La statégie à Dien Bien Phu
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La statégie à Dien Bien Phu
je sais que avec des si on mettrait Paris en bouteille mais le choix des Français c'est a dire le choix de Điện Biên Phủ était judicieux sur le plan stratégique, au carrefour des pistes pédestres et équestres vers le Laos, et aussi sur le plan tactique d’une piste d’atterrissage qui permettait un ravitaillement massif par pont aérien depuis Hanoi. De plus, cela privait le Viêt-Minh d'un approvisionnement en nourriture, puisque toute la plaine était une zone agricole.
Pour les stratèges français, l’armée populaire vietnamienne ne pouvait pas placer son artillerie. Cet ancien terrain d’aviation japonais était entouré d'un terrain difficile : de hautes collines empêcheraient l’adversaire d’utiliser son artillerie avec le choix:
- de tirer sur la pente montante (le versant caché pour la garnison) mais d’une forte flèche, et donc de courte portée qui l’empêcherait d’atteindre les cibles potentielles ou
- de tirer sur la pente descendante (à vue de la garnison) qui la révélerait aux tirs de la contrebatterie française.
D’autre part, une telle artillerie ne disposerait que d’une faible quantité de munitions fournie par une logistique jugée inapte, car basée sur des hommes à pied. De ce fait, le risque d'une artillerie adverse a bel et bien été pris en compte par les Français, mais considéré comme irréaliste d'un point de vue technique. De plus, d'un point de vue purement militaire, on a douté de la capacité des Viêt-Minh à utiliser des canons, ce qui revenait à les sous-estimer de façon flagrante.
La stratégie de Điện Biên Phủ est inspirée des techniques Chindits : une enclave dans la jungle, au milieu du territoire ennemi, une base opérationnelle entièrement dépendante du transport aérien pour l’insertion et le ravitaillement, permettant le contrôle d'une large zone. Les Français vont adapter le concept en ajoutant une artillerie conséquente, des mortiers, des mitrailleuses lourdes et une quantité énorme de munitions. Cette tactique du camps-hérisson fortement protégé avait été employée avec succès à Na-San en octobre-décembre 1952.
Pour comprendre la stratégie Viêt-Minh et l'état d'esprit des Français à Dien Bien Phu, il est indispensable se rappeler les événements de Na-San.
Durant cette bataille, un camp retranché du Corps Expéditionnaire, dans une zone reculée et difficile d'accès, fut attaqué par une armée Viêt-Minh, commandée par le Général Giap. C'était la seule fois où le Viêt-Minh s'est livré à une guerre conventionnelle. Ayant été formé en URSS il a utilisé la tactique des vagues d'assaut humaines, en plein jour, sur terrain dégagé. A l'image des offensives de la Première Guerre mondiale, il lance les assauts au son du clairon. Ce fut un désastre pour le Viêt-Minh: la 1ère vague sauta sur les mines, la 2ème s'empêtra dans le réseau de barbelé, la 3ème se fit hacher par les mitrailleuses. Devant l'ampleur des pertes il n'eût d'autre choix que de lever le siège. Cet échec le rendit longtemps réticent à attaquer les Français en organisant un assaut frontal et massif. Il revint donc à des technique de guérilla contre les Français. Le succès de Na-San conforta l'état major, et le Général Navarre fut décidé à utiliser la même stratégie pour le Plan Castor en 1954: fixer les troupes Viêts autour d'un camp retranché, et broyer les vagues d'assaut. Toute la conception du camp de Dien Bien Phu, du choix des armes à la configuration des abris découlait des acquis de la bataille de Na-San, c'est à dire qu'on occultait volontairement l'artillerie adverse, et qu'on n'a donné aucun ordre de s'enterrer.
Les abris étaient donc relativement sommaires: des trous des avec sac de sables et une tôle utilisée comme toiture. Ils étaient reliés par des tranchées. Il n'y eut aucun ouvrage en béton, aucun boyau souterrain, et les canons n'étaient pas protégés mais placés sur de simples plate-formes, au vu et au su de tous.
Điện Biên Phủ est proche de Hanoi par voie aérienne et très loin pour l’Armée populaire vietnamienne à travers des pistes de jungle. Les calculs logistiques de la recherche opérationnelle donnaient un rapport très favorable pour le côté français, en termes de tonnage quotidien.
