Bethmann-Hollweg se laisse alors jusqu’au 31 pour une réponse appropriée. Le 30, la Russie ordonne la mobilisation générale contre l’Allemagne. En réponse, le lendemain, déclare l'état de guerre le 31 juillet. L’Allemagne proclame « l’état de danger de guerre ». C’est aussi la mobilisation générale en Autriche pour le 4 août. En effet, le Kaiser Guillaume II demande à son cousin le tsar Nicolas II de suspendre la mobilisation générale russe. Devant son refus, l’Allemagne adresse un ultimatum exigeant l’arrêt de sa mobilisation et l’engagement de ne pas soutenir la Serbie. Un autre est adressé à la France, lui demandant de ne pas soutenir la Russie si cette dernière venait à prendre la défense de la Serbie. En France, Jean Jaurès, à la veille de dénoncer les manœuvres qu’il perçoit comme bellicistes du gouvernement Viviani, est assassiné à Paris par Raoul Villain le 31 juillet. Le 1er août, à la suite de la réponse russe, l’Allemagne mobilise et déclare la guerre à la Russie.
En France, le gouvernement décrète la mobilisation générale le même jour, à 16h00. Le lendemain, l’Allemagne envahit le Luxembourg, un pays neutre et adresse un ultimatum à la Belgique, elle aussi neutre, pour réclamer le libre passage de ses troupes. Au même moment, l’Allemagne et l’Empire ottoman signent une alliance contre la Russie. Le 3 août, la Belgique rejette l’ultimatum allemand. L’Allemagne, qui entend prendre l’initiative militaire selon le plan Schlieffen, déclare la guerre à la France qui, à l'ultimatum allemand, avait répondu que « la France agirait conformément à ses intérêts ». L'Allemagne déclare ensuite la guerre à la Belgique. L’Angleterre déclare qu’elle garantit la neutralité de la Belgique. Le lendemain, les armées allemandes pénètrent en Belgique. Le Royaume-Uni adresse un ultimatum à l’Allemagne, lui demandant de retirer ses troupes de Belgique. Le gouvernement de Londres ne reçoit aucune réponse, et déclare donc la guerre à l’Allemagne. Seule l’Italie, membre de la Triplice qui l'attache à l'Allemagne et à l'Autriche, se réserve la possibilité d'intervenir plus tard suivant les circonstances. Le 6 août, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Russie aux côtés de l’Allemagne. Le 11, la France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie, suivie par l’Angleterre le 13. Comme la plupart des pays engagés possèdent des colonies, l'affrontement prend rapidement un caractère mondial : faisant partie du Commonwealth, le Canada, l’Australie, l’Inde, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud entrent automatiquement en guerre contre l’Allemagne.
Le 23 août, le Japon offre son appui aux Alliés et déclare la guerre à l’Allemagne. Le premier novembre, la Turquie se joint aux puissances centrales. Le sort de la guerre cependant se joue en Europe, surtout en France, qui en supporte la charge la plus lourde.
En Allemagne, Guillaume II assure l'Autriche de son appui inconditionnel. C'est alors que survient l'attentat de Sarajevo, prétexte pour l'Autriche d'en finir avec le foyer pro-slave que constitue la Serbie.
Crise de juillet
Après concertation avec l'Allemagne, le 23 juillet, l’Autriche-Hongrie lance un ultimatum en dix points à la Serbie dans lequel elle exige que les autorités autrichiennes puissent enquêter en Serbie. Le lendemain, à l’issue du Conseil des ministres tenu sous la présidence du tsar à Krasnoïe-Sélo, la Russie ordonne la mobilisation générale pour les régions militaires d’Odessa, Kiev, Kazan et Moscou, ainsi que pour les flottes de la Baltique et de la mer Noire. Elle demande en outre aux autres régions de hâter les préparatifs de mobilisation générale. La Serbie décrète la mobilisation générale le 25 et, au soir, déclare accepter tous les termes de l’ultimatum, hormis celui réclamant que des enquêteurs autrichiens se rendent en Serbie. Suite à cela, l’Autriche rompt ses relations diplomatiques avec la Serbie. Le lendemain, l’Autriche ordonne une mobilisation partielle contre la Serbie pour le 28, jour où, sur le refus d'approuver son ultimatum lancé 5 jours plus tôt, elle lui déclare la guerre.
Guillaume IILe 29 juillet, la Russie déclare unilatéralement - en dehors de la concertation prévue par les accords militaires franco-russes - la mobilisation partielle contre l’Autriche-Hongrie. Le chancelier Bethmann-Hollweg se laisse alors jusqu’au 31 pour une réponse appropriée. Le 30, la Russie ordonne la mobilisation générale contre l’Allemagne. En réponse, le lendemain, déclare l'état de guerre le 31 juillet. L’Allemagne proclame « l’état de danger de guerre ». C’est aussi la mobilisation générale en Autriche pour le 4 août. En effet, le Kaiser Guillaume II demande à son cousin le tsar Nicolas II de suspendre la mobilisation générale russe. Devant son refus, l’Allemagne adresse un ultimatum exigeant l’arrêt de sa mobilisation et l’engagement de ne pas soutenir la Serbie. Un autre est adressé à la France, lui demandant de ne pas soutenir la Russie si cette dernière venait à prendre la défense de la Serbie. En France, Jean Jaurès, à la veille de dénoncer les manœuvres qu’il perçoit comme bellicistes du gouvernement Viviani, est assassiné à Paris par Raoul Villain le 31 juillet. Le 1er août, à la suite de la réponse russe, l’Allemagne mobilise et déclare la guerre à la Russie.
En France, le gouvernement décrète la mobilisation générale le même jour, à 16h00. Le lendemain, l’Allemagne envahit le Luxembourg, un pays neutre et adresse un ultimatum à la Belgique, elle aussi neutre, pour réclamer le libre passage de ses troupes. Au même moment, l’Allemagne et l’Empire ottoman signent une alliance contre la Russie. Le 3 août, la Belgique rejette l’ultimatum allemand. L’Allemagne, qui entend prendre l’initiative militaire selon le plan Schlieffen, déclare la guerre à la France qui, à l'ultimatum allemand, avait répondu que « la France agirait conformément à ses intérêts ». L'Allemagne déclare ensuite la guerre à la Belgique. L’Angleterre déclare qu’elle garantit la neutralité de la Belgique. Le lendemain, les armées allemandes pénètrent en Belgique. Le Royaume-Uni adresse un ultimatum à l’Allemagne, lui demandant de retirer ses troupes de Belgique. Le gouvernement de Londres ne reçoit aucune réponse, et déclare donc la guerre à l’Allemagne. Seule l’Italie, membre de la Triplice qui l'attache à l'Allemagne et à l'Autriche, se réserve la possibilité d'intervenir plus tard suivant les circonstances. Le 6 août, l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Russie aux côtés de l’Allemagne. Le 11, la France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie, suivie par l’Angleterre le 13. Comme la plupart des pays engagés possèdent des colonies, l'affrontement prend rapidement un caractère mondial : faisant partie du Commonwealth, le Canada, l’Australie, l’Inde, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud entrent automatiquement en guerre contre l’Allemagne.
Le 23 août, le Japon offre son appui aux Alliés et déclare la guerre à l’Allemagne. Le premier novembre, la Turquie se joint aux puissances centrales. Le sort de la guerre cependant se joue en Europe, surtout en France, qui en supporte la charge la plus lourde.
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Re: Cadre historique et combats initiaux
Forces en présence
Les deux camps sont équilibrés. L'Alliance et l'Entente possèdent des effectifs pratiquement identiques. En 1918, la guerre concerne la plupart des pays du monde.
La France, malgré une population d’environ 39 millions d’habitants, peut disposer immédiatement de près de 800 000 soldats d’active depuis l’adoption de la loi qui fixe la durée du service militaire à trois ans. La mobilisation, terminée vers le 15 août, complète les effectifs. Les uniformes portés par les soldats français ressemblent singulièrement à ceux portés lors de la guerre de 1870 avec le fameux pantalon garance. Il est porté non seulement par tradition, mais aussi pour être vu de loin par l’artillerie, et donc pour éviter les pertes par tirs amis. En effet, la doctrine française de l’offensive s’appuyait sur le canon à tir rapide de 75, devant accompagner l’infanterie pour réduire les troupes adverses avant l’assaut. Il faut attendre 1915 pour que soit distribué l'uniforme bleu horizon.
Au début des hostilités, le Corps expéditionnaire britannique n’est encore qu’en petit nombre, environ 70 000 hommes, et ne joue qu’un rôle mineur dans le déroulement des opérations. Il est essentiellement composé de soldats professionnels bien entraînés, bien équipés et expérimentés. L’Angleterre peut également s’appuyer sur les millions de soldats venus de ses colonies (Indes, Kenya, Nigeria, etc.), et surtout des dominions : Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud et Terre-Neuve.
Les armées russes sont énormes, et la France compte beaucoup sur elles pour diviser l’armée allemande ; mais ce nombre impressionnant de soldats (1 300 000 soldats d'active et 4 000 000 de réservistes) masque le fait qu’il ne s’agit le plus souvent que de paysans sans aucune formation militaire, mal armés et mal équipés. Le commandement russe se révèle lui-même médiocre.
L’Allemagne est bien plus peuplée, 67 millions d’habitants, mais elle doit réserver une partie de ses forces au front de l’Est. La moyenne d’âge des soldats allemands est également inférieure à celle des Français. Au début de la guerre, l’Allemagne, contrairement à la France, n’a pas rappelé les classes d’âge élevé et dispose encore d’importantes réserves humaines : 870 000 hommes. L’équipement du soldat allemand est généralement meilleur que celui du soldat français. En dehors de certains anachronismes, comme le casque à pointe, il tient généralement compte de l’expérience acquise dans les conflits de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
Les deux camps sont équilibrés. L'Alliance et l'Entente possèdent des effectifs pratiquement identiques. En 1918, la guerre concerne la plupart des pays du monde.
La France, malgré une population d’environ 39 millions d’habitants, peut disposer immédiatement de près de 800 000 soldats d’active depuis l’adoption de la loi qui fixe la durée du service militaire à trois ans. La mobilisation, terminée vers le 15 août, complète les effectifs. Les uniformes portés par les soldats français ressemblent singulièrement à ceux portés lors de la guerre de 1870 avec le fameux pantalon garance. Il est porté non seulement par tradition, mais aussi pour être vu de loin par l’artillerie, et donc pour éviter les pertes par tirs amis. En effet, la doctrine française de l’offensive s’appuyait sur le canon à tir rapide de 75, devant accompagner l’infanterie pour réduire les troupes adverses avant l’assaut. Il faut attendre 1915 pour que soit distribué l'uniforme bleu horizon.
Au début des hostilités, le Corps expéditionnaire britannique n’est encore qu’en petit nombre, environ 70 000 hommes, et ne joue qu’un rôle mineur dans le déroulement des opérations. Il est essentiellement composé de soldats professionnels bien entraînés, bien équipés et expérimentés. L’Angleterre peut également s’appuyer sur les millions de soldats venus de ses colonies (Indes, Kenya, Nigeria, etc.), et surtout des dominions : Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud et Terre-Neuve.
Les armées russes sont énormes, et la France compte beaucoup sur elles pour diviser l’armée allemande ; mais ce nombre impressionnant de soldats (1 300 000 soldats d'active et 4 000 000 de réservistes) masque le fait qu’il ne s’agit le plus souvent que de paysans sans aucune formation militaire, mal armés et mal équipés. Le commandement russe se révèle lui-même médiocre.
L’Allemagne est bien plus peuplée, 67 millions d’habitants, mais elle doit réserver une partie de ses forces au front de l’Est. La moyenne d’âge des soldats allemands est également inférieure à celle des Français. Au début de la guerre, l’Allemagne, contrairement à la France, n’a pas rappelé les classes d’âge élevé et dispose encore d’importantes réserves humaines : 870 000 hommes. L’équipement du soldat allemand est généralement meilleur que celui du soldat français. En dehors de certains anachronismes, comme le casque à pointe, il tient généralement compte de l’expérience acquise dans les conflits de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
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Re: Cadre historique et combats initiaux
La guerre du droit
Lorsque la mobilisation est décrétée en France le 1er août 1914, la France est en pleine moisson et ne pense pas à la guerre. Duroselle qualifie l'hypothèse d'une guerre de revanche comme absurde. Les mobilisés font pourtant preuve d’une véritable résolution devant cette guerre à entreprendre. Le patriotisme des combattants est un patriotisme défensif. De plus, beaucoup pensent que la guerre sera courte. Les moments d’enthousiasme sont une réalité, notamment à l’occasion du rassemblement des mobilisés dans les gares. Mais ils demeurent une exception Les Français ne sont pas moins décidés à se battre, comme en témoigne le nombre de déserteurs, 1,5 % des mobilisés.
En Allemagne et au Royaume-Uni se manifeste aussi un patriotisme sans faille. De même, en Russie, une opposition à la guerre se développe dans les milieux libéraux et révolutionnaires. Les socialistes russes sont divisés entre le ralliement et le défaitisme. Le président français Raymond Poincaré appelle à l’Union Sacrée. La Chambre et le Sénat français votent les crédits de guerre à l’unanimité. Il en va de même au Reichstag où les députés sociaux-démocrates votent aussi par 78 contre 14 les crédits de guerre malgré leurs engagements contre la course aux armements. Au même moment, l’Union Sacrée se forme en Russie : la Douma vote des crédits de guerre.
Comme les armées commencent à s’affronter, les belligérants se lancent dans une lutte médiatique au moyen de publications sélectivement documentées, exhibant essentiellement des échanges diplomatiques. Le Livre blanc de l'Allemagne en contient ainsi 36. Le Livre jaune français, achevé après trois mois de travail, en regroupe 164. Ils mesurent l’effort consenti par les gouvernements respectifs pour convaincre les opinions publiques et les peuples du bien-fondé de leurs actions. Ouvrages de propagande, ils présentent tous des aménagements qui trahissent les objectifs recherchés. Dans le Livre Blanc, des coupures éliminent ainsi tout ce qui pourrait bénéficier à la position russe. Le Livre Jaune représente une vaste « collection de falsifications » visant à dissimuler l’appui inconditionnel accordé à la Russie, lui garantissant un second front, et à prouver que cette dernière a été contrainte à la mobilisation générale par celle de l’Autriche-Hongrie. Il fournit la base sur laquelle le gouvernement français s’est appuyé pour formuler l’article 231 du traité de Versailles qui affirme l’exclusive responsabilité de l’Allemagne et de ses alliés.
Lorsque la mobilisation est décrétée en France le 1er août 1914, la France est en pleine moisson et ne pense pas à la guerre. Duroselle qualifie l'hypothèse d'une guerre de revanche comme absurde. Les mobilisés font pourtant preuve d’une véritable résolution devant cette guerre à entreprendre. Le patriotisme des combattants est un patriotisme défensif. De plus, beaucoup pensent que la guerre sera courte. Les moments d’enthousiasme sont une réalité, notamment à l’occasion du rassemblement des mobilisés dans les gares. Mais ils demeurent une exception Les Français ne sont pas moins décidés à se battre, comme en témoigne le nombre de déserteurs, 1,5 % des mobilisés.
En Allemagne et au Royaume-Uni se manifeste aussi un patriotisme sans faille. De même, en Russie, une opposition à la guerre se développe dans les milieux libéraux et révolutionnaires. Les socialistes russes sont divisés entre le ralliement et le défaitisme. Le président français Raymond Poincaré appelle à l’Union Sacrée. La Chambre et le Sénat français votent les crédits de guerre à l’unanimité. Il en va de même au Reichstag où les députés sociaux-démocrates votent aussi par 78 contre 14 les crédits de guerre malgré leurs engagements contre la course aux armements. Au même moment, l’Union Sacrée se forme en Russie : la Douma vote des crédits de guerre.
Comme les armées commencent à s’affronter, les belligérants se lancent dans une lutte médiatique au moyen de publications sélectivement documentées, exhibant essentiellement des échanges diplomatiques. Le Livre blanc de l'Allemagne en contient ainsi 36. Le Livre jaune français, achevé après trois mois de travail, en regroupe 164. Ils mesurent l’effort consenti par les gouvernements respectifs pour convaincre les opinions publiques et les peuples du bien-fondé de leurs actions. Ouvrages de propagande, ils présentent tous des aménagements qui trahissent les objectifs recherchés. Dans le Livre Blanc, des coupures éliminent ainsi tout ce qui pourrait bénéficier à la position russe. Le Livre Jaune représente une vaste « collection de falsifications » visant à dissimuler l’appui inconditionnel accordé à la Russie, lui garantissant un second front, et à prouver que cette dernière a été contrainte à la mobilisation générale par celle de l’Autriche-Hongrie. Il fournit la base sur laquelle le gouvernement français s’est appuyé pour formuler l’article 231 du traité de Versailles qui affirme l’exclusive responsabilité de l’Allemagne et de ses alliés.
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Re: Cadre historique et combats initiaux
Les buts de guerre
La formulation des buts de guerre est délicate pour la plupart des États belligérants. Beaucoup de chefs d'État considèrent cela comme dangereux et inutile, car la proclamation de buts de guerre concrets pourrait entraîner des obligations qu'ils préfèreraient éviter. Ne pas atteindre les buts de guerre annoncés publiquement pourrait en effet être perçu par la suite comme une défaite. Les chefs d'État parlent dans la première phase de la guerre des buts de guerre uniquement de manière générale et cela jusqu'en 1917 et se consacrent plus volontiers à rallier l'opinion publique à l'idée générale de victoire. Des buts de guerre détaillés sont secondaires, ne compte que le caractère héroïque de la guerre. D'un autre côté, les aspirations d'expansion exprimées publiquement ont une influence négative sur la position des États neutres. Par la suite, la formulation publique des buts de guerre se révèle souvent nécessaire pour analyser s'il est toujours la peine de combattre pour telle ou telle ambition. Tout comme les Alliés, les Empires centraux utilisent les buts de guerre pour encourager leur population, leurs alliés ou les pays neutres ou les brandissent pour menacer et ainsi décourager leurs ennemis. La politique des buts de guerre de chaque camp comporte également un aspect économique : occuper ou exercer une influence dans les secteurs commerciaux pour ses propres exportations d'une part et obtenir de nouvelles sources de matières premières d'autre part.
La formulation des buts de guerre est délicate pour la plupart des États belligérants. Beaucoup de chefs d'État considèrent cela comme dangereux et inutile, car la proclamation de buts de guerre concrets pourrait entraîner des obligations qu'ils préfèreraient éviter. Ne pas atteindre les buts de guerre annoncés publiquement pourrait en effet être perçu par la suite comme une défaite. Les chefs d'État parlent dans la première phase de la guerre des buts de guerre uniquement de manière générale et cela jusqu'en 1917 et se consacrent plus volontiers à rallier l'opinion publique à l'idée générale de victoire. Des buts de guerre détaillés sont secondaires, ne compte que le caractère héroïque de la guerre. D'un autre côté, les aspirations d'expansion exprimées publiquement ont une influence négative sur la position des États neutres. Par la suite, la formulation publique des buts de guerre se révèle souvent nécessaire pour analyser s'il est toujours la peine de combattre pour telle ou telle ambition. Tout comme les Alliés, les Empires centraux utilisent les buts de guerre pour encourager leur population, leurs alliés ou les pays neutres ou les brandissent pour menacer et ainsi décourager leurs ennemis. La politique des buts de guerre de chaque camp comporte également un aspect économique : occuper ou exercer une influence dans les secteurs commerciaux pour ses propres exportations d'une part et obtenir de nouvelles sources de matières premières d'autre part.
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Re: Cadre historique et combats initiaux
Les opérations militaires
Année 1914
28 juillet :
L'Autriche déclare la guerre à la Serbie ; bombardement de Belgrade.
29 juillet : le bureau de l'Internationale socialiste se réunit à Bruxelles pour définir sa position face à la crise.
30 juillet :
Mobilisation générale en Russie.
Mobilisation générale en Autriche dans la nuit du 30 au 31 juillet.
31 juillet :
Le gouvernement belge décrète la mobilisation générale.
Le dirigeant socialiste français Jean Jaurès, favorable à la paix, est assassiné par Raoul Villain. Les pacifistes perdent leur meilleur leader.
Août, Pologne : le socialiste Józef Piłsudski organise et prend la tête des légions de volontaires polonais qui combattront aux côtés des Austro-hongrois. En Pologne russe, les nationaux-démocrates et leur chef Roman Dmowski, hostiles aux empires centraux, s'allient à la Russie contre la promesse de l’unité et de l’autonomie de la Pologne au sein de l’Empire russe.
1er août :
L'Allemagne déclare la guerre à la Russie.
Mobilisation générale en Allemagne.
2 août :
Mobilisation générale en France.
Attaque du Luxembourg par les troupes allemandes.
Ultimatum allemand à la Belgique, en vue d'utiliser le territoire belge pour attaquer la France.
3 août :
L'Allemagne déclare la guerre à la France et à la Belgique
Premier bombardement aérien (Lunéville).
4 août :
Invasion de la Belgique par les troupes allemandes qui pénètrent en Belgique par Aix la Chapelle. Le roi des Belges lance un appel à la France et à la Grande-Bretagne.
Le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne après la violation par les troupes allemandes de la neutralité belge.
Le président de la République française appelle à l'Union sacrée devant les deux chambres parlementaires qui votent les crédits de guerre à l’unanimité.
Les députés allemands sociaux-démocrates, majoritaires, votent à l’unanimité les crédits de la guerre au Reichstag malgré leurs engagements contre la course aux armements.
6 août : L’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Russie.
Les troupes françaises font une offensive par le sud de l'Alsace.
7 août :
Thann est libérée et devient, jusqu'à la fin de la guerre, la capitale d'une portion de territoire alsacien redevenue française.
8 août :
Les Français poursuivent l'offensive vers Mulhouse qui est reprise par les Allemands deux jours plus tard.
Union sacrée en Russie : la Douma vote les crédits de guerre. Division des socialistes (ralliement à l’Union sacrée, internationalisme, défaitisme).
11 août : la France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.
12 août : mobilisation générale en Russie.
15 août : création de l’Office des matières premières de guerre en Allemagne dirigée par Walter Rathenau, président d'AEG.
16 août : prise de Liège par les troupes allemandes.
17 août : offensive russe en Prusse orientale. Victoire allemande à la bataille de Stalluponen.
19 août :
Les troupes allemandes entrent à Bruxelles.
Échec de la percée française en Lorraine (19-20 août). Les IIIe et IVe armées se replient derrière la Meuse.
Le président des États-Unis d'Amérique proclame la neutralité de son pays dans le conflit.
20 août :
Échecs autrichiens sur le front russe à Gumbinnen face au troupes du général Paul von Rennenkampf.
Capitulation de Namur. L’armée belge se replie sur Anvers.
21 août : la France perd la bataille des frontières (21-23 août).
22 août : massacre de Tamines
24 août : échecs autrichiens de Conrad von Hötzendorf sur le front serbe danns les monts Cer.
25 août : repli des Alliés sur le Grand-Couronné au nord-est de Nancy. Bataille de Charleroi (frontière franco-belge). Les Alliés doivent se replier. Fin de la bataille de Lorraine: statu quo.
26 août :
Bataille de Tannenberg : les Allemands stoppent l'offensive russe (fin le 31 août).
Démission du gouvernement français présidé par René Viviani qui forme un ministère de Défense Nationale. L'Union sacrée se concrétise en France par l'entrée des socialistes au gouvernement (Delcassé aux Affaires étrangères et Millerand à la Guerre).
29 août-2 septembre : le gouvernement français quitte Paris menacée par l'avancée allemande et s'installe à Bordeaux laissant la capitale sous le gouvernement militaire du général Gallieni.
31 août : les Franco-Britanniques franchissent la Marne. Les Allemands entrent à Senlis.
Septembre : les sous-marins allemands (U-Boot) font de grands ravages dans la flotte alliée.
3 septembre : offensive russe en Galicie orientale : prise de Lvov (Galicie autrichienne).
4 septembre : l'armée allemande occupe Reims. Gallieni réquisitionne les taxis parisiens pour le transport des troupes.
6 septembre : première bataille de la Marne, les troupes françaises de Joffre contiennent l'avancée allemande (6-9 septembre). Les troupes allemandes sous le commandement d'Alexandre von Kluck et Karl von Bülow) reculent jusqu’à l’Aisne.
8 septembre :
Victoire allemande des lacs Mazuriques en Pologne sur les Russes, qui confirme la victoire allemande de Tannenberg (Stębark) (fin le 15 septembre). Les Russes se replient vers la frontière russo-allemande originelle.
Maubeuge est prise par les troupes allemandes.
Les Russes écrasent les Autrichiens à Lemberg (fin le 12 septembre). Siège de Przemysl, occupation de la Galicie orientale jusqu’au San et contrôle des cols des Carpates par l'armée russe en octobre.
28 septembre : siège d’Anvers par les troupes allemandes.
3 octobre : un premier bataillon canadien (de 32 000 hommes) est mobilisé pour aller se battre en Europe.
4 octobre : publication en Allemagne du Manifeste des 93 qui montre le soutien univoque des intellectuels allemands à la politique impériale.
5 octobre : premier duel aérien de la guerre près de Reims : un biplace Aviatik allemand est abattu à la carabine par des Français.
9 octobre : capitulation d'Anvers.
19 octobre :
« Course à la mer » entre les Allemands, Français et Britanniques (oct.-nov.), les Allemands cherchant à atteindre Dunkerque, Boulogne-sur-Mer et Calais.
Bataille de l'Yser (fin le 17 novembre).
20 octobre : les Allemands battent en retraite devant les Russes dans la boucle de la Vistule.
27 octobre : vaste offensive allemande déclenchée au nord, à l’est et au sud d’Ypres en Belgique.
29-20 novembre : les Turcs bombardent les côtes russes de la mer Noire.
1er novembre : Von Hindenburg devient commandant en chef des armées allemandes sur le front de l’Est.
2 novembre : la Serbie déclare la guerre à l'Empire ottoman qui a rejoint les Allemands et les Autrichiens.
3 novembre : l’amirauté britannique fait miner la mer du Nord déclarée « zone de guerre ». Le Royaume-Uni fait confiance à sa marine pour protéger le pays et établir un blocus économique. Il ne possède en effet qu’une armée de métier de 250 000 hommes dispersés à travers le monde dont 60 000 seulement sont prêts à partir pour la France.
5 novembre : les Britanniques annexent Chypre, qu'ils administraient jusque-là sous souveraineté ottomane.
6 novembre : blocus économique de l’Allemagne.
10 novembre : les Russes doivent cesser l’offensive devant la poussée des troupes allemandes sur Lodz.
15 novembre : mêlée des Flandres. Victoire des armées françaises, britanniques et belge autour d’Ypres et de Dixmude.
Décembre : 6 550 000 soldats russes sont mobilisés (15 millions en 1917).
6 décembre : prise de Lodz par les Allemands. L'offensive allemande en Pologne russe est arrêtée devant Varsovie.
7 décembre : victoire serbe du général Putnik : les Austro-hongrois doivent se replier vers Belgrade.
8 décembre : retour du gouvernement français à Paris.
15 décembre :
La IVe armée française lance l’offensive en Champagne. Guerre des tranchées (650 Km), de la mer du Nord à la Suisse.
Le roi de Serbie rentre à Belgrade.
Après s’être opposés à la guerre,(les chefs politiques hongrois) soutiennent l’effort de guerre autrichien principalement parce qu’ils craignent qu’une victoire russe n’entraîne la sécession des minorités slaves de Hongrie, puis le démantèlement du pays. 3 800 000 soldats seront mobilisés en Hongrie ; 661 000 seront tués, plus de 700 000 blessés et autant faits prisonniers.
Année 1915
19 janvier : premier bombardement aérien de civils par un Zeppelin au Royaume-Uni.
21 janvier : offensive russe dans les Carpates.
24 janvier : victoire de la flotte britannique près du Dogger Bank sur l’escadre allemande.
Février : les premiers avions armés d’une mitrailleuse, les Vickers F.B.5 équipent une escadrille de chasse britannique du Royal Flying Corps.
4 février : le gouvernement allemand proclame « zone de guerre », les eaux territoriales britanniques : début de la guerre sous-marine.
7 février : offensive allemande au sud-est des lacs Mazuriques, dirigée par Hindenburg. Encerclés, les Russes se replient sur le Niémen le 22 février.
16 février : deuxième offensive alliée en Champagne pour empêcher tout transfert de troupes allemandes en Russie.
Du 17 au 21 février : violents combats aux Eparges.
19 février : Expédition des Darnanelles (fin en février 1916).
20 février : bombardement de Reims.
26 février : échec de l’offensive allemande aux lacs Mazuriques : les Russes font 10 000 prisonniers au nord de Varsovie.
1er mars : les alliés étendent le blocus à la totalité des marchandises allemandes.
9 mars : le gouvernement italien présente aux gouvernements de l’entente un mémorandum contenant les prétentions de l’Italie en échange de son intervention dans le conflit (Trentin, Tyrol du Sud, Trieste, l’Istrie et une partie de la Dalmatie).
11 mars et 10 avril : accord des gouvernements britannique et français sur le principe d’une annexion de Constantinople par la Russie.
16 mars : fin de la bataille de Champagne. Échec de la tentative de percée française en Champagne (février-mars).
21 mars : un Zeppelin bombarde Paris.
22 mars : capitulation de la place autrichienne de Przemysl devant les Russes.
5 au 12 avril 1915 : Combats aux Eparges. Les opérations commencèrent le 5 avril et durèrent 4 jours, quatre jours de lutte et de souffrance. Elles n’ont pas eu d'équivalent parmi toutes les attaques menées depuis le début de la guerre. L'objectif assigné fut le fameux point X qui était considéré comme la clef de la position.
22 avril : première utilisation de gaz asphyxiants à Steenstraate et à Ypres par les Allemands.
24 avril : arrestation et déportation de plus de 600 intellectuels arméniens de Constantinople par les Jeunes-Turcs. Date considérée symboliquement comme marquant le début du génocide des Arméniens.
25 avril : débarquement d'un corps expéditionnaire allié aux Dardanelles. Échec de l’expédition de Gallipoli, qui coûte la vie à plus 200 000 soldats britanniques sur 400 000 engagés, provenant pour la plupart du Commonwealth (fin en juillet).
26 avril : Traité secret de Londres entre l’Entente et l’Italie qui s’engage à entrer en guerre contre les empires centraux dans un délai d’un mois. Les Alliés acceptent les revendications du 9 mars.
2 mai : offensive austro-allemande en Galicie pour éviter l’invasion de la Hongrie par les Russes.
3 mai : l’Italie dénonce le traité de la Triple-Alliance, qui la liait aux empires centraux.
6 mai : les Russes battent en retraite sur un front de 160 km.
7 mai : torpillage du paquebot britannique Lusitania au sud des côtes irlandaises par un sous-marin allemand. 1198 personnes sont noyées, dont 124 Américains. Le navire aurait transporté des munitions.
9 mai : offensive française en Artois. Échec (juin).
13 mai, Italie : à la suite d’une ultime tentative de Giovanni Giolitti visant à empêcher la guerre, Antonio Salandra démissionne, laissant au roi la décision de la guerre. Le roi le rappelle.
14 mai : à Rome, Gabriele d'Annunzio lance un appel nationaliste qui s’inscrit dans un vaste mouvement favorable à l’entrée en guerre de l’Italie. Mussolini, favorable à l’entrée en guerre de l’Italie, est chassé du PSI et fonde le Faisceau autonome d’action révolutionnaire.
15 mai : les Russes sont battus dans les Carpates par la XIe armée du maréchal August von Mackensen.
23 mai ou 24 mai : l’Italie déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.
En mai, offensives allemandes contre la Russie (mai-oct.).
3 juin : rupture du front russe sur Gorlice en Galicie. Les Russes évacuent Przemysl.
9 juin : en Allemagne, 750 sociaux-démocrates conduits par Karl Liebknecht protestent contre la politique du gouvernement.
10 juin : offensive italienne sur l’Isonzo contre les lignes autrichiennes. Douze batailles sur l’Isonzo de juin 1915 à octobre 1917 coûtent d’énormes pertes en hommes et en matériel.
11 juin : les troupes serbes envahissent l’Albanie et occupent Tirana.
22 juin : prise de Lemberg (Lvov) par les Allemands sur les Russes, qui battent en retraite.
7 juillet : première conférence interalliée à Chantilly où sont examinées les offensives sur le front de l’Ouest, le front italien et en Serbie.
13 juillet : offensive allemande sur le Niémen et la Narew dans le but d’encercler les Russes stationnés dans la boucle de la Vistule.
18 juillet :
Premières permissions de six jours accordées par roulement à tous les combattants français.
Échec italien de la deuxième offensive sur l’Isonzo.
5 août : les troupes allemandes prennent Varsovie, Lublin et Cholm.
21 août : l’Italie déclare la guerre à l’Empire ottoman.
23 août : repoussés sur Brest-Litovsk, les Russes abandonnent la ligne du Bug. La Pologne est aux mains des empires centraux.
6 septembre : traité secret entre la Bulgarie et les empires centraux, selon lequel la Bulgarie obtiendrait la Macédoine et un débouché sur l’Adriatique si elle déclare la guerre à la Serbie et à l’Entente.
25 septembre : échec d'une tentative franco-britannique de percée en Champagne et en Artois (fin le 11 octobre).
25 septembre : seconde bataille de Champagne
Octobre : après la perte de Wilno en septembre par les Russes, le front Est se stabilise sur une ligne Rīga-Pinsk-Tarnopol.
5 octobre : entrée en guerre de la Bulgarie contre la Serbie.
6 octobre : invasion de la Serbie par la Bulgarie.
19 octobre : l’Italie déclare la guerre à la Bulgarie.
28 octobre : le président du Conseil roumain Ion Bratianu refuse le libre passage sur le territoire roumain de l’armée russe qui viendrait renforcer les Serbes.
Novembre : offensive autrichienne en Bucovine. Occupation de la Serbie et du Monténégro. austro-allemande de Gorlice-Tarnów sur le front Est.
10 novembre : quatrième offensive italienne sur l’Isonzo que les troupes ne parviennent toujours pas à franchir.
23 novembre : battue sur tous les fronts, l’armée serbe bat en retraite vers l’Albanie, d’où elle est évacuée vers Corfou.
2 décembre : les troupes alliées de Salonique reçoivent l’ordre de se replier au-delà du Vardar.
4 décembre : à Calais, les états-majors de France et de Grande-Bretagne examinent la question de Salonique, hésitant entre l'évacuation et le maintien des troupes.
6-8 décembre : conférence de Chantilly. Les Alliés coordonnent leur plan d’offensive pour 1916.
Effort de guerre considérable, animé en Allemagne par Rathenau, en Grande-Bretagne par Lloyd George et en France par Albert Thomas et Louis Loucheur.
Apparition des tanks à chenilles sur les champs de bataille.
Année 1914
28 juillet :
L'Autriche déclare la guerre à la Serbie ; bombardement de Belgrade.
29 juillet : le bureau de l'Internationale socialiste se réunit à Bruxelles pour définir sa position face à la crise.
30 juillet :
Mobilisation générale en Russie.
Mobilisation générale en Autriche dans la nuit du 30 au 31 juillet.
31 juillet :
Le gouvernement belge décrète la mobilisation générale.
