Le Plan Challe
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Le Plan Challe
Les troupes de secteur qui quadrillaient le pays étaient trop disséminées pour éradiquer les bandes rebelles qui s’élevaient parfois à plus d’une centaine d’hommes, et pour extirper de la population l’organisation subversive politico-militaire (OPA) qui assurait leur soutien logistique. Le plan Challe, en grande partie conçu et préparé par son prédécesseur, allait pallier cette faiblesse. Il devait s’effectuer en deux temps.
Le premier objectif, faire éclater les bandes rebelles, fut attribué aux unités d’élite constituant les « réserves générales ». Rassemblées en un rouleau compresseur et appuyées par l’aviation et les hélicoptères, elles reçurent pour mission de balayer l’Algérie d’ouest en est, d’un barrage à l’autre (Voir la carte). L’armée française reprenait enfin l’initiative.
Cette phase débuta en février 1959. (...)
LES COMMANDOS DE CHASSE
Après le passage des troupes d’élite, on procédait à la seconde phase du plan Challe : créer dans chaque secteur un ou plusieurs « commandos de chasse », unités légères vivant d’une manière rustique et rompues à toutes les ruses et stratagèmes de la contre-guérilla. À eux revenait la mission de poursuivre et d’achever les bandes décimées par les unités générales. La rapidité et le secret primaient la puissance. Commandés par des officiers français et composés d’une majorité de musulmans, ces commandos connaissaient les rebelles, leurs itinéraires, leurs refuges, leurs manières de combattre. Ils les traquaient de nuit, guidés par des harkis. (...)
DES RÉSULTATS SPECTACULAIRES
Le plan Challe, qu’animait l’intelligence enjouée du commandant en chef, se révéla d’une magistrale efficacité. Le succès des premières opérations dépassa les espérances : 50 % du potentiel rebelle détruits dans l’Oranie, 40 % dans l’Algérois, autant dans les autres régions. L’ALN de l’intérieur était morcelée, brisée.
Dans quatre wilayas sur six, l’opa rebelle n’existait plus ; les rebelles se terraient dans leurs caches, espérant sortir indemnes du cyclone. À l’été 1959, on ne comptait plus officiellement que 13 000 moudjahidins en Algérie et 12 000 en Tunisie et au Maroc. En réalité, ces derniers ne se risquaient à franchir nos barrages que « la mort dans le dos », c’est-à-dire sous la menace des armes. Nombreux furent ceux qui passèrent dans le camp français. En 1959, ils étaient deux mille ; dix mois plus tard, leur nombre avait triplé et ils comptaient parmi les harkis les plus courageux et les plus fidèles. Dans la population musulmane, les jeunes gens s’engageaient de plus en plus nombreux sous nos drapeaux. En 1960, on comptait 210 000 harkis, soit huit fois le nombre de rebelles !
Dans le même temps qu’elle traquait les rebelles, l’armée française construisait des routes, des pistes, des postes militaires ; les musulmans organisaient des groupes d’autodéfense sous le contrôle des officiers sas pour protéger leurs villages ; des écoles, des foyers, des dispensaires étaient ouverts, de nouvelles sas créées.
La victoire militaire française était un fait acquis que nul de bonne foi ne pouvait contester. Le général de Gaulle en fit le constat public au cours de la tournée d’inspection, dite “ tournée des popotes ”, qu’il accomplit en Algérie du 27 au 31 août 1959. À Saïda,
Re: Le Plan Challe
mais ici il me semble néccessaire dans faire l'historique : Séries de grandes opérations menées par l'armée française durant la guerre d'Algérie, de 1959 à 1961 à travers le territoire algérien, en utilisant le « rouleau compresseur » pour écraser le maquis de l'intérieur.
Après la bataille d'Alger et la bataille des frontières gagnées par le général Salan, son successeur le général Challe, général d'aviation nommé au commandement militaire de l'Algérie, espère asphyxier les maquis de l'ALN la branche armée FLN, en même temps qu'est entreprise une politique de pacification. Les actions qu'il met en œuvre constituent le « plan Challe ».