Quelques mois avant le début des combats, une délégation gouvernementale s'est rendue à Dien Bien Phu pour se rendre compte de la situation, et fut rassurée par les officiers du camp qui leur ont exposé leur stratégie. De même, les journalistes, les observateurs étrangers, en particulier les militaires américains, n'ont rien trouvé à redire contre le plan français.
La garnison attendit l'assaut pendant plusieurs semaines, impatiente d'en découdre et persuadée qu'elle allait " casser du Viêt ". Certains officiers ont déclaré : " Pourvu qu'ils attaquent ! ".
À l’origine, Điện Biên Phủ devait être la base d’unités mobiles pour rayonner dans tout le district de Lai Chau avec ses chars légers Américains M24 « Chaffee » (surnommés « Bisons » par la garnison). C’est pour cette raison qu’un cavalier, le colonel de Castries, était à la tête du GONO (Groupement opérationnel du Nord-Ouest). Le camp était protégé par un réseau de points d’appui aux noms féminins : Dominique, Eliane, Gabrielle.. L'autre raison de choisir cet endroit était de couper la route du Laos au Viêt Minh qui voulait en faire une base arrière.
Une fois le terrain d’aviation détruit par l’artillerie vietnamienne dès les premiers jours de la bataille, le sort de la garnison française de Điện Biên Phủ était réglé. N'allait suivre qu'une guerre d'usure entre un Viêt-Minh nombreux et ravitaillé et une garnison qui ne pouvait se permettre la moindre perte.
Pour le Viêt-Minh, la bataille de Điện Biên Phủ fut une bataille d’artillerie pour immobiliser l’adversaire et le priver de logistique qui ravitaille les troupes au combat. Les Français ont cru l’adversaire incapable d’utiliser son artillerie et n’ont pas caché et protégé leurs installations détruites dès les premières salves (cf. Jules Roy).
Sur le plan stratégique, le choix de se battre à Điện Biên Phủ était l’argument militaire en vue de la conférence de Genève qui s’ouvrait pour débattre sur la Corée, mais dont le sujet principal était l’Indochine, comme tout le monde le savait.
Le siège de Dien Bien Phu a un but qui est à la fois militaire et diplomatique pour forcer l’adversaire à négocier en position défavorable. L'état major viêt-minh était commandé par le Général Vo Nguyen Giap, mais il fut secondé par des conseillers militaires russes et chinois. L'essentiel de l'armement Viêt-Minh était de fabrication chinoise et était acheminé depuis la Chine voisine, de même que les munitions et les uniformes. En effet, la victoire des troupes communistes de Mao zedong en Chine en 1949 a rendu possible une aide chinoise massive au Viêt-Minh. Cela contraste avec la situation logistique d'avant-1949 où le Viêt-Minh devait attaquer les convois français pour avoir armes et munitions. Pour la première fois depuis le début de la Guerre d'Indochine, le Viêt-Minh disposait enfin de moyens lourds, de troupes régulières bien entraînées et d'un armement moderne et performant.
L'artillerie était principalement constituée de canons de récupération : des 105 mm (M 105 Howitzer) de fabrication américaine, d'obusiers en provenance des prises de guerre chinoises en Corée ou durant la guerre civile contre les nationalistes chinois. Ayant tiré les enseignements de sa cuisante défaite de Na San, Giap bénéficia de l'aide chinoise massive sur le plan de l'artillerie, tant sol-sol que sol-air, ce qui eut une importance capitale dans l'interdiction du support aérien. Ce sont des canons de DCA de 37,5 mm ainsi que des centaines de mitrailleuses de 12,7 mm qui ont joué un rôle d'interdiction aérienne. Les canons furent hissés à flanc de montagne à dos d'homme, en se servant de cordes.
Il était relativement facile de diriger les tirs contre la garnison, puisque les positions Viêt-Minh surplombaient le camp retranché. Les combats d’infanterie étaient destinés principalement à maintenir la pression et démoraliser les défenseurs de la garnison qui ont perdu l’initiative dès le départ des premiers tirs d’artillerie.