Le dirigeant socialiste français Jean Jaurès, favorable à la paix, est assassiné par Raoul Villain. Les pacifistes perdent leur meilleur leader.
Août, Pologne : le socialiste Józef Piłsudski organise et prend la tête des légions de volontaires polonais qui combattront aux côtés des Austro-hongrois. En Pologne russe, les nationaux-démocrates et leur chef Roman Dmowski, hostiles aux empires centraux, s'allient à la Russie contre la promesse de l’unité et de l’autonomie de la Pologne au sein de l’Empire russe.
1er août :
L'Allemagne déclare la guerre à la Russie.
Mobilisation générale en Allemagne.
2 août :
Mobilisation générale en France.
Attaque du Luxembourg par les troupes allemandes.
Ultimatum allemand à la Belgique, en vue d'utiliser le territoire belge pour attaquer la France.
3 août :
L'Allemagne déclare la guerre à la France et à la Belgique
Premier bombardement aérien (Lunéville).
4 août :
Invasion de la Belgique par les troupes allemandes qui pénètrent en Belgique par Aix la Chapelle. Le roi des Belges lance un appel à la France et à la Grande-Bretagne.
Le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne après la violation par les troupes allemandes de la neutralité belge.
Le président de la République française appelle à l'Union sacrée devant les deux chambres parlementaires qui votent les crédits de guerre à l’unanimité.
Les députés allemands sociaux-démocrates, majoritaires, votent à l’unanimité les crédits de la guerre au Reichstag malgré leurs engagements contre la course aux armements.
6 août : L’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Russie.
Les troupes françaises font une offensive par le sud de l'Alsace.
7 août :
Thann est libérée et devient, jusqu'à la fin de la guerre, la capitale d'une portion de territoire alsacien redevenue française.
8 août :
Les Français poursuivent l'offensive vers Mulhouse qui est reprise par les Allemands deux jours plus tard.
Union sacrée en Russie : la Douma vote les crédits de guerre. Division des socialistes (ralliement à l’Union sacrée, internationalisme, défaitisme).
11 août : la France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.
12 août : mobilisation générale en Russie.
15 août : création de l’Office des matières premières de guerre en Allemagne dirigée par Walter Rathenau, président d'AEG.
16 août : prise de Liège par les troupes allemandes.
17 août : offensive russe en Prusse orientale. Victoire allemande à la bataille de Stalluponen.
19 août :
Les troupes allemandes entrent à Bruxelles.
Échec de la percée française en Lorraine (19-20 août). Les IIIe et IVe armées se replient derrière la Meuse.
Le président des États-Unis d'Amérique proclame la neutralité de son pays dans le conflit.
20 août :
Échecs autrichiens sur le front russe à Gumbinnen face au troupes du général Paul von Rennenkampf.
Capitulation de Namur. L’armée belge se replie sur Anvers.
21 août : la France perd la bataille des frontières (21-23 août).
22 août : massacre de Tamines
24 août : échecs autrichiens de Conrad von Hötzendorf sur le front serbe danns les monts Cer.
25 août : repli des Alliés sur le Grand-Couronné au nord-est de Nancy. Bataille de Charleroi (frontière franco-belge). Les Alliés doivent se replier. Fin de la bataille de Lorraine: statu quo.
26 août :
Bataille de Tannenberg : les Allemands stoppent l'offensive russe (fin le 31 août).
Démission du gouvernement français présidé par René Viviani qui forme un ministère de Défense Nationale. L'Union sacrée se concrétise en France par l'entrée des socialistes au gouvernement (Delcassé aux Affaires étrangères et Millerand à la Guerre).
29 août-2 septembre : le gouvernement français quitte Paris menacée par l'avancée allemande et s'installe à Bordeaux laissant la capitale sous le gouvernement militaire du général Gallieni.
31 août : les Franco-Britanniques franchissent la Marne. Les Allemands entrent à Senlis.
Septembre : les sous-marins allemands (U-Boot) font de grands ravages dans la flotte alliée.
3 septembre : offensive russe en Galicie orientale : prise de Lvov (Galicie autrichienne).
4 septembre : l'armée allemande occupe Reims. Gallieni réquisitionne les taxis parisiens pour le transport des troupes.
6 septembre : première bataille de la Marne, les troupes françaises de Joffre contiennent l'avancée allemande (6-9 septembre). Les troupes allemandes sous le commandement d'Alexandre von Kluck et Karl von Bülow) reculent jusqu’à l’Aisne.
8 septembre :
Victoire allemande des lacs Mazuriques en Pologne sur les Russes, qui confirme la victoire allemande de Tannenberg (Stębark) (fin le 15 septembre). Les Russes se replient vers la frontière russo-allemande originelle.
Maubeuge est prise par les troupes allemandes.
Les Russes écrasent les Autrichiens à Lemberg (fin le 12 septembre). Siège de Przemysl, occupation de la Galicie orientale jusqu’au San et contrôle des cols des Carpates par l'armée russe en octobre.
28 septembre : siège d’Anvers par les troupes allemandes.
3 octobre : un premier bataillon canadien (de 32 000 hommes) est mobilisé pour aller se battre en Europe.
4 octobre : publication en Allemagne du Manifeste des 93 qui montre le soutien univoque des intellectuels allemands à la politique impériale.
5 octobre : premier duel aérien de la guerre près de Reims : un biplace Aviatik allemand est abattu à la carabine par des Français.
9 octobre : capitulation d'Anvers.
19 octobre :
« Course à la mer » entre les Allemands, Français et Britanniques (oct.-nov.), les Allemands cherchant à atteindre Dunkerque, Boulogne-sur-Mer et Calais.
Bataille de l'Yser (fin le 17 novembre).
20 octobre : les Allemands battent en retraite devant les Russes dans la boucle de la Vistule.
27 octobre : vaste offensive allemande déclenchée au nord, à l’est et au sud d’Ypres en Belgique.
29-20 novembre : les Turcs bombardent les côtes russes de la mer Noire.
1er novembre : Von Hindenburg devient commandant en chef des armées allemandes sur le front de l’Est.
2 novembre : la Serbie déclare la guerre à l'Empire ottoman qui a rejoint les Allemands et les Autrichiens.
3 novembre : l’amirauté britannique fait miner la mer du Nord déclarée « zone de guerre ». Le Royaume-Uni fait confiance à sa marine pour protéger le pays et établir un blocus économique. Il ne possède en effet qu’une armée de métier de 250 000 hommes dispersés à travers le monde dont 60 000 seulement sont prêts à partir pour la France.
5 novembre : les Britanniques annexent Chypre, qu'ils administraient jusque-là sous souveraineté ottomane.
6 novembre : blocus économique de l’Allemagne.
10 novembre : les Russes doivent cesser l’offensive devant la poussée des troupes allemandes sur Lodz.
15 novembre : mêlée des Flandres. Victoire des armées françaises, britanniques et belge autour d’Ypres et de Dixmude.
Décembre : 6 550 000 soldats russes sont mobilisés (15 millions en 1917).
6 décembre : prise de Lodz par les Allemands. L'offensive allemande en Pologne russe est arrêtée devant Varsovie.
7 décembre : victoire serbe du général Putnik : les Austro-hongrois doivent se replier vers Belgrade.
8 décembre : retour du gouvernement français à Paris.
15 décembre :
La IVe armée française lance l’offensive en Champagne. Guerre des tranchées (650 Km), de la mer du Nord à la Suisse.
Le roi de Serbie rentre à Belgrade.
Après s’être opposés à la guerre,(les chefs politiques hongrois) soutiennent l’effort de guerre autrichien principalement parce qu’ils craignent qu’une victoire russe n’entraîne la sécession des minorités slaves de Hongrie, puis le démantèlement du pays. 3 800 000 soldats seront mobilisés en Hongrie ; 661 000 seront tués, plus de 700 000 blessés et autant faits prisonniers.
Année 1915
19 janvier : premier bombardement aérien de civils par un Zeppelin au Royaume-Uni.
21 janvier : offensive russe dans les Carpates.
24 janvier : victoire de la flotte britannique près du Dogger Bank sur l’escadre allemande.
Février : les premiers avions armés d’une mitrailleuse, les Vickers F.B.5 équipent une escadrille de chasse britannique du Royal Flying Corps.
4 février : le gouvernement allemand proclame « zone de guerre », les eaux territoriales britanniques : début de la guerre sous-marine.
7 février : offensive allemande au sud-est des lacs Mazuriques, dirigée par Hindenburg. Encerclés, les Russes se replient sur le Niémen le 22 février.
16 février : deuxième offensive alliée en Champagne pour empêcher tout transfert de troupes allemandes en Russie.
Du 17 au 21 février : violents combats aux Eparges.
19 février : Expédition des Darnanelles (fin en février 1916).
20 février : bombardement de Reims.
26 février : échec de l’offensive allemande aux lacs Mazuriques : les Russes font 10 000 prisonniers au nord de Varsovie.
1er mars : les alliés étendent le blocus à la totalité des marchandises allemandes.
9 mars : le gouvernement italien présente aux gouvernements de l’entente un mémorandum contenant les prétentions de l’Italie en échange de son intervention dans le conflit (Trentin, Tyrol du Sud, Trieste, l’Istrie et une partie de la Dalmatie).
11 mars et 10 avril : accord des gouvernements britannique et français sur le principe d’une annexion de Constantinople par la Russie.
16 mars : fin de la bataille de Champagne. Échec de la tentative de percée française en Champagne (février-mars).
21 mars : un Zeppelin bombarde Paris.
22 mars : capitulation de la place autrichienne de Przemysl devant les Russes.
5 au 12 avril 1915 : Combats aux Eparges. Les opérations commencèrent le 5 avril et durèrent 4 jours, quatre jours de lutte et de souffrance. Elles n’ont pas eu d'équivalent parmi toutes les attaques menées depuis le début de la guerre. L'objectif assigné fut le fameux point X qui était considéré comme la clef de la position.
22 avril : première utilisation de gaz asphyxiants à Steenstraate et à Ypres par les Allemands.
24 avril : arrestation et déportation de plus de 600 intellectuels arméniens de Constantinople par les Jeunes-Turcs. Date considérée symboliquement comme marquant le début du génocide des Arméniens.
25 avril : débarquement d'un corps expéditionnaire allié aux Dardanelles. Échec de l’expédition de Gallipoli, qui coûte la vie à plus 200 000 soldats britanniques sur 400 000 engagés, provenant pour la plupart du Commonwealth (fin en juillet).
26 avril : Traité secret de Londres entre l’Entente et l’Italie qui s’engage à entrer en guerre contre les empires centraux dans un délai d’un mois. Les Alliés acceptent les revendications du 9 mars.
2 mai : offensive austro-allemande en Galicie pour éviter l’invasion de la Hongrie par les Russes.
3 mai : l’Italie dénonce le traité de la Triple-Alliance, qui la liait aux empires centraux.
6 mai : les Russes battent en retraite sur un front de 160 km.
7 mai : torpillage du paquebot britannique Lusitania au sud des côtes irlandaises par un sous-marin allemand. 1198 personnes sont noyées, dont 124 Américains. Le navire aurait transporté des munitions.
9 mai : offensive française en Artois. Échec (juin).
13 mai, Italie : à la suite d’une ultime tentative de Giovanni Giolitti visant à empêcher la guerre, Antonio Salandra démissionne, laissant au roi la décision de la guerre. Le roi le rappelle.
14 mai : à Rome, Gabriele d'Annunzio lance un appel nationaliste qui s’inscrit dans un vaste mouvement favorable à l’entrée en guerre de l’Italie. Mussolini, favorable à l’entrée en guerre de l’Italie, est chassé du PSI et fonde le Faisceau autonome d’action révolutionnaire.
15 mai : les Russes sont battus dans les Carpates par la XIe armée du maréchal August von Mackensen.
23 mai ou 24 mai : l’Italie déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.
En mai, offensives allemandes contre la Russie (mai-oct.).
3 juin : rupture du front russe sur Gorlice en Galicie. Les Russes évacuent Przemysl.
9 juin : en Allemagne, 750 sociaux-démocrates conduits par Karl Liebknecht protestent contre la politique du gouvernement.
10 juin : offensive italienne sur l’Isonzo contre les lignes autrichiennes. Douze batailles sur l’Isonzo de juin 1915 à octobre 1917 coûtent d’énormes pertes en hommes et en matériel.
11 juin : les troupes serbes envahissent l’Albanie et occupent Tirana.
22 juin : prise de Lemberg (Lvov) par les Allemands sur les Russes, qui battent en retraite.
7 juillet : première conférence interalliée à Chantilly où sont examinées les offensives sur le front de l’Ouest, le front italien et en Serbie.
13 juillet : offensive allemande sur le Niémen et la Narew dans le but d’encercler les Russes stationnés dans la boucle de la Vistule.
18 juillet :
Premières permissions de six jours accordées par roulement à tous les combattants français.
Échec italien de la deuxième offensive sur l’Isonzo.
5 août : les troupes allemandes prennent Varsovie, Lublin et Cholm.
21 août : l’Italie déclare la guerre à l’Empire ottoman.
23 août : repoussés sur Brest-Litovsk, les Russes abandonnent la ligne du Bug. La Pologne est aux mains des empires centraux.
6 septembre : traité secret entre la Bulgarie et les empires centraux, selon lequel la Bulgarie obtiendrait la Macédoine et un débouché sur l’Adriatique si elle déclare la guerre à la Serbie et à l’Entente.
25 septembre : échec d'une tentative franco-britannique de percée en Champagne et en Artois (fin le 11 octobre).
25 septembre : seconde bataille de Champagne
Octobre : après la perte de Wilno en septembre par les Russes, le front Est se stabilise sur une ligne Rīga-Pinsk-Tarnopol.
5 octobre : entrée en guerre de la Bulgarie contre la Serbie.
6 octobre : invasion de la Serbie par la Bulgarie.
19 octobre : l’Italie déclare la guerre à la Bulgarie.
28 octobre : le président du Conseil roumain Ion Bratianu refuse le libre passage sur le territoire roumain de l’armée russe qui viendrait renforcer les Serbes.
Novembre : offensive autrichienne en Bucovine. Occupation de la Serbie et du Monténégro. austro-allemande de Gorlice-Tarnów sur le front Est.
10 novembre : quatrième offensive italienne sur l’Isonzo que les troupes ne parviennent toujours pas à franchir.
23 novembre : battue sur tous les fronts, l’armée serbe bat en retraite vers l’Albanie, d’où elle est évacuée vers Corfou.
2 décembre : les troupes alliées de Salonique reçoivent l’ordre de se replier au-delà du Vardar.
4 décembre : à Calais, les états-majors de France et de Grande-Bretagne examinent la question de Salonique, hésitant entre l'évacuation et le maintien des troupes.
6-8 décembre : conférence de Chantilly. Les Alliés coordonnent leur plan d’offensive pour 1916.
Effort de guerre considérable, animé en Allemagne par Rathenau, en Grande-Bretagne par Lloyd George et en France par Albert Thomas et Louis Loucheur.
Apparition des tanks à chenilles sur les champs de bataille.
Invité- Invité
Re: Cadre historique et combats initiaux
Année 1916
9 janvier : offensive allemande en Champagne.
11 janvier : les Austro-hongrois occupent le Monténégro.
16 janvier : occupation française de Corfou. Les troupes serbes débarquent dans l’île.
8 février : le gouvernement allemand fixe au 1er mars le début de la guerre sous-marine sans restriction : les navires marchands pourvus de canons seront torpillés.
13 février : la 1re brigade russe constituée (2 régiments), quitte Moscou par le transsibérien et arrive en Mandchourie à Dairen le 28 février, d'où elle embarque pour la France sur des navires français.
21 février : début de la bataille de Verdun (fin le 11 décembre à 11 heures du matin).
29 février, Verdun : après avoir pris Beaumont et le fort de Douaumont, les Allemands suspendent l’offensive devant le fort de Douaumont qu’ils n’ont pas réussi à occuper.
29 février : le croiseur britannique Alcantara et le navire allemand Grief se coulent mutuellement après un combat épique dans la Manche.
Février : le Royaume-Uni demande au Portugal d’arraisonner et de réquisitionner les navires de commerce allemands présents dans ses ports.
9 mars : l’acte de réquisition provoque la déclaration de guerre de l’Allemagne au Portugal. Un gouvernement d’Union sacrée est organisé au Portugal avec mission de préparer un corps expéditionnaire et de renforcer les troupes qui combattent en Afrique.
Soldat français9 mars, Verdun : prise de Douaumont : les Allemands se heurtent à la résistance du fort de Vaux.
16 mars : le ministre français de la guerre Gallieni démissionne pour raisons de santé.
18 mars : victoire des Russes sur les Allemands en Lettonie, au sud de Dwinsk.
24 mars : un sous-marin allemand torpille dans la Manche sans sommation le paquebot britannique Sussex.
9 avril : échec de l’offensive générale allemande sur le front de Verdun.
11 avril : arrivée à Marseille, où elle reçoit un accueil triomphal, de la 1re brigade russe (2 régiments) partie de Moscou par le transsibérien le 13 février, via la Mandchourie, où elle a embarqué sur des navires français.
27 avril : une loi créant un diplôme de « mort pour la France » délivré à chaque homme tué au combat, pour rappeler que leur sacrifice n'a pas été vain.
1er mai : Pétain, nommé commandant du armées du Centre, laisse la direction de la bataille de Verdun à Nivelle.
15 mai : l’armée austro-hongroise perce les premières lignes de défense italiennes dans le Trentin.
31 mai : bataille navale indécise entre les flottes allemande et britannique au Jutland.
3 juin : les Alliés proclament l’état de siège à Salonique à la suite de la prise du fort de Rupel par les troupes germano-bulgares.
4 juin : offensive russe du général Broussilov contre les forces allemandes de Mackensen (fin en août).
7 juin : offensive allemande à Verdun. Chute du fort de Vaux puis de Thiaumont, Fleury-devant-Douaumont.
21 juin, Verdun : les Allemands atteignent les abords de Froideterre.
22 juin : le Premier ministre grec Zaïmis ordonne la démobilisation de l’armée à la suite de dissensions avec les Alliés.
Un soldat britannique à Ovillers-La Boisselle, juillet 19161er juillet : début de la bataille de la Somme, offensive alliée vers Bapaume et Péronne (fin en octobre). Plus de 600 000 victimes dans les deux camps. Les forces britanniques (volontaires) s’engagent dans la bataille de la Somme.
4 juillet : le Premier ministre roumain Ion Bratianu rappelle aux Alliés que son pays interviendra à leurs côtés s’ils ne se retirent pas des Dardanelles et s’ils déclenchent une offensive contre les Bulgares à partir de Salonique.
27 juillet : au cours de la bataille de la Somme, les Britanniques prennent Contalmaison, progressent rapidement vers Péronne et s’emparent de Longueval.
4 août : offensive serbe dans la région du lac Prespa en Macédoine.
8 août : en Italie, prise de Gorizia par la 3e Armée italienne sous les ordres du duc d'Aoste après la sixième bataille de l’Isonzo.
17 août : traité d’alliance entre l’Entente et la Roumanie signé à Bucarest : en échange de son entrée en guerre contre l’Autriche, la Roumaine annexera la Bucovine, la Transylvanie et le Banat.
23 août : sur le front des Balkans, l'armée bulgare bouscule les troupes serbes à l'ouest du dispositif allié de Grèce.
24 août, bataille de la Somme : les Français prennent Maurepas.
27 août :
Sollicité par les Alliés et pour renforcer sa position lors des négociations qui doivent décider du partage de l’Empire ottoman, l’Italie déclare la guerre à l’Allemagne.
La Roumanie déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie. Après une offensive en Transylvanie, rapidement enrayée, le pays de trouve isolé par 600 000 Austro-allemands appuyés par les Turcs et les Bulgares. Bucarest tombe en automne et la Roumanie conclue un armistice. L’invasion du pays par les Allemands met en difficulté le front russe méridional.
28 août :
L’Allemagne, puis la Turquie, déclarent la guerre à la Roumanie.
Les troupes roumaines du général Averescu entrent en Transylvanie et prennent Braşov.
En Allemagne, Von Falkenhayn est remplacé par le maréchal Paul von Hindenburg à la tête de la Direction suprême de l'armée allemande.
1er septembre : la Bulgarie déclare la guerre à la Roumanie.
13 septembre :
Le général Joffre, qui a toujours un œil sur Verdun demande à Pétain et à Nivelle, de préparer sur la rive droite la reprise des forts de Vaux et de Douaumont.
14 septembre :
Offensive italienne dans le Carso oriental.
Les troupes bulgaro-allemandes d'August von Mackensen lancent une offensive à l’est de Silistra contre la Roumanie
15 septembre : première utilisation des chars (tanks) par l'armée britannique.
18 septembre :
Broussilov interrompt l'offensive russe face aux Allemands.
Les Grecs se rendent sans résistance aux Bulgares à Kavala (Grèce).
Mark I, Somme, 25 septembre 191625 septembre, Somme : Français et Britanniques prennent Combles, à 12 Km de Péronne.
3 octobre : les troupes serbes lancent une offensive sur Monastir, en Macédoine.
7 octobre : les Allemands forcent les Roumains à évacuer la Transylvanie.
9 octobre : Eleftherios Venizelos constitue à Salonique un gouvernement provisoire favorable aux Alliés.
23 octobre : le roi Constantin Ier de Grèce propose un désarmement complet des forces grecques à condition que l’armée d'Eleftherios Venizelos ne soit utilisée que contre les Bulgares.
24 octobre, les troupes françaises du groupement Mangin reprennent, en quatre heures, le fort de Douaumont et réoccupent jusqu’à Vaux tout le territoire conquis depuis huit mois par les Allemands.
11 novembre : le gouvernement grec d'Eleftherios Venizelos déclare la guerre à la Bulgarie.
15 et 16 novembre : réunion à Chantilly (Oise), à l'initiative du général Joffre, d'une nouvelle conférence militaire interalliée pour arrêter le plan des opérations de 1917.
18 novembre : fin de la bataille de la Somme
19 novembre : prise de Monastir en Macédoine par Sarrail et les forces franco-serbes
25 novembre : le gouvernement provisoire grec déclare la guerre à l'Allemagne et à la Bulgarie.
2 décembre : l’armée d’Orient du général Sarrail occupe Athènes après de sévères affrontement avec les Grecs
L’armée allemande de Falkenhayn traverse la Valachie, fait la jonction avec les Germano-bulgares de Mackensen venus de Dobroudja, et entre à Bucarest le 6 décembre, évacuée la veille par le gouvernement Bratianu qui se retire en Moldavie.
12 décembre : fin de la bataille de Verdun. Les Allemands sont repoussés par les troupes françaises. Plus de 300 000 soldats alliés et allemands meurent dans la bataille.
25 décembre : le général Joseph Joffre est nommé maréchal de France, et remplacé par Robert Nivelle à la tête des armées.
9 janvier : offensive allemande en Champagne.
11 janvier : les Austro-hongrois occupent le Monténégro.
16 janvier : occupation française de Corfou. Les troupes serbes débarquent dans l’île.
8 février : le gouvernement allemand fixe au 1er mars le début de la guerre sous-marine sans restriction : les navires marchands pourvus de canons seront torpillés.
13 février : la 1re brigade russe constituée (2 régiments), quitte Moscou par le transsibérien et arrive en Mandchourie à Dairen le 28 février, d'où elle embarque pour la France sur des navires français.
21 février : début de la bataille de Verdun (fin le 11 décembre à 11 heures du matin).
29 février, Verdun : après avoir pris Beaumont et le fort de Douaumont, les Allemands suspendent l’offensive devant le fort de Douaumont qu’ils n’ont pas réussi à occuper.
29 février : le croiseur britannique Alcantara et le navire allemand Grief se coulent mutuellement après un combat épique dans la Manche.
Février : le Royaume-Uni demande au Portugal d’arraisonner et de réquisitionner les navires de commerce allemands présents dans ses ports.
9 mars : l’acte de réquisition provoque la déclaration de guerre de l’Allemagne au Portugal. Un gouvernement d’Union sacrée est organisé au Portugal avec mission de préparer un corps expéditionnaire et de renforcer les troupes qui combattent en Afrique.
Soldat français9 mars, Verdun : prise de Douaumont : les Allemands se heurtent à la résistance du fort de Vaux.
16 mars : le ministre français de la guerre Gallieni démissionne pour raisons de santé.
18 mars : victoire des Russes sur les Allemands en Lettonie, au sud de Dwinsk.
24 mars : un sous-marin allemand torpille dans la Manche sans sommation le paquebot britannique Sussex.
9 avril : échec de l’offensive générale allemande sur le front de Verdun.
11 avril : arrivée à Marseille, où elle reçoit un accueil triomphal, de la 1re brigade russe (2 régiments) partie de Moscou par le transsibérien le 13 février, via la Mandchourie, où elle a embarqué sur des navires français.
27 avril : une loi créant un diplôme de « mort pour la France » délivré à chaque homme tué au combat, pour rappeler que leur sacrifice n'a pas été vain.
1er mai : Pétain, nommé commandant du armées du Centre, laisse la direction de la bataille de Verdun à Nivelle.
15 mai : l’armée austro-hongroise perce les premières lignes de défense italiennes dans le Trentin.
31 mai : bataille navale indécise entre les flottes allemande et britannique au Jutland.
3 juin : les Alliés proclament l’état de siège à Salonique à la suite de la prise du fort de Rupel par les troupes germano-bulgares.
4 juin : offensive russe du général Broussilov contre les forces allemandes de Mackensen (fin en août).
7 juin : offensive allemande à Verdun. Chute du fort de Vaux puis de Thiaumont, Fleury-devant-Douaumont.
21 juin, Verdun : les Allemands atteignent les abords de Froideterre.
22 juin : le Premier ministre grec Zaïmis ordonne la démobilisation de l’armée à la suite de dissensions avec les Alliés.
Un soldat britannique à Ovillers-La Boisselle, juillet 19161er juillet : début de la bataille de la Somme, offensive alliée vers Bapaume et Péronne (fin en octobre). Plus de 600 000 victimes dans les deux camps. Les forces britanniques (volontaires) s’engagent dans la bataille de la Somme.
4 juillet : le Premier ministre roumain Ion Bratianu rappelle aux Alliés que son pays interviendra à leurs côtés s’ils ne se retirent pas des Dardanelles et s’ils déclenchent une offensive contre les Bulgares à partir de Salonique.
27 juillet : au cours de la bataille de la Somme, les Britanniques prennent Contalmaison, progressent rapidement vers Péronne et s’emparent de Longueval.
4 août : offensive serbe dans la région du lac Prespa en Macédoine.
8 août : en Italie, prise de Gorizia par la 3e Armée italienne sous les ordres du duc d'Aoste après la sixième bataille de l’Isonzo.
17 août : traité d’alliance entre l’Entente et la Roumanie signé à Bucarest : en échange de son entrée en guerre contre l’Autriche, la Roumaine annexera la Bucovine, la Transylvanie et le Banat.
23 août : sur le front des Balkans, l'armée bulgare bouscule les troupes serbes à l'ouest du dispositif allié de Grèce.
24 août, bataille de la Somme : les Français prennent Maurepas.
27 août :
Sollicité par les Alliés et pour renforcer sa position lors des négociations qui doivent décider du partage de l’Empire ottoman, l’Italie déclare la guerre à l’Allemagne.
La Roumanie déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie. Après une offensive en Transylvanie, rapidement enrayée, le pays de trouve isolé par 600 000 Austro-allemands appuyés par les Turcs et les Bulgares. Bucarest tombe en automne et la Roumanie conclue un armistice. L’invasion du pays par les Allemands met en difficulté le front russe méridional.
28 août :
L’Allemagne, puis la Turquie, déclarent la guerre à la Roumanie.
Les troupes roumaines du général Averescu entrent en Transylvanie et prennent Braşov.
En Allemagne, Von Falkenhayn est remplacé par le maréchal Paul von Hindenburg à la tête de la Direction suprême de l'armée allemande.
1er septembre : la Bulgarie déclare la guerre à la Roumanie.
13 septembre :
Le général Joffre, qui a toujours un œil sur Verdun demande à Pétain et à Nivelle, de préparer sur la rive droite la reprise des forts de Vaux et de Douaumont.
14 septembre :
Offensive italienne dans le Carso oriental.
Les troupes bulgaro-allemandes d'August von Mackensen lancent une offensive à l’est de Silistra contre la Roumanie
15 septembre : première utilisation des chars (tanks) par l'armée britannique.
18 septembre :
Broussilov interrompt l'offensive russe face aux Allemands.
Les Grecs se rendent sans résistance aux Bulgares à Kavala (Grèce).
Mark I, Somme, 25 septembre 191625 septembre, Somme : Français et Britanniques prennent Combles, à 12 Km de Péronne.
3 octobre : les troupes serbes lancent une offensive sur Monastir, en Macédoine.
7 octobre : les Allemands forcent les Roumains à évacuer la Transylvanie.
9 octobre : Eleftherios Venizelos constitue à Salonique un gouvernement provisoire favorable aux Alliés.
23 octobre : le roi Constantin Ier de Grèce propose un désarmement complet des forces grecques à condition que l’armée d'Eleftherios Venizelos ne soit utilisée que contre les Bulgares.
24 octobre, les troupes françaises du groupement Mangin reprennent, en quatre heures, le fort de Douaumont et réoccupent jusqu’à Vaux tout le territoire conquis depuis huit mois par les Allemands.
11 novembre : le gouvernement grec d'Eleftherios Venizelos déclare la guerre à la Bulgarie.
15 et 16 novembre : réunion à Chantilly (Oise), à l'initiative du général Joffre, d'une nouvelle conférence militaire interalliée pour arrêter le plan des opérations de 1917.
18 novembre : fin de la bataille de la Somme
19 novembre : prise de Monastir en Macédoine par Sarrail et les forces franco-serbes
25 novembre : le gouvernement provisoire grec déclare la guerre à l'Allemagne et à la Bulgarie.
2 décembre : l’armée d’Orient du général Sarrail occupe Athènes après de sévères affrontement avec les Grecs
L’armée allemande de Falkenhayn traverse la Valachie, fait la jonction avec les Germano-bulgares de Mackensen venus de Dobroudja, et entre à Bucarest le 6 décembre, évacuée la veille par le gouvernement Bratianu qui se retire en Moldavie.
12 décembre : fin de la bataille de Verdun. Les Allemands sont repoussés par les troupes françaises. Plus de 300 000 soldats alliés et allemands meurent dans la bataille.
25 décembre : le général Joseph Joffre est nommé maréchal de France, et remplacé par Robert Nivelle à la tête des armées.
Invité- Invité
Re: Cadre historique et combats initiaux
Année 1917
Janvier : les armées austro-allemandes et bulgares contrôlent la majeure partie de la Roumanie. Leur avance est stoppée sur le Siret grâce à l’appui des troupes russes.
22 janvier : Le président des États-Unis, Woodrow Wilson, plaide pour une paix sans vainqueurs.
31 janvier : début de la guerre sous-marine totale.
3 février : rupture des relations diplomatiques entre les États-Unis et l'Allemagne, après l'annonce par celle-ci d'un élargissement de la guerre sous-marine et l'interception d'un message allemand incitant le Mexique à entrer en guerre contre les États-Unis.
24 février : victoire alliée sur l’Ancre (Somme) : les Allemands battent en retraite devant les Britanniques.
Avril : conférence austro-allemande de Kreuznach. Charles Ier d'Autriche, pour débloquer la situation, propose de céder la Galice à la Pologne à condition que l’Allemagne cède l’Alsace-Lorraine à la France. Le chancelier allemand Michaelis refuse. Charles Ier confie alors une mission secrète au prince Sixte de Bourbon-Parme pour obtenir une paix de compromis avec la France. Le départ d'Aristide Briand et la pression des partis militaristes en empêche la conclusion.
2 avril : entrée en guerre des États-Unis au côté des Alliés.
9 avril
les Britanniques lancent l’offensive en Artois, entre Arras et Lens.
Lénine et ses camarades quittent la Suisse et partent pour la Russie révolutionnaire.
16 avril : début de l'offensive Nivelle du Chemin des Dames. L'offensive qui se révèle très meurtrière entraîne des mutineries au sein de l'armée française. Combats du plateau de Craonne : les Ve (Mazel) et VIe (Mangin) armées françaises lancent l’offensive sur l’Aisne.
17 avril : entrée en action des blindés français, les chars d’assaut Schneider CA1 et Saint-Chamond sur le front entre Berry-au-Bac et le nord de Reims.
4 mai : échec de l'offensive Nivelle au Chemin des Dames.
15 mai : Philippe Pétain remplace Nivelle comme commandant en chef des armées françaises après sa démission. Foch est nommé chef d’état-major.
20 mai : mutineries dans l'armée française : 68 des 112 divisions sont touchées ; 629 soldats sont jugés et condamnés et 50 d’entre eux sont exécutés (avril-juin).
4 juin : les forces italiennes du général Luigi Cadorna battent en retraite sur le front du Carso.
29 juin : La Grèce entre dans la guerre au côté des Alliés.
30 juin : débarquement à Saint-Nazaire des premières troupes américaines.
19 juillet :
Motion de paix au Reichstag allemand sur initiative de Matthias Erzberger.
L’armée allemande oblige les Russes à évacuer la Galicie.
31 juillet : offensive britannique dans les Flandres dirigée par le général Douglas Haig.
1er août : appel du pape Benoît XV à une « paix blanche ».
6 août : en Roumanie a commencé la bataille de Marasesti, qui se déroula au 19 août.
16 août : succès de l’offensive franco-britannique dans les Flandres au nord d’Ypres.
19 août : succès de l’offensive italienne des troupes du général Capello et du duc d’Aoste sur le plateau de Bainsizza. Les combats font 200 000 morts en deux mois durant l’été. Les mutineries et les désertions se multiplient tandis que l’arrière pays se révolte.
Août : négociation Armand-Revertera, sur l’initiative de la France, en Suisse, avec l’Autriche (fin en février 1918).
3 septembre : les troupes allemandes prennent Rīga.
11 septembre : disparition en vol de Georges Guynemer.
17 septembre : mutinerie des soldats russes à La Courtine
20 septembre : deuxième bataille des Flandres : les troupes de Haig s’emparent du bois d’Inverness et lancent l’offensive entre Ypres et Menin.
15 octobre : l'hollandaise Mata Hari, condamnée à mort pour espionnage en faveur de l’Allemagne, est fusillée au fort de Vincennes.
24 octobre : Pétain lance une offensive contre le fort de la Malmaison, au nord de Soissons qui permet la reconquête du secteur nord-ouest du Chemin des Dames.
24 octobre - 9 novembre : offensive autrichienne surprise victorieuse en Italie. L’armée impériale franchit le Tagliamento, atteint la Piave et fait 300 000 prisonniers. Défaite italienne de Caporetto dans la vallée de l’Isonzo par les Autrichiens. Le front est enfoncé sur cinquante km et les pertes sont considérables. Luigi Cadorna est remplacé au haut commandement par le général Diaz. L’armée tient le Piave, aidée par des divisions franco-britanniques.
7 novembre : réunis à Rapallo, les Alliés décident de créer un Conseil supérieur de guerre interallié.
8 novembre : lors d’une réunion interalliée à Peschiera, Victor-Emmanuel III d'Italie s’oppose au retrait des forces italiennes sur une ligne nouvelle. Un grand effort s’engage pour réorganiser l’armée et mobiliser la nation.