Le général Challe entreprend de réduire les forces des wilayas, en mettant fin au partage de facto du territoire algérien entre les régions occupées en permanence par les forces de l'ordre et les « zones interdites » servent de refuge aux unités rebelles. Il s'agit d'alléger le quadrillage des régions déjà pacifiées pour augmenter les réserves générales et de leur faire occuper en force, pendant plusieurs mois, chacun des massifs montagneux où s'abritent les compagnies et les commandos zonaux de l'ALN. Ces unités sont obligées de se disperser, et de se cacher, puis de sortir à la recherche des ravitaillement et de s'exposer à des embuscades. Ainsi, leur taille est réduite à celle de sections, comme c'est déjà le cas aux environs des barrages électrifiés. Pour plus d'efficacité, les réserves générales se concentrent sur Chaque massif montagneux en allant de l'ouest vers l'est, de la wilaya la plus faible vers celles qui sont les plus fortes. Dans un deuxième temps, des commandos de chasse formés par les troupes des secteurs ou par les réserves générales et comprenant une forte proportion de musulmans, souvent des ralliés, continuent à traquer les restes des unités rebelles. Certaines SAS dites « SAS renforcées » prennent la responsabilité du maintien de l'ordre avec leurs harkas à la place des troupes de secteur dans un quartier de pacification.
Que ce soit par la route, par les airs ou encore par voie maritime vingt-cinq mille hommes venus renforcer les quinze mille militaires du « plan Challe », il commence par la wilaya V, la plus avancée dans la voie de la pacification, du 6 février au 6 avril 1959, puis il continue en wilaya IV par l'opération « Courroie », couronne montagneuse de l'Algérois et Ouarsenis, du 18 avril au 19 juin, et, avec une moindre intensité, dans le Sud Département d'Oranais, du 15 mai au 15 octobre. Pour éviter un repli vers l'est des unités kabyles, l'opération « Étincelle » traite le massif du Hodna, reliant la wilaya III à la wilaya I, du 8 au 20 juillet, puis l'opération « Jumelles » s'appesantit sur la wilaya III, du 22 juillet 1959 à la fin de mars 1960. Peu après, les opérations « Pierres précieuses» (« Rubis », « Saphir», « Turquoise », « Émeraude » et « Topaze ») s'abattent sur la wilaya II, entre le 6 septembre et le 9 novembre 1959, jusqu'en avril 1960; puis une deuxième série d'opérations « Pierres précieuses » revient sur les mêmes régions pendant plusieurs mois, jusqu'en septembre 1960.
Après le départ du général Challe en avril, son successeur, le général Crépin, revient encore sur l'Ouarsenis (« Cigale », du 24 juillet au 24 septembre 1960) et sur l'Atlas saharien (opérations « Prométhée », d'avril à novembre 1960), mais il porte Son principal effort sur la wilaya I : opération « Flammèches » dans les monts du Hodna, du 21 au 31 mai, puis opérations «Trident » d'octobre 1960 jusqu'en avril 1961. Dans toutes ces régions, les commandos de chasse prennent la relève des réserves générales. En même temps, l'armée continue à démanteler par tous les moyens l'OPA qui encadre la population. C'est la tâche des officiers de renseignement et d'organismes spécialisés en marge de la hiérarchie militaire ordinaire: les DOP créés en 1957 dans le cadre du Centre de coordination interarmées (CCI), et les centres de renseignement d'action (CRA), créés en 1959.
Les résultats du « plan Challe »
26 000 « combattants » tués, 10 800 prisonniers, 20 800 armes récupérées. Le plan Challe réussit partout à réduire de moitié, en quelques mois, le potentiel militaire des wilayas, dont les pertes augmentent sensiblement, ainsi que le pourcentages des prisonniers et des ralliés. Le moral de l'ALN, déjà atteint par les sanglantes purges internes qui ont décimé la wilaya III puis la wilaya IV en 1958, (la « Bleuite ») et par le sentiment d'être abandonné par l'extérieur, en est davantage encore affaibli. La direction extérieure du FLN, qui tourne publiquement en dérision le plan Challe, sait qu'elle risque de perdre la guerre si elle ne réussit pas à secourir les wilayas en 1960. Les pourparlers secrets menés de mars à juin 1960 avec le gouvernement français par Si Salah, chef de la wilaya IV, concrétisent cette crainte et semblent justifier la confiance du général Challe dans une prochaine victoire militaire, mais l'indécision demeure au niveau politique.
j'ajouterais que Challe a reformé ses réserves générales (10e et 25e DP, 11e DI) et incorporé à ses effectifs de nombreux éléments musulmans. L'aviation joue un rôle très important dans le dispositif.