La logistique vietnamienne était basée sur des pistes de jungle et les solides vélos Peugeot adaptés à une charge utile de 250 kg poussés à pied. Elle préfigurait la future « piste Hô Chi Minh » qui ravitaillait plus tard les combats au Sud durant la Guerre du Viêt Nam. En parlant de ces vélos, le Général Giap déclara à son état major " ce seront nos Taxis de la Marne ! Ces fameux vélos furent aussi utilisés à des fins de propagande, car en réalité ce sont des centaines de camions Molotova de fabrication soviétique qui ont ravitaillé les troupes de Giap, en plus de milliers de coolies. Ces derniers étant par ailleurs embauchés de gré ou de force.
Il est clair que le Viêt-Minh a remporté la bataille logistique puisque la nourriture, les hommes et les munitions sont toujours arrivés sur Dien Bien Phu, malgré les raids aériens de l'aéronavale. Si les Français avaient pu arrêter le flot logistique du Viêt-Minh, le sort de bataille aurait été tout autre.
voila comment le Vietminh ravitaillas ses troupes
Re: La statégie à Dien Bien Phu
merci Daniel
olivier- Admin
- Localisation : 34
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Date d'inscription : 10/11/2009
Age : 58
Re: La statégie à Dien Bien Phu
Merci
Comme je l'ai déja dit sur l'ancien Site ; mon Père , lors de sa premiere mission sur DBP , n'a put dire qu'une chose , "C'est un trou a rats !!!!" un MERDIER !!!!!
Comme je l'ai déja dit sur l'ancien Site ; mon Père , lors de sa premiere mission sur DBP , n'a put dire qu'une chose , "C'est un trou a rats !!!!" un MERDIER !!!!!
Invité- Invité
Re: La statégie à Dien Bien Phu
Admin a écrit:[googlevideo] [/googlevideo]
très bonne vidéo de 46 minutes
Chef , je ne puis visionner aucunes vidéos ?????
Invité- Invité
Re: La statégie à Dien Bien Phu
Pas besoin de sortir de Saint Cyr, la première chose que l'on apprend dans un malheureux stage caporal (CME), c'est "qui tient les hauts tient les bas !"...
Il fallait vraiment que l'état major français ait un sacré complexe de supériorité pour imaginer que nous allions pouvoir contre-battre du fond d'un trou des pièces d'artillerie placé plus haut...
Et je ne parle même pas de l'impossibilité de ravitailler 11 bataillons avec le peu d'avion que nous avions, de surcroît à 300 kilomètres de nos bases... N'importe quel gars en 1ere année de logistique s'en serait apperçu...
Tragédie...
Il fallait vraiment que l'état major français ait un sacré complexe de supériorité pour imaginer que nous allions pouvoir contre-battre du fond d'un trou des pièces d'artillerie placé plus haut...
Et je ne parle même pas de l'impossibilité de ravitailler 11 bataillons avec le peu d'avion que nous avions, de surcroît à 300 kilomètres de nos bases... N'importe quel gars en 1ere année de logistique s'en serait apperçu...
Tragédie...
Invité- Invité
Re: La statégie à Dien Bien Phu
Bonjour,
Le général De Castries annonce à son supérieur, le général Cogny, la fin de Diên Biên Phu.
Ici le clic
Ps temps de chargement un peu long ..désolé...
@micalement
€ric
Le général De Castries annonce à son supérieur, le général Cogny, la fin de Diên Biên Phu.
Ici le clic
Ps temps de chargement un peu long ..désolé...
@micalement
€ric
Invité- Invité
Re: La statégie à Dien Bien Phu
Admin a écrit:[googlevideo] [/googlevideo]
très bonne vidéo de 46 minutes
Daniel
Invité- Invité
Re: La statégie à Dien Bien Phu
Eric a écrit:Bonjour,
Le général De Castries annonce à son supérieur, le général Cogny, la fin de Diên Biên Phu.
Ici le clic
Ps temps de chargement un peu long ..désolé...
@micalement
€ric
Eric
Invité- Invité
Re: La statégie à Dien Bien Phu
Eric merci je cherchais cette enregistrement le connaissant mais pas encore trouver
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