10 novembre : victoire des Canadiens à la bataille de Passchendaele connue aussi sous le nom de troisième bataille d'Ypres) sous le commandement de Arthur Currie avec l'aide de la Deuxième Armée britannique.
20 novembre : début de la bataille de Cambrai. Les Britanniques utilisent les tanks et traversent les défenses de la ligne Hindenburg. Un des épisodes est Bourlon Wood, bataille pour la prise du village de Bourlon et de son bois.
26 novembre : à la suite de la révolution bolchevique, la Russie signe un cessez-le-feu séparé avec l’Allemagne.
9 décembre : armistice de Focşani entre l’Allemagne et la Roumanie.
15 décembre : les Allemands et les Bolcheviks signent un armistice à Brest-Litovsk.
L'adoption d'un système de convois réduit les pertes navales des Alliés causées par les sous-marins allemands.
Année 1918
8 janvier : le président Wilson annonce son programme de paix en « quatorze points » : souveraineté de la Russie, libération de la France, développement autonome des peuples de l’Autriche-Hongrie, création d’une Société des Nations. Il vise à transposer la démocratie libérale à l’échelle internationale et à asseoir l’expansion commerciale sur un ordre international mutuellement consenti.
Redressement de l’armée italienne au début de l’année.
Février : échec de la négociation Armand-Revertera.
9 février : paix séparée entre l’Allemagne et le gouvernement ukrainien à Kiev.
3 mars : paix séparée entre Lénine et les empires centraux signée à Brest-Litovsk. La Russie abandonne la Pologne russe, la Lituanie, la Courlande. Elle s’engage à évacuer la Livonie, l’Estonie, à reconnaître l’indépendance de la Finlande et de l’Ukraine.
18 mars : la Roumanie signe un traité de paix préliminaire avec les puissances centrales à Buftea.
Mars-juillet : Grande bataille de France.
21 mars : début de la bataille de Picardie. Offensive allemande contre les Britanniques entre Arras et la Fère-en-Tardenois (Luddendorff et Hindenburg).
23 mars : Paris est bombardée par les Pariser Kanonen (et non la Grosse Bertha).
30 mars : le général Pershing met les forces américaines à la disposition de Foch.
Deux millions de soldats américains sont envoyés en Europe à partir d’avril (50 000 victimes). Ce renfort continu (200 000 hommes par mois) renverse l’équilibre au profit de l’Entente.
2 avril : incident provoqué par Ottokar Czernin entre Vienne et Clemenceau.
9 avril : offensive allemande en Flandre vers Hazebrouck. La Bataille de la Lys est fatale au corps expéditionnaire portugais, dont les survivants sont enrôlés dans l’armée britannique (fin le 29 avril).
13 avril : les troupes allemandes (Mannerheim) s’emparent d’Helsingfors (Helsinki), occupée par les bolcheviks depuis le 28 janvier.
14 avril : Foch est nommé commandant en chef des armées alliées.
26 avril : les forces allemandes cessent leur offensive en Picardie sans succès.
7 mai : traité de paix de Bucarest : la Roumanie cède la Dobroudja à la Bulgarie et une partie des Carpates à la Hongrie. Elle reçoit la Bessarabie au détriment de la Russie.
27 mai : offensive allemande du Chemin des Dames.
Contre-offensive alliée en Picardie : le 28 mai, la première division américaine enlève le village de Cantigny.
30 mai : les Allemands atteignent la Marne à Château-Thierry. Neuf obus sont lancés sur Paris.
9 juin : offensive allemande entre Montdidier et Noyon vers Compiègne.
Offensive de l’Autriche en Vénétie durant l’été. Les troupes italiennes reprennent leurs positions entre la Vénétie et le Piave le 8 juillet.
15 juillet : offensive allemande en Champagne.
18 juillet : seconde bataille de la Marne. Début de la grande contre-offensive alliée. Les Alliés (Français et Américains) obligent les Allemands à se replier au nord de la Marne. Les Allemands doivent renoncer à l’offensive prévue dans les Flandres.
8 août : offensive alliée en Picardie. Victoire des alliés sur la Somme.
9 août : Gabriele D'Annunzio, à la tête d’une escadrille de huit avions, effectue un vol sur Vienne et lance des tracts.
15 septembre : offensive alliée à Salonique.
15 septembre : libération de Nancy.
18 septembre : percée de la ligne Hindenburg
19 septembre : la Bulgarie signe l'armistice.
19 septembre : la Belgique repousse l’offre de paix séparée de l’Allemagne.
26 septembre : Foch lance une vaste offensive convergente en Lorraine en direction de Mézières et en Belgique vers Bruges.
27-30 septembre : la ligne de Hindenburg est brisée.
29 septembre :
Réunion à Spa du gouvernement, du haut commandement et de l’empereur allemand : les généraux, face à l’épuisement de l’armée, suggèrent de demander l’armistice sur la base des quatorze points de Wilson.
L’état-major bulgare demande un armistice suite à l'offensive en Bulgarie de l’armée française d’Orient sous les ordres du général Franchet d’Esperey.
Octobre : les forces de Franchet d’Esperey marchent vers la Hongrie.
3 octobre : Max von Baden forme un nouveau gouvernement en Allemagne. La demande d’armistice est adressée aux États-Unis dans la soirée.
24-29 octobre : offensive italienne victorieuse à Vittorio Veneto. Les Autrichiens refluent sur tous les fronts.
29 octobre : armistice de Salonique. Le gouvernement autrichien demande l’armistice à l’Italie.
31 octobre : la Turquie signe l'armistice à Moudros.
3 novembre : l'Autriche-Hongrie signe l'armistice à Villa Giusti en Italie.
7 novembre : une délégation conduite par Károlyi est reçue à Belgrade par Franchet d’Espeyrey pour signer un armistice sur le front balkanique.
9 novembre : révolution en Allemagne, abdication de l'empereur Guillaume II.
10 novembre : profitant de la victoire des Alliés, la Roumanie entre à nouveau en guerre et réoccupe la Transylvanie.
11 novembre : signature de l'armistice dans la clairière de Rethondes entre l'Allemagne et les Alliés, marquant la fin de la Première Guerre mondiale.
13 novembre : l’armistice de Belgrade signée par le général Franchet d’Esperey avec le gouvernement de Mihály Károlyi fixe la ligne de démarcation entre Hongrois et Roumains en Transylvanie. Le Banat est occupé par la Serbie.
Novembre : occupation de Fiume par les troupes italiennes et un contingent français.
Retraite allemande sous la pression des troupes françaises, britanniques et américaines.
Vient ensuite le long temps de la reconstruction et du traitement des séquelles de guerre. Après une brève période à dominante pacifiste, une Seconde Guerre mondiale se prépare déjà.
Année 1919
21 juin : la flotte allemande se saborde à Scapa Flow.
Hochseeflotte
La Hochseeflotte (« flotte de haute mer ») était la principale flotte de la Kaiserliche Marine (« marine impériale allemande ») au cours de la Première Guerre mondiale. Elle était basée à Wilhelmshaven dans l'estuaire de la Jade. Les différents amiraux qui la commandèrent furent : Friedrich von Ingenohl (1913-1915), Hugo von Pohl (1915-1916), Reinhard Scheer (1916-1918) et Franz von Hipper (1918). Elle posa une telle menace à la Royal Navy dans la maîtrise de la mer autour de la Grande-Bretagne que la Grand Fleet britannique dut rester concentrée dans la mer du Nord pendant la durée de la guerre, alors même que de nombreuses tâches urgentes dans d'autres théâtres de guerre furent annulées faute de navires.
La Hochseeflotte était deux à trois fois plus petite que la Grand Fleet britannique. Cependant au cours de certaines périodes, dans la première année de la guerre, les flottes se retrouvaient dans des proportions équivalentes, en raison de la dispersion de la flotte britannique sur différents théâtres du conflit. Dans la dernière partie de la guerre, le rapport de force pencha en faveur des Britanniques. La marine allemande n'était pas disposée à risquer un affrontement direct des flottes, préférant une stratégie de raids dans la mer du Nord, dans le but d'attirer une partie de la flotte britannique qui pourrait être coupée et détruite. Cependant, les batailles à Heligoland Bight (28 août 1914), Dogger Bank (24 janvier 1915) et du Jutland (31 mai 1916) n'ont pas abouti, ne modifiant pas le rapport stratégique.
Étant donné que le blocus britannique causait de plus en plus de difficultés économiques en Allemagne, la marine impériale allemande a concentré ses ressources sur la guerre sous-marine sans restriction dans le but de remporter la première bataille de l'Atlantique et de détruire l'effort de guerre britannique. En dehors de deux sorties en août 1916 et avril 1918, la Hochseeflotte est restée à quai, se restreignant dans les manutentions portuaires pour le reste de la guerre.
En octobre 1918, devant la défaite de l'armée et les difficultés de la population civile (famine), Scheer décida de lancer une attaque à quitte ou double contre la Grand Fleet. Sachant que la décision l'attaque se verrait opposer un veto, il n'en informa pas le gouvernement du Prince Max von Baden. Mais lorsque les ordres furent donnés à la flotte d'appareiller de Wilhelmshaven le 29 octobre 1918, de nombreux marins refusèrent d'obéir ou désertèrent. Le plan a été abandonné, mais ces événements ont conduit à la mutinerie de Kiel, à la révolution en Allemagne, à la chute du gouvernement impérial, le 9 novembre, et à l'armistice du 11 novembre 1918.
Selon les termes de l'armistice, la Hochseeflotte a été mise en internement sur la base de la Royal Navy à Scapa Flow dans les Orcades. Le transfert des navires a eu lieu en novembre 1918 au cours de l''Opération ZZ. Soixante cuirassés alliés escortèrent onze cuirassés, cinq croiseurs de bataille, huit croiseurs et quarante-huit destroyers de la Hochseeflotte en captivité. Le 21 juin 1919, le contre-amiral Ludwig von Reuter donna l'ordre de saborder les navires pour éviter qu'ils ne tombent dans les mains des Britanniques. Cinquante-trois navires furent alors coulés. Neuf officiers allemands et marins ont été tués quand les Britanniques tentèrent de prévenir les naufrages, et furent les dernières victimes de la Première Guerre mondiale. Le cuirassé SMS Baden, dernier et meilleur cuirassé mis à flot en Allemagne de l'époque, fut longuement inspecté et analysé.
Article détaillé : Sabordage de la flotte allemande à Scapa Flow.
Le sabordage de la flotte allemande se produisit dans la base de la Royal Navy à Scapa Flow une baie de l'archipel des Orcades dans le nord de l'Écosse après la fin de la Première Guerre mondiale.La flotte impériale allemande de haute mer, la Hochseeflotte, avait été consignée à cet endroit selon les termes de l'Armistice signé à Compiègne tandis que les négociations se poursuivaient sur l'avenir des navires. Craignant que la flotte soit saisie et partagée entre les puissances alliées, le chef de la flotte, l'amiral Ludwig von Reuter, décida de la saborder.
Le sabordage fut réalisé le 21 juin 1919. Les gardes britanniques des navires réussirent à en faire échouer quelques uns sur la plage mais 52 des 74 navires coulèrent. Plusieurs épaves furent renflouées et ferraillées. Les quelques unes qui restent sont aujourd'hui un site populaire de plongée.
L'historien suédois Alf W Johansson considère que la création d'une telle flotte de haute mer pour la marine allemande est un exemple de bévue stratégique :
« La Hochseeflotte de l'amiral von Tirpitz s'est révélée être une gigantesque erreur stratégique, un produit de la vanité, de la prétention et d'une pensée militaire floue. Elle s'est avérée inutile en tant que moyen de pression politique, au lieu de permettre un rapprochement entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne, elle a conduit la Grande-Bretagne à se rapprocher de la France. Quand la guerre a éclaté, elle était inapte comme un instrument militaire. »
Janvier : les armées austro-allemandes et bulgares contrôlent la majeure partie de la Roumanie. Leur avance est stoppée sur le Siret grâce à l’appui des troupes russes.
22 janvier : Le président des États-Unis, Woodrow Wilson, plaide pour une paix sans vainqueurs.
31 janvier : début de la guerre sous-marine totale.
3 février : rupture des relations diplomatiques entre les États-Unis et l'Allemagne, après l'annonce par celle-ci d'un élargissement de la guerre sous-marine et l'interception d'un message allemand incitant le Mexique à entrer en guerre contre les États-Unis.
24 février : victoire alliée sur l’Ancre (Somme) : les Allemands battent en retraite devant les Britanniques.
Avril : conférence austro-allemande de Kreuznach. Charles Ier d'Autriche, pour débloquer la situation, propose de céder la Galice à la Pologne à condition que l’Allemagne cède l’Alsace-Lorraine à la France. Le chancelier allemand Michaelis refuse. Charles Ier confie alors une mission secrète au prince Sixte de Bourbon-Parme pour obtenir une paix de compromis avec la France. Le départ d'Aristide Briand et la pression des partis militaristes en empêche la conclusion.
2 avril : entrée en guerre des États-Unis au côté des Alliés.
9 avril
les Britanniques lancent l’offensive en Artois, entre Arras et Lens.
Lénine et ses camarades quittent la Suisse et partent pour la Russie révolutionnaire.
16 avril : début de l'offensive Nivelle du Chemin des Dames. L'offensive qui se révèle très meurtrière entraîne des mutineries au sein de l'armée française. Combats du plateau de Craonne : les Ve (Mazel) et VIe (Mangin) armées françaises lancent l’offensive sur l’Aisne.
17 avril : entrée en action des blindés français, les chars d’assaut Schneider CA1 et Saint-Chamond sur le front entre Berry-au-Bac et le nord de Reims.
4 mai : échec de l'offensive Nivelle au Chemin des Dames.
15 mai : Philippe Pétain remplace Nivelle comme commandant en chef des armées françaises après sa démission. Foch est nommé chef d’état-major.
20 mai : mutineries dans l'armée française : 68 des 112 divisions sont touchées ; 629 soldats sont jugés et condamnés et 50 d’entre eux sont exécutés (avril-juin).
4 juin : les forces italiennes du général Luigi Cadorna battent en retraite sur le front du Carso.
29 juin : La Grèce entre dans la guerre au côté des Alliés.
30 juin : débarquement à Saint-Nazaire des premières troupes américaines.
19 juillet :
Motion de paix au Reichstag allemand sur initiative de Matthias Erzberger.
L’armée allemande oblige les Russes à évacuer la Galicie.
31 juillet : offensive britannique dans les Flandres dirigée par le général Douglas Haig.
1er août : appel du pape Benoît XV à une « paix blanche ».
6 août : en Roumanie a commencé la bataille de Marasesti, qui se déroula au 19 août.
16 août : succès de l’offensive franco-britannique dans les Flandres au nord d’Ypres.
19 août : succès de l’offensive italienne des troupes du général Capello et du duc d’Aoste sur le plateau de Bainsizza. Les combats font 200 000 morts en deux mois durant l’été. Les mutineries et les désertions se multiplient tandis que l’arrière pays se révolte.
Août : négociation Armand-Revertera, sur l’initiative de la France, en Suisse, avec l’Autriche (fin en février 1918).
3 septembre : les troupes allemandes prennent Rīga.
11 septembre : disparition en vol de Georges Guynemer.
17 septembre : mutinerie des soldats russes à La Courtine
20 septembre : deuxième bataille des Flandres : les troupes de Haig s’emparent du bois d’Inverness et lancent l’offensive entre Ypres et Menin.
15 octobre : l'hollandaise Mata Hari, condamnée à mort pour espionnage en faveur de l’Allemagne, est fusillée au fort de Vincennes.
24 octobre : Pétain lance une offensive contre le fort de la Malmaison, au nord de Soissons qui permet la reconquête du secteur nord-ouest du Chemin des Dames.
24 octobre - 9 novembre : offensive autrichienne surprise victorieuse en Italie. L’armée impériale franchit le Tagliamento, atteint la Piave et fait 300 000 prisonniers. Défaite italienne de Caporetto dans la vallée de l’Isonzo par les Autrichiens. Le front est enfoncé sur cinquante km et les pertes sont considérables. Luigi Cadorna est remplacé au haut commandement par le général Diaz. L’armée tient le Piave, aidée par des divisions franco-britanniques.
7 novembre : réunis à Rapallo, les Alliés décident de créer un Conseil supérieur de guerre interallié.
8 novembre : lors d’une réunion interalliée à Peschiera, Victor-Emmanuel III d'Italie s’oppose au retrait des forces italiennes sur une ligne nouvelle. Un grand effort s’engage pour réorganiser l’armée et mobiliser la nation.
10 novembre : victoire des Canadiens à la bataille de Passchendaele connue aussi sous le nom de troisième bataille d'Ypres) sous le commandement de Arthur Currie avec l'aide de la Deuxième Armée britannique.
20 novembre : début de la bataille de Cambrai. Les Britanniques utilisent les tanks et traversent les défenses de la ligne Hindenburg. Un des épisodes est Bourlon Wood, bataille pour la prise du village de Bourlon et de son bois.
26 novembre : à la suite de la révolution bolchevique, la Russie signe un cessez-le-feu séparé avec l’Allemagne.
9 décembre : armistice de Focşani entre l’Allemagne et la Roumanie.
15 décembre : les Allemands et les Bolcheviks signent un armistice à Brest-Litovsk.
L'adoption d'un système de convois réduit les pertes navales des Alliés causées par les sous-marins allemands.
Année 1918
8 janvier : le président Wilson annonce son programme de paix en « quatorze points » : souveraineté de la Russie, libération de la France, développement autonome des peuples de l’Autriche-Hongrie, création d’une Société des Nations. Il vise à transposer la démocratie libérale à l’échelle internationale et à asseoir l’expansion commerciale sur un ordre international mutuellement consenti.
Redressement de l’armée italienne au début de l’année.
Février : échec de la négociation Armand-Revertera.
9 février : paix séparée entre l’Allemagne et le gouvernement ukrainien à Kiev.
3 mars : paix séparée entre Lénine et les empires centraux signée à Brest-Litovsk. La Russie abandonne la Pologne russe, la Lituanie, la Courlande. Elle s’engage à évacuer la Livonie, l’Estonie, à reconnaître l’indépendance de la Finlande et de l’Ukraine.
18 mars : la Roumanie signe un traité de paix préliminaire avec les puissances centrales à Buftea.
Mars-juillet : Grande bataille de France.
21 mars : début de la bataille de Picardie. Offensive allemande contre les Britanniques entre Arras et la Fère-en-Tardenois (Luddendorff et Hindenburg).
23 mars : Paris est bombardée par les Pariser Kanonen (et non la Grosse Bertha).
30 mars : le général Pershing met les forces américaines à la disposition de Foch.
Deux millions de soldats américains sont envoyés en Europe à partir d’avril (50 000 victimes). Ce renfort continu (200 000 hommes par mois) renverse l’équilibre au profit de l’Entente.
2 avril : incident provoqué par Ottokar Czernin entre Vienne et Clemenceau.
9 avril : offensive allemande en Flandre vers Hazebrouck. La Bataille de la Lys est fatale au corps expéditionnaire portugais, dont les survivants sont enrôlés dans l’armée britannique (fin le 29 avril).
13 avril : les troupes allemandes (Mannerheim) s’emparent d’Helsingfors (Helsinki), occupée par les bolcheviks depuis le 28 janvier.
14 avril : Foch est nommé commandant en chef des armées alliées.
26 avril : les forces allemandes cessent leur offensive en Picardie sans succès.
7 mai : traité de paix de Bucarest : la Roumanie cède la Dobroudja à la Bulgarie et une partie des Carpates à la Hongrie. Elle reçoit la Bessarabie au détriment de la Russie.
27 mai : offensive allemande du Chemin des Dames.
Contre-offensive alliée en Picardie : le 28 mai, la première division américaine enlève le village de Cantigny.
30 mai : les Allemands atteignent la Marne à Château-Thierry. Neuf obus sont lancés sur Paris.
9 juin : offensive allemande entre Montdidier et Noyon vers Compiègne.
Offensive de l’Autriche en Vénétie durant l’été. Les troupes italiennes reprennent leurs positions entre la Vénétie et le Piave le 8 juillet.
15 juillet : offensive allemande en Champagne.
18 juillet : seconde bataille de la Marne. Début de la grande contre-offensive alliée. Les Alliés (Français et Américains) obligent les Allemands à se replier au nord de la Marne. Les Allemands doivent renoncer à l’offensive prévue dans les Flandres.
8 août : offensive alliée en Picardie. Victoire des alliés sur la Somme.
9 août : Gabriele D'Annunzio, à la tête d’une escadrille de huit avions, effectue un vol sur Vienne et lance des tracts.
15 septembre : offensive alliée à Salonique.
15 septembre : libération de Nancy.
18 septembre : percée de la ligne Hindenburg
19 septembre : la Bulgarie signe l'armistice.
19 septembre : la Belgique repousse l’offre de paix séparée de l’Allemagne.
26 septembre : Foch lance une vaste offensive convergente en Lorraine en direction de Mézières et en Belgique vers Bruges.
27-30 septembre : la ligne de Hindenburg est brisée.
29 septembre :
Réunion à Spa du gouvernement, du haut commandement et de l’empereur allemand : les généraux, face à l’épuisement de l’armée, suggèrent de demander l’armistice sur la base des quatorze points de Wilson.
L’état-major bulgare demande un armistice suite à l'offensive en Bulgarie de l’armée française d’Orient sous les ordres du général Franchet d’Esperey.
Octobre : les forces de Franchet d’Esperey marchent vers la Hongrie.
3 octobre : Max von Baden forme un nouveau gouvernement en Allemagne. La demande d’armistice est adressée aux États-Unis dans la soirée.
24-29 octobre : offensive italienne victorieuse à Vittorio Veneto. Les Autrichiens refluent sur tous les fronts.
29 octobre : armistice de Salonique. Le gouvernement autrichien demande l’armistice à l’Italie.
31 octobre : la Turquie signe l'armistice à Moudros.
3 novembre : l'Autriche-Hongrie signe l'armistice à Villa Giusti en Italie.
7 novembre : une délégation conduite par Károlyi est reçue à Belgrade par Franchet d’Espeyrey pour signer un armistice sur le front balkanique.
9 novembre : révolution en Allemagne, abdication de l'empereur Guillaume II.
10 novembre : profitant de la victoire des Alliés, la Roumanie entre à nouveau en guerre et réoccupe la Transylvanie.
11 novembre : signature de l'armistice dans la clairière de Rethondes entre l'Allemagne et les Alliés, marquant la fin de la Première Guerre mondiale.
13 novembre : l’armistice de Belgrade signée par le général Franchet d’Esperey avec le gouvernement de Mihály Károlyi fixe la ligne de démarcation entre Hongrois et Roumains en Transylvanie. Le Banat est occupé par la Serbie.
Novembre : occupation de Fiume par les troupes italiennes et un contingent français.
Retraite allemande sous la pression des troupes françaises, britanniques et américaines.
Vient ensuite le long temps de la reconstruction et du traitement des séquelles de guerre. Après une brève période à dominante pacifiste, une Seconde Guerre mondiale se prépare déjà.
Année 1919
21 juin : la flotte allemande se saborde à Scapa Flow.
Hochseeflotte
La Hochseeflotte (« flotte de haute mer ») était la principale flotte de la Kaiserliche Marine (« marine impériale allemande ») au cours de la Première Guerre mondiale. Elle était basée à Wilhelmshaven dans l'estuaire de la Jade. Les différents amiraux qui la commandèrent furent : Friedrich von Ingenohl (1913-1915), Hugo von Pohl (1915-1916), Reinhard Scheer (1916-1918) et Franz von Hipper (1918). Elle posa une telle menace à la Royal Navy dans la maîtrise de la mer autour de la Grande-Bretagne que la Grand Fleet britannique dut rester concentrée dans la mer du Nord pendant la durée de la guerre, alors même que de nombreuses tâches urgentes dans d'autres théâtres de guerre furent annulées faute de navires.
La Hochseeflotte était deux à trois fois plus petite que la Grand Fleet britannique. Cependant au cours de certaines périodes, dans la première année de la guerre, les flottes se retrouvaient dans des proportions équivalentes, en raison de la dispersion de la flotte britannique sur différents théâtres du conflit. Dans la dernière partie de la guerre, le rapport de force pencha en faveur des Britanniques. La marine allemande n'était pas disposée à risquer un affrontement direct des flottes, préférant une stratégie de raids dans la mer du Nord, dans le but d'attirer une partie de la flotte britannique qui pourrait être coupée et détruite. Cependant, les batailles à Heligoland Bight (28 août 1914), Dogger Bank (24 janvier 1915) et du Jutland (31 mai 1916) n'ont pas abouti, ne modifiant pas le rapport stratégique.
Étant donné que le blocus britannique causait de plus en plus de difficultés économiques en Allemagne, la marine impériale allemande a concentré ses ressources sur la guerre sous-marine sans restriction dans le but de remporter la première bataille de l'Atlantique et de détruire l'effort de guerre britannique. En dehors de deux sorties en août 1916 et avril 1918, la Hochseeflotte est restée à quai, se restreignant dans les manutentions portuaires pour le reste de la guerre.
En octobre 1918, devant la défaite de l'armée et les difficultés de la population civile (famine), Scheer décida de lancer une attaque à quitte ou double contre la Grand Fleet. Sachant que la décision l'attaque se verrait opposer un veto, il n'en informa pas le gouvernement du Prince Max von Baden. Mais lorsque les ordres furent donnés à la flotte d'appareiller de Wilhelmshaven le 29 octobre 1918, de nombreux marins refusèrent d'obéir ou désertèrent. Le plan a été abandonné, mais ces événements ont conduit à la mutinerie de Kiel, à la révolution en Allemagne, à la chute du gouvernement impérial, le 9 novembre, et à l'armistice du 11 novembre 1918.
Selon les termes de l'armistice, la Hochseeflotte a été mise en internement sur la base de la Royal Navy à Scapa Flow dans les Orcades. Le transfert des navires a eu lieu en novembre 1918 au cours de l''Opération ZZ. Soixante cuirassés alliés escortèrent onze cuirassés, cinq croiseurs de bataille, huit croiseurs et quarante-huit destroyers de la Hochseeflotte en captivité. Le 21 juin 1919, le contre-amiral Ludwig von Reuter donna l'ordre de saborder les navires pour éviter qu'ils ne tombent dans les mains des Britanniques. Cinquante-trois navires furent alors coulés. Neuf officiers allemands et marins ont été tués quand les Britanniques tentèrent de prévenir les naufrages, et furent les dernières victimes de la Première Guerre mondiale. Le cuirassé SMS Baden, dernier et meilleur cuirassé mis à flot en Allemagne de l'époque, fut longuement inspecté et analysé.
Article détaillé : Sabordage de la flotte allemande à Scapa Flow.
Le sabordage de la flotte allemande se produisit dans la base de la Royal Navy à Scapa Flow une baie de l'archipel des Orcades dans le nord de l'Écosse après la fin de la Première Guerre mondiale.La flotte impériale allemande de haute mer, la Hochseeflotte, avait été consignée à cet endroit selon les termes de l'Armistice signé à Compiègne tandis que les négociations se poursuivaient sur l'avenir des navires. Craignant que la flotte soit saisie et partagée entre les puissances alliées, le chef de la flotte, l'amiral Ludwig von Reuter, décida de la saborder.
Le sabordage fut réalisé le 21 juin 1919. Les gardes britanniques des navires réussirent à en faire échouer quelques uns sur la plage mais 52 des 74 navires coulèrent. Plusieurs épaves furent renflouées et ferraillées. Les quelques unes qui restent sont aujourd'hui un site populaire de plongée.
L'historien suédois Alf W Johansson considère que la création d'une telle flotte de haute mer pour la marine allemande est un exemple de bévue stratégique :
« La Hochseeflotte de l'amiral von Tirpitz s'est révélée être une gigantesque erreur stratégique, un produit de la vanité, de la prétention et d'une pensée militaire floue. Elle s'est avérée inutile en tant que moyen de pression politique, au lieu de permettre un rapprochement entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne, elle a conduit la Grande-Bretagne à se rapprocher de la France. Quand la guerre a éclaté, elle était inapte comme un instrument militaire. »
Invité- Invité
Re: Cadre historique et combats initiaux
Aout 1914 : la guerre de mouvement
L'offensive allemande, le coup d'arrêt de la Marne et la « course à la mer »
Albert Ier, roi des Belges en 1914.Le chef d’état-major allemand Helmut von Moltke applique le plan Schlieffen. Le 4 août, l’Allemagne envahit la Belgique et le Luxembourg. L'attaque-éclair en Belgique au début du mois d’août rencontre une résistance acharnée autour de Liège. Les Allemands pénètrent en Belgique près d’Aix-la-Chapelle. Le roi Albert Ier lance un appel à la France et au Royaume-Uni. Il accuse les Allemands de se livrer à des atrocités, d'exécuter des civils et de couper les mains des prisonniers pour qu'ils ne puissent plus se battre. Le 8 août, les troupes françaises entrent à Mulhouse, qui tombe à nouveau aux mains des Allemands deux jours plus tard[59]. La percée en Lorraine, suivant le plan XVII, est un échec pour la France (bataille de Lorraine des 19-20 août) et les IIIe et IVe armées se replient derrière la Meuse. Les Allemands forcent la Vème Armée française au recul lors de la bataille de Charleroi le 23 août. Trois jours auparavant-le 20 août-, les troupes allemandes étaient entrées à Bruxelles. Sur toute la ligne de front belge, les Alliés reculent. Le plan Schlieffen se déroule selon les prévisions.
Les Britanniques, dirigés par le général French, et les Français se replient précipitamment, mais en ordre, sur la Marne. Ils sont poursuivis par trois armées allemandes qui parviennent à franchir la rivière, mais ne peuvent isoler l’aile gauche franco-britannique. Joffre, général en chef de l’armée française, parvient à opérer un glissement des troupes vers l’ouest pour éviter la manœuvre de débordement et d’encerclement des armées allemandes. L’attaque de la capitale semble imminente : c’est pourquoi du 29 août au 2 septembre, le gouvernement français quitte Paris et s’installe à Bordeaux, laissant la capitale sous le gouvernement militaire du général Gallieni. Le gouvernement civil exige des militaires que la capitale soit défendue et constitue une armée pour défendre Paris.
Mais Paris n’est pas le but des Allemands. Aussi pivotent-ils, toujours conformément au plan Schlieffen, en direction du sud-est pour encercler les armées françaises. Le 4 septembre, l’armée allemande occupe Reims. Le commandement voit là l’occasion d’attaquer les Allemands sur leur flanc. L’armée française fait demi-tour le 6 septembre et repart à l’attaque. Des renforts sont envoyés de Paris grâce à la réquisition de taxis parisiens. C’est la Première victoire de la Marne (6-9 septembre). Après 4 jours de combats acharnés, les armées allemandes sont stoppées et reculent. L’ensemble des forces allemandes se replie sur l’Aisne puis se fixe le long des Ardennes et de l’Argonne. En raison de l’échec du plan allemand et de la victoire française, Erich von Falkenhayn prend la tête de l’état-major allemand, le 14 septembre, en remplacement de von Moltke. Le 5 octobre, le conflit connaît ses premiers duels aériens près de Reims où un biplace Aviatik allemand est abattu à la carabine par les aviateurs français Frantz et Quénault.
Au nord-ouest du front, le 19 octobre, la « course à la mer » débute entre les armées allemande, française et britannique. Chaque camp cherche à déborder l’autre par le nord et à arriver en premier à la mer. Les Allemands souhaitent atteindre les ports de Dunkerque, de Boulogne-sur-Mer et de Calais pour couper les Anglais de leurs bases d’approvisionnement et ainsi les contraindre à se rendre. Mais ils échouent à s’emparer des ports français de la Manche, grâce aux inondations provoquées par les Belges dans la région de l’Yser. Les Britanniques avancent jusqu’à Ypres, à l’extrémité sud-ouest de la Belgique. Ils sont peu nombreux mais comme les soldats anglais sont des professionnels, ils combattent mieux que les Allemands. Après avoir pris Anvers le 10 octobre, les Allemands tentent une percée lors de la sanglante bataille des Flandres, en novembre, mais ils se heurtent à la résistance des troupes alliées commandées par Joffre. Le 27 octobre, les Allemands lancent une vaste offensive en Belgique déclenchée au nord, à l’est et au sud d’Ypres.
Le 3 novembre, l'Amirauté britannique fait miner la mer du Nord déclarée « zone de guerre ». Le Royaume-Uni fait confiance en sa marine pour protéger le pays et établir un blocus économique. Il ne possède en effet qu’une armée de métier de 250 000 hommes dispersés à travers le monde, dont 60 000 seulement sont prêts à partir pour la France.
En décembre, les armées alliées contre-attaquent sur toute la longueur du front allant de Nieuport à l’ouest jusqu’à Verdun à l’est, mais ne gagnent aucune victoire décisive. La « mêlée des Flandres » marque la fin de la guerre de mouvement et des combats à découvert sur le front occidental, qui se stabilise sur près de 800 km, de la Suisse à la mer du Nord. À la fin de 1914, les deux camps creusent des tranchées. La guerre de mouvement a échoué. Commence alors une terrible attente, celle d'une offensive qui rompra le front.
Le front Est
Sur le front oriental, suivant les plans des Alliés, le tsar lance l’offensive en Prusse-Orientale le 17 août, plus tôt que prévu par les Allemands. En août, deux armées russes pénètrent en Prusse-Orientale et quatre autres envahissent la province autrichienne de Galicie après les victoires de Lemberg, en août et septembre. Les armées russes sèment la terreur en Prusse et sont accusées d'assassinats et de viols par la propagande allemande. Face aux armées autrichiennes mal équipées, les armées russes avancent régulièrement. Elles s’emparent de Lvov (3 septembre) et de la Bucovine et repoussent les Autrichiens dans les Carpates, où le front se stabilise en novembre.
Face aux Allemands, les Russes remportent une victoire à Gumbinnen (19-20 août) sur les forces de la huitième armée allemande, inférieures en nombre. Ceux-ci sont sur le point d’évacuer la région lorsque des renforts commandés par le général Paul von Hindenburg remportent sur les Russes une victoire décisive lors de la bataille de Tannenberg (27-30 août 1914), confirmée lors de la bataille des lacs Mazures en Prusse-Orientale, le 15 septembre, ce qui oblige les Russes à battre en retraite vers leur frontière. Les Allemands stoppent définitivement les offensives russes en Prusse (fin le 31 août). Le même jour, les Russes écrasent les Autrichiens lors de la bataille de Lemberg qui s’achève le 11 septembre. Le 20 octobre, au cours de la Bataille de la Vistule, les Allemands battent en retraite devant les Russes dans la boucle de la Vistule. Au début du mois de novembre, Hindenburg devient commandant en chef des armées allemandes sur le front Est. Il est considéré comme un héros et ses avis sont toujours écoutés par le Kaiser.
Sur le front Sud-est, les Autrichiens tentent à trois reprises d’envahir la Serbie, mais ils sont repoussés et subissent une défaite à Cer, le 24 août. Les Serbes reprennent Belgrade le 13 décembre. Et enfin, entre le 29 octobre et le 20 novembre, les Turcs bombardent les côtes russes de la mer Noire. L’Empire ottoman rejoint les Allemands et les Autrichiens dans la guerre.