Le "plan Challe"était l'un des volets d'un diptyque dont l'autre était le "plan de Constantine"et d'heureux résultats sont attendus de cette double initiative. Indéniables dans le domaine militaire, ils ne répondent pas aux espérances sur le plan politique.
Le général Crépin, qui succède au général Challe après l'affaire des barricades, n'apporte aucune modification essentielle aux plans de son prédécesseur et continue de s'appuyer sur les réserves générales. Son successeur, le général Gambiez, ordonnera la poursuite des combats jusqu'à ce qu'intervienne l'interruption des opérations offensives.
Cependant, lorsque les pourparlers de Lugrin sont interrompus, les combats reprennent, à une échelle d'ailleurs limitée. Si le prestige du FLN demeure à peu près intact, l'ALN n'est guère parvenue à constituer d'unités supérieures à la katiba.
Après le putsch, le général Ailleret aura pour mission de regrouper progressivement des forces éparpillées dans plus de cinq mille postes tout en continuant de tenir solidement les barrages.
Re: Le Plan Challe
mais qui était le général Challe
Maurice Challe, est né le 5 septembre 1905, au Pontet dans le Vaucluse.
En 1923, il entre à Saint-Cyr, la promotion "Chevalier Bayard", lui apporte de nouveaux camarades, dont les futurs Généraux, Gambiez, de Pouilly, et Lennuyeux. Il quittera l'école deux ans après, avec le grade de Sous-Lieutenant. L'aviation sera son terrain. En 1932, la 55 e escadre aérienne, accueille le nouveau capitaine, comme pilote, observateur,
adjoint technique, commandant d’escadrille et enfin commandant adjoint du 1er groupe.
1937, c'est l'Ecole Supérieure de Guerre aérienne qui l'attend, il y restera deux ans avec en prime le brevet d'Etat-Major.
Pendant la campagne de 1940, le Commandant Maurice Challe, gagnera la croix d’officier de la légion d’honneur. Après l'armistice du 22 juin 1940, à Avignon, il commande le groupe de reconnaissance 2/14.
Se ralliant à de Gaulle, il prend le commandement du réseau de renseignements "Villon" sous le pseudonyme de "Guy", celui-là même, qui communiquera en mai 1944, à Londres le plan complet de bataille de la Luftwaffe A la libération, il sera nommé inspecteur de la 2ème brigade de bombardement participant à la campagne d’Allemagne.
Promu Général de brigade, il prend ses nouvelles fonctions comme Commandant de l’air au Maroc en 1949, Sous-Chef d’Etat-Major général de l’air en 1947, Chef d’Etat-Major particulier du Secrétaire d’Etat à l’air en 1951, Directeur du Centre d’Enseignement Supérieur Aérien et Commandant de l’Ecole Supérieure de Guerre Aérienne en 1953.
D'étoile en étoile, il gravira les marches, il deviendra ainsi Général de division aérienne, Chef de l’Etat-Major des forces armées en 1955.
Promu Général de corps aérien en 1957, il est éloigné de Paris peu après le 13 mai 1958 par Pierre de Chevigné, ministre de la Défense Nationale
du cabinet Pflimlin. Général d’armée aérienne, il est nommé le 1er octobre 1958, adjoint interarmes au Général Salan, Délégué général
et Commandant en chef des forces françaises en Algérie. Il succède dans ce dernier poste au Général Salan le 12 décembre 1958.
On lui connait sa fameuse tactique mis en place, "Le plan Challe" composé "des réserves générales", principalement des parachutistes et des légionnaires, qui représenteront la force stratégique.
Challe fait renforcer les barrages aux frontières marocaine et tunisienne.
Il va donner un grand coup de balai, d'ouest, en est, brisant une à une les unités de l'A.L.N.
En 1960, il est rappelé à Paris où il prend le commandement en chef
des forces alliées de l’OTAN du Centre-Europe.