Mondialisation du conflit
Peu à peu, le conflit se mondialise. Le Japon, en tant qu’allié du Royaume-Uni, déclare la guerre à l’Allemagne le 23 août 1914, mais sa participation au conflit se limite à l’occupation des colonies allemandes de l’océan Pacifique (îles Marshall, Carolines et Mariannes) et des concessions allemandes de Chine (Shandong). Il profite du conflit pour renforcer ses positions face aux grandes puissances européennes en Asie.
La Turquie entre en guerre contre les pays de la Triple-Entente le 1er novembre 1914, en tant qu’alliée de l’Allemagne[66]. La motivation principale de la Turquie dans cette guerre est de combattre la Russie tsariste qui cherche à prendre le contrôle des détroits.
L’Italie, bien que membre de la Triplice, déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie en mai 1915 après bien des hésitations. En août 1914, elle s’était prudemment déclarée neutre. Sollicitée par les deux camps, elle finit par pencher du côté des pays de la Triple-Entente. En effet, par le traité secret de Londres d’avril 1915, la France et le Royaume-Uni lui promettent qu’une fois la victoire acquise, elle bénéficierait de larges compensations territoriales, à savoir : les terres irrédentistes mais aussi une zone d’influence en Asie Mineure et en Afrique.
La Bulgarie, initialement neutre mais sollicitée par les deux camps, s’engage finalement aux côtés des puissances centrales en octobre 1915, à un moment où celles-ci semblent l’emporter sur le front des Balkans. Pour enlever l'adhésion des Bulgares, ces derniers n'avaient pas hésité à leur promettre en cas de victoire, la cession de la Macédoine serbe, la Dobroudja roumaine, ainsi qu'un accès à la Mer adriatique, que Sofia justement revendiquait.
Le Portugal entre en guerre aux côtés de l’Entente en mars 1916 pour consolider sa position en Europe et préserver ses colonies, convoitées par l’Allemagne. La Roumanie déclare la guerre à l’Allemagne en août 1916, après la contre-offensive russe victorieuse sur le front oriental laissant espérer une défaite de l’Autriche-Hongrie. Elle revendique la Transylvanie hongroise. En 1914, la Grèce reste neutre, puis elle rejoint l’Entente en déclarant la guerre à la Bulgarie en novembre 1916, puis à l’Allemagne en juin 1917 après l’abdication et l’exil du roi Constantin.
Les États-Unis ont déclaré la guerre à l’Allemagne le 6 avril 1917. Cette entrée en guerre, quoique tardive et malgré le retrait russe de la guerre suite à la révolution bolchévique, fut décisive.
Sachant que les colonies participent à l’effort de guerre des métropoles européennes, la guerre est mondiale.
L'offensive allemande, le coup d'arrêt de la Marne et la « course à la mer »
Albert Ier, roi des Belges en 1914.Le chef d’état-major allemand Helmut von Moltke applique le plan Schlieffen. Le 4 août, l’Allemagne envahit la Belgique et le Luxembourg. L'attaque-éclair en Belgique au début du mois d’août rencontre une résistance acharnée autour de Liège. Les Allemands pénètrent en Belgique près d’Aix-la-Chapelle. Le roi Albert Ier lance un appel à la France et au Royaume-Uni. Il accuse les Allemands de se livrer à des atrocités, d'exécuter des civils et de couper les mains des prisonniers pour qu'ils ne puissent plus se battre. Le 8 août, les troupes françaises entrent à Mulhouse, qui tombe à nouveau aux mains des Allemands deux jours plus tard[59]. La percée en Lorraine, suivant le plan XVII, est un échec pour la France (bataille de Lorraine des 19-20 août) et les IIIe et IVe armées se replient derrière la Meuse. Les Allemands forcent la Vème Armée française au recul lors de la bataille de Charleroi le 23 août. Trois jours auparavant-le 20 août-, les troupes allemandes étaient entrées à Bruxelles. Sur toute la ligne de front belge, les Alliés reculent. Le plan Schlieffen se déroule selon les prévisions.
Les Britanniques, dirigés par le général French, et les Français se replient précipitamment, mais en ordre, sur la Marne. Ils sont poursuivis par trois armées allemandes qui parviennent à franchir la rivière, mais ne peuvent isoler l’aile gauche franco-britannique. Joffre, général en chef de l’armée française, parvient à opérer un glissement des troupes vers l’ouest pour éviter la manœuvre de débordement et d’encerclement des armées allemandes. L’attaque de la capitale semble imminente : c’est pourquoi du 29 août au 2 septembre, le gouvernement français quitte Paris et s’installe à Bordeaux, laissant la capitale sous le gouvernement militaire du général Gallieni. Le gouvernement civil exige des militaires que la capitale soit défendue et constitue une armée pour défendre Paris.
Mais Paris n’est pas le but des Allemands. Aussi pivotent-ils, toujours conformément au plan Schlieffen, en direction du sud-est pour encercler les armées françaises. Le 4 septembre, l’armée allemande occupe Reims. Le commandement voit là l’occasion d’attaquer les Allemands sur leur flanc. L’armée française fait demi-tour le 6 septembre et repart à l’attaque. Des renforts sont envoyés de Paris grâce à la réquisition de taxis parisiens. C’est la Première victoire de la Marne (6-9 septembre). Après 4 jours de combats acharnés, les armées allemandes sont stoppées et reculent. L’ensemble des forces allemandes se replie sur l’Aisne puis se fixe le long des Ardennes et de l’Argonne. En raison de l’échec du plan allemand et de la victoire française, Erich von Falkenhayn prend la tête de l’état-major allemand, le 14 septembre, en remplacement de von Moltke. Le 5 octobre, le conflit connaît ses premiers duels aériens près de Reims où un biplace Aviatik allemand est abattu à la carabine par les aviateurs français Frantz et Quénault.
Au nord-ouest du front, le 19 octobre, la « course à la mer » débute entre les armées allemande, française et britannique. Chaque camp cherche à déborder l’autre par le nord et à arriver en premier à la mer. Les Allemands souhaitent atteindre les ports de Dunkerque, de Boulogne-sur-Mer et de Calais pour couper les Anglais de leurs bases d’approvisionnement et ainsi les contraindre à se rendre. Mais ils échouent à s’emparer des ports français de la Manche, grâce aux inondations provoquées par les Belges dans la région de l’Yser. Les Britanniques avancent jusqu’à Ypres, à l’extrémité sud-ouest de la Belgique. Ils sont peu nombreux mais comme les soldats anglais sont des professionnels, ils combattent mieux que les Allemands. Après avoir pris Anvers le 10 octobre, les Allemands tentent une percée lors de la sanglante bataille des Flandres, en novembre, mais ils se heurtent à la résistance des troupes alliées commandées par Joffre. Le 27 octobre, les Allemands lancent une vaste offensive en Belgique déclenchée au nord, à l’est et au sud d’Ypres.
Le 3 novembre, l'Amirauté britannique fait miner la mer du Nord déclarée « zone de guerre ». Le Royaume-Uni fait confiance en sa marine pour protéger le pays et établir un blocus économique. Il ne possède en effet qu’une armée de métier de 250 000 hommes dispersés à travers le monde, dont 60 000 seulement sont prêts à partir pour la France.
En décembre, les armées alliées contre-attaquent sur toute la longueur du front allant de Nieuport à l’ouest jusqu’à Verdun à l’est, mais ne gagnent aucune victoire décisive. La « mêlée des Flandres » marque la fin de la guerre de mouvement et des combats à découvert sur le front occidental, qui se stabilise sur près de 800 km, de la Suisse à la mer du Nord. À la fin de 1914, les deux camps creusent des tranchées. La guerre de mouvement a échoué. Commence alors une terrible attente, celle d'une offensive qui rompra le front.
Le front Est
Sur le front oriental, suivant les plans des Alliés, le tsar lance l’offensive en Prusse-Orientale le 17 août, plus tôt que prévu par les Allemands. En août, deux armées russes pénètrent en Prusse-Orientale et quatre autres envahissent la province autrichienne de Galicie après les victoires de Lemberg, en août et septembre. Les armées russes sèment la terreur en Prusse et sont accusées d'assassinats et de viols par la propagande allemande. Face aux armées autrichiennes mal équipées, les armées russes avancent régulièrement. Elles s’emparent de Lvov (3 septembre) et de la Bucovine et repoussent les Autrichiens dans les Carpates, où le front se stabilise en novembre.
Face aux Allemands, les Russes remportent une victoire à Gumbinnen (19-20 août) sur les forces de la huitième armée allemande, inférieures en nombre. Ceux-ci sont sur le point d’évacuer la région lorsque des renforts commandés par le général Paul von Hindenburg remportent sur les Russes une victoire décisive lors de la bataille de Tannenberg (27-30 août 1914), confirmée lors de la bataille des lacs Mazures en Prusse-Orientale, le 15 septembre, ce qui oblige les Russes à battre en retraite vers leur frontière. Les Allemands stoppent définitivement les offensives russes en Prusse (fin le 31 août). Le même jour, les Russes écrasent les Autrichiens lors de la bataille de Lemberg qui s’achève le 11 septembre. Le 20 octobre, au cours de la Bataille de la Vistule, les Allemands battent en retraite devant les Russes dans la boucle de la Vistule. Au début du mois de novembre, Hindenburg devient commandant en chef des armées allemandes sur le front Est. Il est considéré comme un héros et ses avis sont toujours écoutés par le Kaiser.
Sur le front Sud-est, les Autrichiens tentent à trois reprises d’envahir la Serbie, mais ils sont repoussés et subissent une défaite à Cer, le 24 août. Les Serbes reprennent Belgrade le 13 décembre. Et enfin, entre le 29 octobre et le 20 novembre, les Turcs bombardent les côtes russes de la mer Noire. L’Empire ottoman rejoint les Allemands et les Autrichiens dans la guerre.
Mondialisation du conflit
Peu à peu, le conflit se mondialise. Le Japon, en tant qu’allié du Royaume-Uni, déclare la guerre à l’Allemagne le 23 août 1914, mais sa participation au conflit se limite à l’occupation des colonies allemandes de l’océan Pacifique (îles Marshall, Carolines et Mariannes) et des concessions allemandes de Chine (Shandong). Il profite du conflit pour renforcer ses positions face aux grandes puissances européennes en Asie.
La Turquie entre en guerre contre les pays de la Triple-Entente le 1er novembre 1914, en tant qu’alliée de l’Allemagne[66]. La motivation principale de la Turquie dans cette guerre est de combattre la Russie tsariste qui cherche à prendre le contrôle des détroits.
L’Italie, bien que membre de la Triplice, déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie en mai 1915 après bien des hésitations. En août 1914, elle s’était prudemment déclarée neutre. Sollicitée par les deux camps, elle finit par pencher du côté des pays de la Triple-Entente. En effet, par le traité secret de Londres d’avril 1915, la France et le Royaume-Uni lui promettent qu’une fois la victoire acquise, elle bénéficierait de larges compensations territoriales, à savoir : les terres irrédentistes mais aussi une zone d’influence en Asie Mineure et en Afrique.
La Bulgarie, initialement neutre mais sollicitée par les deux camps, s’engage finalement aux côtés des puissances centrales en octobre 1915, à un moment où celles-ci semblent l’emporter sur le front des Balkans. Pour enlever l'adhésion des Bulgares, ces derniers n'avaient pas hésité à leur promettre en cas de victoire, la cession de la Macédoine serbe, la Dobroudja roumaine, ainsi qu'un accès à la Mer adriatique, que Sofia justement revendiquait.
Le Portugal entre en guerre aux côtés de l’Entente en mars 1916 pour consolider sa position en Europe et préserver ses colonies, convoitées par l’Allemagne. La Roumanie déclare la guerre à l’Allemagne en août 1916, après la contre-offensive russe victorieuse sur le front oriental laissant espérer une défaite de l’Autriche-Hongrie. Elle revendique la Transylvanie hongroise. En 1914, la Grèce reste neutre, puis elle rejoint l’Entente en déclarant la guerre à la Bulgarie en novembre 1916, puis à l’Allemagne en juin 1917 après l’abdication et l’exil du roi Constantin.
Les États-Unis ont déclaré la guerre à l’Allemagne le 6 avril 1917. Cette entrée en guerre, quoique tardive et malgré le retrait russe de la guerre suite à la révolution bolchévique, fut décisive.
Sachant que les colonies participent à l’effort de guerre des métropoles européennes, la guerre est mondiale.
Invité- Invité
Re: Cadre historique et combats initiaux
Année 1915
Avril : l'Italie entre en lice et rejoint les Alliés dans la lutte.
Le front Ouest
L’année 1915 commence avec une innovation technique à l’Ouest. Le 19 janvier, un zeppelin effectue le premier bombardement aérien de civils au Royaume-Uni ainsi que le 21 mars où ce même dirigeable bombarde Paris. Pendant toute la guerre, les dirigeables vont terroriser les citadins français et anglais. Le 21 janvier, les Russes réalisent une offensive dans les Carpates et 3 jours plus tard, la flotte britannique ressort victorieuse face à l’escadre allemande près du Dogger Bank, en mer du Nord. En février, les premiers avions armés d’une mitrailleuse, les Vickers F.B.5, équipent une escadrille de chasse britannique du Royal Flying Corps. Le gouvernement allemand proclame « zone de guerre » les eaux territoriales britanniques et c’est le début de la guerre sous-marine. Le 1er mars, les Alliés étendent le blocus à la totalité des marchandises allemandes.
Ainsi la guerre devient une guerre d’usure, qui met à l’épreuve tant les forces morales que matérielles des combattants. Les états-majors veulent "saigner à blanc" les armées adverses. Pour soulager les Russes, qui doivent faire face à une grande offensive des puissances centrales, les Turcs étant également passés à l’attaque au Caucase, Français et Britanniques lancent assaut sur assaut en Artois, puis en Champagne, le 16 février. Quatre jours plus tard, Reims est bombardée par les Allemands. Enfin, le 16 mars, la bataille de Champagne est terminée : la tentative de percée française est un échec. Ces offensives de 1915 réussissent à bousculer quelque peu les dispositifs allemands au prix de pertes effroyables. Le haut-commandement allié déplore l’insuffisance des moyens d’attaque et particulièrement en artillerie lourde, domaine dans lequel l’Allemagne possède une supériorité incontestable depuis le début de la guerre.
Le 22 avril, une nouvelle arme apparait : les gaz asphyxiants sont utilisés à Strenstraate et à Ypres par les Allemands. L’effet est immédiat et foudroyant. Mais jamais les Allemands ni les Alliés, qui l’essaient à leur tour, ne procèdent à une utilisation systématique. Contrôlant mal le mouvement des vents, les uns et les autres avaient peur que les nappes ne se retournent, et les soldats ne sont pas équipés pour occuper les zones infectées. Aussi, l’emploi des gaz ne permit jamais de remporter plus qu’un succès local.
Le 26 avril, le pacte de Londres entre les membres de l’Entente est signé et l’Italie s’engage à entrer en guerre contre les Empires centraux dans un délai d’un mois. Les Alliés acceptent les revendications du 9 mars. Au bout d'une vive campagne des « interventionnistes » pour l'entrée en guerre de l'Italie, lancée en particulier par le discours du 5 mai 1915 de Gabriele D'Annunzio, Rome entre en guerre le 23 mai. La décision a été prise par trois hommes : le roi d'Italie, Victor-Emmanuel III, le président du Conseil, Antonio Salandra et le ministre des Affaires étrangères, Sidney Sonnino.
Pour la première fois de la guerre, les pays en guerre vont mobiliser toutes leurs ressources : humaines, économiques et financières, dans la conduite d’un conflit total.
L’organisation en armées, corps d'armée, divisions, brigades, régiments, bataillons, compagnies, sections et escouades est relativement similaire dans les deux camps. La dotation et la répartition en matériel et en armes sont pratiquement identiques. Toutefois, la France a privilégié l’offensive et possède une artillerie plus légère fondée, notamment, sur le canon de 75, afin de favoriser les mouvements. L’Allemagne possède une artillerie plus lourde et à plus longue portée, favorisée notamment par ses capacités de production et capable de mener des combats plus défensifs. Ces choix ont une importance non négligeable au début de la guerre et la différence n’est comblée qu’au début de 1916.
Les 11 mars et 10 avril, les gouvernements britannique et français donnent leur accord sur le principe d’une annexion de Constantinople par la Russie. Deux semaines plus tard, le 24 avril, plus de 600 intellectuels arméniens de Constantinople sont arrêtés et déportés par les Jeunes-Turcs, date symboliquement considérée comme marquant le début du génocide arménien.
La guerre à l'est
Lawrence d’Arabie fomente pour le compte des Britanniques le soulèvement des tribus arabes pour gêner les Turcs.
Avec l’aide bulgare, les austro-allemands réussissent à occuper toute la Serbie en 1915, contraignant l’armée royale serbe à traverser le pays pour trouver refuge à Corfou.
Troupes britanniques lors du débarquement à Gallipoli en mai 1915.Au lieu de se heurter au gros des troupes ennemies là où elles étaient bien organisées, installées dans un réseau savant de tranchées, l’état-major des Alliés décide de porter ses coups sur des points de défense plus vulnérables, ceux de l'allié turc de l'Allemagne. Le 25 avril 1915, un corps expéditionnaire allié débarque aux Dardanelles. Le contrôle des détroits permettrait à la France et au Royaume-Uni de ravitailler la Russie et d’encercler les Empires centraux. Cette idée, défendue notamment par le chef de l’Amirauté britannique, Winston Churchill, débouche sur un débarquement à Gallipoli de troupes essentiellement constituées d’Australiens et de Néo-Zélandais. Malgré le courage des soldats de l’ANZAC, les Alliés ne parviennent pas à pénétrer par surprise dans l’Empire ottoman et échouent dans leurs offensives successives. L’entreprise coûte 145 000 hommes aux Alliés et elle est un échec total. Les rescapés sont débarqués à Salonique, au mépris de la neutralité grecque pour aider les Serbes menacés par les puissances centrales. Le corps expéditionnaire constitue l’Armée d'Orient. Cette armée soutient ensuite les Serbes et participe à l’effondrement de l’empire austro-hongrois en 1918.
Après la stabilisation des fronts, les Allemands reprennent l’initiative sur le front russe. Le 7 février 1915, les Allemands lancent une offensive au sud-est des lacs de Mazurie, dirigée par Hindenburg. Les Russes sont encerclés et se replient sur le Niémen. Les Allemands remportent des succès spectaculaires, occupant toute la Pologne, la Lituanie et une partie de la Lettonie. Faute de munitions et d’artillerie lourde, les Russes n’ont pu tenir tête ; ils perdent près de 2 000 000 d'hommes, une catastrophe qui, à long terme, ébranle le régime. Il n’en paraît pourtant rien puisque les Russes se replient en bon ordre sur des positions retranchées.
L’année 1916
La bataille de Verdun fut une bataille de la Première Guerre mondiale qui eut lieu du 21 février au 19 décembre 1916 près de Verdun en France, opposant les armées française et allemande. Conçue par von Falkenhayn comme une bataille d'attrition pour « saigner à blanc l'armée française »[1] sous un déluge d'obus dans un rapport de pertes de un pour deux, elle se révélera en fait presque aussi coûteuse pour l'attaquant : elle fit plus de 300 000 morts (163 000 soldats français et 143 000 allemands) et se termina par un retour à la situation antérieure. Parallèlement, de juillet à novembre, l'armée britannique sera engagée dans la bataille de la Somme, tout aussi sanglante pour des résultats également mineurs.
Alors que, côté allemand, ce sont pour l'essentiel les mêmes corps d'armée qui livreront toute la bataille, l'armée française fera passer à Verdun, par rotation, 70 % de ses Poilus, ce qui contribua à l'importance symbolique de cette bataille et à la renommée du général Pétain qui commanda la première partie de la bataille. C'est au général Robert Georges Nivelle que revint le mérite de l'enrayement définitif de l'offensive allemande (juin - juillet 1916), puis de la reconquête du terrain perdu entre octobre et novembre 1916 avec la récupération du fort de Douaumont, aidé en cela par son subordonné Charles Mangin.
Rétrospectivement, Verdun apparaît comme le lieu d’une des batailles les plus inhumaines auxquelles l’homme s'est livré : l'artillerie y cause 80 % des pertes, le rôle des hommes y consiste surtout à survivre -- et mourir -- dans les pires conditions sur un terrain transformé en enfer, tout cela pour un résultat militaire nul.
Verdun sera, comme la Somme, une terrible leçon que certains théoriciens militaires allemands sauront comprendre. L'immobilité du front, malgré les moyens engagés, est due à l'absence de moteur : en 1940, soumise au feu motorisé des panzers, Verdun tombera en 24 heures.
Au début de l’année 1916, le commandement allemand décide d’user complètement l’armée française en l’obligeant à s’engager à fond. Il choisit d’attaquer Verdun, un pivot du front fortifié que les Français voudront défendre coûte que coûte. Le site offre la possibilité d’attaquer les lignes françaises de trois côtés. De plus, l’armée allemande bénéficie, contrairement aux Français, de nombreuses voies ferrées qui facilitent les approvisionnements en matériel et en hommes. Enfin, les manœuvres d’approche peuvent se dérouler dans une relative discrétion à l’abri du manteau forestier. Dans l’esprit du haut commandement allemand, « il ne s’agissait pas essentiellement de prendre Verdun [...], mais de fixer les forces françaises, de les attirer sur ce champ de bataille qu’elles défendraient pied à pied [...], de saigner à blanc l’armée française grâce à la supériorité en artillerie ». Exsangue, l’armée française serait incapable de mener à bien l’offensive prévue sur la Somme.
Le lundi 21 février, après une courte mais violente préparation d’artillerie, le commandement allemand lance une attaque avec trois corps d’armée. Les deux divisions françaises qui défendent les seize kilomètres de la première ligne sont submergées. Très vite, le commandant de la IIe Armée, Philippe Pétain, organise la riposte. Il met en place une liaison avec Bar-le-Duc, à l’arrière. En 24 heures, 6 000 camions montent vers le front en empruntant cette route devenue la Voie sacrée. L’assaut allemand est repoussé et la brèche colmatée. Mais les attaques vont se renouveler pendant plusieurs mois, sans cesse contenues. Le 6 mars, les Allemands lancent une nouvelle attaque à Mort-Homme. « On les aura ! » écrit Pétain dans le célèbre ordre du jour du 10 avril. Il obtient que ses troupes soient régulièrement renouvelées avant qu’elles ne soient trop éprouvées. C’est le « tourniquet », où toute l’armée française connait l’enfer de Verdun. Le déclenchement de l’offensive de la Somme en juillet et une nouvelle offensive des Russes sur le front oriental obligent les Allemands à relâcher leur pression sur Verdun. En décembre, Mangin reprend les forts perdus. Près de 700 000 combattants français ou allemands sont morts sur ce champ de bataille.
Entre le 1er juillet et 18 novembre 1916 a lieu la bataille de la Somme. Les troupes anglaises et françaises attaquent et tentent de percer les lignes de défense fortifiées allemandes au nord de la Somme sur une ligne nord-sud de 45 km. L’offensive est précédée par une intense préparation d’artillerie. Pendant une semaine, 1,6 million d’obus tombent sur les lignes allemandes. Les Alliés sont persuadés d’avoir liquidé toute résistance du côté ennemi. L’offensive de la Somme, au départ offensive de rupture, se transforme progressivement en une guerre d’usure. La plupart des soldats anglais sont des engagés volontaires qui n’ont aucune expérience du feu. Dès les premières minutes, ils succombent en grand nombre dans les barbelés qui séparent les ennemis. Les soldats des deux bords ont l’impression de vivre en enfer. Les débauches d’artillerie empêchent toute percée d’aboutir. Les soldats combattent souvent pour quelques mètres et n’arrivent pas à percer les tranchées ennemies protégées par un tir nourri d’artillerie et des lignes de barbelés. Le bilan de la bataille de la Somme est très lourd. 650 000 alliés, principalement des Britanniques, et 580 000 hommes du côté allemand sont hors de combat, tués, blessés ou disparus. Les troupes alliées n’avancent que de 13 km sur un front de 35 km de long.
Avril : l'Italie entre en lice et rejoint les Alliés dans la lutte.
Le front Ouest
L’année 1915 commence avec une innovation technique à l’Ouest. Le 19 janvier, un zeppelin effectue le premier bombardement aérien de civils au Royaume-Uni ainsi que le 21 mars où ce même dirigeable bombarde Paris. Pendant toute la guerre, les dirigeables vont terroriser les citadins français et anglais. Le 21 janvier, les Russes réalisent une offensive dans les Carpates et 3 jours plus tard, la flotte britannique ressort victorieuse face à l’escadre allemande près du Dogger Bank, en mer du Nord. En février, les premiers avions armés d’une mitrailleuse, les Vickers F.B.5, équipent une escadrille de chasse britannique du Royal Flying Corps. Le gouvernement allemand proclame « zone de guerre » les eaux territoriales britanniques et c’est le début de la guerre sous-marine. Le 1er mars, les Alliés étendent le blocus à la totalité des marchandises allemandes.
Ainsi la guerre devient une guerre d’usure, qui met à l’épreuve tant les forces morales que matérielles des combattants. Les états-majors veulent "saigner à blanc" les armées adverses. Pour soulager les Russes, qui doivent faire face à une grande offensive des puissances centrales, les Turcs étant également passés à l’attaque au Caucase, Français et Britanniques lancent assaut sur assaut en Artois, puis en Champagne, le 16 février. Quatre jours plus tard, Reims est bombardée par les Allemands. Enfin, le 16 mars, la bataille de Champagne est terminée : la tentative de percée française est un échec. Ces offensives de 1915 réussissent à bousculer quelque peu les dispositifs allemands au prix de pertes effroyables. Le haut-commandement allié déplore l’insuffisance des moyens d’attaque et particulièrement en artillerie lourde, domaine dans lequel l’Allemagne possède une supériorité incontestable depuis le début de la guerre.
Le 22 avril, une nouvelle arme apparait : les gaz asphyxiants sont utilisés à Strenstraate et à Ypres par les Allemands. L’effet est immédiat et foudroyant. Mais jamais les Allemands ni les Alliés, qui l’essaient à leur tour, ne procèdent à une utilisation systématique. Contrôlant mal le mouvement des vents, les uns et les autres avaient peur que les nappes ne se retournent, et les soldats ne sont pas équipés pour occuper les zones infectées. Aussi, l’emploi des gaz ne permit jamais de remporter plus qu’un succès local.
Le 26 avril, le pacte de Londres entre les membres de l’Entente est signé et l’Italie s’engage à entrer en guerre contre les Empires centraux dans un délai d’un mois. Les Alliés acceptent les revendications du 9 mars. Au bout d'une vive campagne des « interventionnistes » pour l'entrée en guerre de l'Italie, lancée en particulier par le discours du 5 mai 1915 de Gabriele D'Annunzio, Rome entre en guerre le 23 mai. La décision a été prise par trois hommes : le roi d'Italie, Victor-Emmanuel III, le président du Conseil, Antonio Salandra et le ministre des Affaires étrangères, Sidney Sonnino.
Pour la première fois de la guerre, les pays en guerre vont mobiliser toutes leurs ressources : humaines, économiques et financières, dans la conduite d’un conflit total.
L’organisation en armées, corps d'armée, divisions, brigades, régiments, bataillons, compagnies, sections et escouades est relativement similaire dans les deux camps. La dotation et la répartition en matériel et en armes sont pratiquement identiques. Toutefois, la France a privilégié l’offensive et possède une artillerie plus légère fondée, notamment, sur le canon de 75, afin de favoriser les mouvements. L’Allemagne possède une artillerie plus lourde et à plus longue portée, favorisée notamment par ses capacités de production et capable de mener des combats plus défensifs. Ces choix ont une importance non négligeable au début de la guerre et la différence n’est comblée qu’au début de 1916.
Les 11 mars et 10 avril, les gouvernements britannique et français donnent leur accord sur le principe d’une annexion de Constantinople par la Russie. Deux semaines plus tard, le 24 avril, plus de 600 intellectuels arméniens de Constantinople sont arrêtés et déportés par les Jeunes-Turcs, date symboliquement considérée comme marquant le début du génocide arménien.
La guerre à l'est
Lawrence d’Arabie fomente pour le compte des Britanniques le soulèvement des tribus arabes pour gêner les Turcs.
Avec l’aide bulgare, les austro-allemands réussissent à occuper toute la Serbie en 1915, contraignant l’armée royale serbe à traverser le pays pour trouver refuge à Corfou.
Troupes britanniques lors du débarquement à Gallipoli en mai 1915.Au lieu de se heurter au gros des troupes ennemies là où elles étaient bien organisées, installées dans un réseau savant de tranchées, l’état-major des Alliés décide de porter ses coups sur des points de défense plus vulnérables, ceux de l'allié turc de l'Allemagne. Le 25 avril 1915, un corps expéditionnaire allié débarque aux Dardanelles. Le contrôle des détroits permettrait à la France et au Royaume-Uni de ravitailler la Russie et d’encercler les Empires centraux. Cette idée, défendue notamment par le chef de l’Amirauté britannique, Winston Churchill, débouche sur un débarquement à Gallipoli de troupes essentiellement constituées d’Australiens et de Néo-Zélandais. Malgré le courage des soldats de l’ANZAC, les Alliés ne parviennent pas à pénétrer par surprise dans l’Empire ottoman et échouent dans leurs offensives successives. L’entreprise coûte 145 000 hommes aux Alliés et elle est un échec total. Les rescapés sont débarqués à Salonique, au mépris de la neutralité grecque pour aider les Serbes menacés par les puissances centrales. Le corps expéditionnaire constitue l’Armée d'Orient. Cette armée soutient ensuite les Serbes et participe à l’effondrement de l’empire austro-hongrois en 1918.
Après la stabilisation des fronts, les Allemands reprennent l’initiative sur le front russe. Le 7 février 1915, les Allemands lancent une offensive au sud-est des lacs de Mazurie, dirigée par Hindenburg. Les Russes sont encerclés et se replient sur le Niémen. Les Allemands remportent des succès spectaculaires, occupant toute la Pologne, la Lituanie et une partie de la Lettonie. Faute de munitions et d’artillerie lourde, les Russes n’ont pu tenir tête ; ils perdent près de 2 000 000 d'hommes, une catastrophe qui, à long terme, ébranle le régime. Il n’en paraît pourtant rien puisque les Russes se replient en bon ordre sur des positions retranchées.
L’année 1916
La bataille de Verdun fut une bataille de la Première Guerre mondiale qui eut lieu du 21 février au 19 décembre 1916 près de Verdun en France, opposant les armées française et allemande. Conçue par von Falkenhayn comme une bataille d'attrition pour « saigner à blanc l'armée française »[1] sous un déluge d'obus dans un rapport de pertes de un pour deux, elle se révélera en fait presque aussi coûteuse pour l'attaquant : elle fit plus de 300 000 morts (163 000 soldats français et 143 000 allemands) et se termina par un retour à la situation antérieure. Parallèlement, de juillet à novembre, l'armée britannique sera engagée dans la bataille de la Somme, tout aussi sanglante pour des résultats également mineurs.
Alors que, côté allemand, ce sont pour l'essentiel les mêmes corps d'armée qui livreront toute la bataille, l'armée française fera passer à Verdun, par rotation, 70 % de ses Poilus, ce qui contribua à l'importance symbolique de cette bataille et à la renommée du général Pétain qui commanda la première partie de la bataille. C'est au général Robert Georges Nivelle que revint le mérite de l'enrayement définitif de l'offensive allemande (juin - juillet 1916), puis de la reconquête du terrain perdu entre octobre et novembre 1916 avec la récupération du fort de Douaumont, aidé en cela par son subordonné Charles Mangin.
Rétrospectivement, Verdun apparaît comme le lieu d’une des batailles les plus inhumaines auxquelles l’homme s'est livré : l'artillerie y cause 80 % des pertes, le rôle des hommes y consiste surtout à survivre -- et mourir -- dans les pires conditions sur un terrain transformé en enfer, tout cela pour un résultat militaire nul.
Verdun sera, comme la Somme, une terrible leçon que certains théoriciens militaires allemands sauront comprendre. L'immobilité du front, malgré les moyens engagés, est due à l'absence de moteur : en 1940, soumise au feu motorisé des panzers, Verdun tombera en 24 heures.
Au début de l’année 1916, le commandement allemand décide d’user complètement l’armée française en l’obligeant à s’engager à fond. Il choisit d’attaquer Verdun, un pivot du front fortifié que les Français voudront défendre coûte que coûte. Le site offre la possibilité d’attaquer les lignes françaises de trois côtés. De plus, l’armée allemande bénéficie, contrairement aux Français, de nombreuses voies ferrées qui facilitent les approvisionnements en matériel et en hommes. Enfin, les manœuvres d’approche peuvent se dérouler dans une relative discrétion à l’abri du manteau forestier. Dans l’esprit du haut commandement allemand, « il ne s’agissait pas essentiellement de prendre Verdun [...], mais de fixer les forces françaises, de les attirer sur ce champ de bataille qu’elles défendraient pied à pied [...], de saigner à blanc l’armée française grâce à la supériorité en artillerie ». Exsangue, l’armée française serait incapable de mener à bien l’offensive prévue sur la Somme.
Le lundi 21 février, après une courte mais violente préparation d’artillerie, le commandement allemand lance une attaque avec trois corps d’armée. Les deux divisions françaises qui défendent les seize kilomètres de la première ligne sont submergées. Très vite, le commandant de la IIe Armée, Philippe Pétain, organise la riposte. Il met en place une liaison avec Bar-le-Duc, à l’arrière. En 24 heures, 6 000 camions montent vers le front en empruntant cette route devenue la Voie sacrée. L’assaut allemand est repoussé et la brèche colmatée. Mais les attaques vont se renouveler pendant plusieurs mois, sans cesse contenues. Le 6 mars, les Allemands lancent une nouvelle attaque à Mort-Homme. « On les aura ! » écrit Pétain dans le célèbre ordre du jour du 10 avril. Il obtient que ses troupes soient régulièrement renouvelées avant qu’elles ne soient trop éprouvées. C’est le « tourniquet », où toute l’armée française connait l’enfer de Verdun. Le déclenchement de l’offensive de la Somme en juillet et une nouvelle offensive des Russes sur le front oriental obligent les Allemands à relâcher leur pression sur Verdun. En décembre, Mangin reprend les forts perdus. Près de 700 000 combattants français ou allemands sont morts sur ce champ de bataille.
Entre le 1er juillet et 18 novembre 1916 a lieu la bataille de la Somme. Les troupes anglaises et françaises attaquent et tentent de percer les lignes de défense fortifiées allemandes au nord de la Somme sur une ligne nord-sud de 45 km. L’offensive est précédée par une intense préparation d’artillerie. Pendant une semaine, 1,6 million d’obus tombent sur les lignes allemandes. Les Alliés sont persuadés d’avoir liquidé toute résistance du côté ennemi. L’offensive de la Somme, au départ offensive de rupture, se transforme progressivement en une guerre d’usure. La plupart des soldats anglais sont des engagés volontaires qui n’ont aucune expérience du feu. Dès les premières minutes, ils succombent en grand nombre dans les barbelés qui séparent les ennemis. Les soldats des deux bords ont l’impression de vivre en enfer. Les débauches d’artillerie empêchent toute percée d’aboutir. Les soldats combattent souvent pour quelques mètres et n’arrivent pas à percer les tranchées ennemies protégées par un tir nourri d’artillerie et des lignes de barbelés. Le bilan de la bataille de la Somme est très lourd. 650 000 alliés, principalement des Britanniques, et 580 000 hommes du côté allemand sont hors de combat, tués, blessés ou disparus. Les troupes alliées n’avancent que de 13 km sur un front de 35 km de long.
Invité- Invité
Re: Cadre historique et combats initiaux
L’année 1917
Le front Ouest
Mutineries de 1917
L'échec de l'offensive Nivelle
En 1917, après trois années d'une guerre meurtrière et indécise dont nul n'entrevoyait la fin, la lassitude touchait l'ensemble des armées européennes dont le moral était au plus bas.
À l'intérieur des troupes françaises, l'échec sanglant de l'offensive Nivelle sur le Chemin des Dames au printemps 1917, les conditions de vie effroyables dans le froid, la boue, le déluge d'obus et le report des permissions, tous ces facteurs s'additionnaient, provoquant une montée de la protestation parmi les hommes au front.
L'espoir suscité par l'offensive avait été énorme à la veille du 16 avril 1917 : le général Nivelle promettait la fin de la guerre et donc, pour chaque soldat, le retour chez soi. Après l'échec de l'offensive, fin avril, la déception et la colère grondent : les soldats ont l'impression que la bataille avait été mal préparée. L'état-major ne semble pas se préoccuper des pertes, son objectif est de progresser coûte que coûte.
Or début mai, l'ordre est donné de reprendre l'offensive dans les mêmes conditions sur un terrain toujours aussi désavantageux pour les Français. Il s'agit là d'une des principales causes de ces refus de monter en première ligne.
Une influence russe ?
L'histoire officielle a pendant longtemps fait de ces mutineries une simple conséquence de la Révolution russe. Si la révolution russe de 1917 et la montée de l'Internationale ont joué un rôle dans cette grande crise d'indiscipline, il ne semble pas être considéré comme d'importance primordiale car la raison principale se situe bien dans le refus de participer à des attaques répétées, suicidaires et inutiles, dont les régiments sortaient souvent entièrement décimés.
Peut-être les soldats français ont-ils pu être influencés par l'exemple des soldats russes qui combattaient à leurs côtés. En effet, les survivants des 20 000 soldats de deux brigades russes, venues sur le front français en mars 1916, refusent de continuer le combat après l'offensive Nivelle et de nombreuses pertes. Mais c'est avant tout l'annonce tardive de la Révolution de février en Russie qui va motiver ces troupes pour réclamer leur rapatriement. Prudemment, l'état major français les confine dans un camp à l'arrière où ils vont fêter l'anniversaire du 1er mai. Puis, expédiés dans le camp de La Courtine dans la Creuse, les mutins russes décident de renvoyer leurs officiers et de s'autogérer notamment en élisant leurs représentants. Ceux ci vont mener pendant trois mois les négociations avec les autorités russes du gouvernement provisoire qui refusent leur retour au pays.
Finalement, l'assaut est donné le 16 septembre par des troupes françaises et le concours d'artilleurs russes. Les combats firent près de 200 morts chez les insurgés. Les brigades seront dissoutes et leurs dirigeants arrêtés. Après la Révolution d'Octobre et la Paix de Brest-Litovsk, il était encore moins question de les rapatrier. On leur ordonne d'intégrer des compagnies de travail. Ceux qui refusent seront envoyés dans des camps disciplinaires en Algérie. Les premiers soldats ne rentreront en Russie que fin 1919.
Les formes de mutinerie
Des mutineries virent le jour que le remplacement du général Nivelle par Philippe Pétain ne freina nullement. Ces mutineries qui ne cessèrent de se développer durant tout l'été 1917 touchèrent, dans une contestation plus ou moins vive, près de 50 des régiments français. Des mouvements similaires se développaient dans le même temps parmi les autres armées européennes impliquées dans le conflit, y compris à l'intérieur de l'armée allemande.
Côté anglais, une mutinerie qui a duré quelques jours dans le camp d'Étaples sur le littoral français du Pas-de-Calais, a été très durement réprimée en 1917. Ce camp a accueilli jusqu'à 80 000 soldats anglais et du Commonwealth pour les préparer aux rigueurs du front. Les armées anglaises et française conviendront de garder le secret sur cette affaire jusqu'en 2017, date à laquelle les archives anglaises devraient être ouvertes.
Dans l'armée française, les mutineries se manifestèrent essentiellement par des refus collectifs de plusieurs régiments de monter en ligne. Les soldats acceptaient de conserver les positions, mais refusaient obstinément de participer à de nouvelles attaques vouées à l'échec ou ne permettant de gagner que quelques centaines de mètres de terrain sur l'adversaire. Ces refus d'obéissance s'accompagnèrent de manifestations bruyantes, rarement violentes, au cours desquelles les soldats exprimaient leurs doléances et criaient de multiples slogans dont le plus répandu est "A bas la guerre".
Mettre fin aux mutineries de 1917
Le rôle de Pétain
Philippe Pétain, le nouveau général en chef des armées, parviendra à calmer ces rébellions en adoptant une stratégie moins offensive que son prédécesseur afin de limiter les pertes en hommes. Il prit également plusieurs mesures visant à améliorer le sort des poilus, concernant entre autres les cantonnements, la nourriture, les tours de permissions... Toutefois, le pic d'intensité des mutineries se situe entre le 20 mai et le 10 juin, soit après la nomination de Pétain (15 mai 1917). On ne peut donc dire seulement que celui-ci "mit fin" aux mutineries. Malgré la légende d'un Pétain très humain, celui-ci mit en place une répression rapide des présumés mutins. L'objectif est de faire des exemples : les tribunaux militaires jugent sans véritable preuve, les "agitateurs" sont en fait désignés par les officiers et certains gradés n'hésitent pas à faire pression sur les membres des tribunaux. Début juin, l'état-major parvint même à obtenir que la possibilité d'appel soit supprimée. Pétain a aussi la possibilité de bloquer les demandes de grâce auprès du président de la République Raymond Poincaré. Il utilisera à 7 reprises ce droit. C'est une justice d'exception qui est mise en place en quelques jours au sein d'un État démocratique.
Le bilan des mutineries
Cette grande crise au sein de l'armée française amena son lot de sanctions contre les mutins. Environ 3.500 condamnations, en rapport avec ces mutineries, furent prononcées par les conseils de guerre avec une échelle de peines plus ou moins lourdes. Il y eut entre autres 1381 condamnations aux travaux forcés ou à de longues peines de prison et 554 condamnations à mort dont 49 furent effectives.
Ce nombre a toujours été un sujet de controverses du fait de l'impossibilité d'accéder librement aux archives avant 100 ans. Il varie également en fonction de la période retenue pour les mutineries et de la date des procès, certains mutins ne passent en jugement qu'en 1918 et quelques procès de 1917 se rattachent à des évènements des années antérieures. De plus, on estime que 10 à 15 % des archives militaires sont définitivement perdues. Quoi qu'il en soit, le nombre des exécutions de 1917, souvent mis en avant lorsque l'on parle des fusillés pour l'exemple reste relativement faible rapporté au nombre de fusillés des derniers mois de 1914 (près de 200) ou de l'année 1915 (environ 260). On peut l'expliquer par l'utilisation du droit de grâce par le président Poincaré: il gracie 90% à 95% des cas qui lui sont présentés.
Le traitement des mutineries par la hiérarchie (soldats dégradés, fusillés, envoyés à une mort certaine dans des assauts impossibles...) a contribué aux séquelles psychologiques de cette guerre. Il interroge en outre le fonctionnement démocratique de l'État français pendant la Première Guerre mondiale.
Mutinerie des soldats russes à La Courtine
La Courtine est une commune française, située dans le département de la Creuse et la région Limousin. En 1901, un camp militaire y a été créé. Pendant la guerre 1914-1918, il sert de base arrière aux armées comme centre d'instruction et de préparation au front. En 1917, environ 8 000 soldats russes installèrent dans le camp une véritable république soviétique.
Contexte
Le tsar Nicolas II de RussieLes premiers mois de la guerre ont décimé les armées françaises qui connaissent une pénurie d’hommes. Il est envisagé dès 1915, d'envoyer au front la classe 1916. À la demande de Joffre, Paul Doumer, sénateur et futur Président de la République, se rend en Russie en décembre 1915, auprès de l'allié russe. Paul Doumer vient demander à Nicolas II de Russie l'envoi d'un corps expéditionnaire afin de renforcer les armées françaises en difficulté. La Russie, faute de moyens matériels, ne peut pas utiliser tous les hommes en âge de se battre. La France demande 40 000 hommes par mois, en parallèle la délégation parlementaire française confirme la livraison à la Russie d'armes dont 450 000 fusils. Finalement la France obtient "seulement" 45 000 hommes dont 750 officiers, qui sont armés et équipés par elle.
Deux brigades sont envoyées en France (les première et troisième) et deux autres dans les Balkans, à Salonique pour l'armée d'Orient (les deuxième et quatrième). Les deux brigades de soldats russes rejoignent la France par mer de Vladivostok à Marseille en passant par le canal de Suez. Elles débarquent en France le 20 avril 1916. Les soldats russes sont reçus comme des sauveurs par la population française. Dès leur arrivée, ils sont envoyés au front à Mailly le Camp. Là, ils s'entraînent à la guerre des tranchées, se familiarisent avec leur nouvel armement et avec la protection contre les gaz. Au cours de l'été 1916, ils sont envoyés en première ligne sur le front de Champagne et engagés dans le secteur de Suippes, Mourmelon, Aubérive et fort de la Pompelle où ils furent par la suite remplacés par la troisième brigade en octobre 1916. Les pertes de la première brigade s'élèvent déjà à 500 morts et blessés.
Les soldats russes sur le front
En décembre 1916, le général Robert Nivelle prend la tête des armées à la suite de Joffre et lance au début de l'année 1917 de grandes offensives. Les pertes sont importantes dans les deux camps. Les Russes sont mis à la disposition de la Ve armée et participent à ces attaques aux côtés des troupes coloniales et bretonnes qui constituaient d'ordinaire la première ligne d'attaque[réf. nécessaire], la plus vulnérable en pertes humaine. Ils interviennent à l'est du Chemin des Dames, entre Craonne et Reims. Les ordres sont de prendre les positions allemandes "d'un seul élan".
Avant l'offensive, ayant appris avec plusieurs de mois de retard que la Révolution avait éclaté en février dans leur pays, provoquant la chute du Tsar et la formation d'un gouvernement provisoire, décide de se constituer en comité de soldats, comme le prévoyait le pricaz n°1 du soviet de Petrograd. Ainsi, dans chaque compagnie, ils décident de voter de participer ou non à l'offensive. Mais ne pouvant communiquer avec tous leurs camarades pour connaître le résultat du vote, ils se résignent à partir au combat, qui, pour eux, serait le dernier sur le sol français. Sous le ordres des généraux Lokhvitsky et Marouchevski, les 2 brigades russes sont réunie en une division affectée au 7e Corps d'Armée du général Georges de Bazelaire qui se prépare pour intervenir dans le secteur de la Neuvillette aux cavaliers de Courcy dans le secteur de Reims. Le 16 avril, les russes partent à l'assaut en même temps que les 850 000 hommes. L'échec est sanglant et pratiquement sans gains. Pour leur part les Russes obtiennent quelques succès aux cavaliers de Courcy, mais en payant un lourd tribut la 1re brigade compte près de 3 000 hommes hors de combat dont 700 tués et la 3e brigade 1 862 dont 238 tués. En trois jours, près de 5 000 soldats russes sur environ 19 000 sont tués ou blessés. A l'issue des combats, les récompenses abondent, croix de Saint Georges russes, croix de guerre Françaises et citations. Les prises d'armes qui accompagnent ses remises de décorations se passent dans le calme et la discipline, mais le feu couve. La propagande révolutionnaire s'intensifie et les brochures et tracts sont distribués, employant le terme de chair à canon, affirmant que les soldats russes ont été vendus contre des fournitures de munitions etc...
En France les soldats Russes sont las de cette guerre, d'autant qu'aucune relève n'est prévue pour la troupe. Les comités de soldats russes réclament leur retour en Russie.
Les troubles qui éclatent dès le 29 avril dans l'armée française sont connus des soldats russes.
Pour éviter une mutinerie, les Russes sont envoyés dans les Vosges et à Baye dans la Marne où ils vont défiler le 1er mai en chantant la Marseillaise et en ayant inscrit sur les drapeaux « SOCIALISME, LIBERTÉ, EGALITE »,sans aucun appel à la poursuite de la guerre. L'ordre et la tenue demeurent corrects, des officiers sont même présents. Le général Palytzine, attaché militaire en France, dont dépend le corps expéditionnaire, apparaît monté sur un cheval blanc et entreprend de haranguer les hommes, faisant appel à leur sens du devoir. Mais interrompu, conspué, il doit se retirer précipitamment. En fin de journée les désordres sont minimes et le général Édouard de Castelnau dont dépend la division russe (1re Armée) reçoit l'assurance que les choses vont rentrer dans l'ordre. Cependant les meneurs ont pris l'ascendant sur la troupe.
Voyant la situation se dégrader, le commandement militaire français s’inquiète de la possible contagion des idées révolutionnaires sur les soldats des armées françaises, dont bon nombre sont en rébellion larvée. Il décide immédiatement de les isoler. Les Russes sont alors déplacés loin du front dans le camp de La Courtine dans la Creuse.
La grave erreur commise par le commandement, à cet instant est de laisser aux unités leurs armements et munitions y compris les mitrailleuses.
La mutinerie
La première Brigade, composée majoritairement de soldats en révolte, arrive le 26 juin à La Courtine, et la deuxième plutôt loyaliste le 5 juillet repliée à Felletin. Ce sont près de 16 000 hommes parfaitement armés qui se trouvent réunis.
Rapidement le refus d'obéir aux officiers est définitif, ceux ci n'ont plus de contact avec leurs hommes et logent en dehors du camps. Les officiers français attachés à la division russe sont également repoussés.
Dès leur arrivée, les soldats russes de la première Brigade s'organisent pour rallier les loyalistes et déclarent : "Dès notre arrivée en France, on a considéré le soldat russe non comme un homme, mais comme un objet utile et n’ayant pour seule valeur que sa capacité au combat. Mais au premier combat, une partie d’entre nous perd cette valeur et suit le sort déplorable d’un fardeau inutile jeté dans les hôpitaux. Pour éviter cela, il faut s’unifier et catégoriquement refuser d’aller au front. [...] Nous exigeons qu’on nous renvoie en Russie, d’où nous avons été chassés par la volonté de Nicolas le sanglant. Là-bas nous serons du côté de la liberté, du côté du peuple laborieux et orphelin." Des rumeurs parcourent le camp comme quoi les soldats russes auraient été achetés par l'armée française avec la fourniture de fusils aux armées du tsar Nicolas II.
Les soldats de la 3e brigade, dont la grande majorité est d'origine paysanne se méfient des beaux parleurs moscovites majoritaires dans la 1re brigade. Bientôt la méfiance fait place à l'hostilité et le 8 juillet 6 000 hommes de la 3e brigade et 400 de la 1re quittent le camp en bon ordre avec armes et bagages aux accents de la Marseillaise et en compagnie d'officier. Ils s'établissent sous des tentes au village de Felletin à 25km de La Courtine. Le retour immédiat en Russie est à présent réclamé
Le camp de La Courtine devient alors un camp autogéré par les hommes de troupe et des sous-officiers, près de 10 000 soldats qui exigent du gouvernement provisoire de rentrer en Russie. Ils désignent eux-mêmes leurs chefs. Après Baltaïs, qui négocie sans résultat avec les émissaires de Kerensky leur retour en Russie. Après son arrestation le 25 juillet, c’est un ukrainien, Afanasie Globa, qui prend la tête des rebelles.
Plusieurs sommations adressées aux mutins, assorties de menace du représentant du gouvernement russe, le général Zankeievitch, demandant de remettre armes et munitions, restent lettre morte. La dernière, expirant le 3 aout, n'a amené qu'environ 1 500 hommes à sortir du camp, par petits paquets et en trompant la surveillance des sentinelles mises en place par le soviet du camp.
Pendant les négociations, les Russes fraternisent avec la population et participent aux travaux des champs, les hommes français étant au front.
Effrayé par l'intransigeance des soldats et du risque de contagion sur les soldats français, l’état-major français décide d'acheminer dans la nuit du 3 au 4 aout 9 compagnies d'infanterie, 4 sections de mitrailleuses, 3 d'artillerie de 75 et 3 pelotons de cavalerie pour isoler le camp de La Courtine. Les consignes sont strictes : utiliser la force pour réduire la rébellion. Une compagnie d'artilleurs russes est également envoyée sur place. Les interventions du commissaire militaire du Gouvernement Provisoire Soviétique Isidore Rapp demeurent sans effets.
Le 5 aout sous le commandement de camarades, les mutins manoeuvrent pendant 2 heures.
Le 10 aout, 15 trains emmènent la 3e brigade au camp du Courneau près de Bordeaux, car il n'est pas question de les ramener au front, qu'ils se tiennent tranquille au moins.
A la mi-aout, une solution semble se dégager. Une brigade d'artillerie russe, forte d'environ 1 500 hommes, destinée à l'Armée d'Orient, sous le commandement du général Belaiev, et composé d'éléments fidèles est de passage en France. Ces forces renforcées par 2 000 hommes sélectionnés au sein de la 3e brigade, seront chargées de rétablir l'ordre. Cette force d'intervention se concentre d'abord à Aubusson et à partir du 4 septembre, au Mas d'Artige.
De leur côté les Français, sous le commandement du général Brezet complètent leur dispositif sous l'autorité du général Comby.
Le 12 septembre, la population civile est évacuée de la périphérie du camp et des tranchées, renforcées de barbelés,creusées au point stratégiques. Au vu de ces préparatifs, les mutins creusent également des emplacments de combat et disposent leur armement, mitrailleuses, canons de 37 et mortiers de tranchées.
Le 14 septembre, le général commandant du Corps expéditionnaire somme les mutins de soumettre avant le 16. Nouveau refus des rebelles.
Le 16 septembre, vers 10 heures le premier coup de canon retenti. Les mutins, insouciants, répondent en jouant la Marseillaise et la Marche funèbre de Chopin. A 14 heures le premier obus à shrapnells éclate près des musiciens. Stupéfaits, les mutins se protègent dans les casernes. Le canon tonne seulement toutes les heures, pour laisser aux rebelles, le temps de relever ses blessés et de se rendre. Le tir dure jusque 20 heures, mais aucune reddition n'intervient, à l'exception de quelques hommes hommes qui s'enfuient sous le tirs de leurs ex-camarades.
Le lendemain à 10 heures, les coups de canons, plus rapides, reprennent. A 14 heures la véritable reddition commence. Jusqu'au soir ce sont plus de 7 500 hommes qui se rendent à l'église de La Courtine, sans armes et en agitant des drapeaux blancs. Les mutins ont jusque là 3 tués et 36 blessés.
Il reste toutefois les irréductibles, environ 500 hommes.
le 18 septembre 1917, soutenus par l'artillerie, les troupes russes loyalistes investissent le camp, mitrailleuses et fusils crépitent. Près de 150 soldats sont tués et un certain nombre réussissent à s'échapper, d'autres résistent toujours.
Le 19 septembre vers 10 heures les derniers mutins, dont Afanasie Globa, au nombre d'une cinquantaine se rendent.
Épilogue
Le bilan officiel est de plus d'une centaine de morts. Pendant longtemps les autorités françaises ont tenu secrète cette rébellion. Conscients que cet épisode ne pouvait, par son exemple, que susciter d'autres troubles, le haut commandement militaire décide la dissolution des deux brigades.
Les autoritées russes vont classer les mutins en 3 catégories selon la gravité de leur engagement.
Les plus coupables, 81 meneurs, dont Globa, Baltaïs, Saraïkine et Kediaïev, seront envoyés en détention au fort Liédot sur l'ile d'Aix[6], près de 5 000, furent envoyés aux travaux forcés en Algérie ou placés d'office dans des fermes pour remplacer les fellhas combattant en France, et le reste, environ 1 000, en France dans des unités de travailleurs. Près de 400 officiers et sous-officiers tsaristes s'engagèrent aux côtés des armées françaises, au sein de la Légion russe de l'Honneur, dont certains, après l'armistice, participeront aux combats contre l'Armée rouge.
Les chiffres officiels établis par les autorités françaises et russes est de :
9 tués (peut-être 10) et 49 blessés chez les mutins pour 800 coups de canons tirés.
1 tué et 3 blessés chez les loyalistes
Coté français, 2 vaguemestres du 19e régiment d'infanterie de ligne, s'égarent et tombent sur des mutins cachés dans un bois qui ouvrent le feu. Le sergent Lemeur, blessé au ventre meurt peu après et son compagnon, le sergent Féger, blessé à la cuisse est réformé 5 mois plus tard.
Les tirs d'artillerie évitant les bâtiments, aucun n'est endommagé. Ce qui explique les chiffres modestes.
Le 20 décembre 1917, un premier détachement américain s'installe dans le camp remis en état mais encore marqué d'impacts de balles et de shrapnells.
Ce n'est qu'à partir de 1920 qu'un certain nombre d'entre eux purent rentrer en Russie, d'autres s'installeront en France.
On peut voir des tombes de soldats russes dans les cimetières de Cerny, Pontavert et à Saint-Hilaire-le-Grand.
Le front Ouest
Mutineries de 1917
L'échec de l'offensive Nivelle
En 1917, après trois années d'une guerre meurtrière et indécise dont nul n'entrevoyait la fin, la lassitude touchait l'ensemble des armées européennes dont le moral était au plus bas.
À l'intérieur des troupes françaises, l'échec sanglant de l'offensive Nivelle sur le Chemin des Dames au printemps 1917, les conditions de vie effroyables dans le froid, la boue, le déluge d'obus et le report des permissions, tous ces facteurs s'additionnaient, provoquant une montée de la protestation parmi les hommes au front.
L'espoir suscité par l'offensive avait été énorme à la veille du 16 avril 1917 : le général Nivelle promettait la fin de la guerre et donc, pour chaque soldat, le retour chez soi. Après l'échec de l'offensive, fin avril, la déception et la colère grondent : les soldats ont l'impression que la bataille avait été mal préparée. L'état-major ne semble pas se préoccuper des pertes, son objectif est de progresser coûte que coûte.
Or début mai, l'ordre est donné de reprendre l'offensive dans les mêmes conditions sur un terrain toujours aussi désavantageux pour les Français. Il s'agit là d'une des principales causes de ces refus de monter en première ligne.
Une influence russe ?
L'histoire officielle a pendant longtemps fait de ces mutineries une simple conséquence de la Révolution russe. Si la révolution russe de 1917 et la montée de l'Internationale ont joué un rôle dans cette grande crise d'indiscipline, il ne semble pas être considéré comme d'importance primordiale car la raison principale se situe bien dans le refus de participer à des attaques répétées, suicidaires et inutiles, dont les régiments sortaient souvent entièrement décimés.
Peut-être les soldats français ont-ils pu être influencés par l'exemple des soldats russes qui combattaient à leurs côtés. En effet, les survivants des 20 000 soldats de deux brigades russes, venues sur le front français en mars 1916, refusent de continuer le combat après l'offensive Nivelle et de nombreuses pertes. Mais c'est avant tout l'annonce tardive de la Révolution de février en Russie qui va motiver ces troupes pour réclamer leur rapatriement. Prudemment, l'état major français les confine dans un camp à l'arrière où ils vont fêter l'anniversaire du 1er mai. Puis, expédiés dans le camp de La Courtine dans la Creuse, les mutins russes décident de renvoyer leurs officiers et de s'autogérer notamment en élisant leurs représentants. Ceux ci vont mener pendant trois mois les négociations avec les autorités russes du gouvernement provisoire qui refusent leur retour au pays.
Finalement, l'assaut est donné le 16 septembre par des troupes françaises et le concours d'artilleurs russes. Les combats firent près de 200 morts chez les insurgés. Les brigades seront dissoutes et leurs dirigeants arrêtés. Après la Révolution d'Octobre et la Paix de Brest-Litovsk, il était encore moins question de les rapatrier. On leur ordonne d'intégrer des compagnies de travail. Ceux qui refusent seront envoyés dans des camps disciplinaires en Algérie. Les premiers soldats ne rentreront en Russie que fin 1919.
Les formes de mutinerie
Des mutineries virent le jour que le remplacement du général Nivelle par Philippe Pétain ne freina nullement. Ces mutineries qui ne cessèrent de se développer durant tout l'été 1917 touchèrent, dans une contestation plus ou moins vive, près de 50 des régiments français. Des mouvements similaires se développaient dans le même temps parmi les autres armées européennes impliquées dans le conflit, y compris à l'intérieur de l'armée allemande.
Côté anglais, une mutinerie qui a duré quelques jours dans le camp d'Étaples sur le littoral français du Pas-de-Calais, a été très durement réprimée en 1917. Ce camp a accueilli jusqu'à 80 000 soldats anglais et du Commonwealth pour les préparer aux rigueurs du front. Les armées anglaises et française conviendront de garder le secret sur cette affaire jusqu'en 2017, date à laquelle les archives anglaises devraient être ouvertes.
Dans l'armée française, les mutineries se manifestèrent essentiellement par des refus collectifs de plusieurs régiments de monter en ligne. Les soldats acceptaient de conserver les positions, mais refusaient obstinément de participer à de nouvelles attaques vouées à l'échec ou ne permettant de gagner que quelques centaines de mètres de terrain sur l'adversaire. Ces refus d'obéissance s'accompagnèrent de manifestations bruyantes, rarement violentes, au cours desquelles les soldats exprimaient leurs doléances et criaient de multiples slogans dont le plus répandu est "A bas la guerre".
Mettre fin aux mutineries de 1917
Le rôle de Pétain
Philippe Pétain, le nouveau général en chef des armées, parviendra à calmer ces rébellions en adoptant une stratégie moins offensive que son prédécesseur afin de limiter les pertes en hommes. Il prit également plusieurs mesures visant à améliorer le sort des poilus, concernant entre autres les cantonnements, la nourriture, les tours de permissions... Toutefois, le pic d'intensité des mutineries se situe entre le 20 mai et le 10 juin, soit après la nomination de Pétain (15 mai 1917). On ne peut donc dire seulement que celui-ci "mit fin" aux mutineries. Malgré la légende d'un Pétain très humain, celui-ci mit en place une répression rapide des présumés mutins. L'objectif est de faire des exemples : les tribunaux militaires jugent sans véritable preuve, les "agitateurs" sont en fait désignés par les officiers et certains gradés n'hésitent pas à faire pression sur les membres des tribunaux. Début juin, l'état-major parvint même à obtenir que la possibilité d'appel soit supprimée. Pétain a aussi la possibilité de bloquer les demandes de grâce auprès du président de la République Raymond Poincaré. Il utilisera à 7 reprises ce droit. C'est une justice d'exception qui est mise en place en quelques jours au sein d'un État démocratique.
Le bilan des mutineries
Cette grande crise au sein de l'armée française amena son lot de sanctions contre les mutins. Environ 3.500 condamnations, en rapport avec ces mutineries, furent prononcées par les conseils de guerre avec une échelle de peines plus ou moins lourdes. Il y eut entre autres 1381 condamnations aux travaux forcés ou à de longues peines de prison et 554 condamnations à mort dont 49 furent effectives.
Ce nombre a toujours été un sujet de controverses du fait de l'impossibilité d'accéder librement aux archives avant 100 ans. Il varie également en fonction de la période retenue pour les mutineries et de la date des procès, certains mutins ne passent en jugement qu'en 1918 et quelques procès de 1917 se rattachent à des évènements des années antérieures. De plus, on estime que 10 à 15 % des archives militaires sont définitivement perdues. Quoi qu'il en soit, le nombre des exécutions de 1917, souvent mis en avant lorsque l'on parle des fusillés pour l'exemple reste relativement faible rapporté au nombre de fusillés des derniers mois de 1914 (près de 200) ou de l'année 1915 (environ 260). On peut l'expliquer par l'utilisation du droit de grâce par le président Poincaré: il gracie 90% à 95% des cas qui lui sont présentés.
Le traitement des mutineries par la hiérarchie (soldats dégradés, fusillés, envoyés à une mort certaine dans des assauts impossibles...) a contribué aux séquelles psychologiques de cette guerre. Il interroge en outre le fonctionnement démocratique de l'État français pendant la Première Guerre mondiale.
Mutinerie des soldats russes à La Courtine
La Courtine est une commune française, située dans le département de la Creuse et la région Limousin. En 1901, un camp militaire y a été créé. Pendant la guerre 1914-1918, il sert de base arrière aux armées comme centre d'instruction et de préparation au front. En 1917, environ 8 000 soldats russes installèrent dans le camp une véritable république soviétique.
Contexte
Le tsar Nicolas II de RussieLes premiers mois de la guerre ont décimé les armées françaises qui connaissent une pénurie d’hommes. Il est envisagé dès 1915, d'envoyer au front la classe 1916. À la demande de Joffre, Paul Doumer, sénateur et futur Président de la République, se rend en Russie en décembre 1915, auprès de l'allié russe. Paul Doumer vient demander à Nicolas II de Russie l'envoi d'un corps expéditionnaire afin de renforcer les armées françaises en difficulté. La Russie, faute de moyens matériels, ne peut pas utiliser tous les hommes en âge de se battre. La France demande 40 000 hommes par mois, en parallèle la délégation parlementaire française confirme la livraison à la Russie d'armes dont 450 000 fusils. Finalement la France obtient "seulement" 45 000 hommes dont 750 officiers, qui sont armés et équipés par elle.
Deux brigades sont envoyées en France (les première et troisième) et deux autres dans les Balkans, à Salonique pour l'armée d'Orient (les deuxième et quatrième). Les deux brigades de soldats russes rejoignent la France par mer de Vladivostok à Marseille en passant par le canal de Suez. Elles débarquent en France le 20 avril 1916. Les soldats russes sont reçus comme des sauveurs par la population française. Dès leur arrivée, ils sont envoyés au front à Mailly le Camp. Là, ils s'entraînent à la guerre des tranchées, se familiarisent avec leur nouvel armement et avec la protection contre les gaz. Au cours de l'été 1916, ils sont envoyés en première ligne sur le front de Champagne et engagés dans le secteur de Suippes, Mourmelon, Aubérive et fort de la Pompelle où ils furent par la suite remplacés par la troisième brigade en octobre 1916. Les pertes de la première brigade s'élèvent déjà à 500 morts et blessés.
Les soldats russes sur le front
En décembre 1916, le général Robert Nivelle prend la tête des armées à la suite de Joffre et lance au début de l'année 1917 de grandes offensives. Les pertes sont importantes dans les deux camps. Les Russes sont mis à la disposition de la Ve armée et participent à ces attaques aux côtés des troupes coloniales et bretonnes qui constituaient d'ordinaire la première ligne d'attaque[réf. nécessaire], la plus vulnérable en pertes humaine. Ils interviennent à l'est du Chemin des Dames, entre Craonne et Reims. Les ordres sont de prendre les positions allemandes "d'un seul élan".
Avant l'offensive, ayant appris avec plusieurs de mois de retard que la Révolution avait éclaté en février dans leur pays, provoquant la chute du Tsar et la formation d'un gouvernement provisoire, décide de se constituer en comité de soldats, comme le prévoyait le pricaz n°1 du soviet de Petrograd. Ainsi, dans chaque compagnie, ils décident de voter de participer ou non à l'offensive. Mais ne pouvant communiquer avec tous leurs camarades pour connaître le résultat du vote, ils se résignent à partir au combat, qui, pour eux, serait le dernier sur le sol français. Sous le ordres des généraux Lokhvitsky et Marouchevski, les 2 brigades russes sont réunie en une division affectée au 7e Corps d'Armée du général Georges de Bazelaire qui se prépare pour intervenir dans le secteur de la Neuvillette aux cavaliers de Courcy dans le secteur de Reims. Le 16 avril, les russes partent à l'assaut en même temps que les 850 000 hommes. L'échec est sanglant et pratiquement sans gains. Pour leur part les Russes obtiennent quelques succès aux cavaliers de Courcy, mais en payant un lourd tribut la 1re brigade compte près de 3 000 hommes hors de combat dont 700 tués et la 3e brigade 1 862 dont 238 tués. En trois jours, près de 5 000 soldats russes sur environ 19 000 sont tués ou blessés. A l'issue des combats, les récompenses abondent, croix de Saint Georges russes, croix de guerre Françaises et citations. Les prises d'armes qui accompagnent ses remises de décorations se passent dans le calme et la discipline, mais le feu couve. La propagande révolutionnaire s'intensifie et les brochures et tracts sont distribués, employant le terme de chair à canon, affirmant que les soldats russes ont été vendus contre des fournitures de munitions etc...
En France les soldats Russes sont las de cette guerre, d'autant qu'aucune relève n'est prévue pour la troupe. Les comités de soldats russes réclament leur retour en Russie.
Les troubles qui éclatent dès le 29 avril dans l'armée française sont connus des soldats russes.
Pour éviter une mutinerie, les Russes sont envoyés dans les Vosges et à Baye dans la Marne où ils vont défiler le 1er mai en chantant la Marseillaise et en ayant inscrit sur les drapeaux « SOCIALISME, LIBERTÉ, EGALITE »,sans aucun appel à la poursuite de la guerre. L'ordre et la tenue demeurent corrects, des officiers sont même présents. Le général Palytzine, attaché militaire en France, dont dépend le corps expéditionnaire, apparaît monté sur un cheval blanc et entreprend de haranguer les hommes, faisant appel à leur sens du devoir. Mais interrompu, conspué, il doit se retirer précipitamment. En fin de journée les désordres sont minimes et le général Édouard de Castelnau dont dépend la division russe (1re Armée) reçoit l'assurance que les choses vont rentrer dans l'ordre. Cependant les meneurs ont pris l'ascendant sur la troupe.
Voyant la situation se dégrader, le commandement militaire français s’inquiète de la possible contagion des idées révolutionnaires sur les soldats des armées françaises, dont bon nombre sont en rébellion larvée. Il décide immédiatement de les isoler. Les Russes sont alors déplacés loin du front dans le camp de La Courtine dans la Creuse.
La grave erreur commise par le commandement, à cet instant est de laisser aux unités leurs armements et munitions y compris les mitrailleuses.
La mutinerie
La première Brigade, composée majoritairement de soldats en révolte, arrive le 26 juin à La Courtine, et la deuxième plutôt loyaliste le 5 juillet repliée à Felletin. Ce sont près de 16 000 hommes parfaitement armés qui se trouvent réunis.
Rapidement le refus d'obéir aux officiers est définitif, ceux ci n'ont plus de contact avec leurs hommes et logent en dehors du camps. Les officiers français attachés à la division russe sont également repoussés.
Dès leur arrivée, les soldats russes de la première Brigade s'organisent pour rallier les loyalistes et déclarent : "Dès notre arrivée en France, on a considéré le soldat russe non comme un homme, mais comme un objet utile et n’ayant pour seule valeur que sa capacité au combat. Mais au premier combat, une partie d’entre nous perd cette valeur et suit le sort déplorable d’un fardeau inutile jeté dans les hôpitaux. Pour éviter cela, il faut s’unifier et catégoriquement refuser d’aller au front. [...] Nous exigeons qu’on nous renvoie en Russie, d’où nous avons été chassés par la volonté de Nicolas le sanglant. Là-bas nous serons du côté de la liberté, du côté du peuple laborieux et orphelin." Des rumeurs parcourent le camp comme quoi les soldats russes auraient été achetés par l'armée française avec la fourniture de fusils aux armées du tsar Nicolas II.