Le 26 janvier 1961, il demande sa retraite par anticipation se préparant à entrer à Saint-Gobain. Les Colonels vont alors le convaincre de prendre la tête du putsch. Il entend mener une opération "propre" sans effusion de sang, entre militaires.
Du 21 au 25 avril 1961. il sera à la tête de l'opération, qui va très vite se terminer, l'alliance des régiments souhaités ne se faisant pas.
Destitué, incarcéré à la prison de la Santé, il est condamné le 31 mai 1961 par le Haut tribunal militaire, de même qu’ André Zeller, à une peine de 15 ans de détention criminelle et à la privation de ses droits civiques.
Incarcéré à la maison de détention de Clairvaux puis à celle de Tulle, il est libéré en décembre 1966 et amnistié en 1968.
Maurice Challe, est né le 5 septembre 1905, au Pontet dans le Vaucluse.
En 1923, il entre à Saint-Cyr, la promotion "Chevalier Bayard", lui apporte de nouveaux camarades, dont les futurs Généraux, Gambiez, de Pouilly, et Lennuyeux. Il quittera l'école deux ans après, avec le grade de Sous-Lieutenant. L'aviation sera son terrain. En 1932, la 55 e escadre aérienne, accueille le nouveau capitaine, comme pilote, observateur,
adjoint technique, commandant d’escadrille et enfin commandant adjoint du 1er groupe.
1937, c'est l'Ecole Supérieure de Guerre aérienne qui l'attend, il y restera deux ans avec en prime le brevet d'Etat-Major.
Pendant la campagne de 1940, le Commandant Maurice Challe, gagnera la croix d’officier de la légion d’honneur. Après l'armistice du 22 juin 1940, à Avignon, il commande le groupe de reconnaissance 2/14.
Se ralliant à de Gaulle, il prend le commandement du réseau de renseignements "Villon" sous le pseudonyme de "Guy", celui-là même, qui communiquera en mai 1944, à Londres le plan complet de bataille de la Luftwaffe A la libération, il sera nommé inspecteur de la 2ème brigade de bombardement participant à la campagne d’Allemagne.
Promu Général de brigade, il prend ses nouvelles fonctions comme Commandant de l’air au Maroc en 1949, Sous-Chef d’Etat-Major général de l’air en 1947, Chef d’Etat-Major particulier du Secrétaire d’Etat à l’air en 1951, Directeur du Centre d’Enseignement Supérieur Aérien et Commandant de l’Ecole Supérieure de Guerre Aérienne en 1953.
D'étoile en étoile, il gravira les marches, il deviendra ainsi Général de division aérienne, Chef de l’Etat-Major des forces armées en 1955.
Promu Général de corps aérien en 1957, il est éloigné de Paris peu après le 13 mai 1958 par Pierre de Chevigné, ministre de la Défense Nationale
du cabinet Pflimlin. Général d’armée aérienne, il est nommé le 1er octobre 1958, adjoint interarmes au Général Salan, Délégué général
et Commandant en chef des forces françaises en Algérie. Il succède dans ce dernier poste au Général Salan le 12 décembre 1958.
On lui connait sa fameuse tactique mis en place, "Le plan Challe" composé "des réserves générales", principalement des parachutistes et des légionnaires, qui représenteront la force stratégique.
Challe fait renforcer les barrages aux frontières marocaine et tunisienne.
Il va donner un grand coup de balai, d'ouest, en est, brisant une à une les unités de l'A.L.N.
En 1960, il est rappelé à Paris où il prend le commandement en chef
des forces alliées de l’OTAN du Centre-Europe.
Le 26 janvier 1961, il demande sa retraite par anticipation se préparant à entrer à Saint-Gobain. Les Colonels vont alors le convaincre de prendre la tête du putsch. Il entend mener une opération "propre" sans effusion de sang, entre militaires.
Du 21 au 25 avril 1961. il sera à la tête de l'opération, qui va très vite se terminer, l'alliance des régiments souhaités ne se faisant pas.
Destitué, incarcéré à la prison de la Santé, il est condamné le 31 mai 1961 par le Haut tribunal militaire, de même qu’ André Zeller, à une peine de 15 ans de détention criminelle et à la privation de ses droits civiques.
Incarcéré à la maison de détention de Clairvaux puis à celle de Tulle, il est libéré en décembre 1966 et amnistié en 1968.
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