Les soldats de la 3e brigade, dont la grande majorité est d'origine paysanne se méfient des beaux parleurs moscovites majoritaires dans la 1re brigade. Bientôt la méfiance fait place à l'hostilité et le 8 juillet 6 000 hommes de la 3e brigade et 400 de la 1re quittent le camp en bon ordre avec armes et bagages aux accents de la Marseillaise et en compagnie d'officier. Ils s'établissent sous des tentes au village de Felletin à 25km de La Courtine. Le retour immédiat en Russie est à présent réclamé
Le camp de La Courtine devient alors un camp autogéré par les hommes de troupe et des sous-officiers, près de 10 000 soldats qui exigent du gouvernement provisoire de rentrer en Russie. Ils désignent eux-mêmes leurs chefs. Après Baltaïs, qui négocie sans résultat avec les émissaires de Kerensky leur retour en Russie. Après son arrestation le 25 juillet, c’est un ukrainien, Afanasie Globa, qui prend la tête des rebelles.
Plusieurs sommations adressées aux mutins, assorties de menace du représentant du gouvernement russe, le général Zankeievitch, demandant de remettre armes et munitions, restent lettre morte. La dernière, expirant le 3 aout, n'a amené qu'environ 1 500 hommes à sortir du camp, par petits paquets et en trompant la surveillance des sentinelles mises en place par le soviet du camp.
Pendant les négociations, les Russes fraternisent avec la population et participent aux travaux des champs, les hommes français étant au front.
Effrayé par l'intransigeance des soldats et du risque de contagion sur les soldats français, l’état-major français décide d'acheminer dans la nuit du 3 au 4 aout 9 compagnies d'infanterie, 4 sections de mitrailleuses, 3 d'artillerie de 75 et 3 pelotons de cavalerie pour isoler le camp de La Courtine. Les consignes sont strictes : utiliser la force pour réduire la rébellion. Une compagnie d'artilleurs russes est également envoyée sur place. Les interventions du commissaire militaire du Gouvernement Provisoire Soviétique Isidore Rapp demeurent sans effets.
Le 5 aout sous le commandement de camarades, les mutins manoeuvrent pendant 2 heures.
Le 10 aout, 15 trains emmènent la 3e brigade au camp du Courneau près de Bordeaux, car il n'est pas question de les ramener au front, qu'ils se tiennent tranquille au moins.
A la mi-aout, une solution semble se dégager. Une brigade d'artillerie russe, forte d'environ 1 500 hommes, destinée à l'Armée d'Orient, sous le commandement du général Belaiev, et composé d'éléments fidèles est de passage en France. Ces forces renforcées par 2 000 hommes sélectionnés au sein de la 3e brigade, seront chargées de rétablir l'ordre. Cette force d'intervention se concentre d'abord à Aubusson et à partir du 4 septembre, au Mas d'Artige.
De leur côté les Français, sous le commandement du général Brezet complètent leur dispositif sous l'autorité du général Comby.
Le 12 septembre, la population civile est évacuée de la périphérie du camp et des tranchées, renforcées de barbelés,creusées au point stratégiques. Au vu de ces préparatifs, les mutins creusent également des emplacments de combat et disposent leur armement, mitrailleuses, canons de 37 et mortiers de tranchées.
Le 14 septembre, le général commandant du Corps expéditionnaire somme les mutins de soumettre avant le 16. Nouveau refus des rebelles.
Le 16 septembre, vers 10 heures le premier coup de canon retenti. Les mutins, insouciants, répondent en jouant la Marseillaise et la Marche funèbre de Chopin. A 14 heures le premier obus à shrapnells éclate près des musiciens. Stupéfaits, les mutins se protègent dans les casernes. Le canon tonne seulement toutes les heures, pour laisser aux rebelles, le temps de relever ses blessés et de se rendre. Le tir dure jusque 20 heures, mais aucune reddition n'intervient, à l'exception de quelques hommes hommes qui s'enfuient sous le tirs de leurs ex-camarades.
Le lendemain à 10 heures, les coups de canons, plus rapides, reprennent. A 14 heures la véritable reddition commence. Jusqu'au soir ce sont plus de 7 500 hommes qui se rendent à l'église de La Courtine, sans armes et en agitant des drapeaux blancs. Les mutins ont jusque là 3 tués et 36 blessés.
Il reste toutefois les irréductibles, environ 500 hommes.
le 18 septembre 1917, soutenus par l'artillerie, les troupes russes loyalistes investissent le camp, mitrailleuses et fusils crépitent. Près de 150 soldats sont tués et un certain nombre réussissent à s'échapper, d'autres résistent toujours.
Le 19 septembre vers 10 heures les derniers mutins, dont Afanasie Globa, au nombre d'une cinquantaine se rendent.
Épilogue
Le bilan officiel est de plus d'une centaine de morts. Pendant longtemps les autorités françaises ont tenu secrète cette rébellion. Conscients que cet épisode ne pouvait, par son exemple, que susciter d'autres troubles, le haut commandement militaire décide la dissolution des deux brigades.
Les autoritées russes vont classer les mutins en 3 catégories selon la gravité de leur engagement.
Les plus coupables, 81 meneurs, dont Globa, Baltaïs, Saraïkine et Kediaïev, seront envoyés en détention au fort Liédot sur l'ile d'Aix[6], près de 5 000, furent envoyés aux travaux forcés en Algérie ou placés d'office dans des fermes pour remplacer les fellhas combattant en France, et le reste, environ 1 000, en France dans des unités de travailleurs. Près de 400 officiers et sous-officiers tsaristes s'engagèrent aux côtés des armées françaises, au sein de la Légion russe de l'Honneur, dont certains, après l'armistice, participeront aux combats contre l'Armée rouge.
Les chiffres officiels établis par les autorités françaises et russes est de :
9 tués (peut-être 10) et 49 blessés chez les mutins pour 800 coups de canons tirés.
1 tué et 3 blessés chez les loyalistes
Coté français, 2 vaguemestres du 19e régiment d'infanterie de ligne, s'égarent et tombent sur des mutins cachés dans un bois qui ouvrent le feu. Le sergent Lemeur, blessé au ventre meurt peu après et son compagnon, le sergent Féger, blessé à la cuisse est réformé 5 mois plus tard.
Les tirs d'artillerie évitant les bâtiments, aucun n'est endommagé. Ce qui explique les chiffres modestes.
Le 20 décembre 1917, un premier détachement américain s'installe dans le camp remis en état mais encore marqué d'impacts de balles et de shrapnells.
Ce n'est qu'à partir de 1920 qu'un certain nombre d'entre eux purent rentrer en Russie, d'autres s'installeront en France.
On peut voir des tombes de soldats russes dans les cimetières de Cerny, Pontavert et à Saint-Hilaire-le-Grand.
Invité- Invité
Re: Cadre historique et combats initiaux
1917 connaît une crise qui affecte tous les secteurs. Malgré les échecs des batailles de Verdun et de la Somme, le général Nivelle élabore un nouveau plan d’attaque frontale qui doit être le dernier. Il choisit un secteur situé entre Reims et Soissons : le Chemin des Dames, qu’il estime mal défendu. Pendant six semaines, de début avril à la mi-mai, des assauts successifs tentent de conquérir ce site. Pendant le premier assaut, 40 000 Français tombent sous le feu infranchissable des mitrailleuses allemandes. L’attaque n’avait rien d’une surprise. Les Allemands avaient appris par des prisonniers la prochaine offensive contre leur site et avaient grandement amélioré leurs positions en plaçant davantage de mitrailleuses, en construisant des souterrains de protection et des abris souterrains à 10 ou 15 m de profondeur. En tout, 270 000 soldats français périssent.
Photo de Pétain, lequel a remédié aux mutineries de 1917.L’échec de l’offensive du Chemin des Dames a pour conséquence immédiate les mutineries qui s'élèvent contre les conditions de combat et non contre le fait de combattre en lui-même. Parmi les 40 000 mutins, il n’y pas de désertion, ni de fraternisation avec l’ennemi. Ils restent dans leur cantonnement et refusent de monter en ligne. Ils insultent les officiers qu’ils jugent incompétents. Les mutins sont punis avec une relative modération par Pétain, devenu le général en chef des armées françaises à la place de Nivelle. Il y a 629 condamnations à mort et finalement 75 exécutions. Pétain tente de mettre fin au mécontentement des soldats en améliorant leur vie quotidienne par le repos, la nourriture et le rythme des permissions. Il décide aussi de ne plus lancer les hommes à l’attaque tant qu’il ne disposerait pas d’une supériorité absolue en matériel. En effet, l’entrée en guerre des Américains aux côtés des alliés français et britanniques en avril 1917 laisse espérer un retournement de la situation. Toutefois, le commandement français n’ose plus lancer les hommes à l’attaque tant qu’il ne dispose pas d’une supériorité absolue en matériel grâce aux Américains et aux chars de combat. Pourtant, impatient de remporter un succès qui lui soit propre, l’état-major anglais lance une offensive à Passchendaele, dans les Flandres, à l’automne 1917. Il réussit seulement à mener à une mort inutile plusieurs centaines de milliers de Britanniques et d’Allemands.
En mars 1917, l’état-major impérial allemand prend la décision stratégique de reculer le front plus au nord, sur la « ligne Hindenburg », et fait évacuer toutes ses armées des positions occupées depuis 1914 dans le secteur de l’Aisne. Les Allemands dynamitent systématiquement les édifices emblématiques des villes et villages auparavant occupés. Ainsi disparaissent notamment les forteresses de Ham (Somme), située non loin de là, et de Coucy (27 mars 1917). Ce recul permet de raccourcir le front et d’économiser les forces nécessaires à sa défense. Les seules offensives alliées victorieuses de 1917 ont lieu autour d’Arras et d’Ypres en avril et juin 1917, lorsque les troupes britanniques et du Commonwealth prennent quelques villages aux Allemands. La prise de Vimy par les Canadiens le 9 avril 1917 est devenu un symbole de la force du Canada et de la capacité des Canadiens de gagner un objectif sans l’aide des Britanniques.
Au sud, les forces italiennes et autrichiennes s’affrontent sans résultat depuis deux ans et demi sur le front d’Isonzo au nord-ouest de Trieste, avec un léger avantage pour l'armée italienne qui, en 1916, avait conquis la ville de Gorizia lors d'une contre-offensive. Les Italiens avaient pénétré aussi de quelques kilomètres dans le Tyrol, mais sans résultats majeurs. Cet équilibre est rompu à l'automne 1917 lorsque les Allemands décident de soutenir leurs alliés autrichiens sur le front italien et envoient 7 divisions. Le 14 octobre 1917, lors de la bataille de Caporetto, les soldats italiens reculent devant l'offensive austro-allemande. Plus de 600 000 soldats italiens, fatigués et démoralisés, désertent ou se rendent. L’Italie vit sous la menace d’une défaite militaire totale. Mais le 7 novembre, les Italiens parviennent à arrêter l'avancée des austro-allemands sur la ligne du Piave, à environ 110 kilomètres du front d’Isonzo. La défaite italienne de Caporetto incite la France et le Royaume-Uni à envoyer des renforts et à mettre en place le Conseil suprême de guerre pour coordonner les efforts de guerre des Alliés.
La guerre sous-marine et entrée en guerre des États-Unis
En 1917, sous la pression des militaires, et notamment de l’amiral Tirpitz, le Kaiser se décide à pratiquer la guerre sous-marine à outrance, c’est-à-dire couler tous les navires se rendant au Royaume-Uni, même les neutres. Les Allemands espèrent ainsi étouffer l’économie britannique et la contraindre à se retirer du conflit. En avril 1917, les sous-marins allemands ont déjà coulé 847 000 tonnes, soit l’équivalent du quart de la flotte commerciale française. Toutefois, l’organisation de convois sous la protection de la marine anglaise et le dragage des mines réussissent à émousser l’arme sous-marine. En fin de compte, au lieu de faire baisser pavillon au Royaume-Uni et de terroriser les neutres, la guerre sous-marine à outrance provoque l’intervention américaine.
De plus, le Royaume-Uni demande l’aide du Japon. Le croiseur Akashi et huit destroyers sont envoyés à Malte, chiffre qui est porté par la suite à 17 navires, sans compter les navires à commandement mixte. Cette flotte d’escorte et de soutien protège les convois alliés en Méditerranée et permet aux troupes alliées d’être acheminées d’Égypte vers Salonique et Marseille, pour prendre part à la grande offensive de 1918. Le destroyer Matsu a sauvé plus de 3 000 soldats et membres d’équipage du navire de transport Transylvania, torpillé au large des côtes françaises. En tout, le Japon a escorté 788 bateaux en Méditerranée, dont 700 000 hommes de troupes du Commonwealth britannique.
Pendant la Première Guerre mondiale, l'US Army publie une affiche de recrutement mettant en vedette l'Oncle Sam. Le texte I want you for U.S. Army peut se traduire par « Je te réclame pour l'armée américaine ».En août 1914, les États-Unis, très isolationnistes, restent neutres malgré les liens privilégiés avec des pays de l’Entente, en particulier le Royaume-Uni. Le blocus imposé par la flotte des pays de l’Entente met quasiment fin aux échanges entre les États-Unis et l’Allemagne. Dans le même temps, les liens financiers et commerciaux entre les États-Unis et les pays de l’Entente ne cessent de croître. Le torpillage du paquebot britannique Lusitania le 7 mai 1915, a tué 128 ressortissants américains, ce qui émeut l’opinion américaine et la fait basculer en faveur de la guerre.
Les maladresses de la diplomatie allemande aident son revirement : en janvier 1917, le ministre-conseiller Zimmermann n’hésite pas à promettre au Mexique l’alliance de l’Allemagne contre les États-Unis avec, pour salaire de la victoire, le retour des provinces perdues (Texas, Arizona et Nouveau-Mexique). Cette intervention du Kaiser dans les affaires américaines suscite l’indignation. Le congrès américain décide l’entrée en guerre contre les empires centraux. Le président Woodrow Wilson fixe dès janvier 1918 ses objectifs de paix. Plusieurs pays d’Amérique latine s’engagent aussi dans le conflit aux côtés de l’Entente.
Comme le Royaume-Uni, les États-Unis disposent uniquement d’une armée de métier. Ainsi, lorsque la proposition de guerre du président Wilson devant le Congrès le 2 avril est acceptée, et que les États-Unis entrent en guerre le 6, le président américain doit compter majoritairement sur la base du volontariat pour constituer la force de 1,2 million d’hommes qui n’arrivera en France qu’à partir du mois d’octobre 1917. C’est la fameuse campagne d’affichage ayant pour symbole l’Oncle Sam pointant son index vers le lecteur.
Le corps militaire américain, lorsqu’il établit ses premiers campements autour de Nantes et de La Rochelle en octobre 1917, surprend l’opinion française par sa modernité et surtout par son humanité à l’égard des hommes du rang (cas des douches qui contraste fortement avec la situation des poilus et des camps français très sobres et modestes). L’uniforme américain est vert, complété par un casque en forme de cercle tout comme le modèle anglais. C’est enfin une armée qui contribuera grandement à la victoire sur les Empires centraux, puisque lorsque la contre-attaque générale est lancée par le maréchal Foch en 1918, les GI ne représentent pas moins de 31 % des forces combattantes alliées.
Au total, 2 millions de militaires américains seront en Europe au moment de l’armistice.
Photo de Pétain, lequel a remédié aux mutineries de 1917.L’échec de l’offensive du Chemin des Dames a pour conséquence immédiate les mutineries qui s'élèvent contre les conditions de combat et non contre le fait de combattre en lui-même. Parmi les 40 000 mutins, il n’y pas de désertion, ni de fraternisation avec l’ennemi. Ils restent dans leur cantonnement et refusent de monter en ligne. Ils insultent les officiers qu’ils jugent incompétents. Les mutins sont punis avec une relative modération par Pétain, devenu le général en chef des armées françaises à la place de Nivelle. Il y a 629 condamnations à mort et finalement 75 exécutions. Pétain tente de mettre fin au mécontentement des soldats en améliorant leur vie quotidienne par le repos, la nourriture et le rythme des permissions. Il décide aussi de ne plus lancer les hommes à l’attaque tant qu’il ne disposerait pas d’une supériorité absolue en matériel. En effet, l’entrée en guerre des Américains aux côtés des alliés français et britanniques en avril 1917 laisse espérer un retournement de la situation. Toutefois, le commandement français n’ose plus lancer les hommes à l’attaque tant qu’il ne dispose pas d’une supériorité absolue en matériel grâce aux Américains et aux chars de combat. Pourtant, impatient de remporter un succès qui lui soit propre, l’état-major anglais lance une offensive à Passchendaele, dans les Flandres, à l’automne 1917. Il réussit seulement à mener à une mort inutile plusieurs centaines de milliers de Britanniques et d’Allemands.
En mars 1917, l’état-major impérial allemand prend la décision stratégique de reculer le front plus au nord, sur la « ligne Hindenburg », et fait évacuer toutes ses armées des positions occupées depuis 1914 dans le secteur de l’Aisne. Les Allemands dynamitent systématiquement les édifices emblématiques des villes et villages auparavant occupés. Ainsi disparaissent notamment les forteresses de Ham (Somme), située non loin de là, et de Coucy (27 mars 1917). Ce recul permet de raccourcir le front et d’économiser les forces nécessaires à sa défense. Les seules offensives alliées victorieuses de 1917 ont lieu autour d’Arras et d’Ypres en avril et juin 1917, lorsque les troupes britanniques et du Commonwealth prennent quelques villages aux Allemands. La prise de Vimy par les Canadiens le 9 avril 1917 est devenu un symbole de la force du Canada et de la capacité des Canadiens de gagner un objectif sans l’aide des Britanniques.
Au sud, les forces italiennes et autrichiennes s’affrontent sans résultat depuis deux ans et demi sur le front d’Isonzo au nord-ouest de Trieste, avec un léger avantage pour l'armée italienne qui, en 1916, avait conquis la ville de Gorizia lors d'une contre-offensive. Les Italiens avaient pénétré aussi de quelques kilomètres dans le Tyrol, mais sans résultats majeurs. Cet équilibre est rompu à l'automne 1917 lorsque les Allemands décident de soutenir leurs alliés autrichiens sur le front italien et envoient 7 divisions. Le 14 octobre 1917, lors de la bataille de Caporetto, les soldats italiens reculent devant l'offensive austro-allemande. Plus de 600 000 soldats italiens, fatigués et démoralisés, désertent ou se rendent. L’Italie vit sous la menace d’une défaite militaire totale. Mais le 7 novembre, les Italiens parviennent à arrêter l'avancée des austro-allemands sur la ligne du Piave, à environ 110 kilomètres du front d’Isonzo. La défaite italienne de Caporetto incite la France et le Royaume-Uni à envoyer des renforts et à mettre en place le Conseil suprême de guerre pour coordonner les efforts de guerre des Alliés.
La guerre sous-marine et entrée en guerre des États-Unis
En 1917, sous la pression des militaires, et notamment de l’amiral Tirpitz, le Kaiser se décide à pratiquer la guerre sous-marine à outrance, c’est-à-dire couler tous les navires se rendant au Royaume-Uni, même les neutres. Les Allemands espèrent ainsi étouffer l’économie britannique et la contraindre à se retirer du conflit. En avril 1917, les sous-marins allemands ont déjà coulé 847 000 tonnes, soit l’équivalent du quart de la flotte commerciale française. Toutefois, l’organisation de convois sous la protection de la marine anglaise et le dragage des mines réussissent à émousser l’arme sous-marine. En fin de compte, au lieu de faire baisser pavillon au Royaume-Uni et de terroriser les neutres, la guerre sous-marine à outrance provoque l’intervention américaine.
De plus, le Royaume-Uni demande l’aide du Japon. Le croiseur Akashi et huit destroyers sont envoyés à Malte, chiffre qui est porté par la suite à 17 navires, sans compter les navires à commandement mixte. Cette flotte d’escorte et de soutien protège les convois alliés en Méditerranée et permet aux troupes alliées d’être acheminées d’Égypte vers Salonique et Marseille, pour prendre part à la grande offensive de 1918. Le destroyer Matsu a sauvé plus de 3 000 soldats et membres d’équipage du navire de transport Transylvania, torpillé au large des côtes françaises. En tout, le Japon a escorté 788 bateaux en Méditerranée, dont 700 000 hommes de troupes du Commonwealth britannique.
Pendant la Première Guerre mondiale, l'US Army publie une affiche de recrutement mettant en vedette l'Oncle Sam. Le texte I want you for U.S. Army peut se traduire par « Je te réclame pour l'armée américaine ».En août 1914, les États-Unis, très isolationnistes, restent neutres malgré les liens privilégiés avec des pays de l’Entente, en particulier le Royaume-Uni. Le blocus imposé par la flotte des pays de l’Entente met quasiment fin aux échanges entre les États-Unis et l’Allemagne. Dans le même temps, les liens financiers et commerciaux entre les États-Unis et les pays de l’Entente ne cessent de croître. Le torpillage du paquebot britannique Lusitania le 7 mai 1915, a tué 128 ressortissants américains, ce qui émeut l’opinion américaine et la fait basculer en faveur de la guerre.
Les maladresses de la diplomatie allemande aident son revirement : en janvier 1917, le ministre-conseiller Zimmermann n’hésite pas à promettre au Mexique l’alliance de l’Allemagne contre les États-Unis avec, pour salaire de la victoire, le retour des provinces perdues (Texas, Arizona et Nouveau-Mexique). Cette intervention du Kaiser dans les affaires américaines suscite l’indignation. Le congrès américain décide l’entrée en guerre contre les empires centraux. Le président Woodrow Wilson fixe dès janvier 1918 ses objectifs de paix. Plusieurs pays d’Amérique latine s’engagent aussi dans le conflit aux côtés de l’Entente.
Comme le Royaume-Uni, les États-Unis disposent uniquement d’une armée de métier. Ainsi, lorsque la proposition de guerre du président Wilson devant le Congrès le 2 avril est acceptée, et que les États-Unis entrent en guerre le 6, le président américain doit compter majoritairement sur la base du volontariat pour constituer la force de 1,2 million d’hommes qui n’arrivera en France qu’à partir du mois d’octobre 1917. C’est la fameuse campagne d’affichage ayant pour symbole l’Oncle Sam pointant son index vers le lecteur.
Le corps militaire américain, lorsqu’il établit ses premiers campements autour de Nantes et de La Rochelle en octobre 1917, surprend l’opinion française par sa modernité et surtout par son humanité à l’égard des hommes du rang (cas des douches qui contraste fortement avec la situation des poilus et des camps français très sobres et modestes). L’uniforme américain est vert, complété par un casque en forme de cercle tout comme le modèle anglais. C’est enfin une armée qui contribuera grandement à la victoire sur les Empires centraux, puisque lorsque la contre-attaque générale est lancée par le maréchal Foch en 1918, les GI ne représentent pas moins de 31 % des forces combattantes alliées.
Au total, 2 millions de militaires américains seront en Europe au moment de l’armistice.
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Re: Cadre historique et combats initiaux
Le front Est et l'Empire ottoman
La Russie ne peut pas soutenir une guerre contre un ennemi mieux équipé et mieux organisé. L’effort que demande une guerre, production industrielle et agricole accrue, engendre un rationnement de la population et des troubles sociaux. Au début de l’année 1917, la Russie est épuisée, les désertions se multiplient et les villes connaissent des troubles d’approvisionnement qui rendent la situation explosive. Il suffit de peu pour que tout éclate. En mars 1917, une première révolution éclate. Elle porte au pouvoir la bourgeoisie libérale qui entend continuer la guerre alors que les soviets, de plus en plus influents, exigent la paix. Mais la Russie n’est plus une force d’attaque et les Alliés craignent une intensification de l’effort allemand à l’ouest. En octobre, Lénine organise la seconde révolution et lance des pourparlers de paix menant à l’armistice en décembre.
Le ministre des Affaires étrangères britannique, Lord Arthur Balfour, promet l’établissement d’un État juif en Palestine entre autres pour motiver les Juifs américains à soutenir l’entrée en guerre des États-Unis. La même année, les Britanniques attaquent la Palestine, dont ils gardent le contrôle jusqu’en 1947. De nombreux Juifs s’y installeront après les épreuves de la Seconde Guerre mondiale.
1918, la fin de la guerre
Territoire occupé par les puissances centrales après le traité de Brest-Litovsk, signé en mars 1918.Début 1918, les Alliés perdent un front avec la sortie du conflit de la Russie. La Russie bolchevique signe le traité de Brest-Litovsk (négociée par Léon Trotsky) en mars 1918. L’Allemagne reçoit un « train d'or » (le contenu de celui-ci est confisqué à l’Allemagne par le traité de Versailles), occupe la Pologne, l’Ukraine, la Finlande, les Pays baltes et une partie de la Biélorussie. Les Allemands profitent aussi de cette défection pour envoyer d’importants renforts sur le front Ouest et tenter d’obtenir une victoire rapide avant l’arrivée effective des Américains. C’est le « retour de la guerre de mouvement ».
Le haut commandement allemand (maréchal Hindenburg et quartier maître général Erich Ludendorff) sait qu’il dispose d’un délai de quelques mois — jusqu’à juin-juillet 1918 — pour remporter une victoire décisive sur les troupes alliées. Renforcés par les troupes venant du front est, et souhaitant forcer la décision avant l’arrivée des troupes américaines, les Allemands mettent toutes leurs forces dans d’ultimes offensives à l’ouest. Le commandement allemand décide de lancer une série de coups de boutoir contre les Anglais, particulièrement éprouvés depuis Passchendaele. Ils portent l’effort à la jonction du front français : connaissant la mésentente entre Haig et Pétain, ils espéraient en jouer. Il s’en faut de peu que les lignes anglaises ne soient emportées lors de l’offensive du 21 mars, dans la région de Saint-Quentin[83]. Pétain n’envoie pas de renforts et il faut l’autorité de Clemenceau et de Foch pour amener Fayolle au secours des Anglais et sauver la situation. Une offensive contre les Français, le 27 mai, au Chemin des Dames, amène l’armée allemande à la hauteur de Reims et de Soissons, soit une avancée de 60 kilomètres.
Paris est de nouveau à la portée des canons allemands à longue portée. Pourtant, la rupture décisive du front allié n’étant pas atteinte, le haut commandement allemand envisage alors un ultime effort et souhaite le diriger à l’encontre des troupes britanniques, réputées plus affaiblies afin de les rejeter à la mer en les coupant de l’armée française. Cette offensive doit être précédée par une offensive contre l’armée française afin d’immobiliser les réserves de celle-ci pour l’empêcher de secourir ensuite l’armée britannique. Lancée le 15 juillet 1918 par les troupes allemandes en Champagne, cette offensive préliminaire de « diversion » permet de mettre en œuvre pour la première fois à cette échelle la tactique de la zone défensive (formalisée par le général Pétain depuis près d’une année) qui va permettre de faire échec aux visées allemandes. Les troupes allemandes pénètrent en effet les premières lignes françaises, dont les forces organisées en profondeur, avec des môles de résistance, opposent un feu meurtrier. La progression des troupes allemandes est importante, et elles franchissent la Marne (seconde bataille de la Marne après celle de septembre 1914). Aventurées très au sud et disposées en pointe sans se prémunir contre des attaques sur ses flancs, les troupes allemandes sont bousculées par la contre-attaque française dans la région de Villers-Cotterêts, entamée le 18 juillet 1918. Les résultats de cette contre-attaque sont dévastateurs pour ces troupes allemandes qui doivent refluer vers le nord en évitant de justesse l’encerclement.
Derniers instants et armistices
À compter de cette date, l’armée allemande n’est plus jamais en mesure d’engager une action offensive, l’initiative étant désormais dans le seul camp des Alliés qui vont engager dans les mois suivants des contre-attaques permettant de regagner le terrain perdu au cours du printemps 1918 puis des contre-offensives majeures. La grande offensive victorieuse a lieu le 8 août 1918. Les soldats canadiens, soutenus par les Australiens, les Français et les Britanniques, lancent une attaque en Picardie et enfoncent les lignes allemandes. Plus au sud, les soldats américains et français se lancent aussi dans l'offensive Meuse-Argonne, victorieuse. Pour la première fois, des milliers de soldats allemands se rendent sans combat. Les troupes allemandes ne peuvent résister aux armées alliées maintenant coordonnées par le général Foch. Ces dernières sont renforcées chaque jour davantage par le matériel et les soldats américains, par les premiers chars Renault FT-17 et par une supériorité navale et aérienne.
L’armistice est demandé par les Bulgares le 26 septembre. L’armée turque est anéantie par les Anglais lors de la bataille de Megiddo. Les généraux allemands, conscients de la défaite de l’Allemagne à terme, ne songent plus qu’à hâter la conclusion de l’armistice. Ils voudraient le signer avant que l’adversaire ne mesure sa victoire avec exactitude, avant qu’il ait reconquis le territoire français.
Sur le front italien, au printemps 1918, l'armée austro-hongroise essaie de forcer les lignes italiennes, mais elle se heurte à une résistance acharnée lors de la Bataille du Piave. Le 24 octobre 1918, l'armée italienne (51 divisions italiennes et 7 alliés dont 2 françaises) lance une vaste offensive contre les forces austro-hongroises (63 divisions). Les Italiens parviennent à couper en deux les lignes autrichiennes dans la bataille de Vittorio Veneto. Les Autrichiens, menacés d'encerclement, reculent sur toute la ligne du front. Le 3 novembre, les Italiens prennent les villes de Trente et de Trieste. Une tête de pont de l'armée italienne pénètre en Slovénie jusqu'à la ville de Postumja. L’armée austro-hongroise, démoralisée par la désertion de nombreux contingents slaves, est vaincue. Elle perd 350 000 soldats et plus de 5000 pièces d'artillerie. L'Autriche elle-même reste presque sans défense, et l'empire Austro-Hongrois est contraint de signer l'armistice le 4 novembre, à Villa Giusti dans le nord de l'Italie. Charles Ier abandonne son trône. La défection de l'Autriche-Hongrie est un coup dur pour les Allemands qui perdent ainsi leur principal allié.
En Allemagne, Guillaume II refuse d’abdiquer, ce qui entraine des manifestations en faveur de la paix. Le 3 novembre, des mutineries éclatent à Kiel : les marins refusent de livrer une bataille « pour l’honneur ». La vague révolutionnaire gagne toute l’Allemagne. Le 9 novembre, Guillaume II est contraint d’abdiquer. L'État-major demande à ce que soit signé l'armistice. Le gouvernement de la nouvelle République allemande le signe alors à dans la forêt de Compiègne à côté de Rethondes le 11 novembre 1918 dans le train du maréchal Foch alors que les troupes canadiennes lancent la dernière offensive de la guerre en attaquant Mons, en Belgique. Ainsi, les Allemands n’ont pas la guerre sur leur territoire ; ayant campé pendant quatre ans en terre ennemie, ils imaginent mal qu’ils sont vraiment vaincus. Pour sauver les apparences, l'État-major allemand fait circuler la thèse du Coup de poignard dans le dos. Les clauses de l’armistice leur paraissent d’autant plus dures : reddition de la flotte de guerre, évacuation de la rive gauche du Rhin, livraison de 5 000 canons et 30 000 mitrailleuses, etc. Pourtant, en comparaison des dévastations causées en territoire ennemi, elles n’affaiblissent que très peu la puissance allemande. En 1918, la force d’une nation réside dans la puissance industrielle. Plus tard, les propagandistes nazis ont ainsi pu déclarer que l’armée ne s’était pas rendue et que la défaite incombait aux civils.
Armistice de 1918
L'armistice, signé le 11 novembre 1918 à 5 h 15, marque la fin de la Première Guerre mondiale (1914-1918) et la capitulation de l'Allemagne. Le cessez-le-feu est effectif à onze heures, entraînant dans l'ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons annonçant la fin d'une guerre qui a fait plus de 18 millions de morts et des millions d'invalides ou de mutilés. Les généraux allemands et alliés se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. Plus tard en 1919, à Versailles, ils signeront le traité de Versailles.
Cette photographie a été prise après la signature de l'armistice à la sortie du « wagon de l'Armistice » du train d'État-Major du maréchal Ferdinand Foch (deuxième à partir de la droite).
Le traité de Brest-Litovsk conduisant à la reddition de la Russie permet à l'Armée allemande de se concentrer sur le front de l'Ouest mais l'échec des offensives allemandes en juin et juillet 1918, le renfort des alliés américains et anglais retire à l'Allemagne tout espoir de victoire. En outre, la révolution ouvrière de Berlin précipite le pays dans la tourmente. Durant le mois d'octobre, les Allemands et le président américain Wilson échangent des notes dans lesquelles ce dernier est chargé, dans la lignée de ses quatorze points proposés en janvier dans un discours retentissant, de prendre en main le rétablissement de la paix.
Le 3 octobre 1918, l'empereur Guillaume II nomme un nouveau chancelier : Max de Bade. Mais cela ne suffit pas à contrôler le pays, dont de nombreux marins et soldats refusent d'aller au combat, en particulier à Kiel.
Le 5 novembre 1918, à 6 heures du matin, Maurice Hacot, habitant d'Auchel et caporal affecté au centre radio-télégraphique de la tour Eiffel reçoit un message morse émis de Spa en Belgique. Il s'agit la demande d'armistice de l'État-Major allemand. Il transmet le message au colonel Ferrié.
Le 7 novembre, le maréchal Paul von Hindenburg, chef de l'État-Major[1] allemand, propose une rencontre à Foch.
Cinq voitures traversent sous escorte la zone dévastée du Nord de la France pour se rendre au lieu de rencontre jusque-là tenu secret, une futaie de la forêt de Compiègne abritant deux petites voies ferrées parallèles, utilisées pour le tir de longue portée et où ont été acheminés deux trains, le train du maréchal Foch et un train aménagé pour la délégation allemande. Durant les trois jours, les Allemands n'ont que peu d'occasions de véritablement négocier. Ils doivent rapidement se plier aux conditions développées dans un texte qui leur est soumis. Ce texte avait été établi en dernier lieu par Foch, au titre de commandant suprême des forces alliées, après un mois de positions divergentes de Wilson, Clemenceau, Orlando et Lloyd George.
Le 9 novembre, le Prince de Bade conseille au Kaiser l'abdication. Celui-ci part en exil en Hollande. Cet événement est un élément de pression important vis-à-vis des délégués allemands réunis dans le wagon de Compiègne. Le lendemain, le nouveau chef du Gouvernement allemand, Friedrich Ebert, signe un pacte avec les dirigeants de son armée et implore son représentant à Rethondes de clore sans tarder les négociations.
Le 11 novembre, entre 5 h 12 et 5 h 20 du matin, l'armistice est signé, avec une application sur le front fixée à 11 h du matin, et ce pour une durée de 36 jours. À la suite de cet armistice est signé le traité de Versailles, le 28 juin 1919.
Tableau représentant la signature de l’Armistice de 1918 dans le wagon-salon du maréchal Foch. Derrière la table, de droite à gauche, le général Weygand, le maréchal Foch (debout) et les amiraux britanniques Rosslyn Wemyss et G. Hope. Devant, le ministre d’État allemand Matthias Erzberger, le général major Detlof von Winterfeldt (avec le casque) de l’Armée impériale, le comte Alfred von Oberndorff des Affaires étrangères et le capitaine de vaisseau Ernst Vanselow de la Marine impériale.
La Russie ne peut pas soutenir une guerre contre un ennemi mieux équipé et mieux organisé. L’effort que demande une guerre, production industrielle et agricole accrue, engendre un rationnement de la population et des troubles sociaux. Au début de l’année 1917, la Russie est épuisée, les désertions se multiplient et les villes connaissent des troubles d’approvisionnement qui rendent la situation explosive. Il suffit de peu pour que tout éclate. En mars 1917, une première révolution éclate. Elle porte au pouvoir la bourgeoisie libérale qui entend continuer la guerre alors que les soviets, de plus en plus influents, exigent la paix. Mais la Russie n’est plus une force d’attaque et les Alliés craignent une intensification de l’effort allemand à l’ouest. En octobre, Lénine organise la seconde révolution et lance des pourparlers de paix menant à l’armistice en décembre.
Le ministre des Affaires étrangères britannique, Lord Arthur Balfour, promet l’établissement d’un État juif en Palestine entre autres pour motiver les Juifs américains à soutenir l’entrée en guerre des États-Unis. La même année, les Britanniques attaquent la Palestine, dont ils gardent le contrôle jusqu’en 1947. De nombreux Juifs s’y installeront après les épreuves de la Seconde Guerre mondiale.
1918, la fin de la guerre
Territoire occupé par les puissances centrales après le traité de Brest-Litovsk, signé en mars 1918.Début 1918, les Alliés perdent un front avec la sortie du conflit de la Russie. La Russie bolchevique signe le traité de Brest-Litovsk (négociée par Léon Trotsky) en mars 1918. L’Allemagne reçoit un « train d'or » (le contenu de celui-ci est confisqué à l’Allemagne par le traité de Versailles), occupe la Pologne, l’Ukraine, la Finlande, les Pays baltes et une partie de la Biélorussie. Les Allemands profitent aussi de cette défection pour envoyer d’importants renforts sur le front Ouest et tenter d’obtenir une victoire rapide avant l’arrivée effective des Américains. C’est le « retour de la guerre de mouvement ».
Le haut commandement allemand (maréchal Hindenburg et quartier maître général Erich Ludendorff) sait qu’il dispose d’un délai de quelques mois — jusqu’à juin-juillet 1918 — pour remporter une victoire décisive sur les troupes alliées. Renforcés par les troupes venant du front est, et souhaitant forcer la décision avant l’arrivée des troupes américaines, les Allemands mettent toutes leurs forces dans d’ultimes offensives à l’ouest. Le commandement allemand décide de lancer une série de coups de boutoir contre les Anglais, particulièrement éprouvés depuis Passchendaele. Ils portent l’effort à la jonction du front français : connaissant la mésentente entre Haig et Pétain, ils espéraient en jouer. Il s’en faut de peu que les lignes anglaises ne soient emportées lors de l’offensive du 21 mars, dans la région de Saint-Quentin[83]. Pétain n’envoie pas de renforts et il faut l’autorité de Clemenceau et de Foch pour amener Fayolle au secours des Anglais et sauver la situation. Une offensive contre les Français, le 27 mai, au Chemin des Dames, amène l’armée allemande à la hauteur de Reims et de Soissons, soit une avancée de 60 kilomètres.
Paris est de nouveau à la portée des canons allemands à longue portée. Pourtant, la rupture décisive du front allié n’étant pas atteinte, le haut commandement allemand envisage alors un ultime effort et souhaite le diriger à l’encontre des troupes britanniques, réputées plus affaiblies afin de les rejeter à la mer en les coupant de l’armée française. Cette offensive doit être précédée par une offensive contre l’armée française afin d’immobiliser les réserves de celle-ci pour l’empêcher de secourir ensuite l’armée britannique. Lancée le 15 juillet 1918 par les troupes allemandes en Champagne, cette offensive préliminaire de « diversion » permet de mettre en œuvre pour la première fois à cette échelle la tactique de la zone défensive (formalisée par le général Pétain depuis près d’une année) qui va permettre de faire échec aux visées allemandes. Les troupes allemandes pénètrent en effet les premières lignes françaises, dont les forces organisées en profondeur, avec des môles de résistance, opposent un feu meurtrier. La progression des troupes allemandes est importante, et elles franchissent la Marne (seconde bataille de la Marne après celle de septembre 1914). Aventurées très au sud et disposées en pointe sans se prémunir contre des attaques sur ses flancs, les troupes allemandes sont bousculées par la contre-attaque française dans la région de Villers-Cotterêts, entamée le 18 juillet 1918. Les résultats de cette contre-attaque sont dévastateurs pour ces troupes allemandes qui doivent refluer vers le nord en évitant de justesse l’encerclement.
Derniers instants et armistices
À compter de cette date, l’armée allemande n’est plus jamais en mesure d’engager une action offensive, l’initiative étant désormais dans le seul camp des Alliés qui vont engager dans les mois suivants des contre-attaques permettant de regagner le terrain perdu au cours du printemps 1918 puis des contre-offensives majeures. La grande offensive victorieuse a lieu le 8 août 1918. Les soldats canadiens, soutenus par les Australiens, les Français et les Britanniques, lancent une attaque en Picardie et enfoncent les lignes allemandes. Plus au sud, les soldats américains et français se lancent aussi dans l'offensive Meuse-Argonne, victorieuse. Pour la première fois, des milliers de soldats allemands se rendent sans combat. Les troupes allemandes ne peuvent résister aux armées alliées maintenant coordonnées par le général Foch. Ces dernières sont renforcées chaque jour davantage par le matériel et les soldats américains, par les premiers chars Renault FT-17 et par une supériorité navale et aérienne.
L’armistice est demandé par les Bulgares le 26 septembre. L’armée turque est anéantie par les Anglais lors de la bataille de Megiddo. Les généraux allemands, conscients de la défaite de l’Allemagne à terme, ne songent plus qu’à hâter la conclusion de l’armistice. Ils voudraient le signer avant que l’adversaire ne mesure sa victoire avec exactitude, avant qu’il ait reconquis le territoire français.
Sur le front italien, au printemps 1918, l'armée austro-hongroise essaie de forcer les lignes italiennes, mais elle se heurte à une résistance acharnée lors de la Bataille du Piave. Le 24 octobre 1918, l'armée italienne (51 divisions italiennes et 7 alliés dont 2 françaises) lance une vaste offensive contre les forces austro-hongroises (63 divisions). Les Italiens parviennent à couper en deux les lignes autrichiennes dans la bataille de Vittorio Veneto. Les Autrichiens, menacés d'encerclement, reculent sur toute la ligne du front. Le 3 novembre, les Italiens prennent les villes de Trente et de Trieste. Une tête de pont de l'armée italienne pénètre en Slovénie jusqu'à la ville de Postumja. L’armée austro-hongroise, démoralisée par la désertion de nombreux contingents slaves, est vaincue. Elle perd 350 000 soldats et plus de 5000 pièces d'artillerie. L'Autriche elle-même reste presque sans défense, et l'empire Austro-Hongrois est contraint de signer l'armistice le 4 novembre, à Villa Giusti dans le nord de l'Italie. Charles Ier abandonne son trône. La défection de l'Autriche-Hongrie est un coup dur pour les Allemands qui perdent ainsi leur principal allié.
En Allemagne, Guillaume II refuse d’abdiquer, ce qui entraine des manifestations en faveur de la paix. Le 3 novembre, des mutineries éclatent à Kiel : les marins refusent de livrer une bataille « pour l’honneur ». La vague révolutionnaire gagne toute l’Allemagne. Le 9 novembre, Guillaume II est contraint d’abdiquer. L'État-major demande à ce que soit signé l'armistice. Le gouvernement de la nouvelle République allemande le signe alors à dans la forêt de Compiègne à côté de Rethondes le 11 novembre 1918 dans le train du maréchal Foch alors que les troupes canadiennes lancent la dernière offensive de la guerre en attaquant Mons, en Belgique. Ainsi, les Allemands n’ont pas la guerre sur leur territoire ; ayant campé pendant quatre ans en terre ennemie, ils imaginent mal qu’ils sont vraiment vaincus. Pour sauver les apparences, l'État-major allemand fait circuler la thèse du Coup de poignard dans le dos. Les clauses de l’armistice leur paraissent d’autant plus dures : reddition de la flotte de guerre, évacuation de la rive gauche du Rhin, livraison de 5 000 canons et 30 000 mitrailleuses, etc. Pourtant, en comparaison des dévastations causées en territoire ennemi, elles n’affaiblissent que très peu la puissance allemande. En 1918, la force d’une nation réside dans la puissance industrielle. Plus tard, les propagandistes nazis ont ainsi pu déclarer que l’armée ne s’était pas rendue et que la défaite incombait aux civils.
Armistice de 1918
L'armistice, signé le 11 novembre 1918 à 5 h 15, marque la fin de la Première Guerre mondiale (1914-1918) et la capitulation de l'Allemagne. Le cessez-le-feu est effectif à onze heures, entraînant dans l'ensemble de la France des volées de cloches et des sonneries de clairons annonçant la fin d'une guerre qui a fait plus de 18 millions de morts et des millions d'invalides ou de mutilés. Les généraux allemands et alliés se réunissent dans un wagon-restaurant aménagé du maréchal Foch, dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne. Plus tard en 1919, à Versailles, ils signeront le traité de Versailles.
Cette photographie a été prise après la signature de l'armistice à la sortie du « wagon de l'Armistice » du train d'État-Major du maréchal Ferdinand Foch (deuxième à partir de la droite).
Le traité de Brest-Litovsk conduisant à la reddition de la Russie permet à l'Armée allemande de se concentrer sur le front de l'Ouest mais l'échec des offensives allemandes en juin et juillet 1918, le renfort des alliés américains et anglais retire à l'Allemagne tout espoir de victoire. En outre, la révolution ouvrière de Berlin précipite le pays dans la tourmente. Durant le mois d'octobre, les Allemands et le président américain Wilson échangent des notes dans lesquelles ce dernier est chargé, dans la lignée de ses quatorze points proposés en janvier dans un discours retentissant, de prendre en main le rétablissement de la paix.
Le 3 octobre 1918, l'empereur Guillaume II nomme un nouveau chancelier : Max de Bade. Mais cela ne suffit pas à contrôler le pays, dont de nombreux marins et soldats refusent d'aller au combat, en particulier à Kiel.
Le 5 novembre 1918, à 6 heures du matin, Maurice Hacot, habitant d'Auchel et caporal affecté au centre radio-télégraphique de la tour Eiffel reçoit un message morse émis de Spa en Belgique. Il s'agit la demande d'armistice de l'État-Major allemand. Il transmet le message au colonel Ferrié.
Le 7 novembre, le maréchal Paul von Hindenburg, chef de l'État-Major[1] allemand, propose une rencontre à Foch.
Cinq voitures traversent sous escorte la zone dévastée du Nord de la France pour se rendre au lieu de rencontre jusque-là tenu secret, une futaie de la forêt de Compiègne abritant deux petites voies ferrées parallèles, utilisées pour le tir de longue portée et où ont été acheminés deux trains, le train du maréchal Foch et un train aménagé pour la délégation allemande. Durant les trois jours, les Allemands n'ont que peu d'occasions de véritablement négocier. Ils doivent rapidement se plier aux conditions développées dans un texte qui leur est soumis. Ce texte avait été établi en dernier lieu par Foch, au titre de commandant suprême des forces alliées, après un mois de positions divergentes de Wilson, Clemenceau, Orlando et Lloyd George.
Le 9 novembre, le Prince de Bade conseille au Kaiser l'abdication. Celui-ci part en exil en Hollande. Cet événement est un élément de pression important vis-à-vis des délégués allemands réunis dans le wagon de Compiègne. Le lendemain, le nouveau chef du Gouvernement allemand, Friedrich Ebert, signe un pacte avec les dirigeants de son armée et implore son représentant à Rethondes de clore sans tarder les négociations.
Le 11 novembre, entre 5 h 12 et 5 h 20 du matin, l'armistice est signé, avec une application sur le front fixée à 11 h du matin, et ce pour une durée de 36 jours. À la suite de cet armistice est signé le traité de Versailles, le 28 juin 1919.
Tableau représentant la signature de l’Armistice de 1918 dans le wagon-salon du maréchal Foch. Derrière la table, de droite à gauche, le général Weygand, le maréchal Foch (debout) et les amiraux britanniques Rosslyn Wemyss et G. Hope. Devant, le ministre d’État allemand Matthias Erzberger, le général major Detlof von Winterfeldt (avec le casque) de l’Armée impériale, le comte Alfred von Oberndorff des Affaires étrangères et le capitaine de vaisseau Ernst Vanselow de la Marine impériale.
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Re: Cadre historique et combats initiaux
Les conséquences
Un bilan humain lourd
Les nations ravagées
Le nombre des pertes humaines de Première Guerre mondiale militaires et civiles s'élève à plus de 40 millions, 20 millions de morts et 21 millions de blessés. Ce nombre inclut 9,7 millions de morts pour les militaires et près de 10 millions pour les civils. Les Alliés de la Première Guerre mondiale perdent plus de 5 millions de soldats et les Empires centraux près de 4 millions.
Le bilan humain de la Première Guerre mondiale s'élève à environ 9 millions de morts et environ 8 millions d’invalides, soit environ 6 000 morts par jour. Proportionnellement, la France est le pays le plus touché avec 1,4 million de tués et de disparus, soit 10 % de la population active masculine. Cette saignée s’accompagne d’un déficit des naissances considérable. Le déficit allemand s'élève à 5 436 000, le déficit français à 3 074 000, le déficit russe est le plus élevé et atteint 26 millions. La stagnation démographique française se prolonge, avec un vieillissement de la population qui ne cesse de croître qu’avec le recours à l’immigration. Cette dernière participe à la reconstruction d’un pays dont le Nord est en ruines. Apparaît également le phénomène nouveau des gueules cassées, nom donné aux mutilés de guerre qui survivent grâce aux progrès de la médecine tout en gardant des séquelles physiques graves. L’intégration de ces victimes de guerre en nombre à la société doit alors se faire au moyen de nouvelles lois et d'organismes comme l'Union des blessés de la face. On compte alors en France de 10 000 à 15 000 grands blessés de la face. Au Royaume-Uni, des sculpteurs, comme Francis Derwent Wood, fabriquent des masques pour rendre un aspect humain aux soldats blessés. Les sociétés d'après-guerre vont garder les marques vivantes de la guerre de nombreuses années encore.
Génocide, occupation, déportations et atrocités
La Première Guerre mondiale est aussi le premier conflit à entraîner une entreprise d’extermination et de déportation planifiées par un État de tout un peuple constituant une minorité, sous prétexte de sédition : le génocide arménien est déclenché le 24 avril 1915 par le gouvernement jeune-turc de l’Empire ottoman pour qui, officiellement, il ne s'agit que d'un transfert de la population arménienne loin du front. C'est principalement entre avril 1915 et juillet 1916 qu'entre 800 000 et 1 250 000 d’Arméniens sont assassinés, soit presque la moitié de la population arménienne ottomane. Dans le même temps, 275 000 Assyriens sont massacrés dans l'est de l'Empire ottoman, selon la même optique d'épuration ethnique. L'Empire ottoman perpètre un autre génocide pendant et après la Première Guerre mondiale, celui des Grecs pontiques. De 1916 à 1923, le massacre fait près de 360 000 victimes. La reconnaissance du génocide arménien pose encore problème au XXIe siècle, bien qu'il soit reconnu comme tel par un certain nombre de pays. Le génocide des Grecs pontiques rencontre lui aussi une reconnaissance très limitée, tout comme le massacre des Assyriens.
Pendant le conflit, des massacres surviennent également dans certains pays, en particulier en Belgique où l'armée allemande commet des atrocités envers la population civile. Le mythe du franc-tireur de la guerre de 1870 fait vite son apparition et en représailles, les troupes allemandes vont se livrer à la déportation ainsi qu'à l'exécution d'un grand nombre de civils aussi bien en Belgique que dans le nord de la France. L'occupation de ces régions est très dure pour les populations qui doivent fournir dans un premier temps les vivres nécessaires aux troupes d'occupation. De nombreux civils sont réquisitionnés pour des travaux forcés et beaucoup d'entre eux sont également faits prisonniers puis déportés en Allemagne comme par exemple 1 500 habitants d'Amiens qui sont envoyés dans des camps de travail. Certains vont rester prisonniers jusqu’en 1918.
L'occupation et les déportations sont accompagnées de nombreuses destructions et d'exécutions, dont la plupart se déroulent sur le territoire belge. À Tamines, le 22 août 1914, ce sont 422 personnes qui sont exécutées, à Haybes, ville détruite, 61 civils sont tués et à Dinant, ce sont 674 civils qui sont passés par les armes. À Louvain, les troupes allemandes mettent le feu à la ville et 29 personnes sont fusillées. La Belgique et la France ne sont pas les seuls pays à être touchés. La ville de Kalisz en Pologne est bombardée et incendiée par les Allemands en août 1914, des civils sont tués. Dans les ruines de la ville dévastée, dont la majeure partie de la population est partie en exode, il ne reste plus que 5 000 habitants alors qu'elle en comptait 65 000 avant guerre.
Hommages aux soldats
Dans l'immédiat après-guerre fleurissent un peu partout des monuments aux morts pour rendre hommage aux soldats tombés au champ d'honneur. En France, on compte environ 36 000 monuments. En Allemagne, ce sont les communes et les églises qui organisent le plus souvent la construction des monuments. Ces derniers consistent le plus souvent en une liste des soldats tombés et rares sont les monuments qui arborent des symboles nationaux auxquels on préfère la feuille de chêne, la croix de fer ou une symbolique christique, l'Allemagne ayant perdu la guerre et l'Empire ayant disparu.
Les soldats des différentes nations reposent dans des cimetières et des nécropoles, comme l'Ossuaire de Douaumont. Différentes associations s'occupent des tombes et de la mémoire des soldats. Pour la France, le Souvenir français, pour l'Allemagne le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge qui s'occupe en France de 192 lieux de mémoire, pour l'Autriche l'Österreichisches Schwarzes Kreuz, pour le Royaume-Uni et les pays du Commonwealth la Commonwealth War Graves Commission et pour les États-Unis l'American Battle Monuments Commission. Dans les différents pays, le culte du soldat inconnu est mis en place.
Un bilan humain lourd
Les nations ravagées
Le nombre des pertes humaines de Première Guerre mondiale militaires et civiles s'élève à plus de 40 millions, 20 millions de morts et 21 millions de blessés. Ce nombre inclut 9,7 millions de morts pour les militaires et près de 10 millions pour les civils. Les Alliés de la Première Guerre mondiale perdent plus de 5 millions de soldats et les Empires centraux près de 4 millions.
Le bilan humain de la Première Guerre mondiale s'élève à environ 9 millions de morts et environ 8 millions d’invalides, soit environ 6 000 morts par jour. Proportionnellement, la France est le pays le plus touché avec 1,4 million de tués et de disparus, soit 10 % de la population active masculine. Cette saignée s’accompagne d’un déficit des naissances considérable. Le déficit allemand s'élève à 5 436 000, le déficit français à 3 074 000, le déficit russe est le plus élevé et atteint 26 millions. La stagnation démographique française se prolonge, avec un vieillissement de la population qui ne cesse de croître qu’avec le recours à l’immigration. Cette dernière participe à la reconstruction d’un pays dont le Nord est en ruines. Apparaît également le phénomène nouveau des gueules cassées, nom donné aux mutilés de guerre qui survivent grâce aux progrès de la médecine tout en gardant des séquelles physiques graves. L’intégration de ces victimes de guerre en nombre à la société doit alors se faire au moyen de nouvelles lois et d'organismes comme l'Union des blessés de la face. On compte alors en France de 10 000 à 15 000 grands blessés de la face. Au Royaume-Uni, des sculpteurs, comme Francis Derwent Wood, fabriquent des masques pour rendre un aspect humain aux soldats blessés. Les sociétés d'après-guerre vont garder les marques vivantes de la guerre de nombreuses années encore.
Génocide, occupation, déportations et atrocités
La Première Guerre mondiale est aussi le premier conflit à entraîner une entreprise d’extermination et de déportation planifiées par un État de tout un peuple constituant une minorité, sous prétexte de sédition : le génocide arménien est déclenché le 24 avril 1915 par le gouvernement jeune-turc de l’Empire ottoman pour qui, officiellement, il ne s'agit que d'un transfert de la population arménienne loin du front. C'est principalement entre avril 1915 et juillet 1916 qu'entre 800 000 et 1 250 000 d’Arméniens sont assassinés, soit presque la moitié de la population arménienne ottomane. Dans le même temps, 275 000 Assyriens sont massacrés dans l'est de l'Empire ottoman, selon la même optique d'épuration ethnique. L'Empire ottoman perpètre un autre génocide pendant et après la Première Guerre mondiale, celui des Grecs pontiques. De 1916 à 1923, le massacre fait près de 360 000 victimes. La reconnaissance du génocide arménien pose encore problème au XXIe siècle, bien qu'il soit reconnu comme tel par un certain nombre de pays. Le génocide des Grecs pontiques rencontre lui aussi une reconnaissance très limitée, tout comme le massacre des Assyriens.
Pendant le conflit, des massacres surviennent également dans certains pays, en particulier en Belgique où l'armée allemande commet des atrocités envers la population civile. Le mythe du franc-tireur de la guerre de 1870 fait vite son apparition et en représailles, les troupes allemandes vont se livrer à la déportation ainsi qu'à l'exécution d'un grand nombre de civils aussi bien en Belgique que dans le nord de la France. L'occupation de ces régions est très dure pour les populations qui doivent fournir dans un premier temps les vivres nécessaires aux troupes d'occupation. De nombreux civils sont réquisitionnés pour des travaux forcés et beaucoup d'entre eux sont également faits prisonniers puis déportés en Allemagne comme par exemple 1 500 habitants d'Amiens qui sont envoyés dans des camps de travail. Certains vont rester prisonniers jusqu’en 1918.
L'occupation et les déportations sont accompagnées de nombreuses destructions et d'exécutions, dont la plupart se déroulent sur le territoire belge. À Tamines, le 22 août 1914, ce sont 422 personnes qui sont exécutées, à Haybes, ville détruite, 61 civils sont tués et à Dinant, ce sont 674 civils qui sont passés par les armes. À Louvain, les troupes allemandes mettent le feu à la ville et 29 personnes sont fusillées. La Belgique et la France ne sont pas les seuls pays à être touchés. La ville de Kalisz en Pologne est bombardée et incendiée par les Allemands en août 1914, des civils sont tués. Dans les ruines de la ville dévastée, dont la majeure partie de la population est partie en exode, il ne reste plus que 5 000 habitants alors qu'elle en comptait 65 000 avant guerre.
Hommages aux soldats
Dans l'immédiat après-guerre fleurissent un peu partout des monuments aux morts pour rendre hommage aux soldats tombés au champ d'honneur. En France, on compte environ 36 000 monuments. En Allemagne, ce sont les communes et les églises qui organisent le plus souvent la construction des monuments. Ces derniers consistent le plus souvent en une liste des soldats tombés et rares sont les monuments qui arborent des symboles nationaux auxquels on préfère la feuille de chêne, la croix de fer ou une symbolique christique, l'Allemagne ayant perdu la guerre et l'Empire ayant disparu.
Les soldats des différentes nations reposent dans des cimetières et des nécropoles, comme l'Ossuaire de Douaumont. Différentes associations s'occupent des tombes et de la mémoire des soldats. Pour la France, le Souvenir français, pour l'Allemagne le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge qui s'occupe en France de 192 lieux de mémoire, pour l'Autriche l'Österreichisches Schwarzes Kreuz, pour le Royaume-Uni et les pays du Commonwealth la Commonwealth War Graves Commission et pour les États-Unis l'American Battle Monuments Commission. Dans les différents pays, le culte du soldat inconnu est mis en place.
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Re: Cadre historique et combats initiaux
Les destructions matérielles
Reconstruction en France et en Belgique après la Première Guerre mondiale
La reconstruction en France et en Belgique après la Première Guerre mondiale, aussi appelée la Reconstruction, est la période lors de laquelle, durant une dizaine d'année et après une période de désobusage, il a fallu remettre en état les terres agricoles, les habitations et les infrastructures urbaines, portuaires, de transport, etc. Une partie du travail s'est faite sous l'égide du « Ministère des régions libérées », en lien avec le ministère des armées, avec l'aide dans un premier temps des alliés (et même sous l'autorité britannique dans le nord de la France, pour le désobusage), l'aide de prisonniers de guerre et d'une main d'œuvre immigrée. En France, la plupart des départements sinistrés (Ardennes, Meuse, Aisne, Somme, Vosges, Marne) ont bénéficié de la création de préfectures hors classes (d'août 1919 à février 1921), qui ont évalué et quantifié les dommages de guerre
Cette période semble assez mal représentée par les archives, et peu prise en compte par les nombreux historiens de la Première Guerre mondiale, probablement parce que la reconstruction mobilisait toutes les énergies et qu'on manquait de tout dans les zones rouges. Ceci pose problème pour le suivi des séquelles environnementales et sanitaires. Les communes comme les services de l'État ont par exemple oublié où ont été enterrés ou immergés des millions d'obus ou de déchets toxiques récupérés lors de la reconstruction des villes industrielles et des usines du nord de la France, et sur les champs de bataille.
Soissons détruite : La guerre laisse des villes et champs dévastés, qu'il faudra près de 20 ans pour reconstruire, avant qu'une nouvelle guerre mondiale ne les détruise à nouveau pour beaucoup d'entre elles. La mention manuscrite "Amiens" sur la photographie est erronée. Il s'agit en fait de Soissons, reconnaissable au croisillon nord du transept de sa cathédrale. La cathédrale d'Amiens n'a subit que des dégâts négligeables durant la première guerre mondiale.
Localisation en France
En 1919, dans le cadre de la reconstruction le Ministère des régions libérées a publié produit une cartographie en trois niveaux de séquelles, représentés par trois couleurs.
Zone bleues : Caractérisées par des dégâts moyens, ce sont les zones de passage ou de stationnement des armées, avec d’éventuels restes dépôts de munitions, de matériels, casemates ou déchets divers,
Zones jaunes : Ce sont les zones brièvement ou ponctuellement touchées par les combats, généralement derrière les lignes de front ou éloignées, où les infrastructures routières sont à peu près fonctionnelles après l’armistice, malgré les tranchés, trous d’obus, ou des sols localement criblés de projectiles « souvent non éclatés »,
Zones rouges : Ce sont les zones correspondant aux lignes de front des armées, où sont concentrés les dommages majeurs. Les sols y sont bouleversés, et les infrastructures routières, ferroviaires, industrielles, ainsi que ponts, ports et canaux y sont généralement totalement détruits (la dénomination Zone Rouge n’a donc pas pour origine principale le sang versé, ni le rouge des coquelicots qui poussaient sur la terre labourée et cent fois retournée par les obus, mais elle les évoque néanmoins inévitablement dans l’esprit de l’époque).
Il a fallu dans la Zone rouge nettoyer les sols des milliers de cadavres et de restes humains, qui seront - quand leur état le permettait - transportés dans les cimetières ou ossuaires. Une troisième priorité a été le désobusage qui s'est fait dans les onze départements touchés en même temps qu'était entamée, dans l'urgence souvent, la reconstruction des patrimoines bâtis et agricoles (le cheptel du nord et du nord-est de la France était décimé, et il a fallu reconstituer les poulaillers, les stocks de graines, etc.)
Image de désolation du bourg picard de Moreuil, totalement rasé lors de la seconde bataille de la Somme en mars 1918 (combats Castel et du bois Sénécat en particulier) et de la 3e bataille de Picardie en août 1918
Pont de chemin de fer de Bouillonville. Les infrastructures ont été systématiquement détruites, afin de rendre plus difficile les déplacements et l'approvisionnement de l'ennemi
Localisation en Belgique
Dans la continuité de la zone rouge française et pour les mêmes raisons, de vastes territoires ont été dévastés en Belgique. S'y poseront les mêmes problèmes qu'au nord de la France, sauf le manque de charbon fin 1918 et début 1919 grâce au fait que les réserves et infrastructures charbonnières belges avaient été relativement préservées par les Allemands, pour leurs besoins.
Comme en France, la reconstruction sera l'occasion de moderniser et industrialiser l'agriculture, et d'étendre la pénétration du téléphone, de l'électricité et de l'eau courante dans les campagnes
Les étapes de la reconstruction
La reconstruction est urgente. Elle est rendue plus difficile par la grippe espagnole et le manque de tout dans le nord de la France.
Elle implique une recherche de fonds et des appels à la solidarité et au paiement des dommages de guerre, qui seront une préoccupation constante jusqu'à la fin des années 1920.
Alors qu'il faut aussi reconstituer les filières et moyens administratifs civils, accueillir les flots de milliers de réfugiés et déportés qui rentrent chez eux, aider les familles à se recomposer et à faire le deuil des très nombreux disparus, différentes étapes se sont succédé pour la reconstruction ; pas toujours dans le même ordre selon les lieux, les contextes, les besoins, les urgences et opportunités. La relative discipline apprise au cours de 4 ans de guerre a souvent facilité les choses, ainsi qu'un immense mouvement de solidarité de la part des pays alliés. Les sous-préfets rétablis dans leurs fonctions dressent mensuellement un état du moral de la population qu'ils adressent aux préfets qui en font une synthèse pour le ministre de l'intérieur.
Ces rapports montrent que les premières urgences ont été :
la réquisition (ou réparation) de véhicules (dont carrioles à cheval) et de compétences (y compris chez les personnes âgées et les prisonniers de guerre, mais aussi chez des entrepreneurs étrangers, américains notamment qui offrent leurs services. Des ferrailleurs obtiendront des concessions pour la récupération des métaux, y compris des munitions, sous le contrôle des armées anglaises et américaines. Certains feront ainsi fortune.
le nettoyage et un premier déminage des lieux stratégiques (l'armée allemande a souvent dans sa retraite saboté des installations et piégé des bâtiments, dont mairies et bâtiments administratifs)
le rétablissement des axes de communication : Avec l'aide des armées alliées, de la population et de prisonniers de guerre, de milliers de coolies chinois (arrivés à partir de mi 1917 par trains spéciaux) puis de travailleurs immigrés du sud de l'Europe et d'ailleurs, on déblaye et répare (d'abord sommairement) les centaines de kilomètres de linaires de routes, de voies ferrées et chemins de halages localement ensevelis sous les ruines ou détruit par la guerre, en nivelant les sols et en comblant les trous d'obus et entonnoirs de mines avec le "tout-venant" récupéré sur place.
Cette étape a été entamée dès avant l'armistice là où cela était possible, et a bénéficié de l'aide des soldats encore présents et du travail de prisonniers de guerre. La restauration des voies ferrées et des gares a été dans ce cadre une priorité.
Les industriels de retour commencent à relever leurs installations, ce qui prendra plus de 10 ans pour l'activité houillère. Il faut notamment restaurer les tuileries et briqueteries dont les carrières sont parfois truffées de munitions non explosées.
Les agriculteurs et de nombreux habitants n'obéissent pas aux consignes du préfet qui demande qu'on attende les démineurs anglais avant de toucher aux munitions non explosées. Ils commencent, souvent avec l'aide des enfants à nettoyer leurs champs des ferrailles et parfois de cadavres qui les encombrent encore et à reboucher les tranchées. Des empilements d'obus et autres munitions se forment le long des routes, devant les mairies. Les maires en appellent aux sous-préfets. Le maire de Bailleul proteste ainsi parce qu'en février 1919, il attend toujours les 400 démineurs anglais qu'on lui a promis. Le préfet lui demande d'être patient et d'attendre les démineurs anglais sans toucher aux obus. Les soldats encore présents font pétarder des munitions dangereuses. Des centaines de milliers de tonnes de munitions s'accumulent dans des dépôts et chargées dans des trains ou camions vers des centres éloignés des maisons (dans les dunes de Zeebrugge en Belgique).
mise en sécurité des ruines (c'est à dire souvent achever de les démolir)
récupération de matériaux (dont le bois utile au chauffage pour l'hiver qui arrive, l'acier, les tuyaux de plomb, les briques et tuiles en assez bon état pour être réutilisés
désobusage : c'est une des 3 priorités exprimées par le préfet du nord au ministre de l'intérieur, car on manque de tout mais surtout de démineurs, alors que des millions de munitions non explosées jonchent l'ancienne ligne de front et ses abords (de très nombreux obus n'explosaient pas à l'impact, et de nombreux stocks n'ont pas été tirés)
Déminage, désobusage et remise en état des ports (Dunkerque, Boulogne, Calais, Ostende, Zeebrugge et des voies ferrées qui y conduisent. Ceci se fait sous le contrôle des armées anglaises et américaines. Le port de Dunkerque restera un temps anglais, puis pour moitié sous contrôle de Douglas Haig). On veut et doit utiliser ces ports pour accueillir les vivres, matériels et matériaux qui seront nécessaire à la reconstruction.
Organisation de l'accueil des premiers habitants retournant chez eux (qui dès la fin 1918 affluaient avec leurs bagages dans les gares encore fonctionnelles, alors parfois que leur commune avait été littéralement rayée de la carte. Des bâtiments provisoires sont construits, dont préfabriqués en tôle ou en bois.
rétablissement des moyens de communication (poste, téléphone, télégraphe)
sommairement réparer les préfectures, sous-préfectures et mairies pour préparer le retour des habitants réfugiés dans d'autres régions. Les préfets réclament du charbon, du papier et du carton bitumé (pour remplacer les toitures crevées et vitres cassées, alors que l'hiver arrive). Les belges envoient une partie de leur charbon dans le nord où le bassin minier a été rasé par les allemands (sabotage méthodiquement organisé depuis plusieurs années)
Le préfet du nord réclame des trains de viande congelée, et une assistance pour la reconstitution d'un cheptel bovin pour reconstituer celui qui avait disparu (à plus de 90 %)
En Flandre maritime, il faut remettre en état les 7 000 hectares inondés entre Watten et Ghyvelde en 1914-1915, puis en 1918 à partir des eaux de l’Aa et de l’Yser.
Reconstruction en France et en Belgique après la Première Guerre mondiale
La reconstruction en France et en Belgique après la Première Guerre mondiale, aussi appelée la Reconstruction, est la période lors de laquelle, durant une dizaine d'année et après une période de désobusage, il a fallu remettre en état les terres agricoles, les habitations et les infrastructures urbaines, portuaires, de transport, etc. Une partie du travail s'est faite sous l'égide du « Ministère des régions libérées », en lien avec le ministère des armées, avec l'aide dans un premier temps des alliés (et même sous l'autorité britannique dans le nord de la France, pour le désobusage), l'aide de prisonniers de guerre et d'une main d'œuvre immigrée. En France, la plupart des départements sinistrés (Ardennes, Meuse, Aisne, Somme, Vosges, Marne) ont bénéficié de la création de préfectures hors classes (d'août 1919 à février 1921), qui ont évalué et quantifié les dommages de guerre
Cette période semble assez mal représentée par les archives, et peu prise en compte par les nombreux historiens de la Première Guerre mondiale, probablement parce que la reconstruction mobilisait toutes les énergies et qu'on manquait de tout dans les zones rouges. Ceci pose problème pour le suivi des séquelles environnementales et sanitaires. Les communes comme les services de l'État ont par exemple oublié où ont été enterrés ou immergés des millions d'obus ou de déchets toxiques récupérés lors de la reconstruction des villes industrielles et des usines du nord de la France, et sur les champs de bataille.
Soissons détruite : La guerre laisse des villes et champs dévastés, qu'il faudra près de 20 ans pour reconstruire, avant qu'une nouvelle guerre mondiale ne les détruise à nouveau pour beaucoup d'entre elles. La mention manuscrite "Amiens" sur la photographie est erronée. Il s'agit en fait de Soissons, reconnaissable au croisillon nord du transept de sa cathédrale. La cathédrale d'Amiens n'a subit que des dégâts négligeables durant la première guerre mondiale.
Localisation en France
En 1919, dans le cadre de la reconstruction le Ministère des régions libérées a publié produit une cartographie en trois niveaux de séquelles, représentés par trois couleurs.
Zone bleues : Caractérisées par des dégâts moyens, ce sont les zones de passage ou de stationnement des armées, avec d’éventuels restes dépôts de munitions, de matériels, casemates ou déchets divers,
Zones jaunes : Ce sont les zones brièvement ou ponctuellement touchées par les combats, généralement derrière les lignes de front ou éloignées, où les infrastructures routières sont à peu près fonctionnelles après l’armistice, malgré les tranchés, trous d’obus, ou des sols localement criblés de projectiles « souvent non éclatés »,
Zones rouges : Ce sont les zones correspondant aux lignes de front des armées, où sont concentrés les dommages majeurs. Les sols y sont bouleversés, et les infrastructures routières, ferroviaires, industrielles, ainsi que ponts, ports et canaux y sont généralement totalement détruits (la dénomination Zone Rouge n’a donc pas pour origine principale le sang versé, ni le rouge des coquelicots qui poussaient sur la terre labourée et cent fois retournée par les obus, mais elle les évoque néanmoins inévitablement dans l’esprit de l’époque).
Il a fallu dans la Zone rouge nettoyer les sols des milliers de cadavres et de restes humains, qui seront - quand leur état le permettait - transportés dans les cimetières ou ossuaires. Une troisième priorité a été le désobusage qui s'est fait dans les onze départements touchés en même temps qu'était entamée, dans l'urgence souvent, la reconstruction des patrimoines bâtis et agricoles (le cheptel du nord et du nord-est de la France était décimé, et il a fallu reconstituer les poulaillers, les stocks de graines, etc.)
Image de désolation du bourg picard de Moreuil, totalement rasé lors de la seconde bataille de la Somme en mars 1918 (combats Castel et du bois Sénécat en particulier) et de la 3e bataille de Picardie en août 1918
Pont de chemin de fer de Bouillonville. Les infrastructures ont été systématiquement détruites, afin de rendre plus difficile les déplacements et l'approvisionnement de l'ennemi
Localisation en Belgique
Dans la continuité de la zone rouge française et pour les mêmes raisons, de vastes territoires ont été dévastés en Belgique. S'y poseront les mêmes problèmes qu'au nord de la France, sauf le manque de charbon fin 1918 et début 1919 grâce au fait que les réserves et infrastructures charbonnières belges avaient été relativement préservées par les Allemands, pour leurs besoins.
Comme en France, la reconstruction sera l'occasion de moderniser et industrialiser l'agriculture, et d'étendre la pénétration du téléphone, de l'électricité et de l'eau courante dans les campagnes
Les étapes de la reconstruction
La reconstruction est urgente. Elle est rendue plus difficile par la grippe espagnole et le manque de tout dans le nord de la France.
Elle implique une recherche de fonds et des appels à la solidarité et au paiement des dommages de guerre, qui seront une préoccupation constante jusqu'à la fin des années 1920.
Alors qu'il faut aussi reconstituer les filières et moyens administratifs civils, accueillir les flots de milliers de réfugiés et déportés qui rentrent chez eux, aider les familles à se recomposer et à faire le deuil des très nombreux disparus, différentes étapes se sont succédé pour la reconstruction ; pas toujours dans le même ordre selon les lieux, les contextes, les besoins, les urgences et opportunités. La relative discipline apprise au cours de 4 ans de guerre a souvent facilité les choses, ainsi qu'un immense mouvement de solidarité de la part des pays alliés. Les sous-préfets rétablis dans leurs fonctions dressent mensuellement un état du moral de la population qu'ils adressent aux préfets qui en font une synthèse pour le ministre de l'intérieur.
Ces rapports montrent que les premières urgences ont été :
la réquisition (ou réparation) de véhicules (dont carrioles à cheval) et de compétences (y compris chez les personnes âgées et les prisonniers de guerre, mais aussi chez des entrepreneurs étrangers, américains notamment qui offrent leurs services. Des ferrailleurs obtiendront des concessions pour la récupération des métaux, y compris des munitions, sous le contrôle des armées anglaises et américaines. Certains feront ainsi fortune.
le nettoyage et un premier déminage des lieux stratégiques (l'armée allemande a souvent dans sa retraite saboté des installations et piégé des bâtiments, dont mairies et bâtiments administratifs)
le rétablissement des axes de communication : Avec l'aide des armées alliées, de la population et de prisonniers de guerre, de milliers de coolies chinois (arrivés à partir de mi 1917 par trains spéciaux) puis de travailleurs immigrés du sud de l'Europe et d'ailleurs, on déblaye et répare (d'abord sommairement) les centaines de kilomètres de linaires de routes, de voies ferrées et chemins de halages localement ensevelis sous les ruines ou détruit par la guerre, en nivelant les sols et en comblant les trous d'obus et entonnoirs de mines avec le "tout-venant" récupéré sur place.
Cette étape a été entamée dès avant l'armistice là où cela était possible, et a bénéficié de l'aide des soldats encore présents et du travail de prisonniers de guerre. La restauration des voies ferrées et des gares a été dans ce cadre une priorité.
Les industriels de retour commencent à relever leurs installations, ce qui prendra plus de 10 ans pour l'activité houillère. Il faut notamment restaurer les tuileries et briqueteries dont les carrières sont parfois truffées de munitions non explosées.
Les agriculteurs et de nombreux habitants n'obéissent pas aux consignes du préfet qui demande qu'on attende les démineurs anglais avant de toucher aux munitions non explosées. Ils commencent, souvent avec l'aide des enfants à nettoyer leurs champs des ferrailles et parfois de cadavres qui les encombrent encore et à reboucher les tranchées. Des empilements d'obus et autres munitions se forment le long des routes, devant les mairies. Les maires en appellent aux sous-préfets. Le maire de Bailleul proteste ainsi parce qu'en février 1919, il attend toujours les 400 démineurs anglais qu'on lui a promis. Le préfet lui demande d'être patient et d'attendre les démineurs anglais sans toucher aux obus. Les soldats encore présents font pétarder des munitions dangereuses. Des centaines de milliers de tonnes de munitions s'accumulent dans des dépôts et chargées dans des trains ou camions vers des centres éloignés des maisons (dans les dunes de Zeebrugge en Belgique).
mise en sécurité des ruines (c'est à dire souvent achever de les démolir)
récupération de matériaux (dont le bois utile au chauffage pour l'hiver qui arrive, l'acier, les tuyaux de plomb, les briques et tuiles en assez bon état pour être réutilisés
désobusage : c'est une des 3 priorités exprimées par le préfet du nord au ministre de l'intérieur, car on manque de tout mais surtout de démineurs, alors que des millions de munitions non explosées jonchent l'ancienne ligne de front et ses abords (de très nombreux obus n'explosaient pas à l'impact, et de nombreux stocks n'ont pas été tirés)
Déminage, désobusage et remise en état des ports (Dunkerque, Boulogne, Calais, Ostende, Zeebrugge et des voies ferrées qui y conduisent. Ceci se fait sous le contrôle des armées anglaises et américaines. Le port de Dunkerque restera un temps anglais, puis pour moitié sous contrôle de Douglas Haig). On veut et doit utiliser ces ports pour accueillir les vivres, matériels et matériaux qui seront nécessaire à la reconstruction.
Organisation de l'accueil des premiers habitants retournant chez eux (qui dès la fin 1918 affluaient avec leurs bagages dans les gares encore fonctionnelles, alors parfois que leur commune avait été littéralement rayée de la carte. Des bâtiments provisoires sont construits, dont préfabriqués en tôle ou en bois.
rétablissement des moyens de communication (poste, téléphone, télégraphe)
sommairement réparer les préfectures, sous-préfectures et mairies pour préparer le retour des habitants réfugiés dans d'autres régions. Les préfets réclament du charbon, du papier et du carton bitumé (pour remplacer les toitures crevées et vitres cassées, alors que l'hiver arrive). Les belges envoient une partie de leur charbon dans le nord où le bassin minier a été rasé par les allemands (sabotage méthodiquement organisé depuis plusieurs années)
Le préfet du nord réclame des trains de viande congelée, et une assistance pour la reconstitution d'un cheptel bovin pour reconstituer celui qui avait disparu (à plus de 90 %)
En Flandre maritime, il faut remettre en état les 7 000 hectares inondés entre Watten et Ghyvelde en 1914-1915, puis en 1918 à partir des eaux de l’Aa et de l’Yser.
Invité- Invité
Re: Cadre historique et combats initiaux
Les productions agricole et industrielle se sont effondrées à cause des impératifs de l’économie de guerre et de la mobilisation d’un grand nombre d’actifs : la France perd 17,3% de ses mobilisés, le Royaume-Uni 5,1% et l'Allemagne 9,8%. La guerre entraîne une désorganisation des circuits commerciaux traditionnels. Il fallut reconstruire, relancer l’activité et revenir à une économie de paix tout en faisant face à une grave pénurie de main-d’œuvre. En France par exemple, 50% des paysans sont morts. S’ajoute donc le problème de la reconversion de l’économie de guerre en économie de paix.
Les Américains sont les premiers à en connaître les effets, dès 1920, avec une récession brutale du fait d’un retour à une politique déflationniste. La production américaine d’acier baisse ainsi de moitié, et celle d’automobiles de 40%. La crise américaine va rapidement s’étendre. Tout d’abord au Japon, puis au Royaume-Uni qui connaît un taux de chômage de 20% en 1921. En Italie, le problème principal est la réintégration dans le marché du travail d’une population massivement mobilisée. On compte alors en effet 600 000 chômeurs d’où des désordres sociaux dont la conséquence directe va être le Biennio rosso (littéralement « Les Deux Années rouges »), période marquée par une agitation révolutionnaire de gauche. La reconversion de l’économie va également engendrer la désorganisation du système monétaire. Les économies occidentales abandonnent l'étalon-or, préférant la monnaie fiduciaire.
Carte d'ensemble des zones détruites pendant la Première Guerre mondiale dans le nord et l'est de la France.Les destructions matérielles sont importantes et affectent durement les habitations, les usines, les exploitations agricoles et autres infrastructures de communication comme les ponts, les routes ou les voies ferrées et cela principalement en France où une vaste zone ravagée de 120 000 hectares prend le nom de « zone rouge ». Dans le nord et l'est de la France, onze départements seront classés en zone rouge. L’agriculture y sera en maints endroits interdite avant le désobusage et déminage qui vont prendre plusieurs années (pour n’être terminé que dans les années 2 600 au rythme actuel des découvertes et élimination d’obus et autres munitions actives dans l’ex-zone rouge), sans même envisager le traitement des munitions immergées par millions car jugées trop dangereuses pour être démantelées, ou faute de moyens financiers pour les stocker et traiter en sécurité. Trois millions d’hectares de terres sont ravagées par les combats. Certains villages de la Meuse, de la Marne ou du Nord sont rayés de la carte et ne peuvent pas être reconstruits à leur emplacement. Des villes sont bombardées comme Reims qui voit sa cathédrale sévèrement touchée ou Londres qui reçoit près de 300 tonnes de bombes. Louvain voit quant à elle sa bibliothèque brûler. En France comme en Belgique est institué un ministère de la Reconstruction. C’est une période pauvre en archives où toutes les énergies sont consacrées à la reconstruction, avec une première période sombre où l’on fait intervenir les prisonniers de guerre allemands, les travailleurs chinois épargnés par la grippe espagnole, ainsi qu’une main d’œuvre immigrée, notamment pour le désobusage. Cette période va générer quelques grandes fortunes dans le domaine de la récupération des métaux. L'Allemagne n'a quant à elle pas subi les destructions qu'ont dû subir les autres. Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker souligne que le « potentiel productif de l'Allemagne est intact ».
Carte d'ensemble des zones détruites pendant la Première Guerre mondiale dans le nord et l'est de la France.
Séquelles de guerre
Les séquelles de guerre sont importantes : la reconstruction doit se faire sur des dizaines de milliers d’hectares physiquement dévastés où les villes, les villages, les usines, les puits de mines et les champs sont parfois littéralement effacés du paysage, sur des sols pollués par des milliers de cadavres humains et animaux, rendus dangereux par les sapes, les tranchées et les milliards d’obus et autres munitions non explosées ou non tirées (perdues ou dangereusement stockées). Des dizaines de milliers d’hectares sont gravement contaminés par les métaux lourds et parfois par les armes chimiques que l’on démantèle ou que l’on fait pétarder sans précautions suffisantes.
Séquelles géographiques
Sur les sites les plus bouleversés où les explosifs et les toxiques de combat sont encore trop nombreux pour que l’on puisse rendre les sols à l’agriculture ou à l’urbanisation, on plantera des forêts de guerre, dont la forêt de Verdun et la forêt d'Argonne, qui ont poussé sur d’anciens champs criblés de trous d’obus et de tranchées. Dans ces forêts, certains villages ne sont pas reconstruits. Ces séquelles terrestres sont connues des spécialistes, en particulier des démineurs, mais il semble que la pollution libérée par les dizaines de milliards de billes de plomb des shrapnel et les balles, ou le mercure des amorces soient lentement capables de s’accumuler dans les écosystèmes et certains aliments. C’est un problème qui n’a pas été traité par les historiens ni les spécialistes en santé publique. Aucune étude officielle ne semble s’être intéressée au devenir des métaux lourds et des toxiques de combat dans les sols et les écosystèmes de la zone rouge.
Les séquelles marines, bien que préoccupantes semblent avoir été oubliées durant 70 à 80 ans. Ainsi les pays baltes voient-ils la situation écologique de la mer Baltique s’effondrer des années 1990 à 2006, tout en redécouvrant des dizaines de milliers de tonnes de munitions immergées de 1914 à 1918 et après (incluant des armes chimiques dont certaines commençant à fuir). Les pêcheurs remontent parfois de l'ypérite dans leurs filets dans la Baltique. En Belgique, à Zeebrugge, on retrouve incidemment un dépôt immergé de 35 000 tonnes d’obus noyés là peu après 1918 puis oubliés. Parmi ces obus, 12 000 tonnes sont chargés d’ypérite et de chloropicrine toujours actives, à quelques centaines de mètres de la plage et de l’embouchure du port méthanier. C’est encore plus tardivement en 2005 que quelques articles de presse évoquent la publication discrète d’un rapport à la Commission OSPAR listant les dépôts immergés de millions de munitions dangereuses et polluantes, datant de la grande guerre et des périodes suivantes. C’est face au littoral français que le nombre de dépôts immergés est le plus important. Alors que ces munitions commencent à fuir et à perdre leurs contenus toxiques, la question de leur devenir se pose. Une centaine de zones mortes ont été répertoriées en mer par l’ONU, la plupart coïncident avec des zones d’immersion en mer de munitions, ce qui pose la question de l’évaluation des impacts environnementaux de ces déchets toxiques et/ou dangereux immergés. Les taux de mercure augmentent de manière préoccupante dans les écosystèmes et notamment dans le poisson. On peut craindre qu’une partie de ce mercure provienne des milliards d’amorces au fulminate de mercure des têtes d’obus et des douilles d’obus ou de balles ou d’autre munitions (1 g de mercure par amorce en moyenne) non utilisée ou non explosée et jetées en mer après cette guerre ou la suivante.
Séquelles psychiques
Grippe de 1918
Virus reconstitué de la grippe espagnole, celui qui est le plus proche par ses effets sur l'organisme du virus H5N1La grippe de 1918, surnommée en France « grippe espagnole », est due à une souche (H1N2) particulièrement virulente et contagieuse de grippe qui s'est répandue en pandémie de 1918 à 1919. Cette pandémie a fait 30 millions de morts selon l'Institut Pasteur, et jusqu'à 100 millions selon certaines réévaluations récentes. Elle serait la pandémie la plus mortelle de l'histoire dans un laps de temps aussi court, devant les 34 millions de morts (estimation) de la Peste noire.
Son surnom « la grippe espagnole » vient du fait que seule l'Espagne — non impliquée dans la Première Guerre mondiale — a pu, en 1918, publier librement les informations relatives à cette épidémie. Les journaux français parlaient donc de la « grippe espagnole » qui faisait des ravages « en Espagne » sans mentionner les cas français qui étaient tenus secrets pour ne pas faire savoir à l'ennemi que l'armée était affaiblie.
Apparemment originaire de Chine, ce virus serait passé, selon des hypothèses désormais controversées, du canard au porc puis à l'Homme, ou selon une hypothèse également controversée directement de l'oiseau à l'Homme. Elle a gagné rapidement les États-Unis, où le virus aurait muté pour devenir plus mortel (pour ~ 3 % des malades, contre moins de 1/1000 pour les autres épidémies de grippe, cette nouvelle souche est 30 fois plus mortelle que les grippes communes). Elle devint une « pandémie » (maladie à diffusion mondiale), lorsqu'elle passe des États-Unis à l'Europe, puis dans le monde entier par les échanges entre les métropoles européennes et leurs colonies.
Elle fit environ 408 000 morts en France, mais la censure de guerre en limita l'écho, les journaux annonçant une nouvelle épidémie en Espagne, pays neutre et donc moins censuré, alors que l'épidémie faisait déjà ses ravages en France. Elle se déroula essentiellement durant l'hiver 1918-1919, avec 1 milliard de malades, et 20 à 40 millions de morts, selon de premières estimations très imprécises faute de statistiques établies à l'époque. Au début du XXIe siècle, le maximum de la fourchette reste imprécis mais a été porté à 50-100 millions, après intégration des évaluations rétrospectives concernant les pays asiatiques, africains et sud-américains.
En quelques mois seulement, la pandémie fit, en tous cas, plus de victimes que la Première Guerre mondiale qui se terminait cette même année 1918; certains pays seront encore touchés en 1919.
La progression du virus fut foudroyante : des foyers d'infection furent localisés dans plusieurs pays et continents à la fois en moins de 3 mois, et de part et d'autre des États-Unis en sept jours à peine. Localement, deux voire trois vagues se sont succédé, qui semblent liées au développement des transports par bateau et rail notamment, et plus particulièrement au transport de troupes.
Cette pandémie a fait prendre conscience de la nature internationale de la menace épidémies et maladies, et des impératifs de l'hygiène et d'un réseau de surveillance pour y faire face. Il y a ainsi dans l'une des clauses de la charte de la SDN, la volonté de créer un Comité d'Hygiène international, qui deviendra finalement l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Impact médical, anomalies statistiques
Pour approfondir les propriétés médicales, voir l'article : Grippe.
Militaires de l'American Expeditionary Force victimes de la grippe de 1918 à l'U.S. Army Camp Hospital No. 45 à Aix-les-Bains.
Dans tous les pays, les hôpitaux sont débordés et il faut construire des hôpitaux de campagne, ici dans le Massachusetts (29 mai 1919)Les décès furent essentiellement de jeunes adultes, ce qui peut surprendre : les jeunes adultes sont habituellement la génération la plus résistante aux grippes. Ceci a d'abord été expliqué par le fait que cette tranche d'âge (notamment pour des raisons professionnelles ou de guerre) se déplace le plus ou vit dans des endroits où elle côtoie de nombreuses personnes (ateliers, casernes...). La multiplicité des contacts accroît le risque d'être contaminé. Cette constatation a été faite par les historiens (notamment lors de l'épidémie de choléra à Liège en 1866). En fait c'est le système immunitaire de cette classe d'âge qui a trop vigoureusement réagi à ce nouveau virus, en déclenchant une « tempête de cytokines » qui endommageait tous les organes, au point de tuer nombre de malades.
On estime que 50 % de la population mondiale fut contaminée (soit à l'époque 1 milliard d'habitants), 60 à 100 millions de personnes en périrent, avec un consensus autour de 60 millions de morts.
Cette grippe se caractérise d'abord par une très forte contagiosité : une personne sur deux contaminée. Elle se caractérise ensuite par une incubation de 2 à 3 jours, suivie de 3 à 5 jours de symptômes : fièvre, affaiblissement des défenses immunitaires, qui finalement permettent l'apparition de complications normalement bénignes, mais ici mortelles dans 3 % des cas, soit 20 fois plus que les grippes « normales ». Elle ne fait cependant qu'affaiblir les malades, qui meurent des complications qui en découlent. Sans antibiotiques (pourtant découverts depuis vingt ans par Duchesne, mais reconnus dix ans plus tard et utilisés seulement au début des années 40), ces complications ne purent pas être freinées.
La mortalité importante était due à une surinfection bronchique bactérienne, mais aussi à une pneumonie due au virus. L'atteinte préférentielle d'adultes jeunes pourrait peut-être s'expliquer par une relative immunisation des personnes plus âgées ayant été contaminées auparavant par un virus proche.
Le virus de 1918
Les caractéristiques génétiques du virus ont pu être établies grâce à la conservation de tissus prélevés au cours d'autopsies récentes sur des cadavres inuits et norvégiens conservés dans le pergélisol (sol gelé des pays nordiques). Ce virus est une grippe H1N1.
Virus père, souche inconnue : virus de grippe source, à forte contagiosité mais à virulence normale qui, par mutation, donna le virus de la grippe espagnole. Le virus père ne fut identifié et suivi rigoureusement qu'à partir d'avril, et jusqu'à juin 1918, alors qu'il sévit probablement dès l'hiver 1917-1918 en Chine.
Virus de la grippe espagnole, souche H1N1 : virus à forte virulence apparemment apparu aux États-Unis et ayant finalement tué plus de 21 millions de personnes à travers le monde ; cette appellation inclut généralement aussi son « virus père ». Cette version plus létale sévit en deux vagues meurtrières, l'une de mi-septembre à décembre 1918, l'autre de février à mai 1919. Tous les continents et toutes les populations ont été gravement touchés.
Grâce au travail de plusieurs équipes de chercheurs, en particulier américains, il a été en 2004 possible pour la première fois de synthétiser artificiellement le virus de 1918 .
Les Américains sont les premiers à en connaître les effets, dès 1920, avec une récession brutale du fait d’un retour à une politique déflationniste. La production américaine d’acier baisse ainsi de moitié, et celle d’automobiles de 40%. La crise américaine va rapidement s’étendre. Tout d’abord au Japon, puis au Royaume-Uni qui connaît un taux de chômage de 20% en 1921. En Italie, le problème principal est la réintégration dans le marché du travail d’une population massivement mobilisée. On compte alors en effet 600 000 chômeurs d’où des désordres sociaux dont la conséquence directe va être le Biennio rosso (littéralement « Les Deux Années rouges »), période marquée par une agitation révolutionnaire de gauche. La reconversion de l’économie va également engendrer la désorganisation du système monétaire. Les économies occidentales abandonnent l'étalon-or, préférant la monnaie fiduciaire.
Carte d'ensemble des zones détruites pendant la Première Guerre mondiale dans le nord et l'est de la France.Les destructions matérielles sont importantes et affectent durement les habitations, les usines, les exploitations agricoles et autres infrastructures de communication comme les ponts, les routes ou les voies ferrées et cela principalement en France où une vaste zone ravagée de 120 000 hectares prend le nom de « zone rouge ». Dans le nord et l'est de la France, onze départements seront classés en zone rouge. L’agriculture y sera en maints endroits interdite avant le désobusage et déminage qui vont prendre plusieurs années (pour n’être terminé que dans les années 2 600 au rythme actuel des découvertes et élimination d’obus et autres munitions actives dans l’ex-zone rouge), sans même envisager le traitement des munitions immergées par millions car jugées trop dangereuses pour être démantelées, ou faute de moyens financiers pour les stocker et traiter en sécurité. Trois millions d’hectares de terres sont ravagées par les combats. Certains villages de la Meuse, de la Marne ou du Nord sont rayés de la carte et ne peuvent pas être reconstruits à leur emplacement. Des villes sont bombardées comme Reims qui voit sa cathédrale sévèrement touchée ou Londres qui reçoit près de 300 tonnes de bombes. Louvain voit quant à elle sa bibliothèque brûler. En France comme en Belgique est institué un ministère de la Reconstruction. C’est une période pauvre en archives où toutes les énergies sont consacrées à la reconstruction, avec une première période sombre où l’on fait intervenir les prisonniers de guerre allemands, les travailleurs chinois épargnés par la grippe espagnole, ainsi qu’une main d’œuvre immigrée, notamment pour le désobusage. Cette période va générer quelques grandes fortunes dans le domaine de la récupération des métaux. L'Allemagne n'a quant à elle pas subi les destructions qu'ont dû subir les autres. Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker souligne que le « potentiel productif de l'Allemagne est intact ».
Carte d'ensemble des zones détruites pendant la Première Guerre mondiale dans le nord et l'est de la France.
Séquelles de guerre
Les séquelles de guerre sont importantes : la reconstruction doit se faire sur des dizaines de milliers d’hectares physiquement dévastés où les villes, les villages, les usines, les puits de mines et les champs sont parfois littéralement effacés du paysage, sur des sols pollués par des milliers de cadavres humains et animaux, rendus dangereux par les sapes, les tranchées et les milliards d’obus et autres munitions non explosées ou non tirées (perdues ou dangereusement stockées). Des dizaines de milliers d’hectares sont gravement contaminés par les métaux lourds et parfois par les armes chimiques que l’on démantèle ou que l’on fait pétarder sans précautions suffisantes.
Séquelles géographiques
Sur les sites les plus bouleversés où les explosifs et les toxiques de combat sont encore trop nombreux pour que l’on puisse rendre les sols à l’agriculture ou à l’urbanisation, on plantera des forêts de guerre, dont la forêt de Verdun et la forêt d'Argonne, qui ont poussé sur d’anciens champs criblés de trous d’obus et de tranchées. Dans ces forêts, certains villages ne sont pas reconstruits. Ces séquelles terrestres sont connues des spécialistes, en particulier des démineurs, mais il semble que la pollution libérée par les dizaines de milliards de billes de plomb des shrapnel et les balles, ou le mercure des amorces soient lentement capables de s’accumuler dans les écosystèmes et certains aliments. C’est un problème qui n’a pas été traité par les historiens ni les spécialistes en santé publique. Aucune étude officielle ne semble s’être intéressée au devenir des métaux lourds et des toxiques de combat dans les sols et les écosystèmes de la zone rouge.
Les séquelles marines, bien que préoccupantes semblent avoir été oubliées durant 70 à 80 ans. Ainsi les pays baltes voient-ils la situation écologique de la mer Baltique s’effondrer des années 1990 à 2006, tout en redécouvrant des dizaines de milliers de tonnes de munitions immergées de 1914 à 1918 et après (incluant des armes chimiques dont certaines commençant à fuir). Les pêcheurs remontent parfois de l'ypérite dans leurs filets dans la Baltique. En Belgique, à Zeebrugge, on retrouve incidemment un dépôt immergé de 35 000 tonnes d’obus noyés là peu après 1918 puis oubliés. Parmi ces obus, 12 000 tonnes sont chargés d’ypérite et de chloropicrine toujours actives, à quelques centaines de mètres de la plage et de l’embouchure du port méthanier. C’est encore plus tardivement en 2005 que quelques articles de presse évoquent la publication discrète d’un rapport à la Commission OSPAR listant les dépôts immergés de millions de munitions dangereuses et polluantes, datant de la grande guerre et des périodes suivantes. C’est face au littoral français que le nombre de dépôts immergés est le plus important. Alors que ces munitions commencent à fuir et à perdre leurs contenus toxiques, la question de leur devenir se pose. Une centaine de zones mortes ont été répertoriées en mer par l’ONU, la plupart coïncident avec des zones d’immersion en mer de munitions, ce qui pose la question de l’évaluation des impacts environnementaux de ces déchets toxiques et/ou dangereux immergés. Les taux de mercure augmentent de manière préoccupante dans les écosystèmes et notamment dans le poisson. On peut craindre qu’une partie de ce mercure provienne des milliards d’amorces au fulminate de mercure des têtes d’obus et des douilles d’obus ou de balles ou d’autre munitions (1 g de mercure par amorce en moyenne) non utilisée ou non explosée et jetées en mer après cette guerre ou la suivante.
Séquelles psychiques
Grippe de 1918
Virus reconstitué de la grippe espagnole, celui qui est le plus proche par ses effets sur l'organisme du virus H5N1La grippe de 1918, surnommée en France « grippe espagnole », est due à une souche (H1N2) particulièrement virulente et contagieuse de grippe qui s'est répandue en pandémie de 1918 à 1919. Cette pandémie a fait 30 millions de morts selon l'Institut Pasteur, et jusqu'à 100 millions selon certaines réévaluations récentes. Elle serait la pandémie la plus mortelle de l'histoire dans un laps de temps aussi court, devant les 34 millions de morts (estimation) de la Peste noire.
Son surnom « la grippe espagnole » vient du fait que seule l'Espagne — non impliquée dans la Première Guerre mondiale — a pu, en 1918, publier librement les informations relatives à cette épidémie. Les journaux français parlaient donc de la « grippe espagnole » qui faisait des ravages « en Espagne » sans mentionner les cas français qui étaient tenus secrets pour ne pas faire savoir à l'ennemi que l'armée était affaiblie.
Apparemment originaire de Chine, ce virus serait passé, selon des hypothèses désormais controversées, du canard au porc puis à l'Homme, ou selon une hypothèse également controversée directement de l'oiseau à l'Homme. Elle a gagné rapidement les États-Unis, où le virus aurait muté pour devenir plus mortel (pour ~ 3 % des malades, contre moins de 1/1000 pour les autres épidémies de grippe, cette nouvelle souche est 30 fois plus mortelle que les grippes communes). Elle devint une « pandémie » (maladie à diffusion mondiale), lorsqu'elle passe des États-Unis à l'Europe, puis dans le monde entier par les échanges entre les métropoles européennes et leurs colonies.
Elle fit environ 408 000 morts en France, mais la censure de guerre en limita l'écho, les journaux annonçant une nouvelle épidémie en Espagne, pays neutre et donc moins censuré, alors que l'épidémie faisait déjà ses ravages en France. Elle se déroula essentiellement durant l'hiver 1918-1919, avec 1 milliard de malades, et 20 à 40 millions de morts, selon de premières estimations très imprécises faute de statistiques établies à l'époque. Au début du XXIe siècle, le maximum de la fourchette reste imprécis mais a été porté à 50-100 millions, après intégration des évaluations rétrospectives concernant les pays asiatiques, africains et sud-américains.
En quelques mois seulement, la pandémie fit, en tous cas, plus de victimes que la Première Guerre mondiale qui se terminait cette même année 1918; certains pays seront encore touchés en 1919.
La progression du virus fut foudroyante : des foyers d'infection furent localisés dans plusieurs pays et continents à la fois en moins de 3 mois, et de part et d'autre des États-Unis en sept jours à peine. Localement, deux voire trois vagues se sont succédé, qui semblent liées au développement des transports par bateau et rail notamment, et plus particulièrement au transport de troupes.
Cette pandémie a fait prendre conscience de la nature internationale de la menace épidémies et maladies, et des impératifs de l'hygiène et d'un réseau de surveillance pour y faire face. Il y a ainsi dans l'une des clauses de la charte de la SDN, la volonté de créer un Comité d'Hygiène international, qui deviendra finalement l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Impact médical, anomalies statistiques
Pour approfondir les propriétés médicales, voir l'article : Grippe.
Militaires de l'American Expeditionary Force victimes de la grippe de 1918 à l'U.S. Army Camp Hospital No. 45 à Aix-les-Bains.
Dans tous les pays, les hôpitaux sont débordés et il faut construire des hôpitaux de campagne, ici dans le Massachusetts (29 mai 1919)Les décès furent essentiellement de jeunes adultes, ce qui peut surprendre : les jeunes adultes sont habituellement la génération la plus résistante aux grippes. Ceci a d'abord été expliqué par le fait que cette tranche d'âge (notamment pour des raisons professionnelles ou de guerre) se déplace le plus ou vit dans des endroits où elle côtoie de nombreuses personnes (ateliers, casernes...). La multiplicité des contacts accroît le risque d'être contaminé. Cette constatation a été faite par les historiens (notamment lors de l'épidémie de choléra à Liège en 1866). En fait c'est le système immunitaire de cette classe d'âge qui a trop vigoureusement réagi à ce nouveau virus, en déclenchant une « tempête de cytokines » qui endommageait tous les organes, au point de tuer nombre de malades.
On estime que 50 % de la population mondiale fut contaminée (soit à l'époque 1 milliard d'habitants), 60 à 100 millions de personnes en périrent, avec un consensus autour de 60 millions de morts.
Cette grippe se caractérise d'abord par une très forte contagiosité : une personne sur deux contaminée. Elle se caractérise ensuite par une incubation de 2 à 3 jours, suivie de 3 à 5 jours de symptômes : fièvre, affaiblissement des défenses immunitaires, qui finalement permettent l'apparition de complications normalement bénignes, mais ici mortelles dans 3 % des cas, soit 20 fois plus que les grippes « normales ». Elle ne fait cependant qu'affaiblir les malades, qui meurent des complications qui en découlent. Sans antibiotiques (pourtant découverts depuis vingt ans par Duchesne, mais reconnus dix ans plus tard et utilisés seulement au début des années 40), ces complications ne purent pas être freinées.
La mortalité importante était due à une surinfection bronchique bactérienne, mais aussi à une pneumonie due au virus. L'atteinte préférentielle d'adultes jeunes pourrait peut-être s'expliquer par une relative immunisation des personnes plus âgées ayant été contaminées auparavant par un virus proche.
Le virus de 1918
Les caractéristiques génétiques du virus ont pu être établies grâce à la conservation de tissus prélevés au cours d'autopsies récentes sur des cadavres inuits et norvégiens conservés dans le pergélisol (sol gelé des pays nordiques). Ce virus est une grippe H1N1.
Virus père, souche inconnue : virus de grippe source, à forte contagiosité mais à virulence normale qui, par mutation, donna le virus de la grippe espagnole. Le virus père ne fut identifié et suivi rigoureusement qu'à partir d'avril, et jusqu'à juin 1918, alors qu'il sévit probablement dès l'hiver 1917-1918 en Chine.
Virus de la grippe espagnole, souche H1N1 : virus à forte virulence apparemment apparu aux États-Unis et ayant finalement tué plus de 21 millions de personnes à travers le monde ; cette appellation inclut généralement aussi son « virus père ». Cette version plus létale sévit en deux vagues meurtrières, l'une de mi-septembre à décembre 1918, l'autre de février à mai 1919. Tous les continents et toutes les populations ont été gravement touchés.
Grâce au travail de plusieurs équipes de chercheurs, en particulier américains, il a été en 2004 possible pour la première fois de synthétiser artificiellement le virus de 1918 .
Invité- Invité
Re: Cadre historique et combats initiaux
Bon ben rien a redire ni a ajouté je suis sur le cul merci Jacques :OK: :OK:
Invité- Invité
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